France Travail: la CGT Pôle emploi alerte les élus

La CGT Pôle emploi alerte les élus locaux et nationaux sur l’accompagnement des
bénéficiaires du RSA (dans le cadre des expérimentations liées à France Travail, de
l’Accompagnement Global ou de convention entre le Conseil Départemental et Pôle
emploi).

Les travailleurs privés d’emploi doivent être au cœur de la démarche d’insertion professionnelle aux côtés des travailleurs sociaux et des conseillers à l’emploi. Soumettre l’attribution du RSA à un parcours contraint et d’éventuelles sanctions, c’est nier les histoires de vie de chacun et la nécessaire approche sociale de l’accompagnement. Contraindre les bénéficiaires du RSA à s’inscrire à Pôle emploi (demain France Travail) par internet, c’est nier les alertes récurrentes du Défenseur des Droits (cf. Rapport de suivi sur les inégalités d’accès aux droits provoquées par des procédures numérisées à marche forcée). Prendre comme modèle le Contrat
d’Engagement Jeune et ses 15 à 20h d’activités hebdomadaires pour accompagner les
bénéficiaires du RSA, c’est nier le Conseil en Evolution Professionnelle qui adapte le
parcours de chacun en fonction de ses choix et spécificités.

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Chômage : le regard des Français sur les demandeurs d’emploi se durcit, selon une étude de l’Unédic

Il fallait s’y attendre. Les petites phrases assassines distillées pas tout à fait innocemment, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat ( Hollande, Sarkozy, Macron…) à l’encontre des chômeurs, conjuguées à la bêtise et à la perpétuelle recherche de boucs-émissaires qui découle des frustrations et des difficultés du temps de crise, ont creusé leur sillon dans les esprits, hélas.

Le regard des Français sur les demandeurs d’emploi ne cesse de se durcir. Selon une étude de l’Unedic publiée le 7 décembre 2022, près d’une personne sur deux (49%) affirme que la plupart des chômeurs ne cherchent pas vraiment à retrouver un emploi.

D’après cette étude réalisée par Elabe*, le chômage est toujours, aux yeux des Français, avant tout causé par les évolutions de la société. Mais à 59%, ce facteur recule de 6 points par rapport à la dernière édition du baromètre réalisée en septembre 2021. La responsabilité prêtée aux chômeurs eux-mêmes est en forte hausse (50%, +7). Elle dépasse celle des entreprises (45%, -2).

En parallèle, la perception de demandeurs d’emploi « victimes » d’une situation davantage subie que choisie demeure majoritaire (72%), mais elle recule de trois points.

Les demandeurs d’emploi ressentent ce durcissement

Dans un contexte de fortes tensions de recrutement, le « soupçon » à l’égard des demandeurs d’emploi progresse. Une majorité des personnes interrogées (60%) estiment que si les chômeurs rencontrent des difficultés, c’est parce qu’ils ne font pas de concession dans leur recherche d’emploi et qu’ils ne veulent pas risquer de perdre leur allocation chômage (57%, +2). Près d’une personne sur deux (49%) considère que la plupart des chômeurs ne cherche pas vraiment à retrouver un emploi.

Ce regard se fonde sur une connaissance erronée des réalités du chômage. Le taux de chômage est notamment estimé en moyenne à 15%, relève l’étude, alors qu’il est en réalité deux fois inférieur aujourd’hui. Et pour 56% des Français, « un chômeur est forcément quelqu’un qui touche une allocation, alors que l’assurance-chômage indemnise 2,5 millions d’allocataires, soit une fraction de l’ensemble des 6,5 millions de demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues », rappelle l’Unédic dans son étude.

Les demandeurs d’emploi ressentent ce durcissement de l’opinion. Invités à décrire ce que les Français pensent des chômeurs, plus de la moitié (52 %, +7) d’entre eux citent un terme péjoratif (« fainéant », « profiteur », « assisté », « fraudeur »…). Cet élément a progressé de 13 points depuis le premier volet du baromètre, en mars 2020.

* Cette enquête a été menée en ligne du 30 août au 26 septembre, auprès d’un échantillon représentatif de 4 525 personnes de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas. 

Source: France Info

Le nombre de radiations à Pôle emploi bat des records en novembre

58 100 personnes ont été radiées de la liste des inscrits à Pôle emploi en novembre 2022. Un chiffre jamais atteint depuis que les statistiques du chômage existent. Sur un mois, la hausse est de 19 %, soit 9 400 radié·es supplémentaires par rapport à octobre, selon les chiffres mensuels communiqués mardi 27 décembre par la Dares, l’institut statistique du ministère du travail.

Interrogé par Mediapart sur cette forte augmentation, Pôle emploi répond n’avoir « pas d’explication particulière à l’évolution du nombre de radiations ce mois-ci ». Et ajoute : « Il faut savoir, comme le souligne la Dares sur son site, que les données mensuelles sont très volatiles et parfois difficiles à interpréter. C’est particulièrement le cas des données sur les flux d’entrées et de sorties des listes par motif. Des fluctuations peuvent être importantes d’un mois à l’autre sans caractériser une tendance. » Selon Pôle emploi, « les données trimestrielles doivent être privilégiées ».

Les données mensuelles « volatiles » n’ont pourtant pas empêché le ministre du travail de se féliciter, sur le réseau social Twitter, des chiffres du chômage de novembre, en soulignant la baisse du nombre d’inscrit·es en catégorie A, soit 65 800 chômeuses et chômeurs en moins sans aucune activité.

