Trajectoire GDD: malgré les expertises, la Direction déroule son plan social interne…

Les expertises dans les trois territoires ont été rendues, les CHSCT et le CE consultés. A l’issue de ces consultations la conception que se fait l’Etablissement du « dialogue social » est particulièrement claire: la Direction s’assoit sur les préconisations de l’expert, les résolutions, les déclarations et les votes des élus. Elle déroule son plan social interne comme si de rien n’était.

Suite aux expertises, la preuve est faite que l’activité GDD n’a pas décru depuis la mise en place de NPDE. Bien au contraire les dysfonctionnements massifs de la digitalisation causent un surcroît de travail pour les agents GDD qui doivent réparer les erreurs signalées par les demandeurs d’emploi. Tout laisse à penser que de nombreuses erreurs de la digitalisation ne sont pas détectées, ce qui amène des privés d’emploi à être lésés dans leurs droits.
Les agents GDD doivent pouvoir effectuer correctement le travail pour lequel ils ont été recrutés et formés, et ce dans les meilleures conditions pour eux et pour un résultat de qualité au bénéfice des usagers.
Aucune machine ne pourra jamais remplacer des agents formés, et expérimentés.
Le rapport conjoint de l’IGAS et de l’Inspection Générale des Finances publié récemment reconnaît que la majorité des demandeurs d’emploi sont en difficulté par rapport à la digitalisation. De façon surprenante, il ne recommande pas d’y mettre fin ni même d’y surseoir. En revanche il nous donne une des clés pour comprendre pourquoi la digitalisation nous est imposée à marche forcée. D’une certaine façon, les agents et les usagers de Pôle Emploi subissent les conséquences d’un détournement de la loi postale de 2010. En effet, cette loi impose à la Poste de conserver ses 17.000 points de contact. Or la Poste cherche à réduire sa masse salariale et ses coûts immobiliers, y compris en faisant financer les salaires des postiers et les locaux qu’elle occupe par d’autres organismes. C’est la raison pour laquelle des bureaux de poste sont transformés en Maison de Service au Public, délivrant un ersatz de service public aux usagers les plus en difficulté avec la digitalisation.
Dès lors on comprend mieux la cohérence des différents chantiers à Pôle Emploi : premièrement contraindre les usagers qui le peuvent à gérer eux-mêmes leur dossier sur internet, deuxièmement confier aux agents des MSAP la saisie des informations concernant les usagers n’utilisant pas internet. La logique d’ensemble, même si elle présente actuellement de nombreux ratés, est bien d’ôter du travail aux agents Pôle Emploi. Le prix à payer est une dégradation importante du service rendu aux privés d’emploi.
Nous ne nous faisons aucune illusion sur les promesses de revoir le plan de restructuration interne – sur lequel nous avons à nous prononcer aujourd’hui – au cas où la baisse d’activité ne serait pas celle qui a été prévue. Les expertises prouvent que la baisse d’activité n’est pas au rendez-vous suite à la mise en place du Nouveau Parcours du Demandeur d’Emploi, pourtant la Direction ne révise pas ses chiffres. Nous ne nous faisons pas d’illusion non plus sur la promesse d’en rester au volontariat. La pression déjà mise sur les agents GDD et double-compétents pour qu’ils se déterminent en fonction de la cible déterminée par les Directions Régionales et Générale prouve que cette promesse n’engagera que celles et ceux qui feraient l’erreur d’y croire.
La CGT Pôle Emploi Grand Est a voté contre le volet 2017 du plan de restructuration interne mis à l’ordre du jour du Comité d’Etablissement sous l’intitulé « trajectoire d’évolution de l’activité indemnitaire de l’établissement Grand-Est ».

Après les GDD, à qui le tour ?

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