Pôle emploi dans la tourmente, la Direction dans le déni…

A Pôle emploi les conditions de travail se dégradent fortement depuis plusieurs années, avec une perte de sens au travail, une augmentation des agressions dont sont victimes les agents, une augmentation des arrêts maladie.

Ce constat a été largement illustré par les diverses expertises décidées par les instances représentatives du personnel sur différents sujets, et dont les préconisations ont été constamment négligées par la Direction.

Le diagnostic ELEAS sur la Qualité de vie au travail et la prévention des risques psychosociaux fait des constats alarmants qui n’ont pas suscité de la part de la Direction le besoin de décliner un plan d’action et une communication spécifiques vers les agents, comme l’urgence de la situation l’aurait méritée.

L’Etablissement ne peut ignorer la souffrance au travail à laquelle est de plus en plus confronté le personnel.

Le management bienveillant semble être inconnu à Pôle emploi où des situations de management inadapté perdurent et mobilisent de façon régulière et regrettable les débats en CHSCT..

Plus généralement, les orientations et les choix stratégiques de Pôle emploi depuis plusieurs années sont dangereux pour les agents, mettant à mal leur santé et leurs métiers.

Elles sont également dangereuses pour les usagers de notre service public, au point qu’aujourd’hui Pôle emploi n’a jamais fait l’objet de critiques aussi appuyées et lourdes de menace pour la pérennité de notre institution :

-on ne compte plus les ouvrages parus sur les dysfonctionnements de Pôle emploi, écrits tant par des usagers, que par d’anciens agents ou des spécialistes de l’emploi,

-Les dysfonctionnements de Pôle emploi sont devenus des marronniers journalistiques,

-des hommes et des femmes politiques ont remis en cause le fonctionnement et l’avenir de Pôle emploi dans les programmes électoraux de la dernière élection présidentielle.

-Un ancien secrétaire d’Etat à l’Emploi, président d’un grand parti politique (Laurent Wauquiez), a fustigé la qualité de travail des agents de Pôle emploi,

-La Cour des comptes a plusieurs fois critiqué les choix politiques de la DG,

-L’Association des Régions de France a demandé la régionalisation de Pôle emploi,

-L’actuel Ministre de l’économie Bruno Lemaire proposait il y a un an, lorsqu’il était député, de privatiser Pôle emploi qui selon lui n’est « pas outillé pour effectuer la mission de placement des chômeurs ».

-le Président de la République a transcrit en décret le 11 septembre 2017 (après ratification en 2015) la convention n° 181 de l’Organisation Internationale du Travail relative aux agences d’emploi privées désormais officiellement autorisées en France pour concurrencer Pôle emploi, avec des conséquences pour notre institution que nous aurions tort de minimiser.

-La Fondation IFRAP, un club de réflexion ultra libéral dont les travaux inspirent largement le gouvernement au point d’en être aujourd’hui le maître à penser, s’interroge sur l’avenir de Pôle emploi dans une note d’octobre 2017 et suggère « une refonte totale de Pôle emploi », « la privatisation de la mission de placement des demandeurs d’emploi », « la régionalisation des missions d’accueil, d’indemnisation et de suivi des dossiers », « la mise en place d’un vaste plan de baisse des effectifs, notamment dans les fonctions supports, visant 22000 agents sur 54000 »,

C’est clairement l’externalisation et la privatisation des missions de Pôle emploi qui sont visées par le milieu politique et économique majoritaire.

Ce contexte met à mal la santé des agents, porte atteinte à leurs métiers, et compromet leur avenir à Pôle emploi.

La DR doit tenir compte de la souffrance des agents et prendre les mesures de préventions qui s’imposent, qui ont été préconisées par plusieurs experts et réclamées par les élus.

Le gouvernement et la DG doivent changer leurs orientations et leurs choix stratégiques. Pour les y inciter, nous devons nous mobiliser !

 

 

Chantier action publique 2022 : un outil pour l’austérité et contre les services publics

Le « Chantier action publique 2022 » (CAP 2022) a été initié par le Premier ministre par une lettre aux membres du gouvernement en date du 26 septembre 2017.

