Retraites: ce n’est pas fini ! Faisons du 1e mai un raz-de marée de mobilisation !

Les organisations syndicales ont pris note que pendant 3 mois le Président de la République n’a pas jugé que l’état du pays nécessitait une rencontre pour trouver les voies de sortie de crise. Elles n’entreront donc pas dans un agenda politique qui nécessiterait un rendez-vous en urgence et dont l’ordre du jour ne serait pas le retrait de la réforme. Attachées à un dialogue social de qualité, elles décident d’ici le 1er mai de ne pas accepter de réunions avec l’exécutif.
L’intersyndicale soutient les actions et grèves engagées et les initiatives intersyndicales de proximité qui seront décidées localement. L’intersyndicale appelle l’ensemble des travailleuses et travailleurs, des jeunes et retraité-es à faire du 1er mai 2023 une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale. Une telle mobilisation unitaire intersyndicale sur le travail et les retraites est historique dans notre pays, elle démontre l’importance d’avoir des réponses à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux.

Pour lire le communiqué intersyndical, cliquer ici

Pour lire la déclaration de la CGT Pôle emploi au CSEC du 20 avril 2023, cliquer ici

Pour lire le tract de la CGT Pôle emploi, cliquer ici

Les rendez-vous connus dans le Grand-Est pour les manifestations :

  • Moselle :
    • À Metz, 10h30 devant l’Arsenal.
  • Meurthe-et-Moselle :
    • À Nancy, 10h30 place de la République.
  • Vosges :
    • À Épinal, 11h Bourse du Travail (rue Aristide Briand).
  • Meuse :
    • À Bar-le-Duc, 10h parking du Lidl (rue Bradfer).
    • À Commercy, 10h place du Fer-à-Cheval.
  • Bas-Rhin :
    • À Strasbourg, 10h avenue de la Liberté.
    • À Sélestat, 10h place Vanolles.
  • Haut-Rhin :
    • À Mulhouse, 9h30 place de la Bourse.
    • À Colmar, 10h rue de Turenne.
  • Haute-Marne :
    • À Chaumont, 10h place de la mairie.
    • À Saint-Dizier, 10h place de la mairie.
    • À Langres, 9h30 place Bel-Air.
  • Marne :
    • À Châlons-en-Champagne, 10h Maison des Syndicats (1 place de Verdun).
    • À Reims, 10h Maison des Syndicats (15 boulevard de la Paix).
    • À Épernay, 10h30 place Carnot (devant l’ancienne Bourse du Travail).
    • À Vitry-le-François, 11h place d’Armes.
  • Ardennes :
    • À Charleville-Mézières, 9h30 place Ducale.
  • Aube :
    • À Troyes, 10h place Jean-Jaurès.
    • À Romilly-sur-Seine, 10h Bourse du Travail (58 rue de la Boule-d’Or).
    • À Brienne-le-Château, 10h30 place de la mairie.
    • À Bar-sur-Aube, 11h place de l’Hôtel de Ville.

France Travail cauchemar technocratique et libéral

Après France Compétences, France Services, au printemps dernier, le président-candidat promettait la création de France Travail comme moyen d’arriver au plein-emploi…
Si sa priorité a d’abord été de massacrer nos droits à l’assurance-chômage, chose faite par le parlement qui a permis la réduction de 25% de la durée des droits à partir du 1er février 2023, le projet France Travail revient à l’agenda.
Le gouvernement a lancé une concertation avec des groupes de travail saucissonnés dans lesquels les organisations syndicales sont mises sur le même plan que les associations d’insertion, les départements ou bien encore l’APEC (association pour l’emploi des cadres) et les Missions Locales pour l’emploi des jeunes…
Arguant de « co-construction », le ministère du Travail dévoile peu de choses de ses intentions : faire de France Travail l’outil central du soi-disant plein-emploi et imposer des activités aux allocataires du RSA. Le patronat applaudit, tout comme certains départements ou régions. Les entreprises privées de formation ou de travail
temporaire se frottent déjà les mains, en imaginant les marchés liés aux contreparties mises en place pour les ayants droit au RSA.
Après plus d’une vingtaine de réunions, la seule certitude que l’on a c’est que Pôle Emploi va être transformé en France Travail qui deviendra le passage obligé de tous les travailleurs sans contrat stable. Un algorithme dirigera les dossiers vers tel ou tel opérateur chargé de l’accompagnement.
Nous sommes très loin du grand service public de l’emploi et de l’insertion, doté de moyens suffisants pour répondre à tous les besoins, notamment en emplois statutaires. Et encore très loin d’une politique du droit au travail par la réduction du temps de travail, la réindustrialisation, la transition écologique, comme le revendique
la CGT.

