Leur « Grande Sécu »: en réalité c’est pour en finir avec la Sécurité Sociale…

Un rapport aux ordres pour changer de système !
En juin dernier, à la demande du Gouvernement le HCAAM (Haut Conseil à l’Avenir de l’Assurance Maladie) a travaillé sur plusieurs projets de changement de notre système de Sécurité sociale.
C’est ce même gouvernement qui vient de faire voter un projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui va se traduire par de nouvelles économies sur le dos des assurés. Cette commande au HCAAM, comme d’habitude, n’avait d’autre but que de légitimer le gouvernement dans sa volonté de mettre fin au système de Sécurité sociale tel que nous le connaissons. Quel que soit le scénario l’idée est simple : Opter pour un système libéral d’une Sécurité sociale réduite au minimum.

Les scénarios catastrophe de changement du Système de Sécurité sociale du HCAAM:
• 1er scénario : Ne modifie pas l’architecture mais la répartition en proposant de forfaitiser la participation de l’assuré au moyen d’une franchise annuelle. Ce scénario propose un système inégalitaire entre les assurés où celui qui gagne le plus paye le moins !
• 2ème scénario : Généralisation des ALD (Affections Longues Durées) sur le modèle du 100% santé et donc du panier de soins pour les plus précaires.
• 3ème scénario : L’assurance complémentaire est obligatoire et l’Etat confie aux opérateurs privés la gestion des soins en dehors du panier de soins.
• 4ème scénario : Les Régimes obligatoire (RO) et complémentaire (RC) interviennent chacun sur un panier de soins différent.

Le panier de soins : la fin du caractère universel et solidaire de la Sécurité sociale !
Ces quatre scénarios catastrophe ont en commun la mise en place par l’État d’un «panier de soins» ce qui est contraire aux principes fondateurs de la Sécurité sociale qui doit répondre à l’ensemble des besoins.
C’est la généralisation à tous les assurés des mécanismes du « panier de soins » actuel. Nous connaissons les effets néfastes du fameux « Reste à Charge Zéro » ou «100% Santé» qui implique de moindre remboursement en dehors du panier de soins.

La « Grande Sécu » : Vive l’Amérique !
La « Grande Sécu Macron/Véran» c’est la perspective d’une Sécurité sociale à l’américaine avec un panier de soins de base pour les plus précaires. Seuls ceux qui auront les moyens pourront se soigner comme l’a montré une fois de plus l’épidémie de covid. Cela signifie qu’en parallèle de cette sécu de base étatisée pourront se développer les contrats de groupe pour les travailleurs dans leurs branches professionnelles et l’assurantiel pour ceux qui pourront se le permettre afin
d’améliorer la prise en charge des soins.

La Grande Sécu : La Règle d’Or dès 2025 !
C’est une « grande Sécu » avec des contraintes budgétaires accrues qui vont se renforcer avec l’instauration à compter du LFSS 2025 d’une « règle d’or ». Celle-ci est destinée à « garantir un équilibre financier du moyen terme des comptes de la Sécurité sociale». Dans un contexte de choix politique qui change profondément la nature du financement de la Sécurité sociale en passant à un financement par l’impôt. Nous pouvons amplement imaginer que le niveau des prestations va se restreindre au fur et mesure des LFSS (Loi de Financement de la Sécurité sociale) contraintes par la règle d’or pour aboutir à un socle de prestations de base. Pour rappel, ce gouvernement a
fait adopter des mesures sociales et fiscales entre 2017 et 2022 qui ont fait « augmenter de 2,8 % le niveau de vie du 1 % des Français les plus aisés (qui vivent avec 126 654,20 euros en moyenne par an), soit un gain moyen de 3 518,53 euros (selon l’Institut des Politiques Publiques)». C’est donc bien un système très inégalitaire à la fois à travers son financement qu’un accès aux soins à deux vitesses dont il est question. Ce modèle s’oppose totalement au 100% sécu que porte notre Fédération qui est avant tout une amélioration puis un élargissement du système de Sécurité sociale issu de 1945.