Si deux des principaux objectifs affichés peuvent parfaitement faire l’objet d’échanges — voire, sur le principe, susciter quelques points d’accord, les véritables buts recherchés qui sont explicitement mis en avant sont autant de points frontaux de désaccord, en tout cas avec la CGT. En effet, d’un côté est mis en avant le besoin « d’améliorer la qualité des services publics » et « d’offrir aux agents publics un environnement de travail modernisé en les impliquant pleinement dans la définition et le suivi des transformations », mais, de l’autre, l’exercice est immédiatement encadré par la nécessité « d’accompagner rapidement la baisse des dépenses publiques » et de « réduire de trois points la part de la dépense publique dans le PIB d’ici 2022 » et la volonté de « transférer des politiques publiques au secteur privé, voire des abandons de missions ».

Et ce n’est pas le « Comité Action Publique 2022 », installé par le Premier ministre en octobre 2017 qui est de nature à rassurer sur les intentions de Macron, Philippe et consorts. Celui-ci est composé de 31 membres dont la grande majorité est issue du giron des chefs d’entreprise et/ou de personnalités connues pour être acquises aux thèses les plus libérales.

Bref, ce long préambule est nécessaire pour bien comprendre que, dans ce domaine comme dans d’autres, les appels à la concertation et au dialogue social ne constituent pour nos interlocuteurs que des slogans destinés à masquer — bien mal au demeurant — leur volonté de passage en force. Et, l’objet de ce passage en force, nous ne le connaissons que trop ! Il s’agit de tailler encore dans les dépenses publiques socialement utiles, de réduire davantage les effectifs de la Fonction publique, d’ajouter à la précarisation déjà prégnante pour les dizaines de milliers d’agents, de remettre en cause le statut général sous couvert de « souplesse »…

Il n’y a malheureusement pas lieu de s’en étonner : libéraux et acquis aux vœux du patronat pour le secteur privé, Président de la République, Premier ministre et ministres ont la même verve lorsqu’il s’agit de mettre à mal les services publics pour mieux servir les intérêts du marché et la loi du profit. Pour autant, il faut absolument se garder de toute attitude qui laisserait à penser que nous serions face à un rouleau compresseur que rien ni personne ne sauraient arrêter.

Car l’espace existe bel et bien qui peut permettre de mettre en échec les prétentions exorbitantes du « camp d’en face ». Pour cela, nous avons besoin d’une CGT qui prenne à bras le corps l’ensemble des responsabilités que lui confère, pour le champ syndical, une telle situation.

Une telle démarche sous-entend plusieurs impératifs.

D’abord, pour juste et incontournable qu’elle soit, la simple dénonciation des projets gouvernementaux ne saurait suffire. Il est indispensable de mettre en avant – et de manière offensive — nos propositions, que ce soit évidemment en matière de pouvoir d’achat, de carrière, d’effectifs, mais aussi en termes de missions publiques.

En aucun cas, notre organisation syndicale ne doit prêter le flanc aux manœuvres qui tendent à nous présenter comme les chantres de l’immobilisme. C’est pourtant cette nécessité qui, corrélée à notre conception de la Fonction publique, doit nous conduire à mettre en avant un deuxième axe. Il s’agit de souligner combien notre projet met au centre l’usager. Plus que jamais, nous devons porter une vision d’un service public qui, tout en répondant aux besoins contemporains de la société, n’oublie rien de points fondamentaux comme l’égalité de traitement des citoyens, le développement de services publics de plein exercice et de proximité, la promotion de l’intérêt général en lieu et place des intérêts particuliers, des velléités partisanes et des diktats du capitalisme.

Enfin, nous devons proposer et construire l’unité syndicale la plus large sans que cette recherche, cela va de soi, nous conduise à une quelconque forme d’atonie. Certes, la situation actuelle est complexe. Certes, il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton dédié pour que les mobilisations massives se mettent en ordre de marche.

