la CGT alerte sur la situation sanitaire à Pôle emploi

Lors du CSEC Extraordinaire convoqué le 7 août sur une Information en vue d’une Consultation sur « la répartition des moyens supplémentaires accordés à Pôle emploi », la CGT a lu une déclaration préalable pour alerter sur la situation sanitaire particulièrement dégradée à Pôle emploi:

« La CGT Pôle emploi est particulièrement préoccupée par la santé et la sécurité sanitaire des collègues et des usagers dans une période de redéveloppement du Covid 19 comme le présageaient nombre de spécialistes et comme nous le craignions. En effet, le nombre de personnes atteintes par ce virus connait une augmentation sans précédent depuis le 30 mai. Au 7 aout : 1604 cas ont été confirmés après les 1695 de la veille (le chiffre dépasse la barre des 1000 quotidiennement depuis fin juillet). A l’argument qui prétend que cette augmentation n’est que le résultat de l’augmentation des tests, Santé Publique France répond dans son rapport hebdomadaire publié le jeudi 6 aout 2020 que le nombre de cas augmente plus que le nombre de tests. Les personnes atteintes admises en réanimation ne cessent de croitre. Des régions sont particulièrement touchées : Ile-de-France, la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, les Hauts-de-France, la Guyane, Mayotte mais le virus est partout et se développe.
Dans le même temps, les mesures sanitaires de protection préconisées par le gouvernement auprès des entreprises et des services publics ne font que se réduire (nous venons d’apprendre aujourd’hui que le nouveau protocole sanitaire mise en place dans l’Education Nationale pour la rentrée scolaire était une nouvelle fois simplifié). Le PRA 4 en cours à Pôle emploi n’est pas adapté à cette situation de reprise de la pandémie. Le ministre de la santé vient de proscrire l’usage des ventilateurs dans les EPHAD craignant la versatilité et la diffusion du virus agissant comme un aerosol ; le président de la république invite les français à porter le masque dans la rue et de nombreuses communes commencent à l’imposer.
A Pôle emploi, le nombre de suspicions ne cesse de croître, des collègues dont le conjoint est atteint sont actuellement en poste et des tests sont régulièrement pratiqués (à titre d’exemple, plusieurs dizaines de collègues en Ile de France le sont aujourd’hui vendredi 7 août)
Pôle emploi a décidé la reprise des entretiens collectifs et du Pack de Démarrage.
La CGT Pôle emploi demande leur suspension dans le cadre de la prévention des risques pour la santé et la sécurité des agents comme des usagers. Au vu de la gravité de la situation, La CGT Pôle emploi demande à obtenir en temps réel l’exhaustivité des signalements Covid, les informations constitutives de leur analyse en cours, tenants et aboutissant, causes, conséquences et actions correctives ou préventives prévues tout comme l’évolution et l’actualisation des DUERP comme l’impose le Tribunal Judiciaire de Paris dans son ordonnance de référé rendu le 31 Juillet 2020 saisi par les syndicats FO et CGT. »

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Nous déplorons le décès par Covid-19, il y a quelques jours, d’un de nos collègues en Guadeloupe, la CGT Pôle emploi présente ses condoléances à sa famille et l’assure de son soutien dans cette terrible épreuve.

Pour lire le communiqué de presse CGT, cliquer ici

Pour lire la déclaration CGT, cliquer ici

Pour accéder à l’article de France TV Info, cliquer sur le lien:

https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/homme-decede-du-coronavirus-travaillait-pole-emploi-saint-martin-861054.html

La pandémie source de surveillance généralisée pour demain !

La pandémie source de surveillance généralisée pour demain !

(Communiqué du Comité Régional CGT Grand Est)

