Licenciés pour leur conscience professionnelle

Yann Gaudin, conseiller dans une agence Pôle emploi de Rennes et lanceur d’alertes, a été licencié début juillet pour avoir aidé des demandeurs d’emploi et des intermittents à percevoir leurs indemnités. Cette affaire fait écho à celle d’Anthony Smith, un inspecteur du travail lui aussi sanctionné pour avoir mené sa mission.

Conseiller Pôle emploi depuis 2006, Yann Gaudin a été licencié début juillet pour avoir aidé des allocataires, notamment des intermittents et des précaires, à « récupérer un préjudice financier d’environ 200 000 euros ».

Ce lanceur d’alertes, qui publie sur son blog Médiapart « Pôle emploi, le droit de savoir » des conseils à destination des privés d’emploi, explique avoir découvert « de vraies anomalies couvertes par une chaîne de décideurs, par exemple des salaires exclus automatiquement par le système de calcul des allocations chômage ». Ainsi que des informations « sur les droits des allocataires que l’on donne très peu, voire quasiment jamais aux intéressés ».

Dès 2014, le conseiller prend le problème à bras le corps : il envoie 8 000 mails pour informer les intermittents en fin de droits qu’ils peuvent prétendre à une aide de solidarité (ASS) – laquelle ne leur est jamais proposée.

En 2015, il permet à un graphiste de récupérer 20 000 euros, en s’appuyant sur une instruction nationale établissant que les artistes-auteurs n’ont pas à déclarer leur revenu à Pôle emploi. C’est le début d’une période conflictuelle avec sa direction, qui ne voit pas d’un bon œil les initiatives du conseiller. « Son excellent travail nous a souvent permis de mieux comprendre la complexité de notre statut et de l’accès à nos droits ; à travers ses conseils personnalisés, ses réponses rapides, enthousiastes et pertinentes, ses messages et newsletters adressés aux professionnels de son secteur tout comme de par ses nombreux articles sur le blog de Mediapart, nous estimons que son travail a été précieux pour la réalisation et la continuité de nos carrières professionnelles », ont déclaré des intermittents, dans une pétition en ligne qui a déjà récolté près de 7 500 signatures.

Le conseiller a aussi reçu le soutien et les témoignages de nombreux collègues, comme il le confie à Médiapart : « Des collègues m’écrivent car ils sont en souffrance. Ils ont un sentiment de clandestinité quand ils passent du temps sur le dossier d’une personne pour l’informer de droits que Pôle emploi voudraient lui cacher. Car derrière, il y a des risques de représailles, de pénalités en matière de prime annuelle, et pour leur carrière. »

Désormais, le conseiller licencié continue à répondre aux sollicitations des privés d’emploi en difficulté, tout en préparant sa défense aux Prud’hommes.

 

Cette affaire n’est pas sans rappeler celle d’Anthony Smith, inspecteur du travail et militant CGT, aussi sanctionné pour avoir mené à bien sa mission. Mardi 21 juillet 2020, il était convoqué devant une commission disciplinaire de l’inspection du travail, après trois mois de mise à pieds.

Son tort : avoir exigé d’une association d’aide à domicile de Reims, l’Aradopa, la mise en place d’un certain nombre de mesures de précaution sanitaire dont la fourniture de masques FFP2, et être passé outre « des instructions de l’autorité centrale du système d’inspection du travail concernant l’action de l’inspection durant l’épidémie de Covid-19 », selon le ministère du Travail.

« Cette mise à pied et cet acharnement sont facilités par le fait que les droits ici bafoués qu’Anthony Smith a cherché à rétablir dans le cadre de ses missions d’inspecteur du travail, l’ont été à l’endroit de femmes travailleuses précaires, invisibles et dévalorisées socialement », ont déclaré dans une tribune des travailleuses sociales, intellectuelles et militants CGT.

Anthony Smith n’a fait qu’accomplir sa mission de contrôle du respect de la réglementation du travail, dans les circonstances particulièrement difficiles qui étaient celles des premières semaines de la crise sanitaire, et malgré les pressions qu’il a eu à subir.

La CGT demande l’abandon de toute poursuite disciplinaire et la réintégration d’Anthony Smith. 