Pour lire l’intégralité du communiqué confédéral CGT, cliquer ici

Réforme de l’assurance chômage: la réforme de la honte et du mensonge

La réforme de 2021 avait déjà été catastrophique en impactant négativement plus d’un million de chômeurs (1.115.000 exactement selon une étude de l’Unedic). 41% des chômeurs ont connu une baisse du revenu de remplacement de 13% en moyenne ; d’autres n’ouvraient plus de droits…
Aujourd’hui, Macron passe à la vitesse supérieure dans sa détermination à satisfaire les desiderata du grand capital, du Medef, de l’Europe et du FMI.

La CGT Pole emploi combat la réforme de l’assurance chômage:

● Qui n’améliorera pas la situation de l’emploi,
● Qui augmentera encore la précarité des plus précaires dans un contexte inédit de baisse du pouvoir d’achat (inflation, explosion des prix de l’énergie et de l’alimentaire…),
● Qui dédouane les entreprises de leurs responsabilités,
● Qui stigmatise les chômeurs et les sacrifie sur l’autel du capitalisme, de l’Europe monétaire (critères de Maastricht) et du FMI,
● Qui met en danger les usagers et les agents de Pôle emploi !

Pour lire le dossier 4 pages, cliquer ici

Pour lire le communiqué de presse CGT, cliquer ici

L’Etat s’apprête-t-il à voler 90 milliards aux retraites complémentaires des salariés du privé ?

Plusieurs voies s’élèvent contre une réforme, d’apparence technique, visant à transférer la collecte des cotisations Agirc-Arrco vers les Urssaf.

Assiste-t-on à un hold-up de l’Etat sur les retraites complémentaires ? Depuis plusieurs jours, des politiques, syndicalistes, ou personnalités du monde de l’entreprise s’inquiètent d’un projet du gouvernement visant, selon eux, à faire main basse sur les 90 milliards de pensions (et 70 milliards de réserves) versées chaque année par l’Agirc-Arrco aux salariés du privé. Un système de retraite par points gérés par les seuls partenaires sociaux (syndicats et patronat), à la différence du régime de base par annuités, piloté par la caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav).

«Il y avait un truc qui marchait bien, c’était la retraite complémentaire Agirc-Arrco, expliquait ainsi la cheffe d’entreprise Sophie de Menton sur Sud Radio fin octobre. Ça marchait très bien, c’était privé. Eh bien l’Etat l’a récupéré. C’est-à-dire que c’était privé et que ça devient public. […] Le gouvernement a voulu un transfert du recouvrement des cotisations des retraites complémentaires de tous les salariés du privé, c’est une étatisation du système social. Et pourquoi il fait ça ? Eh bien parce que c’est un argent dont il peut avoir besoin. Et moi, ça m’inquiète énormément qu’un Etat puisse se servir de l’argent des retraites.»

Dans une tribune publiée dans le JDD le 29 octobre, une dizaine de parlementaires, de droite comme de gauche, s’inquiètent eux aussi d’une telle réforme : «Le transfert voulu par le Gouvernement du recouvrement des cotisations Agirc-Arrco aux Urssaf – soit celles des retraites complémentaires de tous les salariés du privé – est un nouveau pas vers l’étatisation de la protection sociale. En prenant la main sur 90 milliards d’euros de cotisations de l’Agirc-Arrco, l’Etat se donne les moyens de s’accaparer le patrimoine de plus de 50 millions de Français et 2 millions d’entreprises. Il fait ainsi le choix de la facilité face au déficit persistant des comptes sociaux, en démantelant et en se servant de fait dans les caisses d’un régime pourtant bien géré.»