Les annonces faites par le gouvernement depuis plusieurs jours et les débats au parlement démontrent l’extrême gravité de la situation pour la population et le monde du travail en matière de libertés individuelles et publiques mais aussi l’avenir de notre démocratie.
Il n’aura pas suffi au Président de la République et son gouvernement de manipuler l’opinion publique, en nous mentant, en gérant cette crise comme des amateurs puis en réprimant au lieu de faire de la pédagogie avec un véritable discernement, en nous surveillant avec des drones et surtout, en n’ayant pas depuis début janvier, anticipé cette pandémie… non il semblerait que le pire reste à venir !
Ainsi donc, après les excès de langage guerrier du Président sur cette crise sanitaire, nous avons droit maintenant à des brigades, des dispositifs de traçage réduisant à néant nos libertés, ne respectant pas la confidentialité, niant notre consentement à l’utilisation de données plus que sensibles, insultant le secret médical ! Les déclarations voulant rassurer sur ces points n’ont pas atteint leur objectif…
Dans la même veine, les conseils d’administration des caisses de sécurité sociale ne sont quasiment plus réunis, même en visio-conférence. Nous sommes donc très loin du respect du paritarisme. Circulez car il n’y a rien à voir, tout le monde doit suivre et il est vrai que certains sont très disciplinés à le faire… Pour ce qui concerne les salarié-es de la sécurité sociale leur questionnement est profond et leurs critiques sur la mise en place de ces dispositifs sont également vives.
Le dogme ultra libéral a conduit au désastre. Or, les salarié-es, en particulier celles et ceux qui ont continué à bosser dans la santé, le médico-social, le social, le commerce, le nettoiement, les transports, … ne sont pas disposé-es à l’oublier. Maintenant, place à la société de surveillance avec l’aide de logiciels, robots et autres gadgets !
Nous exigeons l’arrêt de cette dérive autoritaire et de ce contrôle social généralisé !
Nous exigeons la mise à disposition gratuite de masques de protection et de tests pour toute la population ! Priorité au financement de la recherche et non aux dispositifs de surveillance !
Stop aux « profiteurs de guerre » et au développent des inégalités devant cette protection élémentaire !
Les inégalités territoriales dans la gestion de crise sont aujourd’hui insupportables. Les tests par exemple doivent réellement se mettre en place partout où il y a nécessité.
La santé publique est incompatible ni avec la dictature du marché, ni avec celle des apprentis sorciers de surveillance sans limite. Nous attendons plutôt un véritable débat sur la recomposition de la vie dans la cité et dans les entreprises avec une approche progressiste et respectueuse des droits fondamentaux et du droit du travail, qui seront à faire évoluer dans la seule optique de mieux protéger les travailleurs.

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La direction de Pôle emploi a minimisé les cas de contamination au sein de ses agences

Un conseiller Pôle emploi de l’agence d’Ivry-sur-Seine est mort du Covid-19 le 5 avril. Les élus du personnel avaient pourtant alerté dès fin février la direction de l’évidence de l’épidémie. Une enquête de l’inspection du travail est en cours.

Comment Pôle Emploi a-t-il assuré la sécurité de ses employés – et du public – face au Covid-19 ? Bien avant l’annonce du confinement, des instances avaient vu venir le péril et sonnaient déjà l’alarme. En Île-de-France, le comité social et économique de Pôle Emploi (CSE, la nouvelle instance représentative du personnel qui remplace les délégués du personnel, les comités hygiène sécurité et conditions de travail et les comités d’entreprise) appelle dès la fin février à prendre d’urgence des mesures sanitaires.

Les représentants du personnel demandent alors la mise à disposition, dans les agences, de gants, de masques, de gel hydroalcoolique, de lingettes désinfectantes pour les claviers et écrans destinés au public. « La direction a d’abord traité ça par-dessus la jambe », nous dit un agent syndiqué qui souhaite garder l’anonymat (comme toutes les sources de cet article). La direction de Pôle Emploi s’en tient au discours rassurant du gouvernement.

Des directions d’agences qui taisent les cas d’infection

Finalement, du gel hydroalcoolique est fourni la semaine précédant le confinement, mais en quantité largement insuffisante. Une agence parisienne reçoit ainsi deux petites bouteilles pour une centaine d’agents répartis sur quatre étages. Les agents ne reçoivent alors aucun masque. Le port du masque est même interdit lors d’entretiens entre demandeurs et conseillers.

Pourtant, selon plusieurs témoignages, des cas de contaminations par le Covid-19 d’agents de Pôle Emploi étaient connus des équipes d’encadrement de plusieurs agences d’Île-de-France dès la semaine du 10 mars. Or, elles n’en ont pas informé leurs personnels sur le moment. Les informations n’ont d’abord circulé que par le bouche à oreille, entre collègues et via des relais syndicaux. Des agents ont donc continué de venir travailler aux côtés de collègues potentiellement contagieux, car ayant été en contact avec des malades avérés ou suspectés. Les équipes d’encadrement incriminées n’ont commencé à communiquer sur cette contamination qu’après le début du confinement. Sans oublier les demandeurs d’emploi, eux-mêmes potentiellement mis en danger par ce déni.

