Drame de Valence: Pôle emploi en deuil

La CGT Pôle emploi, la Fédération Nationale des Personnels des Organismes Sociaux
CGT, l’Union Fédérale des Syndicats de l’Etat CGT viennent d’apprendre avec
sidération qu’une agression à l’arme à feu a eu lieu ce matin dans le Pôle emploi de
Valence dans la Drome.
Une agent de Pôle emploi est malheureusement décédée après son transfert à
l’hôpital ainsi qu’une salariée d’une autre entreprise.
Nous présentons toutes nos condoléances et apportons notre soutien à sa famille, à
ses collègues et l’ensemble des agents de Pôle emploi.
Dans ce contexte de crise sanitaire, sociale et économique, les situations d’accueil
dans les services publics et les organismes de protection sociale sont
particulièrement difficiles. La misère sociale et le désespoir d’une partie de la
population peuvent malheureusement engendrer ces passages à l’acte. Un drame a
été évité récemment ce 14 janvier au Pôle emploi de Toulouse.
Les Services Publics et les Organismes de Protection sociale ne peuvent plus être des
amortisseurs sociaux des politiques libérales destructrices de l’emploi et de notre
modèle social.
Pour La CGT, la situation de crise sanitaire et sociale exige que des mesures et des
actes soient pris immédiatement :
 en faveur des populations les plus impactées ;
 pour renforcer les moyens des services publics et de protection sociale ;
 d’abandonner toutes les mesures coercitives qui stigmatisent les usagers, à
commencer par les contre-réformes de l’assurance chômage, des APL, des
retraites…

Pour accéder au communiqué, cliquer ici

La QVT à « Pôle on ploie »: honte de rien !

Alors que tous les indicateurs de la souffrance au travail sont dans le rouge à Pôle emploi (Bilans sociaux, bilans HSCT, absentéisme, maladie, agressions, rapports des médecins du travail et des assistants sociaux, diagnostic ELEAS, expertises, etc), Pôle emploi se targue d’avoir remporté le trophée du bien-être et de la QVT (!!!???) dans la catégorie « Meilleur engagement des salariés » au titre de la démarche Performance par la confiance.

En y regardant de plus près, la société organisatrice du trophée, est liée à BFM et spécialisée dans la communication (propagande ?) d’entreprise pour allumer des contre-feux.

Vous avez dit enfumage ?

Pour accéder au tract, cliquer ici

Pôle emploi: la face cachée

Journalistes à franceinfo.fr, Margaux Duguet, Catherine Fournier et Valentine Pasquesoone ont lancé en septembre 2018 un vaste appel à témoignages auprès des salariés de Pôle emploi sur leurs conditions de travail au quotidien.

En effet, depuis 2014, Pôle emploi est dans le viseur de la justice pour « harcèlement moral », « mise en danger délibérée de la personne d’autrui », « non-assistance à personne en danger », « homicide involontaire » et « conditions de travail contraires à la dignité de la personne ». Cette information judiciaire fait suite à une plainte déposée par les parents d’Aurore Moësan, une jeune conseillère francilienne qui s’est suicidée en 2012. La plainte évoque « plus de dix-sept suicides » qui « auraient une origine professionnelle » depuis la fusion ANPE-Assédic, soit entre 2009 et 2014.

Cette enquête incisive lève le voile sur la situation des quelque 50 000 agents et cadres supérieurs de Pôle emploi : pression des résultats comptabilisés, perte de repères et de sens, automatisation des tâches, changements constants des métiers et outils de travail, conditions matérielles dégradées, sentiment d’isolement face à la direction, surmenage et placardisation… Le tout dans un contexte accru de contrôle des chômeurs.

Dix ans après cette fusion « dans la douleur », Pôle emploi est-il devenu une machine à broyer ?

Nous sommes nombreux à connaître la réponse…

La CGT est l’organisation syndicale la plus impliquée contre la souffrance au travail à Pôle emploi.

Pour accéder au site de l’éditeur, cliquer ici

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Souffrance au travail et dysfonctionnements RH: la Direction dans le déni

Dans une déclaration lue en CHSCT lorrain le 1e août 2019 (pour relire la déclaration, cliquer ici), la CGT avait pointé la dégradation des conditions de travail, les maladies qui en résultaient pour les agents et, en guise de « double peine », les nombreux dysfonctionnements RH dont les agents malades étaient victimes, confrontés à des problématiques invraisemblables qui affectent leur santé, leur moral, leur volonté de continuer à s’investir, qui sape leur confiance en l’Etablissement, et qui, par ricochet, affectent également, psychologiquement et financièrement, les familles de ces agents.