Transfert remis en cause puis rétabli par amendement

Pour rappel, les cotisations salariales et patronales qui financent les retraites complémentaires sont aujourd’hui collectées par des «groupes de protection sociale», sous la houlette de l’Agirc-Arrco. Or en 2019, dans le cadre de la réforme des retraites – gelée depuis – qui prévoyait de fusionner les différents régimes (de base et complémentaires) au sein d’un seul système par points, le projet de loi de finances de la sécurité sociales (PLFSS) 2020 avait acté le transfert de la collecte ces cotisations vers les Urssaf, déjà chargées de récupérer les cotisations du régime général. Avec une mise en œuvre du nouveau système au 1er janvier 2022, accompagnée d’un possible report à deux reprises.

Repoussé une première fois, l’année dernière, au 1er janvier 2023, ce transfert a été remis en cause dans son principe même il y a quelques jours par les parlementaires, lors du débat en commission sur le PLFSS 2023. Le gouvernement l’a alors rétabli par voie d’amendement, adopté le 25 octobre, avant une adoption de l’ensemble du texte via le 49.3. Seule concession accordée par l’exécutif : un second report de ce transfert au 1er janvier 2024.

Cette réforme va-t-elle pour autant conduire l’Etat à mettre la main sur les retraites complémentaires et ses 90 milliards de cotisations annuelles ? Dans l’exposé des motifs de l’amendement déposé par gouvernement, celui-ci se veut rassurant. Après avoir expliqué que ce nouveau sursis vise, notamment, «à prioriser la réforme des retraites [report de l’âge légal, ndlr] dans le cadre des discussions engagées avec les partenaires sociaux et éviter qu’aucun autre sujet, même déconnecté, n’interfère avec les concertations en cours», l’exécutif assure que «la loi rappelle que le transfert du recouvrement des cotisations aux Urssaf n’affecte nullement les compétences de l’Agirc-Arrco en matière de gestion des droits des salariés au titre des retraites complémentaires.» Autrement dit, la réforme n’a que pour objectif de simplifier les démarches des entreprises, en rassemblant la collecte des différentes cotisations au sein d’un même organisme. L’argent collecté au titre des retraites complémentaires étant ensuite reversé à l’Agirc-Arrco.

Intentions cachées

Pas de quoi convaincre Brigitte Pisa, la vice-présidente CFDT de l’Agirc-Arcco : «La mesure prévue dans le PLFSS 2020 avait une logique à l’époque, quand il s’agissait de créer un régime unique. Mais aujourd’hui, avec l’abandon du projet, ça n’a plus de sens.» Et de s’inquiéter de l’avenir même des régimes complémentaires. «Sur un plan technique, il y a de gros risques que les Urssaf fassent des erreurs, car ils ne maîtrisent pas notre système qui abrite, pour 25% des entreprises, soit 9 millions de salariés, des taux dérogatoires au taux légal. Ils ne sont pas outillés pour faire ce que l’on a mis dix ans à mettre en place.» Mais le plus inquiétant pour elle résiderait dans les intentions cachées du gouvernement : «L’objectif, à terme, est de nous prendre notre argent. Car à partir du moment où l’on ne maîtrise plus nos ressources, que l’on devient un simple attributaire des Urssaf, sans savoir exactement combien ont été collectés, on perdra notre autonomie. On sera seulement chargés de gérer une enveloppe financière qui nous sera allouée.» Avec comme perspective le maintien d’«un paritarisme de façade», où les partenaires sociaux ne décideraient plus vraiment des orientations des régimes complémentaires, c’est-à-dire des taux de cotisations et du niveau des pensions.

Une inquiétude partagée par le patronat. Par le Medef et, dans une moindre mesure, par la CPME, qui regroupe les petites et moyennes entreprises. «On peut légitimement s’interroger sur l’efficacité du système actuel de collecte par rapport aux Urssaf, concède Eric Chauvée, vice-président de l’organisation patronale. Mais quoi qu’il en soit, le transfert ne peut pas se faire pour l’instant. Les Urssaf, c’est une boîte noire, non certifiée par la Cour des comptes, où l’on sait ce qui rentre mais pas ce qui sort». Et de rejoindre, sur le fond, les craintes de la CFDT : «La haute fonction publique n’a pas renoncé à intégrer les retraites complémentaires du privé à un système global de retraites, donc c’est vrai que sans assurance claire, législative, sur notre autonomie, on peut effectivement être inquiets.»

