Les conditions insultantes imposées par la Direction pour l’allongement de la durée des ESI (Comité d’établissement du 28 mai)

La Direction accepte de faire passer les ESI de 40mn à 50mn, en septembre 2019, mais sous conditions :

-mise en place de « joker »,

-ORS (Observation de la Relation de Service) systématique au début : la Direction considère que les agents ne sauraient sans cela faire de meilleurs entretiens en 50mn qu’en 40mn.

Pour la CGT cela est insultant pour les conseillers qui n’ont pas besoin d’ORS pour faire un travail de qualité. Au contraire, les témoignages recueillis montrent que l’ORS est largement vécue par les agents comme une contrainte, un flicage, une mise sous pression qui ne sert pas la relation de service.

Par ailleurs, on voit clairement que l’ORS sera orientée de façon à ce que le conseiller utilise l’outil « potentiel professionnel » basé sur le « big data », l’intelligence artificielle qui demain permettra de se passer de conseiller en creusant encore un peu plus le sillon de la politique de suppression massive de postes à Pôle emploi…

La CGT réaffirme qu’elle est pour le passage à 4 ESI par demi-journée sans ORS et sans joker, et dès le 1e juillet, voire plus tôt. Elle affirme que le seul fait de passer les entretiens de 40 à 50 minutes, comme le demandent les agents, aboutira à des entretiens de meilleure qualité.

« C’est notre perf' » ou « Le maillon faible » ?

Lors du Comité d’Etablissement du 28 mars, deux dossiers ont particulièrement attiré l’attention de la CGT :

  1. le renforcement du suivi des agences par les DT
  2. le déploiement de « C notre perf’ »

« C notre perf’ »

Il s’agit d’intégrer les conseillers à la démarche de performance comparée.
Questionné par la CGT, le DR a donné l’assurance que les indicateurs de contrat de progrès ne seront pas déclinés individuellement. Il assure même que c’est impossible, ce qui reste à vérifier.
Pourtant il explique par ailleurs, et le document qui présente « C notre perf’ » le confirme, qu’il s’agit d’améliorer la « performance » (en clair les indicateurs de contrat de progrès) en demandant aux agents au sein des équipes comment faire pour la faire augmenter !
Selon le DR, il ne faudrait pas chercher à faire peur en parlant de Lean management. Il affirme que « C notre perf’ » n’aura rien à voir avec les pratiques condamnées par les tribunaux.
Six agences ont déjà commencé « C notre perf’ » : Rethel, Strasbourg Seyboth, Nancy Gentilly, Gérardmer, Epinal Voivre et Mulhouse Verriers. Trente-sept se sont portées candidates.
La CGT appelle l’ensemble des agents à la plus grande vigilance : même si les ICT en tant que tels ne sont pas déclinés conseillers par conseillers, ici ou là pourrait surgir l’idée plus ou moins téléguidée de comparer le nombre de DPAE et/ou le nombre de passage en catégorie C (deux composants de l’ICT1) par portefeuille. On entrerait alors dans une logique de « maillon faible », Au sein des équipes, celui qui a le plus mauvais « résultat » serait montré du doigt et sommé par ses collègues de changer ses pratiques.
Alain Supiot, professeur au collège de France, disait récemment à la radio que le drame de l’Hôpital est qu’aujourd’hui les personnels y sont contraints à soigner les indicateurs plutôt que les patients. C’est le résultat du Lean management dans un contexte de suppressions de poste. Il faut tout faire pour que cette catastrophe ne s’implante pas à Pôle Emploi.

Renforcement de l’appui aux agences par les DT

Une seule chose est claire, nette et précise dans ce dossier : tous les DAPE seront sous la coupe d’un DTD qui aura en charge leur revue de performances et qui rendra compte au DT. Selon le DR, la posture managériale change : il n’agirait plus de prescrire d’en haut mais d’animer pour co-construire.  De moins en moins de normes, donc, mais de plus en plus d’attentes en termes de « résultats » c’est-à-dire d’ICT.

On l’aura compris, la pression, qui existe déjà, va augmenter fortement !

Face à cette menace nous avons besoin de nous serrer les coudes, de dépasser l’individualisme, pour résister collectivement. Refusons de désigner des « maillons faibles » dans les équipes !

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On déshabille Pôle (emploi) pour habiller le facteur, ou la prospection des TPE/PE en voiture jaune…

En 2015 la Direction a brutalement mis un coup d’arrêt à la sacro-sainte « Intermédiation » qui constituait notre « cœur de métier », pour imposer la dissociation des portefeuilles demandeurs et des portefeuilles entreprises, créant ainsi les équipes dédiées entreprises.

