Plus jamais ça ! Construisons ensemble le jour d’après.

POUR QUE LE JOUR D’APRÈS SOIT EN RUPTURE AVEC LE DÉSORDRE NÉOLIBÉRAL

En mettant le pilotage de nos sociétés dans les mains des forces économiques, le néolibéralisme a réduit à peau de chagrin la capacité de nos États à répondre à des crises comme celle du Covid.
La crise du coronavirus qui touche toute la planète révèle les profondes carences des politiques néolibérales. Elle est une étincelle sur un baril de poudre qui était prêt à exploser. Emmanuel Macron, dans ses dernières allocutions, appelle à des « décisions de rupture » et à placer « des services […] en dehors des lois du marché ». La CGT et d’autres organisations, conscientes de l’urgence sociale et écologique et donnant l’alerte depuis des années, n’attendent pas des discours mais de profonds changements de politiques, pour répondre aux besoins immédiats et se donner l’opportunité historique d’une remise à plat du système, en France et dans le monde.

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Quand le Covid met en évidence une GPEC « à côté de la plaque »

La crise sanitaire que nous traversons pointe du doigt les incohérences de système économique, système que la CGT dénonce et combat depuis des années.

Ces dernières années, Pôle emploi n’a pas non plus été épargné par ces logiques
libérales et par la « rigueur budgétaire ».

Mais l’exemple le plus caricatural est sans aucun doute l’accord GPEC mis en place par la Direction et les organisations syndicales signataires avec les métiers soi-disant en « décroissance ». Or, aujourd’hui la DG est de fait obligée de reconnaître ses erreurs puisque ces activités dites hier en décroissance sont aujourd’hui priorisées et reconnues comme essentielles : inscription et versement des allocations ; gestion RH avec les arrêts maladie, paiement des salaires, des fournisseurs, connexions et sécurité informatiques, traitement du courrier etc.

Demain, il serait inconcevable que la DG continue sa politique destructrice.
Tout comme nous devons déjà nous préparer pour exiger d’autres choix de société à l’issue de cette crise sanitaire, nous devrons à Pôle emploi aussi peser pour obtenir un Service Public de l’Emploi et une Protection Sociale réellement aux services des usagers, des privés d’emploi, des entreprises et respectueux de ses agents.

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Numérique : Pôle emploi épinglé par la Cour des comptes

La Cour des comptes a rendu son rapport annuel, mardi 25 février 2020, dans lequel elle épingle la politique numérique de Pôle emploi. L’institution pointe l’opacité et le manque d’efficacité des services développés, notamment sur la plateforme « Emploi store » et s’inquiète de la fracture numérique.

Comme l’avait déjà dénoncé le défenseur des droits en 2017, la numérisation à marche forcée des services publics laissent sur le carreau un nombre considérable de personnes, parmi lesquelles les personnes âgées, mais aussi les travailleurs précaires et les plus jeunes.

Fracture numérique

Pour la Cour des comptes, cette fracture numérique est toujours prégnante : « Elle revêt une sensibilité particulière pour Pôle emploi, car le risque existe que les demandeurs d’emploi les plus fragiles ne fassent pas valoir leurs droits. Certaines catégories de la population (seniors, personnes peu qualifiées, habitants des territoires ruraux et des quartiers prioritaires de la politique de la ville) sont plus exposées que d’autres », estime la Cour, qui précise que « l’opérateur déploie des efforts importants pour prendre en charge ces publics peu familiers du numérique. Il a notamment recours à 3 200 volontaires du service civique ».

Pour Pierre Garnodier, qui anime le Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires CGT, les services civiques ne sont pas formés pour répondre aux besoins concrets des privés d’emploi : il faut non seulement des compétences numériques, mais aussi administratives.

« À Saint-Denis, il y a des centaines de travailleurs privés d’emploi qui viennent en agence pour faire leurs démarches numériques, s’actualiser. Les agents ont pour consigne de ne pas les aider, c’est le rôle des services civiques, qui ne sont pas formés à la question des “actes répétés de recherche”, dont les demandeurs d’emploi doivent apporter la preuve », analyse Pierre Garnodier.

De fait, le décret du 30 décembre 2018 stipule que les privés d’emploi ont « l’obligation d’accomplir des actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi », ce qui conditionne l’indemnisation.