La Dette, toujours, pour justifier l’austérité
Dans le même temps une nouveauté est venue se greffer dans l’agenda des discussions institutionnelles concernant les trajectoires budgétaires. En effet, un débat sur la « soutenabilité de la dette » se tiendra donc désormais tous les ans en septembre à l’Assemblée nationale, avant l’examen du budget de l’État (LF) et de la Sécurité sociale (LFSS). « La Grande Sécu » ce sera surtout la « grande réductrice de dette », une dette largement illégitime, contractée sur des marchés financiers sans contrôle démocratique. On nous prépare à une austérité d’une intensité sans doute jamais vue.

La « Grande Sécu » : Financée par l’impôt et Étatisée
La « Grande Sécu Macron/Véran » c’est un système unique de base financé par l’impôt et dirigé piloté par l’Etat. Derrière la « Grande Sécu » c’est effectivement un changement radical de système qui se profile mais dont le socle est en train de se mettre en place progressivement sous les coups de bouttoir du le gouvernement actuel.

Des cotisations toujours à la baisse qui assèchent les ressources
Le financement de la Sécurité sociale par les cotisations est régulièrement mis à mal par la multiplication des exonérations au profit des employeurs…Cette part des contributions employeurs dans le financement du régime général et du FSV (Fonds Solidarité Vieillesse) est en perpétuelle baisse, passant de 72% en 1980 à 50% en 2000 et 36,5% en 2021 comme le constate le Haut conseil du Financement de la Protection Sociale.
On se prive ainsi de recettes afin de créer de façon artificielle un déficit factice repris à l’envi par les médias qui parlent alors de « trou de la sécu ».

Des exonérations qui échappent aux radars
Les niches sociales des entreprises (toutes exonérations confondues) représentaient 91 milliards d’euros pour la seule année 2019, un chiffre colossal. Les compensations annoncées par l’Etat ne sont que des promesses engageant ceux qui y croient. La manoeuvre ne s’arrête pas là, en fiscalité on active une mesure, celle des « mesures dites déclassées », ainsi une exonération consentie en 2010 n’apparaîtra plus nulle part, elle continue à s’appliquer mais n’est plus apparente. Comment alors mesurer le véritable niveau des exonérations cumulées ?

La « Grande sécu » : Un projet du patronat dès 2001
Dans un document intitulé « Pour une nouvelle architecture de de la Sécurité sociale », le MEDEF, dès 2001, prône «un système de santé plus efficace et plus moderne comportant des éléments de concurrence» et un «panier de soins remboursable à 100% approuvé par le Parlement serait mis en oeuvre.
» et bien entendu «les soins qui ne figurent pas dans le panier de soins pourront être couverts par une assurance facultative.»

Dernière Minute : Cela vous échappe, vous n’y n’échapperez pas
Nous venons d’apprendre que Le Ministre Véran souhaitait abandonner (Pour le moment !) son projet, alors que sur d’autres médias, on nous prévient que ce sera le projet du Quinquennat Macron. C’est toujours la même stratégie, comme pour celle de la contre réforme des retraites notamment, ça s’en va et ça revient pour tromper la vigilance de la population.

En conclusion :
En résumé la « Grande Sécu » de Macron / Véran c’est l’instauration d’une Sécurité sociale à deux vitesses, le système de base « la grande sécu » pour les plus précaires avec un panier de soins restreint qui pourra être revu et baissé chaque année par la loi de financement de la Sécurité sociale et un système privé inégalitaire avec des complémentaires d’entreprise et des assurances privées comme aux Etats Unis.
Au lieu d’une réelle amélioration du système comme le revendique la CGT à travers le 100% Sécu (Suppression des franchises, suppression du forfait hospitalier…), leur «grande sécu» impose un panier de soins défini par l’Etat en fonction des impératifs budgétaires, à charge pour les assurés de souscrire une assurance privée pour tout ce qui n’en fera pas partie.

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Les enjeux du financement de la sécurité sociale

Voilà depuis plus de 75 ans que la CGT s’est engagée dans la lutte pour la création de la Sécurité sociale, plus de 75 ans que la CGT se mobilise pour défendre l’une des conquêtes majeures du monde du travail, loi humaine et de progrès à l’initiative d’Amboise CROIZAT, Ministre des travailleurs et bâtisseur de ce système moderne, solidaire et démocratique.