Après 136 jours de suspension et la tenue d’un conseil de discipline le 21 juillet dernier, la ministre du travail Elisabeth Borne vient de notifier à notre collègue et camarade Anthony Smith une sanction de déplacement d’office (sans que la nature du déplacement ne soit précisé).
Rappelons que, dans cette affaire, Anthony était suspendu depuis le 15 avril 2020 pour avoir exigé la mise à disposition d’équipements de protection individuelle (notamment des masques) et la mise en œuvre de mesures de protection contre la Covid-19 au bénéfice de salariées d’une association d’aide à domicile du bassin rémois.
En revanche, sa hiérarchie n’a fait l’objet d’aucune enquête, mesure de suspension ou sanction alors qu’elle a manifestement relayé et encouragé les pressions exercées par l’employeur !
C’est dans ce contexte surréaliste, alors que l’administration du travail est en pleine déroute, qu’intervient cette lourde sanction qui constitue le franchissement d’un nouveau seuil dans la fuite en avant répressive dans laquelle le ministère du travail s’est engagé.
Derrière cette attaque contre Anthony, c’est une nouvelle fois, et encore plus brutalement, l’indépendance de l’inspection du travail qui est visée.
Nous exigeons le retrait de cette sanction particulièrement injuste. Tout comme nous avons contesté devant le juge du fond la décision de suspension, nous serons au côté d’Anthony pour la contester, devant le tribunal administratif.
Mais surtout, durant ces trois mois, malgré la pandémie, puis la période estivale, le soutien à Anthony, est resté massif et solidaire. A l’appel de l’intersyndicale CGT- SUD-FSU-FO-CNT du ministère et du comité de soutien national, 500 personnes étaient encore présentes le 21 juillet dernier à Paris et des centaines d’autres étaient rassemblées en province à l’occasion du conseil de discipline. La pétition nationale de soutien a déjà recueilli à ce jour près de 150 000 signatures ; un appel public a été massivement signé par plus de 1300 collègues d’Anthony ; des centaines de motions de soutien d’organisations et un appel publié dans la presse réunissant plus de 150 personnalités sont également venus soutenir la mobilisation.
La bataille, quant à elle, n’est pas finie. Nous appelons toutes et tous les collègues présent-e-s dans les services en cette période de congés à se rassembler et à interpeller la hiérarchie pour manifester leur refus de cette sanction inique. Préparons dès maintenant une rentrée sociale de luttes !

Explosion du chômage : bilan de la politique du gouvernement

Le chômage a explosé en France dans le sillage de la crise sanitaire du coronavirus. Au petit soin du patronat, le gouvernement a injecté des milliards pour sauver les secteurs économiques les plus affectés par la crise, mais sans contreparties sociales. Résultat ? Les plans de licenciement massifs se multiplient. En dépit de ce contexte, le gouvernement a décidé de maintenir sa réforme régressive de l’assurance chômage, seulement reportée au 1er janvier 2021.

Un chiffre record, jamais atteint depuis les années 90

Les chiffres, publiés le 27 juillet par la Dares (direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques), font état d’une explosion du nombre de privé.es d’emploi.

Au deuxième trimestre 2020, ce chiffre s’élève à 6 760 100 toutes catégories confondues, ce qui correspond à une hausse de 5,3 % par rapport au trimestre dernier.

Sans surprise, on retrouve dans les chiffres de la Dares les premiers licenciements pour motif économique, qui sont en hausse de 8,7 % sur le trimestre et de 20,5 % sur l’année. C’est le seul motif d’entrée au chômage en hausse sur le trimestre (par exemple, les ruptures conventionnelles ou fin de mission d’intérim sont, elles, en baisse drastique).

Et c’est sans compter les grands plans de licenciement annoncés ces dernières semaines : 5000 emplois supprimés chez Airbus, 1700 chez Sanofi,  4600 postes chez Renault…

Les travailleurs précaires sont passés en chômage « total »

Pour la première fois depuis 30 ans, le nombre de travailleurs précaires (chômeurs des catégories B et C) est en baisse (-21,3 % sur le trimestre).

Non pas parce que le gouvernement a engagé une réelle politique de lutte contre le travail précaire et les contrats courts, – a contrario, les ordonnances Macron ont précarisé les travailleur.ses et les milliards d’euros d’aides débloquées pour sauver les entreprises n’ont été conditionnées par aucune mesure sociale -, mais parce que ces travailleurs précaires sont passés en chômage « total » (en catégorie A).

Dans ce contexte, notre organisation réaffirme la nécessité de repenser la politique gouvernementale en matière d’emploi et de chômage.

L’assurance chômage doit protéger mieux et protéger toutes celles et ceux qui en ont besoin. Pour rappel, plus de 50% des privé.es d’emploi ne perçoivent aucune indemnisation.