Selon la Cour des comptes, « l’approche que développe aujourd’hui l’opérateur comporte le risque de confondre autonomie dans l’usage du numérique et autonomie dans la recherche d’emploi. Or, beaucoup de personnes autonomes du point de vue numérique ne sont pas capables de définir elles-mêmes ce dont elles ont besoin pour leur parcours ».

Contrôle social

Le numérique, adossé à une politique de guerre aux chômeurs, permet un plus grand contrôle social des privés d’emploi.

La dernière critique portée par la Cour des comptes concerne le foisonnement des services en ligne.

« Les cinq services les plus utilisés représentent à eux seuls 75 % des visites, ce qui signifie que les 306 services restants ne bénéficient que d’une audience marginale, voire nulle », détaille la Cour. « Il y a une telle abondance d’offres qu’on ne s’y retrouve plus. On manque d’agents formés » observe Pierre Garnodier.

La Cour des comptes vient toutefois nuancer ses critiques, en affirmant que la numérisation a permis un gain de productivité.

Pour notre organisation, cette remarque est un non-sens. Pôle emploi a supprimé de nombreux postes et les portefeuilles des conseillers sont bien trop lourds.

L’automatisation des tâches et le manque de moyens humains entraînent une perte de sens dans le travail. Comme le résume Pierre Garnodier : « Le malaise est de chaque côté du guichet. »

Non à la vente de prestations au téléphone ! Oui à un véritable service public de l’emploi respectueux des usagers !

« Allo? Ici la Ministre du Travail… »  (ou le pari de la confiance, ça pique… !)

Depuis le 27 janvier un courrier est envoyé de la part du ministère du Travail aux privés d’emploi relevant du Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) pour les inciter à appeler un numéro vert en vue de demander une formation de leur choix. S’ils appellent ce numéro vert géré par un prestataire, leur conseiller reçoit ensuite l’injonction via Escalade de les inscrire sur une information collective ou à défaut de leur vendre une prestation par téléphone…

On ne saurait être plus méprisant vis-à-vis de notre travail. Nous voici transformés en simples vendeurs de prestations au téléphone. Selon le script préétabli, nous devons :

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Yann Gaudin conseiller lanceur d’alerte au Pôle emploi de Rennes

«Je ne tolère pas l’injustice. C’est obsessionnel à la maison. “Depuis deux mois, Yann Gaudin, conseiller dans une agence Pôle emploi à Rennes (Ille-et-Vilaine), a ouvert un blog” Pôle emploi, le droit de savoir “, hébergé par Mediapart pour inciter les demandeurs d’emploi à récupérer l’argent que l’institution leur doit.

Travailleurs intermittents privés d’aide à la fin de leur droit, aide sous licence accordée selon des règles plus restrictives que celles prévues par la loi, inégalité de traitement selon les régions, économies sur l’aide à la formation individuelle, neutralisation anormalement arbitraire des salaires élevée dans le calcul de l’indemnisation … Yann Gaudin dénonce les dysfonctionnements, détaille les dommages causés et les remèdes possibles. Ce quadragénaire célibataire se présente comme un lanceur d’alerte.

Militant écologiste engagé envers les Gilets jaunes, il a les valeurs du service public arrimées au corps. «Trois chômeurs se suicident en moyenne chaque jour en France. Je ne peux pas supporter de leur voler leurs droits », explique calmement cet ancien vendeur qui a connu le chômage avant de participer au concours ANPE.« Quand j’ai été embauché en 2006, j’avais foi et j’ai idéalisé le métier. Mais dès le départ, j’ai a été critiqué pour avoir fait trop », se souvient Yann.

Un e-mail envoyé à 8000 travailleurs bretons intermittents

En 2014, il a découvert par hasard que les travailleurs intermittents, contrairement aux bénéficiaires du régime général, n’ont pas reçu le dossier de demande d’aide spécifique de solidarité, ce qui les a privés du paiement d’une aide de fin de droits à partir de 324 euros. “J’ai constaté un manque d’informations pour lesquelles Pôle emploi pourrait être poursuivi en justice et j’ai donc prévenu ma hiérarchie.”

Les fichiers ont fini par être envoyés pendant quelques mois, puis pas du tout. Yann décide alors d’envoyer un e-mail aux 8 000 travailleurs bretons intermittents pour les informer de leurs droits, ce qui lui vaut une convocation de sa direction l’accusant d’avoir outrepassé son domaine d’activité. «J’ai réalisé que j’avais affaire à des personnes malveillantes. Nous volons de l’argent à grande échelle. J’ai donc commencé à tout vérifier. Ces rapports d’anomalie lui ont valu plusieurs avertissements.