La CGT avait aussitôt perçu le danger d’une telle réforme, qui ouvrait la voie à la disparition, à plus ou moins long terme, de la relation entreprise à Pôle emploi, pour la confier à des intérêts privés.

Certains pensaient que la CGT criait inutilement au loup.

Mais, une fois de plus, les événements rendent justice à notre clairvoyance.

La DG a annoncé en CCE le lancement d’une expérimentation dans plusieurs régions (Bourgogne France Comté, Occitanie, Centre Val de Loire, Bretagne) : un partenariat avec La Poste confiant notre mission de prospection des TPE/PE aux facteurs !!!???

Et nous savons bien que les expérimentations à Pôle emploi finissent souvent (toujours ?) par se généraliser…

Plus que jamais la CGT alerte le personnel sur les risques à venir. Nous voyons dans cette sous-traitance à La Poste d’une partie de nos missions une première étape vers, à court ou moyen terme, un abandon de la relation entreprise au profit d’opérateurs privés.

C’est un pas de plus vers la casse de nos métiers, la disparition de nos missions, la perte de nos emplois, la sous-traitance,  la mise en concurrence généralisée préconisée par des rapports récents (CAP2022, rapport Viry…).

Seule la mobilisation de toutes et tous permettra de mettre fin à cette politique pour préserver nos emplois et nos missions. Entrez en résistance ! Rejoignez la CGT !

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Quand les « ex » plaident pour la régionalisation de Pôle emploi…

Hervé Chapron, ex-directeur général adjoint de Pôle emploi, membre du comité directeur du Craps (Cercle de recherche et d’analyse sur la protection sociale) et Michel Monier est l’ex-directeur général adjoint de l’Unédic, plaident ensemble pour une régionalisation de Pôle emploi… ce qui confirme le potentiel pouvoir de nuisance des « ex », chacun en conviendra…

Et nous revoilà avec ce vieux (et dangereux) serpent de mer de la régionalisation de Pôle emploi…

Pour les deux « ex », Pôle emploi a progressé; c’est indéniable. « À preuve, le sujet de l’accompagnement des chômeurs pour le retour à l’emploi est étrangement absent des débats. Du grand débat national et de celui sur l’assurance-chômage. Il reste néanmoins objet de critiques. Au-delà de son efficacité par rapport à son coût, la taille des portefeuilles est toujours inégale à travers les territoires, renforçant ainsi les inégalités, particulièrement s’agissant des chômeurs de longue durée. Il faut donc saluer la demande de régionaliser Pôle emploi, qui n’est pas nouvelle, et la soutenir pleinement… »

ben voyons !!!…

« Dix ans après sa création, Pôle emploi est, aujourd’hui, prêt à être régionalisé. Répondre favorablement à cette demande émanant légitimement des régions, mais rejetée lors des discussions sur la loi NOTRe ce serait donner une belle réponse aux territoires qui se sont exprimés, dans les conditions que l’on sait. Ce serait une respiration démocratique, inscrire l’emploi dans des circuits courts, croire après tant d’années de verticalité à l’horizontalité des solutions…

Mais ce serait d’abord prendre enfin en compte que l’emploi ne se satisfait plus aujourd’hui d’une réponse venue d’en haut, technocratiquement définie entre Bercy et la rue de Grenelle. Il n’est que de voir le caractère subsidiaire de cette convention entre l’État, l’Unedic et Pôle emploi quand elle aborde les régions. Et pourtant n’ont-elles pas vu leur rôle affirmé avec la loi NOTRe ? »

Politique régionale

« Il convient aujourd’hui de tirer toutes les conséquences de cette loi, achever son processus en poursuivant une décentralisation économique trop timide.

Les grandes entreprises développent leur politique nationale. En toute autonomie. Les PME et les TPE développent leur politique dans leurs territoires. Les régions pilotent les plans régionaux et financent des formations. Pôle emploi reste, à ce jour… national, confinant trop son rôle dans la recherche d’une optimisation administrative.

Si le ministère ne commente plus chaque mois la statistique du chômage, l’information reste nationale, seulement détaillée par catégorie et classe d’âge : rien sur le chômage par région ! Que veulent dire 8 % quand les Hauts-de-France sont à 11,9 %, les Pays de la Loire à 7,6 % et la Guadeloupe à plus de 20 % ? »

Pour nos deux « ex », il est temps de donner une réalité opérationnelle aux politiques pour l’emploi, en donnant aux régions la main sur la définition de politiques qui soient précisément dictées par un constat et des objectifs au plus près des besoins des employeurs locaux et des compétences de proximité.