Bref, si les propos alarmistes comme ceux tenus par Sophie de Menton peuvent paraître exagérés, l’Etat n’ayant pas «récupéré» les retraites complémentaires, ni s’est «servi de l’argent des retraites», il existe bien une réelle inquiétude, du côté des gestionnaires des régimes complémentaires, sur leur autonomie à moyen terme.

(Source: Libération).

Une réforme des retraites dangereuse et inutile, juste pour compenser les cadeaux fiscaux aux entreprises…

« La réforme des retraites va générer un désastre social »

La réforme des retraites et celle de l’assurance chômage, voulue par le gouvernement, vont bouleverser notre pays, et pas que le monde du travail, selon l’économiste Michaël Zemmour (rien à voir avec Eric Zemmour…), maître de conférence en économie à l’université Paris Panthéon Sorbonne et chercheur au LIEPP Sciences Po, « Ce n’est pas juste modifier des paramètres, c’est remettre en cause notre pacte social. »

L’allongement de l’espérance de vie a déjà été pris en compte, même plus que cela, par les précédentes réformes des retraites. Par ailleurs cet allongement de l’espérance de vie, et notamment l’espérance de vie en bonne santé, est aujourd’hui en baisse.

“La réforme des retraites est là pour compenser les baisses d’impôts aux entreprises”

Les dépenses de retraite sont stabilisées et même plutôt orientées à la baisse alors que le nombre de retraités sera plus important à l’avenir. Nous ne sommes pas dans les années 90 lorsqu’il fallait empêcher l’explosion des dépenses de retraite. Aujourd’hui, elles sont maîtrisées et même plus, car les retraités vont la toucher moins longtemps…

Allonger le temps de travail ne va donc pas servir à financer les retraites ?

J’entends beaucoup que la réforme des retraites est là pour financer l’éducation, la santé, la transition énergétique… Cette réforme est une mesure de finances publiques. La stratégie du gouvernement est de baisser les impôts, en particulier ceux de production sur les entreprises, comme en 2020/21. Cette baisse sera encore très importante en 2023/24 : 8 milliards d’euros par an. Dans le projet de budget 2023, il est clairement écrit que la réforme des retraites est là pour compenser les baisses d’impôts aux entreprises !

C’est donc « toujours moins de retraite » ?

Jusqu’en 2015, malgré les réformes, comme les carrières étaient meilleures, le niveau des pensions augmentait et la durée de retraite s’allongeait. Depuis, les réformes, comme les 42 annuités pour bénéficier d’une retraite à taux plein, n’ont pas encore produit tous leurs effets. Pour la génération 1973, il en faudra déjà 43. Même sans nouvelle réforme, l’âge moyen de la retraite va donc continuer d’augmenter. Alors que le système se dégrade, une nouvelle réforme va donc accélérer la baisse des prestations. C’est une rupture historique !

Vouloir faire travailler les Français plus longtemps se heurte au phénomène des personnes qui partent déjà à la retraite tout en n’étant plus en activité…

Quand le ministère de l’Économie chiffre la nouvelle réforme des retraites, pour chaque euro de retraite non versé grâce au nouvel âge de départ, il faudra dépenser entre 0,33 et 0,50 euro de prestations sociales supplémentaires en chômage, maladie, invalidité… Cela aggravera la situation sociale des personnes concernées comme on l’a déjà vu lorsque l’âge est passé de 60 à 62 ans. En repoussant à 65 ans, cela risque d’être encore plus flagrant, générant un désastre social. Le marché du travail et la façon de travailler en France ne sont pas du tout adaptés au report de l’âge de la retraite, même déjà à 62 ans ! En plus, les générations se rapprochant de la retraite sont des gens globalement fatigués, souhaitant partir dès que possible après une carrière bien moins sécurisée et continue qu’avant avec les crises de 1993, 2008 et la période du Covid.