Des exemples de dysfonctionnements, reposant sur des cas concrets remontés par des agents, avaient été largement exposés dans cette déclaration.

Le président du CHSCT avait réagi en minimisant, voire en contestant les faits relatés.

Aussi la CGT a-t-elle lue une seconde déclaration lors du CHSCT du 10 septembre 2019 et, afin que la Direction ne puisse plus minimiser ou nier les faits, l’élu CGT au CHSCT a remis au président de l’instance une liasse de témoignages écrits rédigés par des agents victimes de ces dysfonctionnements.

Copie de cette déclaration a été adressé par la CGT, pour information, aux services de médecine du travail, à la CARSAT ainsi qu’aux assistantes sociales.

Pour lire la déclaration CGT au CHSCT lorrain du 10 septembre 2019, cliquer ici

Le propos de la CGT n’est évidemment pas de stigmatiser ni d’incriminer ad nominem les personnels des services RH qui accomplissent un travail difficile dans des conditions qui ne le sont pas moins, en raison de réorganisations intempestives qui bouleversent leurs repères, d’un manque de moyens, et de formations probablement insuffisantes pour appréhender et gérer dans de bonnes conditions des dossiers complexes concernant des personnels sous des statuts différents.

Quand la DR déraille…

Lors du CHSCT extraordinaire lorrain du 1e août 2019, la CGT a lu une déclaration concernant les nombreux « dysfonctionnements » des services de la DR auxquels sont confrontés les agents, des problématiques invraisemblables qui affectent la santé, le moral, la volonté de continuer à s’investir, et enfonce des coins dans la confiance en l’Etablissement.

La réalité est loin de la « performance sociale », du « pari de la confiance » et de la « qualité de vie au travail » imposés par les éléments de langage et la novlangue managériale de l’Etablissement.

Voici la déclaration lue par la CGT:

« Monsieur le président du CHSCT,

A plusieurs reprises, la CGT a illustré dans cette instance la dégradation des conditions de travail, qui impacte la santé et la sécurité des agents, et qui est objectivée par les données issues des bilans sociaux, bilans HSCT, chiffres sur l’absentéisme et les agressions, diverses expertises et diagnostics, etc.

Je ne vous ferai pas l’injure de redire les chiffres éloquents illustrant la déclaration lue devant vous lors de notre réunion du mois de juin.

A chaque fois, l’Etablissement conteste ou minimise le constat, et prétend prendre toutes les mesures nécessaires pour s’acquitter de son obligation légale de préservation de la santé physique et mentale des salariés, et d’amélioration des conditions de travail.

A chaque fois, l’Etablissement renouvelle son attachement au dialogue social dans des propos contredits par la réalité vécue par les élus des différentes instances représentatives du personnel.

L’Etablissement répète inlassablement des éléments de langage et de « novlangue managériale » tels que « performance sociale », « pari de la confiance », « qualité de vie au travail », « sécurisation des process » etc., etc., qui prêteraient à sourire si les dysfonctionnements constatés n’avaient pas un impact aussi grave pour les agents.

Je suis effaré par les dysfonctionnements dont ont bien voulu me faire part des salariés aux prises avec des problématiques invraisemblables, qui affectent leur santé, leur moral, leur volonté de continuer à s’investir, et enfonce des coins dans leur confiance en l’Etablissement.

Il me semble nécessaire d’en faire une énumération, peut-être longue, et sans doute non exhaustive, pour qu’en évoquant la situation concrète d’agents en difficulté du fait de l’Etablissement, vous puissiez, je l’espère, vous rendre compte de la situation et décider des mesures correctives à mettre en œuvre.