« Donner, comme en Allemagne, comme partout en Europe, aux régions la responsabilité du corollaire de la stratégie économique c’est-à-dire l’emploi à travers l’accompagnement des demandeurs d’emploi.

Si « on a tout essayé contre le chômage », il faut aujourd’hui convenir que la régionalisation, elle, n’a pas encore été essayée ! Et pourtant de nouvelles approches se développent avec succès, échappant à l’État, telles que les territoires zéro chômeur de longue durée.

Le pari de la responsabilité

Régionaliser Pôle emploi, ce sera plus encore veiller à ce que les mobilités inter-régions soient coordonnées, facilitées. Une politique régionalisée ne devra pas fermer la porte au chômeur qui répondra à une offre hors de sa région. C’est là que le Pôle emploi national aurait un rôle de régulateur davantage que d’opérateur. Ce rôle reste à inventer.

Régionaliser l’accompagnement à l’emploi n’est pas régionaliser l’indemnisation du chômage : son financement est national, les conditions de l’indemnisation doivent continuer à relever d’une règle nationale et affirmer ainsi leur caractère assurantiel et interprofessionnel.

Faisons donc le pari de la responsabilité des régions en tirant lucidement les leçons de l’inefficacité des politiques pour l’emploi. En introduisant de la proximité, en inventant comme le diraient nos agriculteurs des circuits courts !

Le fonctionnement dicté par de seuls objectifs d’homogénéité de la gestion est à bout de souffle. Ouvrir Pôle emploi sur des réalités de terrain qu’il perçoit insuffisamment aujourd’hui, confier le service public de l’emploi aux régions et non au seul représentant de l’État qu’est le préfet de région, tel doit être un des axes d’une politique de décentralisation économique !

Régionaliser Pôle emploi, c’est remettre en question non seulement la structure de cet établissement public, c’est aussi demander à sa gouvernance, les partenaires sociaux notamment, d’abandonner leur centralisme pas toujours démocratique. L’abandonner au bénéfice de leurs structures régionales… qui disent n’être pas toujours bien entendues à Paris. Peut-être serait-ce là une opportunité de nourrir aussi une représentativité adaptée à ce nouveau monde qui naît. »

Voilà pourquoi, selon les deux « ex », il faut régionaliser Pôle emploi : pour des politiques pour l’Emploi qui soient au plus près des besoins, pour reconnaître une juste responsabilité aux élus régionaux et aux partenaires sociaux régionaux et pour participer ainsi à reconstruire du lien… et recentrer un niveau national sur la régulation et non plus sur l’opérationnel !

Et l’égalité des usagers devant le service public, ils en font quoi ces « ex » ? (car entre régions, il y a déjà, et il y aura encore, d’importante divergences de politiques et de moyens mis en oeuvre…), ils ne savent pas ça les « ex » ?

Et on s’en fout que ça existe dans d’autres pays… 

Et quand est-ce qu’on va nous ficher la paix ???

Y’a comme ça des gens qui nous pourrissent la vie même quand ils ne sont plus là…   DU BALAI LES « EX »!!!

 

(Source: les Echos) »

La réponse scandaleuse de la ministre du travail à un courrier de député, suite à la grève Pôle emploi du 20 novembre dernier

Suite à la grève particulièrement suivie du 20 novembre dernier à Pôle emploi, l’intersyndicale avait rencontré des parlementaires afin qu’ils interpellent le gouvernement (notamment sur la baisse injustifiée des effectifs) et pèsent dans les débats concernant le projet de loi de finance 2019 supprimant 800 ETP à Pôle emploi dès 2019 (4000 sont prévus d’ici 2022…).

Plusieurs députés avaient adressé un courrier à la ministre du travail pour relayer nos revendications  et notamment contester la baisse des effectifs.

La ministre Muriel Pénicaud a répondu par courrier le 12 février.
Son courrier témoigne d’un autisme et d’une mauvaise foi totale en regard des arguments que nous avions opposés à la baisse d’effectifs.

Les diminutions d’effectifs sont concentrées à certains endroits du territoire; le taux de chômage n’est pas le même à tous les endroits du territoire.