Mais, ne sous-estimons pas nos atouts, surtout en matière de services publics auxquels, contrairement aux images complaisamment véhiculées, nos concitoyens sont très attachés. À partir d’une démarche alliant propositions, contestation et lutte nous avons les moyens que soient mises en œuvre des politiques en rupture avec celles menées actuellement, porteuses de progrès social partagé avec une Fonction publique renforcée.

Point sur Trajectoire GDD: déclaration CGT au CHSCT lorrain du 14 décembre 2017

Déclaration CGT au CHSCT du 14 décembre 2017

Les éléments chiffrés successivement présentés par l’Etablissement pour établir le constat d’une baisse de charge de l’activité GDD questionnent les agents comme les représentants du personnel.

Ces chiffres prennent une résonance particulière sur le terrain où aucune baisse de charges n’est réellement ressentie par les collègues  GDD, bien au contraire…

Les chiffres annoncés ne correspondent pas au vécu quotidien observé par les agents, par la CGT, et probablement par d’autres observateurs.

Nos salles d’attente ne désemplissent pas depuis la dématérialisation et l’externalisation des attestations.

Notons au passage que dans un rapport récent, le Défenseur des Droits a révélé l’impact négatif de la dématérialisation des services publics sur les usagers les plus fragiles (16% de nos concitoyens n’ont pas internet et 21% ne sont pas à l’aise pour l’utiliser ; cela est à mettre en lien avec le taux de pauvreté sans précédent enregistré dans notre pays : 14% des français sont sous le seuil de pauvreté, ce qui représente près de 9 millions de personnes). Dans ces conditions, la dématérialisation peut être envisagée comme un « service plus », mais certainement pas comme le socle de délivrance futur des services de Pôle emploi, comme tend à l’imposer l’Etablissement, sauf à oublier que nous sommes un service public, et sauf à oublier les fondamentaux d’un service public. D’ailleurs une étude récente montre que 57% des français jugent nécessaires de conserver des services publics de proximité, quitte à augmenter les impôts si cela s’avérait nécessaires.

Par ailleurs, la précarité et les réclamations des demandeurs d’emploi explosent, et par conséquent l’insatisfaction augmente.

Il serait difficile de faire un étalage exhaustif de tous les dysfonctionnements auxquels les agents GDD sont confrontés, mais il est évident que cela se traduit par une perte de sens, une résignation, une démotivation de nos collègues.

L’Etablissement serait avisé d’en tenir compte.

Pour les agents bi-compétents ayant perdus du jour au lendemain leurs habilitations, sans réelle concertation, la transition a été ressentie comme brutale pour bon nombre d’entre eux.

Quel est le retour sur investissement pour l’Etablissement ?

Les agents GDD restants sur le champ de l’indemnisation risquent de se retrouver dans des situations difficiles, en flux tendu, ou il sera bien délicat pour l’Etablissement de pallier à des absences inopinées et faire face aux périodes de congés.

Dans certains sites, il est demandé aux agents de faire des heures supplémentaires, ou de pallier à des absences sur d’autres antennes, ce  qui est paradoxal au vue de la baisse de charges annoncée !

Qu’en sera-t-il demain, avec la nouvelle convention à assimiler, la DSN et les nombreux changements à venir, annoncés par le gouvernement ?

L’Etablissement est probablement en train de commettre la même erreur que celle faite après la fusion, en voulant que chaque agent devienne conseiller personnel.

Quelles perspectives d’avenir donnez-vous aux agents ne souhaitant pas aller sur le champ du placement ?

Quelle porte de sortie envisagez-vous pour les  collègues confrontés à cette situation anxiogène concernant leur devenir ?

Le chantier trajectoire GDD repose sur une malhonnêteté comptable, une réalité maquillée ; elle constitue une erreur stratégique, et potentiellement une légitimation future de l’indemnisation au forfait que le patronat tente d’imposer depuis des années.

C’est un formidable gâchis qui s’inscrit dans la politique de casse des métiers et de casse du service public de l’emploi que nous observons depuis plusieurs d’années, et à laquelle la CGT  continuera à s’opposer.