Cela n’empêche pas le conseiller qualifié par deux collègues de “très compétent”, “obstiné” et “intransigeant”. «Son tort est de ne pas savoir se taire pour se protéger. Le problème avec Pôle emploi, c’est que dès qu’on réfléchit trop, ça dérange », a fait remarquer l’un d’eux sous couvert d’anonymat.

Victime de harcèlement moral

En 2017, Yann Gaudin élève un autre lièvre. Selon une instruction de 2015, les artistes ne sont pas obligés de déclarer leurs revenus de la vente de créations originales et peuvent donc les combiner avec leurs allocations chômage. Cependant, comme beaucoup l’ignorent, Yann était responsable de leur rappeler. «J’ai sorti les dossiers des personnes dont les prestations étaient bloquées et je les ai contactées. C’était un peu comme une opération du Père Noël », plaisante-t-il.

Une dizaine de candidats ont pu récupérer des sommes allant de 1 000 à 20 000 euros. Ces initiatives ne sont pas au goût de sa hiérarchie. “Mon avancement est limité depuis six ans et j’ai été victime de harcèlement moral pour lequel j’ai l’intention de poursuivre devant le tribunal”, a-t-il déclaré.

Interrogée sur ce point, Pôle emploi Bretagne a répondu qu’une enquête avait été menée mais qu ‘”aucun harcèlement n’avait été constaté” et a également affirmé avoir “largement diffusé auprès de ses salariés les mesures de protection de la liberté d’expression au sein de l’entreprise”.

En mai 2019, Yann a été licencié pour cinq jours. En dépression, arrêté par son médecin depuis plusieurs mois, il est retourné au travail en rentrée scolaire, toujours déterminé à aider les chômeurs. «Comme mes alertes à ma hiérarchie et au ministère du Travail n’ont jamais été entendues, j’ai décidé d’alerter directement le public avec mon blog. “

Florence, au chômage, a récupéré 20 000 euros grâce à Yann Gaudin

Suite à une rupture conventionnelle, Florence (le prénom a été changé) a commencé à travailler comme graphiste indépendant il y a dix ans. Alors qu’elle commence à déclarer ses revenus de cette activité, elle cesse de percevoir des allocations de chômage. Un jour, elle reçoit un mail de Yann Gaudin qui lui explique qu’elle n’a pas à déclarer à Pôle emploi ses revenus d’artiste-auteur dans le cadre de la mise à jour mensuelle. “Je n’ai pas compris et n’ai pas répondu, d’autant plus que le message n’est pas venu de mon conseiller.”

Le mois suivant, Yann Gaudin recommence. Par téléphone, il lui a dit qu’elle aurait dû continuer de percevoir ses allocations de chômage et qu’elle pouvait les réclamer. «Il a fait le calcul pour moi en direct. Quand j’ai entendu la somme de 20 000 euros, j’étais sans voix», explique Florence. Cette dernière demande un rendez-vous à sa succursale pour une demande de régularisation.

Avant même de le recevoir, le référent réglementaire de l’agence a douché ses espoirs par email et s’est plaint de l’ingérence de Yann Gaudin. “Lors de la réunion, elle m’a élevé et, pour expliquer son refus, a fait valoir une note interne qu’elle refusait de me montrer. Florence contacte le centre régional de médiation de Pôle Emploi qui, faute de décision, la réfère à la médiation nationale. Sans réponse au bout de plusieurs mois, elle a contacté le Défenseur des droits. Miracle! Après avoir envoyé un simple certificat, tout est déverrouillé et elle reçoit enfin, après plus d’un an de procédures, un virement de 20 000 euros. “Je n’y croyais pas, J’ai appelé M. Gaudin pour le remercier. J’aurais pu lui offrir une caisse de champagne mais ça aurait été vu comme un pot-de-vin … “

(Source : Médiapart)

Pôle et Cap emploi se rapprochent : un lieu unique d’accueil

Pôle emploi va-t-il absorber Cap emploi ? Dès janvier 2020, 19 agences expérimentent un lieu d’accueil unique pour l’accompagnement des travailleurs handicapés. Les deux instances promettent un partenariat d’égal à égal.