La Sécurité sociale a aujourd’hui 75 ans et pourtant nombreux sont ceux qui pensent
qu’elle a toujours existé et qu’elle existera toujours tant elle fait partie intégrante du quotidien de chacun.
Dès l’origine, le patronat, le capital et les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de porter des attaques à chacun de ces principes, causant une régression de l’ensemble des secteurs de la protection sociale. Extrait de citations d’un article de Denis Kessler (alors N°2 du Medef) dans la revue « Challenges » le 4 octobre 2007 :
« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie… » « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du
Conseil national de la Résistance ! ».

Force est de constater que depuis plusieurs décennies, les principes fondamentaux que
sont l’universalité, la solidarité et la non étatisation sont battus en brèche aux dépens de l’ensemble du monde du travail. L’étatisation de l’administration de la Sécurité sociale a été opérée pour mettre en oeuvre la doctrine du financement « à ressources constantes ». En d’autres termes, en dépit de l’augmentation de la population, il s’agit de stabiliser la part du PIB consacrée au financement de la Sécurité sociale.

Un acte décisif dans l’étatisation de l’administration de la Sécurité sociale a été la réforme constitutionnelle de 1996, menée par le gouvernement Juppé pour imposer les
lois de financement de la Sécurité sociale dont le principe premier est l’ajustement des
dépenses aux recettes : en soi un véritable contresens, car un tel ajustement, strictement appliqué, amène à répercuter les effets des crises économiques sur les prestations, à rebours de l’objectif même de la Sécurité sociale : « garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu’ils supportent » (Ordonnance du 4 octobre 1945).

Cette étatisation de la Sécurité sociale a permis aux gouvernements successifs de
mener des politiques d’exonérations massives de cotisations dites patronales. L’étatisation a ainsi remis en cause l’universalité des garanties…

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Le Conseil d’Etat invalide le décret restreignant les critères de vulnérabilité

Après la décision du Conseil d’État, les autorisations d’absence pour les agents vulnérables doivent être intégralement rétablies !

Pour rappel, au printemps, 11 catégories (décrites par le Haut Conseil de Santé Public puis repris dans la loi) définissaient les « personnes vulnérables ». Un décret du 29 août 2020 a réduit le nombre à seulement 4 catégories, excluant ainsi de très nombreux travailleurs du bénéfice des dispositifs spécifiques Covid (chômage partiel, autorisations spéciales d’absences)

Le Conseil d’État saisi en référé a suspendu le 15 octobre les dispositions du décret du 29 août qui excluaient certaines personnes vulnérables des dispositifs liés à la crise sanitaire de Covid-19. « Le choix des pathologies qui ont été conservées comme éligibles par rapport au décret de mai dernier n’est pas cohérent ni suffisamment justifié par le Gouvernement » explique le Conseil d’État.

Dans l’attente d’une nouvelle décision du Premier ministre, les onze anciens critères de vulnérabilité sont rétablis, à savoir :

1° Etre âgé de 65 ans et plus ;
2° Avoir des antécédents (ATCD) cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée (avec complications cardiaques, rénales et vasculo-cérébrales), ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
3° Avoir un diabète non équilibré ou présentant des complications ;
4° Présenter une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale : (broncho pneumopathie obstructive, asthme sévère, fibrose pulmonaire, syndrome d’apnées du sommeil, mucoviscidose notamment) ;
5° Présenter une insuffisance rénale chronique dialysée ;
6° Etre atteint de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) ;
7° Présenter une obésité (indice de masse corporelle (IMC) > 30 kg/m2) ;
8° Etre atteint d’une immunodépression congénitale ou acquise :

– médicamenteuse : chimiothérapie anti cancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive ;
– infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3 ;
– consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques ;
– liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ;

9° Etre atteint de cirrhose au stade B du score de Child Pugh au moins ;
10° Présenter un syndrome drépanocytaire majeur ou ayant un antécédent de splénectomie ;
11° Etre au troisième trimestre de la grossesse.

 Ainsi, à Pôle emploi la note RH du 17/09/2020 V6 (pour revoir la note, cliquer ici) qui, conformément au décret d’août 2020, différenciait les « personnes fragiles » et les « personnes vulnérables (souffrant de pathologies particulièrement lourdes) » devient-elle caduque.