À travers cette réforme, passe l’idée que les retraités seraient un poids et non une utilité pour notre société…

La retraite est une question politique, un choix de société. Nos retraites se sont améliorées depuis 1945, tant pour le niveau des pensions que leur durée. Depuis les années 80, s’est inventé un mode de vie à la retraite : temps libéré, tourisme, vie associative, services aux proches, enfants, petits-enfants et personnes dépendantes… Aujourd’hui, quel modèle de retraite voulons-nous ? Soit raccourcir la retraite, estimant que l’on peut travailler plus longtemps, la retraite n’intervenant que quand on ne peut plus le faire. Soit choisir, avec les actifs, de financer les retraites telle que nous le faisions voilà dix ans afin que les retraités puissent vivre normalement avec des revenus en rapport, sans être trop fatigués. Décaler l’âge de départ à la retraite, ce n’est pas juste modifier un paramètre, c’est aussi remettre en cause notre pacte social. Un véritable choix, sensible, de modèle de société !

(Source: L’Union)

La Droite ose vraiment tout !

En cette période de canicule et de congés d’été, qui pousse naturellement à la détente et au lâcher-prise, on a tendance (voire même envie…) de porter moins d’attention à l’actualité, d’autant qu’elle n’est pas réjouissante…

Pourtant, les débats qui se sont tenus à l’assemblée nationale et au sénat avant les vacances parlementaires,  ainsi que les petites phrases et provocations politiques qui ont suivi, ont été riches d’enseignements : la droite ose vraiment tout, on le savait déjà ; mais cette fois-ci elle se surpasse.

Les débats, les articles et amendements acceptés autours notamment de la loi « pouvoir d’achat » sont édifiants et révèlent aux plus naïfs de nos concitoyens, au-delà des discours électoralistes, le vrai visage des partis de droite.

En guise d’exemple, et sans rentrer dans les détails, la droite a refusé d’augmenter les salaires et le smic (Le RN explique même « qu’augmenter le smic n’est pas rendre service aux travailleurs » …), l’allocation de rentrée scolaire a été augmenté (150 euros) mais ne concerne plus que les travailleurs à bas salaire, les personnes sans emploi ne percevront plus cette aide (pour « privilégier la valeur travail » selon la droite…).

Dans le même temps, la droite a refusé de taxer les super profits d’entreprises françaises qui ont doublé voire triplé leurs bénéfices, sans travailler davantage puisqu’elles se sont contenté sans aucun scrupule de profiter de la crise, de la situation internationale, et de la pauvreté qui en découle… et s’organisent même pour ne pas payer d’impôts en France (Total, Renault…) !

Evidemment, ces prises de positions très clivantes qui, en réalité, sont l’ADN même de la droite (tout pour les riches, rien pour les pauvres, ou des miettes à la rigueur…) ont suscité des polémiques dont les médias se sont emparé.

Face aux critiques, et dans un contexte dans lequel le système capitaliste est de plus en plus remis en question (crise économique, crise Covid, crise environnementale…), la droite est montée aux créneaux pour défendre ses positions. Et comme « la meilleure défense, c’est l’attaque » elle s’est empressée d’allumer un contre-feu avec l’argumentaire habituel, bâché et rabâché, qui tient de la manie, de l’obsession, et même du réflexe de Pavlov : dénoncer les fraudes et les abus de nos concitoyens (surtout les plus précaires…) et ce que cela coûte au contribuable et à la France…
Les chiffres les plus fantaisistes sont balancés dans les médias : par exemple, certains politiques de droite vont jusqu’à affirmer que 7 millions de cartes vitales frauduleuses seraient utilisées pour percevoir des allocations… alors qu’il suffit d’appeler la direction de la Sécurité Sociale (ce qu’ont fait la semaine dernière des journalistes de France Info) pour constater qu’il n’existe aujourd’hui qu’environ 3000 cartes vitales surnuméraires (pour un pays de 67 millions d’habitants…), dont l’essentiel selon la Sécurité Sociale ne sont pas utilisées frauduleusement et correspondent à des bugs ou des erreurs de mise à jour (n’empêche la carte vitale biométrique, qui coûtera pour le coup un pognon de dingue, va être mise en place…)