« Les équipes d’encadrement insistaient pour qu’on vienne travailler comme d’habitude »

Les cas d’infection ont été minimisés avant et après le 17 mars. Un agent parisien raconte que le vendredi 13 mars, à l’heure du départ en week-end, « les équipes d’encadrement insistaient pour qu’on vienne travailler comme d’habitude la semaine suivante. Parce qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que l’épidémie n’était pas si grave, que la priorité c’était d’assurer la continuité du service, et que, pour ça, il fallait maintenir les agents à leurs postes, en agences ». Le lundi suivant, Emmanuel Macron annonce le confinement généralisé du pays. La direction de Pôle Emploi change alors son fusil d’épaule. Le 17 mars au matin, la transition forcée vers le télétravail est annoncée dans toutes les agences. Chacun est renvoyé se confiner chez soi dès l’après-midi.

« Pôle Emploi a réagi comme un établissement public dirigé par le gouvernement : si le gouvernement le dit, on ne s’affole pas, et tout va très bien… jusqu’à ce que le gouvernement dise que ça va mal, et là tout d’un coup, on change tout ! », ironise un responsable syndical. La soudaine prise de conscience de l’urgence sanitaire n’a pas freiné les vieux réflexes. Lors de cette dernière matinée en agence, le 17 mars, des réunions d’équipes ont rassemblé de nombreux agents, sans protections, dans des salles trop petites pour que les distances de sécurité soient respectées.

Dans les semaines qui suivent, des cas de Covid-19 parmi les agents s’ajoutent à ceux déjà connus. Le 5 avril, un conseiller de l’agence d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) meurt du Covid-19. Âgé de 61 ans, il avait une longue carrière de service public derrière lui, était entré à l’Assedic en 1982 puis à Pôle Emploi après la fusion ANPE-Assedic de 2008.

Selon plusieurs témoignages, le cas-contact de cet agent pourrait être une collègue de la même agence, présente dans les locaux le 13 mars, et qui a constaté les premiers symptômes de Covid-19 le week-end suivant. Elle revenait tout juste d’une session au centre régional de formation Pôle Emploi de Noisy-le-Grand. Des agents de toute l’Île-de-France se croisent dans ce centre.

L’Inspection du travail a ouvert une enquête pour « danger grave et imminent »

Le 16 mars, sept salariés d’Ivry-sur-Seine qui avaient approché ce cas contact, dont l’agent qui décèdera le 5 avril, sont envoyés en confinement. Ce dernier revient en agence le mardi 17 mars pour chercher un ordinateur portable professionnel afin de pouvoir télétravailler de chez lui. Il éprouve les premiers symptômes le 21 mars, est hospitalisé le 24 mars et décède onze jours plus tard.

L’agence d’Ivry a été fermée pour désinfection le 19 mars. Jusqu’à cette date, une équipe réduite y était maintenue afin de relever et scanner le courrier reçu pour le traiter ensuite, comme cela se fait dans presque toutes les agences de Pôle Emploi. Puis, l’agence a été rouverte le 23 mars, toujours en équipe réduite et sans accueil du public.

Pourquoi une agence comptant déjà un cas de Covid-19 et présentant un aussi grand nombre de cas potentiels n’a-t-elle pas été immédiatement fermée ? L’Inspection du travail a ouvert une enquête, dans une procédure dite de « danger grave et imminent », qui interroge le respect par l’employeur de la sécurité au travail de ses salariés. Il s’agit de déterminer s’il y a eu, ou non, mise en danger des salariés par l’employeur, donc par la direction de Pôle emploi.

Sollicitée, la directrice de l’agence d’Ivry-sur-Seine n’a pas voulu répondre à nos questions. Son refus nous a été signifié par un mail de la directrice territoriale du Val-de-Marne. Tous les échelons de la direction de Pôle Emploi sollicités ont refusé de nous répondre, au motif que « pour la famille [de l’agent décédé], pour ses collègues et pour l’ensemble de Pôle emploi, nous ne souhaitons pas évoquer ce sujet douloureux ».

(source: Mathieu Gilotière / Bastamag / 13 mai 2020)

Après la suspension, obtenons la suppression totale et définitive des jours de carence !

Dans le cadre de la crise sanitaire Coronavirus-Covid19 que nous traversons, le gouvernement a fini par annoncer, après de longues et inadmissibles tergiversations, la suspension des jours de carence maladie tant pour les salariés du privé que pour ceux du secteur public.

C’est une première avancée obtenu grâce à une démarche syndicale unitaire et constante mise en place dès le 17 mars.

Cette suspension est somme toute normale : les jours de carence, dispositif injuste quelle que soit la période, était devenue intolérable dans la situation exceptionnelle que nous connaissons où des centaines de milliers de travailleurs assument, souvent au péril de leur propre santé, les missions dont nous avons toutes et tous besoin.

Mais la suspension n’est pas suffisante : il faut obtenir l’abrogation totale et définitive des jours de carence.