L’ensemble des personnes susceptibles de présenter une forme grave de Covid-19 n’ont plus l’obligation de retourner sur leur lieu de travail. Ces travailleurs peuvent à nouveau bénéficier du dispositif mis en place par la loi du 25 avril 2020 :

-chômage partiel dans les entreprises privées,

-A Pôle emploi : arrêt de travail exceptionnel, absence autorisée payée, télétravail si cela est possible, travail sur site si l’agent le souhaite et sous conditions (avis du médecin du travail)

La CGT a constamment combattu la restriction opérée au mois d’août considérant les risques encourus par les agents concernés.

Même si la décision du Conseil d’Etat ne porte pas sur les salariés vivant avec des personnes vulnérables, la CGT considère que leur situation doit aussi être revue compte tenu du développement de la pandémie.

Nous attendons que la DG Pôle emploi publie une nouvelle note afin de se conformer à la décision du Conseil d’Etat.

Pour accéder au tract, cliquer ici

75e anniversaire de la Sécurité Sociale. Défendons-là, renforçons-là !

Conquise de longue lutte la sécurité sociale reste notre bien commun, un système solidaire et universel qui nous protège contre les risques de la naissance à la mort (allocations familiales, indemnités maladie, accident de travail, pensions de retraite).

C’est il y a 75 ans que l’ordonnance du 4 octobre 1945 posait les fondements de la Sécurité sociale : protéger « les travailleurs et leurs familles » contre les aléas de la vie : « Désormais nous mettrons fin à l’insécurité du lendemain, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin, nous ferons de la retraite non plus l’antichambre de la mort, mais une étape de la vie et nous ferons de la vie autre chose qu’une charge et un calvaire » (Intervention d’Ambroise Croizat à l’Assemblée nationale en 1945).

Nous devons la Sécurité Sociale à Ambroise Croizat, responsable CGT et ministre du travail et de la sécurité sociale en 1945-1947.

Depuis 1946, le patronat et ses représentants n’ont eu de cesse de remettre en cause cette conquête sociale, cette innovation progressiste et militante sans précédent qui reste le pilier du système français.

Dans cette période de crise sanitaire, économique et sociale majeure, une fois encore la Sécurité sociale prouve son rôle capital d’amortisseur social qui protège l’ensemble de la population. C’est grâce à elle que des indemnités journalières ont été payées aux salariés en arrêt maladie, mais aussi en garde d’enfants, que les pensions de retraite ont été versées intégralement et sans baisses, que les allocations familiales, concernant les adultes handicapés, logement, etc. ont été maintenues. C’est également grâce à la Sécurité sociale que tout le monde a pu se soigner sans l’angoisse de la facture d’hospitalisation contrairement à d’autres pays.

Jugé, il y a quelques mois à peine, trop couteux et inefficace, le modèle social français au cœur duquel se situe la Sécurité sociale, s’est avéré être, une nouvelle fois, un amortisseur social alors que l’économie française a été l’une des plus touchée par l’épidémie.

Pourtant nos dirigeants continuent de dérouler leur programme de remise en cause profonde de cette institution et s’acharnent à vouloir imposer des réformes régressives comme celle des retraites rejetée par tous. Cette réforme est meurtrière pour la Sécurité sociale dans son ensemble et son retrait est incontournable.

Dans ce contexte particulier et alors que le projet de financement de la Sécurité sociale est en préparation, il y a urgence à défendre ce bien commun et à mener la bataille de reconquête de la Sécurité sociale intégrale que porte la CGT. C’est toute la CGT qui doit s’emparer et débattre de nos propositions à travers l’ensemble des syndicats et de leurs syndiqués afin de toucher les salariés et plus largement toute la population.

Malgré les attaques incessantes, les remises en causes permanentes, les réformes successives, la Sécurité Sociale reste debout. La Sécurité sociale et ses principes fondateurs (la solidarité, l’universalité, la répartition, la globalisation des risques et une gestion démocratique par les intéressés) en font un socle solide pour faire face aux enjeux du XXIe siècle et construire le monde d’après.

La CGT se bat au quotidien contre les mauvais coups qui sont portés à la Sécu, comme elle l’a fait l’hiver dernier contre la réforme des retraites par répartition. Et parce que la meilleure défense reste l’attaque, la CGT élabore des propositions alternatives et innovantes dans un esprit de reconquête de la Sécurité sociale qu’elle s’engage à partager et faire vivre très largement avec un maximum de salariés. La CGT est non seulement mobilisée contre les attaques dont elle fait l’objet, mais surtout porte des propositions pour la renforcer, l’élargir et l’améliorer.