Voici donc une liste des dysfonctionnements dont j’ai eu connaissance depuis le début de l’année, que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer partiellement devant vous, et qui s’allonge inexorablement, mois après mois :

►un salarié de droit public en congé parental a dû insister pour que son passage à l’échelon supérieur soit rétabli à la bonne date (il perdait 3 mois avec le calcul erroné fait par les services RH),

►un salarié, en maladie pendant plusieurs mois, a eu la surprise de découvrir au mois de février un virement de salaire réduit à 11 euros, sans qu’aucune explication ne lui soit donné au préalable par l’Etablissement,

►plusieurs agents en maladie ont eu des salaires amputés de sommes importantes sans que des explications claires ne leur soient apportées par Pôle emploi,

►une salarié de droit public en arrêt maladie pendant 22 mois a constaté que son avancement d’échelon avait été oublié depuis plus de 10 mois : la rectification n’a pu être possible que par sa propre vigilance et sa pugnacité à se voir rétablie dans ses droits,

►une salarié en maladie pendant de nombreux mois, qui a été contraint de placer sur son CET des jours de congés non pris, a constaté que 2 jours de CET lui avait été soustrait sans raison : sans sa vigilance elle aurait définitivement perdu le bénéfice de ses 2 jours,

►une salarié en démarche de reconnaissance de maladie professionnelle a été sans nouvelle de l’Etablissement pendant près de 6 mois, son dossier ne faisant visiblement l’objet d’aucun suivi ni par la DR ni par le secteur AT-MP de la DG. A ce jour, après l’intervention de la CGT, la DR a réagi de façon positive mais la problématique n’est toujours pas résolue, et la DG ne répond toujours pas en dépit d’un courrier des élus CGT en date du 2 juillet et de relances de la part de la salariée très affectée par cette situation.

►une salariée pour laquelle une alerte Danger Grave et Imminent avait été mise en place, avec des engagements pris par l’Etablissement lors d’une réunion du 11 avril 2018, a dû attendre 14 mois pour que la place de parking promise lui soit attribuée avec le badge adéquat. Le télétravail TH préconisé en avril  2019 par le médecin du travail et qui devait démarrer le 1e juillet (ainsi que l’Etablissement s’y été engagé lors d’une réunion du 22 mai) est effectif, semble-t-il, que depuis le 29 juillet, après que je sois intervenu de façon insistante. L’honnêteté me pousse cependant à saluer les efforts de mesdames Filippi et Kremer dont les interventions ont été facilitatrices sur ce dossier.

►Une salariée en droit de faire valoir ses droits à la retraite au 1e octobre a fait le 1e avril sa demande officielle au service RH auquel elle a demandé que lui soit indiqué le jour effectif de son départ compte tenu des jours de congés non pris. Toujours sans nouvelles au 15 juillet malgré des relances, la salariée a craqué dans son agence. Les représentants du personnel CGT ont du intervenir. Une fiche de signalement a été rédigée ; à 15h00 le 15 juillet, la salariée apprenait qu’elle pouvait partir en retraite le soir même !

Je veux vous lire des extraits de la fiche de signalement : « la salariée a travaillé pendant 42 ans pour l’Etablissement, et a éprouvé un profond manque de reconnaissance (…). Toutes les personnes présentes ont ressenti également cette situation comme un véritable traumatisme. Le service RH n’a pas pris en compte la dimension humaine et psychologique de cette demande. »

►un salarié de droit public a découvert que les 24 heures de Compte Personnel de Formation acquises en 2018 ont été placé par les services de la DR sur un CPF privé.

►lors du CHSCT du 5 mars le service immobilier s’était engagé à m’apporter par mail des précisions relatives à la problématique d’ambiance thermique de l’agence de Saint-Avold. Ne voyant rien venir, j’ai relancé par mail le 25 mars et personne ne m’a répondu à ce jour,

►le 8 février, une salariée de l’agence de Saint-Avold a manqué de se faire renverser intentionnellement par un conducteur qui faisait en voiture un rodéo dans le parking. J’ai envoyé le jour même un mail d’alerte en demandant des réponses de l’Etablissement qui ne m’a jamais répondu.

Comme je l’ai dit précédemment, cette liste n’est malheureusement pas exhaustive ; et nous ne sommes qu’au 1e août. Je rappelle qu’il ne s’agit là que des constats faits par un seul élu CHSCT (sur les 10 que compte le territoire lorrain), sur la base de remontées que des salariées ont bien voulu lui faire. Je vous laisse imaginer le nombre de dysfonctionnements non tracés.