Voici in extenso le courrier de la ministre qu’un député nous a transféré:

Pour lire la réponse de la ministre, cliquer ici

Ajoutons à cela la falsification des chiffres officiels. L’inspection générale des finances (IGF) et l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) saluent dans un rapport récent les résultats de la dernière convention tripartite; et les deniers chiffres du chômage publiés ce mois saluent une baisse historique du taux de chômage (sous la barre des 9% pour la première fois depuis 10 ans). Or cela confine à l’escroquerie.
En effet:
-jamais l’emploi n’a été rendu aussi précaire pour les travailleurs.
-lorsque l’IGF et l’IGAS indiquent que « le changement de stratégie a eu un effet très concret: le nombre de retours à l’emploi a augmenté de 15,1% entre 2014 et 2017 », c’est en omettant (volontairement) de dire qu’en 2014 il fallait un contrat de 6 mois ou plus pour comptabiliser un « retour à l’emploi », alors que depuis 2017 un CDD d’un mois suffit.

De nombreux députés ne partagent pas l’opinion de Muriel Pénicaud et contestent les orientations stratégiques de l’établissement qui occasionnent toujours plus de souffrance pour les usagers et les agents de Pôle emploi:

pour lire l’article de l’Est Républicain consacré aux propos d’un député sur ce sujet, cliquer ici

pour lire l’article de France Info « Manque d’effectifs, retour à l’emploi limité, un député constate un dysfonctionnement évident de Pôle emploi », cliquer ci dessous:

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/chomage/info-franceinfo-manque-d-effectifs-retour-a-l-emploi-limite-un-depute-constate-un-dysfonctionnement-evident-de-pole-emploi_3195965.html

Mais ne nous trompons pas, dans son rapport rendu suite à sa « mission flash », qui constate bien le manque d’effectifs et la taille des portefeuilles, le député VRY n’évoque nullement la situation catastrophique au niveau de l’indemnisation, et surtout, en profite pour tirer une conclusion allant tout à fait dans le sens de sa conception ultra-libérale (comme celle de Macron) de la société et de l’économie. Il préconise quelque chose de très grave pour l’avenir de Pôle emploi: la mise en concurrence accrue avec des opérateurs privés, autrement dit la fin du service public de l’emploi. Voici un extrait du rapport:

Pour lire le rapport de la mission-flash, cliquer ici

Rappelons que le rapport CAP2022, rendu en juillet 2018, contenait déjà une disposition (« non reprise pour le moment par le gouvernement » dixit la ministre du travail), épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, qui est ni plus ni moins que la condamnation à mort de Pôle emploi qu’il n’y a plus qu’à signer au moment opportun : c’est la possibilité qui serait offerte aux chômeurs, dès l’inscription, de choisir par quel opérateur ils souhaitent être accompagnés, Pôle emploi étant mis en concurrence avec d’autres organismes. Compte tenu des difficultés d’organisation et de fonctionnement de Pôle emploi et du press-bashing volontairement orchestré dont nous faisons l’objet (et auquel le DG répond mollement…) il est à craindre qu’une cohorte importante de chômeurs se détourne de nos services… Ce ne serait alors plus quelques milliers, mais probablement plusieurs dizaines de milliers de postes qui seraient supprimés (comme cela s’est produit dans d’autres pays…).

Le libéralisme a décrété la mort du service public partout où celui-ci concerne une activité pouvant être marchandisée, avec la perspective de bénéfices juteux et la possibilité de récompenser les amis du pouvoir. Le marché de l’emploi, de l’orientation et de la formation professionnelle, n’échappe pas à cette convoitise : les opérateurs privés de placement, les entreprises de travail temporaire ou les officines de formation de tous poils l’ont compris depuis longtemps et trépignent aux portes du service public de l’emploi dans l’attente de s’en disputer les morceaux que notre DG et le gouvernement leur livreront sur un plateau.

IL EST PLUS NECESSAIRE QUE JAMAIS DE NOUS MOBILISER !

TOUTES ET TOUS EN GREVE LE 19 MARS 2019 !

« Bonne année non plus, monsieur le directeur général »: lettre ouverte à Jean Bassères en réponse à ses voeux

Les voeux 2019 que notre directeur général Jean Bassères a adressé aux agents sonnent comme une provocation: ils dressent un bilan outrageusement maquillé,  montrent que le DG n’a pas compris le message pourtant clair envoyé par les salariés de Pôle emploi à l’occasion de la mobilisation massive et historique du 20 novembre dernier, et n’augurent rien de bon pour l’année à venir comme pour celles qui vont suivre…

La CGT Pôle emploi Grand Est a voulu répondre au DG par une lettre ouverte adressée aux agents, à la ministre du travail, au DR Grand Est, au Préfet de région, au Président de région, aux parlementaires élus du Grand Est, ainsi qu’à la presse.

Pour lire la lettre ouverte au DG, cliquer ici