Malheureusement, grâce au fidèle relai de certains médias, et par le jeu de la psychologie et des comportements humains (méconnaissance ou désintérêt pour les mécanismes économiques et sociaux, individualisme, jalousie, besoin de boucs émissaires, etc.) les sornettes colportées par la droite trouvent un certain écho, voire un écho certain, dans la population.
C’est pourquoi il est indispensable que nous puissions rétablir la vérité, de façon factuelle, dès que nous en avons l’occasion.
Pour cela, quelques faits et quelques chiffres :

  • Selon un rapport de la Cour des Comptes, la fraude sociale des entreprises (travail dissimulé, travailleurs détachés, heures non déclarées, etc.) explose (elle a doublé depuis 2007 !) pour se chiffrer aujourd’hui à plus de 20 milliards d’euros par an, avec un taux de recouvrement de seulement 1,5% ! Sans compter l’évasion fiscale estimée à 60 milliards d’euros par an dans l’estimation la plus optimiste…
  • En comparaison, la fraude des particuliers aux prestations sociales toutes confondues (tant stigmatisée dans le but de faire diversion) ne représente que 4 milliards d’euros par an, argent en grande partie récupéré puisque le taux de recouvrement est de 90% (plus facile d’envoyer l’huissier chez un gueux que chez un notable…)
  • Nous entendons souvent ce lieu commun, accusateur et irritant, qui consiste à dire que les aides sociales coûtent un « pognon de dingue » et font l’objet de nombreux abus. Mais personne ne dit que chaque année 10 milliards d’euros d’aide ne sont pas réclamés par leurs bénéficiaires potentiels (notamment aides au logement et RSA) pour de multiples raisons (méconnaissance, complexité des démarches, honte…).

En dépit du faible taux de fraude émanant des particuliers (dont, rappelons-le, 90% est récupéré suite à des procédures de recouvrement…) le gouvernement déploie tout un arsenal de mesures destinées à fliquer les usagers : à titre d’exemple, en 2021 les parlementaires ont voté, sur proposition du gouvernement, un amendement donnant la possibilité à Pôle emploi d’accéder aux informations contenues dans le fichier Ficovie qui recense tous les contrats d’assurance-vie et de capitalisation souscrits auprès d’organismes d’assurance français.

Non seulement la fraude évoquée par la droite est très surévaluée et ne correspond pas à la réalité, mais parfois ce sont les usagers qui font les frais des dysfonctionnements du système :

  • Concernant les pensions retraites, selon la Cour des comptes un dossier sur sept serait l’objet d’une erreur de calcul, la plupart du temps au détriment du retraité. Des déclarations erronées de la part des employeurs, un nombre de trimestres mal pris en compte ou encore une mauvaise prise en compte des ressources avant l’attribution du minimum vieillesse et des pensions de réversion peuvent être à l’origine de ces dysfonctionnements. La Cour des comptes estime le montant de ces erreurs à environ 70 millions d’euros sur les 5,8 milliards d’euros de prestations attribuées en 2021 (des moyens et des effectifs supplémentaires donnés à l’Assurance retraite permettrait de corriger cela…)
  • Rappelons également qu’un de nos collègues, Yann Gaudin, conseiller au Pôle emploi de Rennes, a été licencié pour faute grave, mais en réalité pour avoir simplement fait son travail : il avait découvert des anomalies dans des calculs de droits et avait permis à des chômeurs précaires de récupérer un préjudice financier d’environ 200 000 euros !

Ces réalité factuelles et chiffrées de façon officielle doivent nous imprégner et nous permettre, à chaque fois que possible, de rétablir la vérité lorsque nous sommes confrontés à des contre-vérités. C’est important car le travail de sape entrepris à dessein par la droite ultra-libérale vise à :

  • Détourner l’attention en dénonçant des fraudes, des abus, et le « pognon de dingue » ainsi perdu, dans le seul but de faire oublier le pognon de dingue que les plus riches gagnent sur le dos des pauvres, détournent des impôts, et finalement volent à notre pays.
  • Détruire le système de protection sociale par tous les moyens (principes fondateurs, financement…) y compris celui consistant à recevoir l’assentiment des citoyens en leur faisant croire que ce système est l’objet de fraudes tellement massives qu’il faut en changer.

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