Pour relever les défis qui s’annoncent nous aurons besoin d’une sécurité sociale plus forte et plus solidaire.

Pour prendre connaissance du dossier consacré à la Sécurité Sociale Spar la FNPOS CGT, cliquer sur le lien suivant :

https://orgasociaux.cgt.fr/editoriaux/la-securite-sociale-a-75-ans/

Pour prendre connaissance des propositions CGT pour une Sécurité Sociale du XXIe sièvle, cliquer sur le lien suivant :

http://syndicollectif.fr/wp-content/uploads/2020/10/A-la-reconqu%C3%AAte-de-la-S%C3%A9curit%C3%A9-sociale-livret-CGT.pdf

Pour visualiser la vidéo de la conférence sur Ambroise Croizat, cliquer sur le lien suivant :

https://cgtafpa.fr/ambroise-croizat/

Après la suspension, obtenons la suppression totale et définitive des jours de carence !

Dans le cadre de la crise sanitaire Coronavirus-Covid19 que nous traversons, le gouvernement a fini par annoncer, après de longues et inadmissibles tergiversations, la suspension des jours de carence maladie tant pour les salariés du privé que pour ceux du secteur public.

C’est une première avancée obtenu grâce à une démarche syndicale unitaire et constante mise en place dès le 17 mars.

Cette suspension est somme toute normale : les jours de carence, dispositif injuste quelle que soit la période, était devenue intolérable dans la situation exceptionnelle que nous connaissons où des centaines de milliers de travailleurs assument, souvent au péril de leur propre santé, les missions dont nous avons toutes et tous besoin.

Mais la suspension n’est pas suffisante : il faut obtenir l’abrogation totale et définitive des jours de carence.

Cette question du jour de carence remis au devant de la scène dans le contexte de la crise sanitaire pose le problème particulier concernant les agents publics, et notamment à Pôle emploi :
La loi de finance du 28 décembre 2011 avait imposé un jour de carence dans toute la fonction publique à partir du 1e janvier 2012, et par extension aux agents publics de Pôle emploi.
Présentée comme une mesure d’équité envers les salariés du privé, c’était en réalité un acte politique de démagogie anti-agents publics, socialement injuste et économiquement inefficace :
-la retenue pour jour de carence ne règle en rien le « déficit » de la sécurité sociale car l’argent ainsi économisé n’est pas reversé à la caisse de sécurité sociale mais reste bien dans celle des employeurs publics.
-le jour de carence pour les agents public est injuste car la très grande majorité des salariés du secteur privé (notamment à Pôle emploi) n’est pas assujettie dans les faits à la retenue pour jours de carence en vertu de nombreuses conventions collectives (dont la CCN Pôle emploi pour les salariés de droit privé) et accords d’entreprise qui garantissent le salaire (aucun dispositif similaire n’existant pour les agents publics).

La CGT, à Pôle emploi comme ailleurs, a toujours milité pour la suppression de la carence. Après la suspension appliquée actuellement en raison de la crise sanitaire, il nous faut obtenir sa suppressions totale et définitive, pour tous les salariés privés et publics.

C’est le sens de la déclaration syndicale unitaire et du courrier envoyé au Premier ministre.

Pour lire la déclaration syndicale unitaire, cliquer ici

Pour lire le courrier envoyé au Premier ministre, cliquer ici

Retraite: refusons la liquidations de notre modèle social ! Appel à la grève et aux manifestation Mardi 24 septembre 2019.

Delevoye/Macron fossoyeurs de notre sécurité sociale !

Dès les premières pages du rapport, Delevoye met honteusement en exergue, l’exposé des motifs de l’ordonnance du 4 octobre 1945 portant organisation de la sécurité sociale pour opposer quelques pages plus loin la volonté d’effacer l’incertitude du lendemain et le principe de la solidarité.

Delevoye et Macron poursuivent la destruction du programme du CNR :

« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. »

D. Kessler ex vice-Pdt du MEDEF dans Challenges le 4 octobre 2007.

La retraite : Une réforme de tous les dangers !

Cette réforme n’est pas une réforme de plus des systèmes de retraites en France, elle signe leur FIN. Si cette réforme passe ils seront remplacés par un régime de retraite unique à point.