Cette question du jour de carence remis au devant de la scène dans le contexte de la crise sanitaire pose le problème particulier concernant les agents publics, et notamment à Pôle emploi :
La loi de finance du 28 décembre 2011 avait imposé un jour de carence dans toute la fonction publique à partir du 1e janvier 2012, et par extension aux agents publics de Pôle emploi.
Présentée comme une mesure d’équité envers les salariés du privé, c’était en réalité un acte politique de démagogie anti-agents publics, socialement injuste et économiquement inefficace :
-la retenue pour jour de carence ne règle en rien le « déficit » de la sécurité sociale car l’argent ainsi économisé n’est pas reversé à la caisse de sécurité sociale mais reste bien dans celle des employeurs publics.
-le jour de carence pour les agents public est injuste car la très grande majorité des salariés du secteur privé (notamment à Pôle emploi) n’est pas assujettie dans les faits à la retenue pour jours de carence en vertu de nombreuses conventions collectives (dont la CCN Pôle emploi pour les salariés de droit privé) et accords d’entreprise qui garantissent le salaire (aucun dispositif similaire n’existant pour les agents publics).

La CGT, à Pôle emploi comme ailleurs, a toujours milité pour la suppression de la carence. Après la suspension appliquée actuellement en raison de la crise sanitaire, il nous faut obtenir sa suppressions totale et définitive, pour tous les salariés privés et publics.

C’est le sens de la déclaration syndicale unitaire et du courrier envoyé au Premier ministre.

Pour lire la déclaration syndicale unitaire, cliquer ici

Pour lire le courrier envoyé au Premier ministre, cliquer ici

Le travail qui tue et qui blesse : les chiffres accablants

« Le travail est une maladie. La preuve : il y a une médecine du travail !» disait Coluche.

Au-delà de la plaisanterie, force est de constater que depuis « Germinal » et les conditions de travail décrites au XIXe siècle par Zola, la course aux économies et à la rentabilité prôné par un capitalisme plus fou que jamais nous fait observer en 2020 un bilan des accidents du travail et de leurs conséquences qui font frémir dans un pays comme la France au XXIe siècle.

Sans vouloir tomber dans le macabre, une comparaison de quelques chiffres permettent de mieux comprendre l’ampleur du désastre :

►Accidents de la route en France: environ 3000 décès et 70 000 blessés par an,

►Armées française (en France et sur les terrains de guerre): en moyenne 12 décès et 270 blessés par an,

►Accidents du travail :

-Environ 1500 dans le privé. Le chiffre est inconnu dans le public car non comptabilisé par le secteur AT-MP de la CARSAT (les accidents du travail pour les salariés du secteur public ne sont pas gérés par la sécurité sociale). En proportion de ce que représentent les agents publics en France, on peut estimer le nombre total de décès au travail à plus de 2000 par an.

-Environ 600 000 blessés (secteur privé) estimé à 800 000 en incluant le secteur public, dont certains avec des séquelles à vie.

Et dans ces conditions, il faudrait travailler toujours plus longtemps, pour ensuite bénéficier d’une pension de retraite misérable à laquelle s’ajouteront pour beaucoup des problèmes de santé ?

La prévention des risques professionnels, même si elle découle du code de travail (largement raboté par Macron) reste dans beaucoup d’entreprise un simple exercice de conformité à la loi dans laquelle l’employeur s’investit insuffisamment. Il faut souvent, hélas, des accidents du travail aux conséquences graves pour que l’employeur, sous la pression (représentants du personnel, CARSAT, médecine du travail, inspection du travail, ARS, presse, condamnation en justice, etc.), se résigne à prendre enfin les mesures qui s’imposent.

Dans un tel contexte, on le voit bien, la suppression des CHSCT et l’affaiblissement de la défense des travailleurs opéré au travers des ordonnances Macron remplaçant les DP/CE/CHSCT par le CSE, sont particulièrement inopportuns et dangereux.

La QVT à « Pôle on ploie »: honte de rien !

Alors que tous les indicateurs de la souffrance au travail sont dans le rouge à Pôle emploi (Bilans sociaux, bilans HSCT, absentéisme, maladie, agressions, rapports des médecins du travail et des assistants sociaux, diagnostic ELEAS, expertises, etc), Pôle emploi se targue d’avoir remporté le trophée du bien-être et de la QVT (!!!???) dans la catégorie « Meilleur engagement des salariés » au titre de la démarche Performance par la confiance.

En y regardant de plus près, la société organisatrice du trophée, est liée à BFM et spécialisée dans la communication (propagande ?) d’entreprise pour allumer des contre-feux.

Vous avez dit enfumage ?

Pour accéder au tract, cliquer ici