Observer les radiations sur le long terme permet de tirer de premières conclusions. L’année 2022 marque une hausse incontestable. En moyenne, 50 500 personnes ont été radiées chaque mois [sur onze mois, car les chiffres de décembre ne sont pas connus – ndlr], contre 44 000 en 2019 (C’est l’année de comparaison la plus pertinente, les radiations ayant été, en 2020 et 2021, suspendues puis assouplies en raison des conditions sanitaires et des confinements).

Les sanctions pour «  insuffisance de recherche d’emploi », soit un mois de radiation, représentent désormais 10 % du total des radiations, contre 5 % les années précédentes. C’est sans doute la conséquence de la nouvelle stratégie de contrôle de la recherche d’emploi, en vigueur depuis début 2022.

Feuille de route 2023 Pôle emploi: l’attaque contre le monde du travail continue et s’intensifie.

La Feuille de route du 1er semestre 2023 présentée au CSEC de ce 13 décembre est la continuité de la mise en œuvre du projet stratégique 2019-2022 de Pôle emploi et de la convention tripartite Etat – UNEDIC – Pôle emploi prolongée jusqu’au 31/12/2023 que la CGT n’a cessé de dénoncer.

Le contexte politique est marqué par une attaque majeure menée par le Gouvernement contre le monde du travail (avec ou sans emploi) et de la jeunesse à travers son programme « Objectif Plein Emploi » : Contre-Réformes de l’Assurance Chômage et des Retraites, Attaque contre les Lycées Professionnels, Evolution du SPE et création de France Travail etc…

La Direction Générale, comme à son habitude, se lance un satisfecit sur les actions menées tout en estimant que l’offre de service (mise en œuvre par la DG !) n’était pas suffisamment comprise par le réseau et les usagers ! Et qu’une démarche marketing de la DG devait être mise en place en direction des agents !

Force est de constater que les orientations stratégiques dans la dernière période ont :

  • Dévoyé nos missions pour satisfaire principalement les besoins des entreprises à travers le Pack de Remobilisation, la mise en œuvre du Plan MET (qui pourrait être amené à se développer) ou le développement des #Tousmoblisés ;
  • Renforcé l’individualisation de nos activités en lien avec la segmentation des publics et la multiplication des portefeuilles sectoriels ou la mise en œuvre du CRI ;
  • Accru le Contrôle de Recherche d’Emploi de 25% renforçant la stigmatisation des travailleurs privés d’emploi dans la continuité des dernières contre-réformes de l’Assurance Chômage ;
  • Développé l’action des Opérateurs Privés de Placement;
  • Transformé le Conseil en Evolution Professionnelle, cœur de notre métier de Conseil à l’Emploi vers le placement

Les perspectives 2023 vont être principalement impactées dans un premier temps par les expérimentations d’accompagnement des BRSA puis par la création de France Travail.

La CGT Pôle emploi ne peut que s’inquiéter des propos du Directeur Général de Pôle emploi estimant que les Conseillers à l’emploi ne faisait pas suffisamment de MER ni de prescription vers les OPP, que les Conseillers Entreprise pas assez de prospections, que les Conseillers Indemnisation insuffisamment proactifs ! En clair, les agents de Pôle emploi ne font pas bien leur boulot ! De plus, déclarer qu’il n’était pas choquant, dans la perspective de France Travail, que le rôle des OPP et des entreprises de travail temporaire soit renforcé est à notre sens une réelle provocation.

La CGT Pôle emploi a combattu ces orientations stratégiques et continuera à défendre un service public de l’emploi au service des besoins des usagers et du droit à une juste indemnisation pour tous les travailleurs privés d’emploi.

RSA sous conditions : la liste des 19 départements qui testeront le dispositif dévoilée

A partir de 2023, le revenu de solidarité active (RSA) sera versé sous conditions à certains bénéficiaires. En effet, dans le cadre d’une expérimentation, les allocataires devront travailler 15 à 20 heures par semaine pour pouvoir continuer à percevoir de l’argent. Avec cette réforme, le gouvernement a un but précis. Celui notamment de combler l’un des manques du RSA : »Ces départements pilotes ont pour objectif de mieux accompagner les bénéficiaires du RSA pour qu’ils ne décrochent pas du marché de l’emploi« .

L’expérimentation devrait concerner dans un premier temps 30 000 personnes, répartis sur ces 19 départements.

Pour lire le communiqué CGT Pôle emploi, cliquer ici

Réforme de l’assurance chômage: la réforme de la honte et du mensonge

La réforme de 2021 avait déjà été catastrophique en impactant négativement plus d’un million de chômeurs (1.115.000 exactement selon une étude de l’Unedic). 41% des chômeurs ont connu une baisse du revenu de remplacement de 13% en moyenne ; d’autres n’ouvraient plus de droits…
Aujourd’hui, Macron passe à la vitesse supérieure dans sa détermination à satisfaire les desiderata du grand capital, du Medef, de l’Europe et du FMI.

La CGT Pole emploi combat la réforme de l’assurance chômage:

● Qui n’améliorera pas la situation de l’emploi,
● Qui augmentera encore la précarité des plus précaires dans un contexte inédit de baisse du pouvoir d’achat (inflation, explosion des prix de l’énergie et de l’alimentaire…),
● Qui dédouane les entreprises de leurs responsabilités,
● Qui stigmatise les chômeurs et les sacrifie sur l’autel du capitalisme, de l’Europe monétaire (critères de Maastricht) et du FMI,
● Qui met en danger les usagers et les agents de Pôle emploi !

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