Les risques d’un régime à points.

Des pensions revues à la baisse :

La pension de retraite ne serait plus calculée sur les 25 meilleures années, comme dans le privé ou sur les 6 derniers mois de traitement comme dans le public actuellement mais sur toute la carrière professionnelle, prenant ainsi en compte les « moins bonnes années » (petits boulots, temps partiel, etc.).

Aujourd’hui, avec notre système, afin d’éviter une minoration du montant de la retraite, ces « moins bonnes » années sont prises en compte pour la durée de cotisation, mais sont écartées du calcul de la retraite. Avec la retraite par points, ces années auront un impact catastrophique sur le montant de la retraite.

Un montant instable :

Chaque salarié devra cumuler des points tout au long de sa carrière qui se transformeront en pension en fonction de la valeur du point lors du départ à la retraite.

Cette valeur du point ne sera pas stable et pourra varier chaque année en fonction de la conjoncture économique ou démographique car c’est elle qui garantira l’équilibre financier du système.

De fait le montant de la pension ne pourra être connu qu’au moment du départ à la retraite en fonction de la valeur du point du moment. Ceci permettra aux gouvernements une baisse automatique des pensions sans réforme.

La réforme Macron c’est la fin d’un système qui nous garantit des droits ! Le montant de la pension va devenir une variable d’ajustement du système

Un tour de passe-passe pour allonger l’âge de départ à la retraite :

Nous l’aurons bien compris, le soi-disant maintien de l’âge de départ à la retraite à 62 ans ne signifie plus grand-chose dans un régime à points avec un âge pivot à 64 ans avec décote et surcote. Le but est simple : que les salariés ne partent pas avant cet âge pivot de 64 ans et soient même incités à partir plus tard. Et les dernières annonces de Macron n’y changent rien, l’objectif sera le même. Entre la prise en compte de l’intégralité de la carrière et les variations du point, les salariés seront obligés de partir de plus en plus tard pour avoir un minimum de pension pour vivre.

Des périodes de maternité, maladie, invalidité, chômage réduites à peau de chagrin.

Ces périodes, prises en compte dans le régime actuel sont remises en question dans un régime à points. En clair, certaines périodes disparaitraient comme les 8 trimestres de majoration pour enfants quant aux autres il faudra remplir des critères limitatifs comme être en arrêt depuis au moins 30 jours pour la maladie ce qui exclura une grande partie des bénéficiaires actuels.

Danger d’une retraite par capitalisation.

Le budget des retraites, quasiment équivalent à celui de l’État échappe aujourd’hui aux marchés financiers. Avec un régime à points, c’est terminé. La baisse des pensions va obliger inexorablement les salariés à se constituer une retraite par capitalisation avec tous les risques que cela comporte (baisse de l’action, Krach boursier, détournement frauduleux…

Ne laissons pas Macron jouer avec nos retraites mobilisons-nous contre cette réforme.

D’autres choix sont possibles.

La CGT est porteuse de vrais propositions dans le cadre du maintien et de l’amélioration des régimes actuels :

•Retrait du projet Macron

• Maintenir et Améliorer le système actuel

• Garantir la possibilité de départ à 60 ans

• Assurer un niveau de pension d’au moins 75 % du revenu net d’activité pour une carrière complète (pension calculée sur la base des 10 meilleures années)

• Élever les minima de pension au niveau du SMIC pour une carrière complète (basée sur les 10 meilleures années)

• Indexer les pensions sur l’évolution des salaires

• Permettre réellement des départs anticipés pour pénibilité, développer la prévention, aménager les fins de carrière

Pour une retraite solidaire, qui maintienne le niveau de vie et qui réduise les inégalités,

Appel à la grève et aux manifestations Mardi 24 septembre 2019

Les manifestations prévues le 24 septembre:

METZ: 14h00 Gare SNCF; 

NANCY : 14h30 Place Dombasle; 

BAR-LE-DUC: 14h30 Gare SNCF; 

COMMERCY: 10h00 Place du Château

Pour accéder au tract, cliquer ici

Pour accéder au dossier complet sur le site de la confédération CGT, cliquer ici

Pour visionner la vidéo de l’interview de Philippe Martinez (France Info), cliquer ici