Grève et mobilisation le 16 novembre 2017

Au plan interprofessionnel, plusieurs organisations syndicales dont la CGT appellent les salariés à faire de la journée du 16 novembre un nouveau temps fort de mobilisation.
Au cœur de cette action, il y a évidemment notre ferme opposition aux ordonnances et à leurs décrets d’application, et aux réformes annoncées de l’assurance chômage et de la formation professionnelle qui, à nos yeux, n’ont d’autres visées que de mettre à mal des pans entiers du Code du Travail et de réduire les droits des travailleurs.
Les agents de Pôle emploi, déjà au centre de multiples mesures toutes plus nocives les unes que les autres, ne pourront qu’être impactés par diverses dispositions si celles-ci venaient à être mises en œuvre.
De surcroît, les agents de Pôle emploi ont donc toutes les raisons de contester et de combattre également tant le gel des rémunérations, que le rétablissement du jour de carence ou encore les suppressions d’emplois prévues dans le projet de loi des finances pour 2018.
C’est pour ces raisons que la CGT Pôle emploi appelle les agents à s’emparer massivement de la journée du 16 novembre 2017 en cessant le travail et en manifestant.

Pour lire le tract d’appel à la grève, cliquer ici

Battons-nous pour l’avenir de Pôle emploi et pour nos emplois !

Depuis la création de Pôle emploi, la CGT alerte sur les risques liés à la fusion Assedic-Anpe : une stratégie systématique de réduction des coûts et ses développements prévisibles, néfastes pour le personnel, les usagers et la qualité des services rendus. Pôle emploi porte en lui toutes les caractéristiques d’une entreprise de démolition du service public imposée par une politique ultra-libérale.
Dès 2008, nos dirigeants ne s’en cachaient pas :
►Sarkozy 2008 : « on ne peut diminuer le nombre d’employés de l’ASSEDIC et de l’ANPE qu’après avoir fusionné les deux organismes ».
►Charpy (ex-DG) 2010: « Nous n’entendons pas conserver éternellement 50 000 collaborateurs ».
►Wauquiez (Secrétaire d’Etat à l’Emploi) confirmait en 2010 que les effectifs de Pôle-Emploi avaient « vocation à être calibrés en fonction de la situation du chômage » et qu’ « une baisse du chômage entrainerait une baisse d’effectifs facilitée par les règles de gestion privée offertes par la CCN… »
►De nombreux libéraux se sont exprimés dans ce sens depuis.
►En Allemagne les évolutions observées préfigurent ce que nos gouvernants réservent à Pôle-Emploi. La Bundesagentur fur Arbeit a subi un dégraissage drastique : elle va supprimer 5.000 emplois d’ici 2019, portant le total des coupes à 17.000 depuis 2013…

La CGT était bien seule à dénoncer ces risques : Encore récemment, les OS « bien-pensantes » refusaient qu’on évoque un « plan social interne » à Pôle Emploi à propos du dossier « trajectoire GDD » parce qu’il ne fallait pas «effrayer le personnel »…

Le projet de loi de finance pour 2018 impacte fortement Pôle emploi et menace son avenir et nos emplois :
►Un budget en baisse de 4 milliards d’euros pour le ministère de l’emploi d’ici 2022
►2000 ETP supprimés (1700 contrats aidés et 300 CDI) à Pôle Emploi
►Hausse de la CSG
►Gel de la valeur du point d’indice
►NAO de septembre = Zéro
►Rétablissement du jour de carence pour les agents publics
►297 postes supprimés dès cette année et combien d’autre d’ici 2022 pour atteindre 4 milliards d’économies…
►Ce qui est visé à terme, c’est clairement l’externalisation et la privatisation des missions de Pôle emploi…

Ce que la CGT craignait depuis longtemps, le gouvernement l’annonce maintenant : le début d’un plan social pur et dur.
Il n’y a plus à tergiverser : soit nous, agents de Pôle emploi, faisons preuve de combativité et avons une chance de garder notre travail sans être vendus à Adecco et consorts, soit nous nous couchons et la plupart d’entre nous se retrouvera de l’autre côté du guichet ou dans des officines privées…
Seul un mouvement de grande ampleur sera à même de faire plier le gouvernement