Monsieur le président du CHSCT, si vous considérez que les faits relatés sont, comme je le pense, inacceptables à Pôle emploi Grand Est dont l’organisation a été repensée pour –c’est ce qui a été dit aux élus- offrir une meilleure offre de service notamment en direction du personnel, la CGT vous demande alors d’agir en conséquence et de mettre en place les mesures correctives qui s’imposent, tant sur le plan fonctionnel que sur le plan organisationnel, afin de faire disparaître ces dysfonctionnements récurrents qui affectent la santé, la sécurité, et les conditions de travail des salariés, et qui ne font pas honneur à Pôle emploi.

Si, au contraire, vous considérez que ces faits n’ont pas de caractère de gravité, et qu’il n’y a pas lieu d’apporter de mesures correctives, la CGT vous appelle à davantage de modestie dans l’usage que l’Etablissement fait des termes « Performance sociale » ou « Qualité de vie au travail » qui, on le voit bien, semblent effectivement n’être que des éléments de langage. »

Pour lire et imprimer la déclaration en format PDF, cliquer ici

A l’issue de la lecture de cette déclaration, le président du CHSCT a tenu à répondre, comme d’habitude pour minimiser ou contester les faits. Certes la DR a mis en place une procédure systématique d’envoi de courrier et d’offre de service des assistantes sociales lors d’arrêts longs (à partir du 4e mois pour les salariés de droit privé, à partir du 3e mois pour les agents publics). Pour autant, nous constatons que la DR n’est pas pour autant davantage « pro-active » lorsqu’il s’agit d’anticiper des problématiques individuelles et d’accompagner les agents en difficultés.

La CGT appelle tous les salariés qui ont connu, ou qui connaissent, des problématiques telles que celles décrites dans la déclaration, à se manifester auprès d’elle.

« C’est notre perf' » ou « Le maillon faible » ?

Lors du Comité d’Etablissement du 28 mars, deux dossiers ont particulièrement attiré l’attention de la CGT :

  1. le renforcement du suivi des agences par les DT
  2. le déploiement de « C notre perf’ »

« C notre perf’ »

Il s’agit d’intégrer les conseillers à la démarche de performance comparée.
Questionné par la CGT, le DR a donné l’assurance que les indicateurs de contrat de progrès ne seront pas déclinés individuellement. Il assure même que c’est impossible, ce qui reste à vérifier.
Pourtant il explique par ailleurs, et le document qui présente « C notre perf’ » le confirme, qu’il s’agit d’améliorer la « performance » (en clair les indicateurs de contrat de progrès) en demandant aux agents au sein des équipes comment faire pour la faire augmenter !
Selon le DR, il ne faudrait pas chercher à faire peur en parlant de Lean management. Il affirme que « C notre perf’ » n’aura rien à voir avec les pratiques condamnées par les tribunaux.
Six agences ont déjà commencé « C notre perf’ » : Rethel, Strasbourg Seyboth, Nancy Gentilly, Gérardmer, Epinal Voivre et Mulhouse Verriers. Trente-sept se sont portées candidates.
La CGT appelle l’ensemble des agents à la plus grande vigilance : même si les ICT en tant que tels ne sont pas déclinés conseillers par conseillers, ici ou là pourrait surgir l’idée plus ou moins téléguidée de comparer le nombre de DPAE et/ou le nombre de passage en catégorie C (deux composants de l’ICT1) par portefeuille. On entrerait alors dans une logique de « maillon faible », Au sein des équipes, celui qui a le plus mauvais « résultat » serait montré du doigt et sommé par ses collègues de changer ses pratiques.
Alain Supiot, professeur au collège de France, disait récemment à la radio que le drame de l’Hôpital est qu’aujourd’hui les personnels y sont contraints à soigner les indicateurs plutôt que les patients. C’est le résultat du Lean management dans un contexte de suppressions de poste. Il faut tout faire pour que cette catastrophe ne s’implante pas à Pôle Emploi.

Renforcement de l’appui aux agences par les DT

Une seule chose est claire, nette et précise dans ce dossier : tous les DAPE seront sous la coupe d’un DTD qui aura en charge leur revue de performances et qui rendra compte au DT. Selon le DR, la posture managériale change : il n’agirait plus de prescrire d’en haut mais d’animer pour co-construire.  De moins en moins de normes, donc, mais de plus en plus d’attentes en termes de « résultats » c’est-à-dire d’ICT.

On l’aura compris, la pression, qui existe déjà, va augmenter fortement !

Face à cette menace nous avons besoin de nous serrer les coudes, de dépasser l’individualisme, pour résister collectivement. Refusons de désigner des « maillons faibles » dans les équipes !

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