« La mise en place d’un site pilote par région, d’un accueil unique Pôle emploi/ Cap emploi pour une offre d’accompagnement personnalisée, et plus efficace, des personnes handicapées en recherche d’emploi ». C’est l’une des 22 mesures réaffirmées pour 2020 par le CIH (Comité interministériel du handicap) le 3 décembre 2019.

Des points de blocage

Cette décision est partie du fait que différents points de blocage ont été identifiés dans l’organisation actuelle du service public de l’emploi pour ce public et les entreprises susceptibles de les embaucher : interlocuteurs multiples, méconnaissance de leur rôle, multiplication des risques de rupture de parcours, orientation subie par le demandeur d’emploi, insuffisante communication entre les deux réseaux, contraintes administratives ou informatiques sur le sens des actions et les besoins des usagers… Dans ce contexte, même si les deux entités continuent de co-exister, une expérimentation doit démarrer dès janvier 2020 proposant un site unique d’accueil déployé dans chaque département. 19 agences au total sont concernées,  plus que de régions puisque deux sont prévues en Seine-Maritime et deux à La Réunion.

Un rapprochement plutôt qu’une fusion

« Le monstre Pôle emploi va-t-il dévorer Cap emploi ? », s’amusait Nicole Brejou, directrice de projet chez Pôle emploi, lors d’un colloque sur « emploi et handicap » organisé mi-novembre 2019 à Paris par le syndicat FO. « Le terme de fusion a fait beaucoup de bruit mais c’est bien aujourd’hui celui de rapprochement qui s’impose », poursuit-elle. Elle assure que les équipes, engagées sur ce projet depuis l’été 2018, sont impliquées à parité pour mettre en œuvre une feuille de route commune. Idem pour la gouvernance, insistant sur le fait que ce rapprochement doit « être conduit de manière exemplaire au niveau national si l’on veut qu’il produise ses effets au niveau régional ». Ce nouveau modèle, « issu du terrain », aurait ainsi été accueilli plus « favorablement ». «La légitimité des deux réseaux est reconnue mais force est de constater qu’ils ne communiquent pas assez ensemble », déplore de son côté Marlène Cappelle, déléguée générale de Cheops (Conseil national handicap et emploi des organismes de placement spécialisés). Mais, ça, c’était avant ! « Cap emploi pourra apporter son expertise du handicap pour les personnes accompagnées par Pôle emploi et inversement », assure-t-elle.

A chacun son expertise

Prochaine étape ? Co-construire, durant le premier semestre 2020, l’offre de services la plus imbriquée possible pour simplifier la vie des employeurs et des employés, en prenant en compte l’insertion « 500 000 personnes handicapées sont au chômage, l’objectif étant de proposer une réponse adaptée à chacun », assure-t-elle. Les travaux collectifs se sont inspirés du modèle flamand (Belgique) qui propose depuis dix ans un lieu d’accueil unique. « Or il n’y a pas eu de perte d’identité des deux acteurs ni de dilution de l’expertise de chacun », constate Marlène Cappelle. In fine, selon elle, il faut « casser notre système qui a plusieurs années » et « en finir avec les situations en silo ». Vision d’une « réforme de simplification riche » partagée par Malika Bouchehioua, présidente de l’Agefiph (fond dédié à l’emploi des personnes handicapées dans le privé), pour qui « renforcer le droit commun, notamment via un accompagnement Pôle emploi, permet de renforcer l’inclusion ». Elle dit l’Agefiph à pied d’œuvre pour « coordonner les partenaires et Cap emploi » avec lequel le Fonds « travaille depuis des années ».

Concrètement, pour le demandeur d’emploi ?

Ce rapprochement risque-t-il de faire des économies sur les moyens humains ? « Non », répond derechef Marlène Cappelle. « Ce modèle n’a pas vocation à faire baisser les effectifs », renchérit Nicole Brejou. Alors, concrètement, quoi de neuf pour les demandeurs d’emploi en situation de handicap ou en cours de reconnaissance ? Pour éviter d’éventuels allers-retours entre les deux structures, ils seront désormais reçus dans les locaux de Pôle emploi, avec un temps de présence d’un conseiller Cap emploi.

Davantage de réponses doivent être apportées fin juillet 2020 avec une offre de services modélisée, bénéficiant d’un socle commun, qui sera d’abord déclinée sur 220 des 900 sites Pôle emploi en France. 100 seront concernés au 1er trimestre 2021.

(Source: emploi.handicap.fr)