Pôle emploi perd son ADN

Dans sa course à la dématérialisation, Pôle emploi revoit  son  organisation,  quitte  à  sacrifier ses métiers de base : l’accompagnement et l’indemnisation.
La digitalisation à Pôle Emploi pose des problèmes parce que les chômeurs ont tendance à être parmi les principales victimes de la fracture numérique. Mais tant pis pour eux, l’Etablissement fonce, on y va à fond sur les MSAP.
Alors qu’une loi oblige la Poste à conserver 17.000 points de contact, il n’existe pas une loi obligeant Pôle Emploi à conserver ses points de contact actuels…

Le 6 mars, des milliers d’agents de Pôle emploi ont manifesté en France. En cause notamment, le « Projet stratégique 2020 » de la direction qui mise sur le tout numérique, la poursuite de l’externalisation et de la privatisation des missions, la réorganisation permanente de l’accueil…
Des orientations qui remettent en cause les métiers et dégradent la qualité du service. Suivant ainsi une logique toujours plus poussée de mise à distance des demandeurs d’emploi via l’automatisation des procédures dès l’inscription, la fermeture des agences l’après-midi ou la segmentation des publics, selon que l’opérateur les estime plus ou moins éloignés de l’emploi. Un secteur, en particulier, est visé par l’accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, signé fin 2016 : celui de l’indemnisation.
« Petit à petit, le métier est vidé de son contenu », témoigne Patrick, conseiller depuis quinze ans. Une spécialisation jugée en décroissance : deux à trois mille agents sont priés de se reclasser dans l’accompagnement, d’ici deux ans. Engagé avec l’externalisation des activités à faible valeur ajoutée (saisie des bulletins de salaire ou des attestations employeur), le processus s’est poursuivi avec l’automatisation du calcul des droits. Problème, il suffit d’une erreur dans l’attestation de l’employeur ou dans le parcours renseigné par le demandeur d’emploi pour que cela fausse le montant de l’indemnité ou retarde le traitement du dossier. Générant des tensions, des rancœurs, parfois de la violence de la part des usagers.
Or, le risque d’erreur est élevé au regard du nombre important de personnes qui enchaînent les contrats précaires sous des statuts différents. « C’était plus simple quand on recevait les gens. On les questionnait sur leurs emplois,  on  savait  quels  documents étaient nécessaires pour traiter leur dossier et calculer leur taux au mieux. Là, la machine ou l’employé de l’entreprise sous-traitante ne peut pas le deviner s’il n’a pas été formé », explique Jacques, d’une agence de Lyon.
Deux logiques semblent  prévaloir :  l’une  selon  laquelle le demandeur d’emploi serait responsable du chômage et l’autre qui voudrait que l’action du conseiller se mesure  à  l’aune  d’une  performance individuelle.  « Le  contact  humain,  les notions de projet, de démarche partagée, qui sont au cœur de la relation entre le  conseiller  et  le  demandeur  d’emploi, tendent  à  s’effacer »,  déplore  Nadine, formée à la double compétence. « Sur l’indemnisation, on gère les attentes. On tente de voir ce qui bloque les dossiers. Sur l’accompagnement, cela se résume à fournir de la main-d’œuvre aux secteurs en tension. C’est frustrant. » Le comble étant  Bob  emploi,  une  plateforme  de données censée proposer un accompagnement sur mesure, qui se révèle être un banal moulin à statistiques.
« Je suis entrée à l’époque de l’ANPE avec l’envie de travailler auprès de gens en difficulté, de les écouter, d’envisager avec eux les réponses adaptées à leur situation, se souvient Valérie. Aujourd’hui, tout est fait pour casser l’outil Pôle emploi et se passer des conseillers. La direction considère qu’elle gère des clients. Et se dit à leurs côtés pour réussir. Mais tout ça est de plus en plus virtuel. »

Cliquer ici pour lire un extrait d’un rapport conjoint IGF-IGAS (Inspection Générale des Finances, Inspection Générale des Affaires Sociales) de février 2017.