La crise actuelle souligne la nécessité de mettre en place la sécurité sociale professionnelle qui garantira à toutes et tous un revenu de remplacement : cela passe par l’annulation de la réforme de l’assurance chômage et la construction de nouveaux droits pour toutes celles et tous ceux que la crise met au chômage.

C’est pourquoi nous demandons :

  • l’annulation du décret du 26 juillet 2019 ;
  • la prolongation des droits pour toutes et tous jusqu’au 31 août 2021, comme cela a été prévu pour les intermittents du spectacle ;
  • des solutions pour indemniser tous les privés d’emploi ;
  • et enfin faire de l’emploi des jeunes une priorité absolue, de même que la résorption des inégalités femmes/hommes.

la CGT alerte sur la situation sanitaire à Pôle emploi

Lors du CSEC Extraordinaire convoqué le 7 août sur une Information en vue d’une Consultation sur « la répartition des moyens supplémentaires accordés à Pôle emploi », la CGT a lu une déclaration préalable pour alerter sur la situation sanitaire particulièrement dégradée à Pôle emploi:

« La CGT Pôle emploi est particulièrement préoccupée par la santé et la sécurité sanitaire des collègues et des usagers dans une période de redéveloppement du Covid 19 comme le présageaient nombre de spécialistes et comme nous le craignions. En effet, le nombre de personnes atteintes par ce virus connait une augmentation sans précédent depuis le 30 mai. Au 7 aout : 1604 cas ont été confirmés après les 1695 de la veille (le chiffre dépasse la barre des 1000 quotidiennement depuis fin juillet). A l’argument qui prétend que cette augmentation n’est que le résultat de l’augmentation des tests, Santé Publique France répond dans son rapport hebdomadaire publié le jeudi 6 aout 2020 que le nombre de cas augmente plus que le nombre de tests. Les personnes atteintes admises en réanimation ne cessent de croitre. Des régions sont particulièrement touchées : Ile-de-France, la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, les Hauts-de-France, la Guyane, Mayotte mais le virus est partout et se développe.
Dans le même temps, les mesures sanitaires de protection préconisées par le gouvernement auprès des entreprises et des services publics ne font que se réduire (nous venons d’apprendre aujourd’hui que le nouveau protocole sanitaire mise en place dans l’Education Nationale pour la rentrée scolaire était une nouvelle fois simplifié). Le PRA 4 en cours à Pôle emploi n’est pas adapté à cette situation de reprise de la pandémie. Le ministre de la santé vient de proscrire l’usage des ventilateurs dans les EPHAD craignant la versatilité et la diffusion du virus agissant comme un aerosol ; le président de la république invite les français à porter le masque dans la rue et de nombreuses communes commencent à l’imposer.
A Pôle emploi, le nombre de suspicions ne cesse de croître, des collègues dont le conjoint est atteint sont actuellement en poste et des tests sont régulièrement pratiqués (à titre d’exemple, plusieurs dizaines de collègues en Ile de France le sont aujourd’hui vendredi 7 août)
Pôle emploi a décidé la reprise des entretiens collectifs et du Pack de Démarrage.
La CGT Pôle emploi demande leur suspension dans le cadre de la prévention des risques pour la santé et la sécurité des agents comme des usagers. Au vu de la gravité de la situation, La CGT Pôle emploi demande à obtenir en temps réel l’exhaustivité des signalements Covid, les informations constitutives de leur analyse en cours, tenants et aboutissant, causes, conséquences et actions correctives ou préventives prévues tout comme l’évolution et l’actualisation des DUERP comme l’impose le Tribunal Judiciaire de Paris dans son ordonnance de référé rendu le 31 Juillet 2020 saisi par les syndicats FO et CGT. »

Pour accéder au tract, cliquer ici

Nous déplorons le décès par Covid-19, il y a quelques jours, d’un de nos collègues en Guadeloupe, la CGT Pôle emploi présente ses condoléances à sa famille et l’assure de son soutien dans cette terrible épreuve.

Pour lire le communiqué de presse CGT, cliquer ici

Pour lire la déclaration CGT, cliquer ici

Pour accéder à l’article de France TV Info, cliquer sur le lien:

https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/homme-decede-du-coronavirus-travaillait-pole-emploi-saint-martin-861054.html

Interrogations sur les moyens supplémentaires accordés à Pôle emploi

Un CSEC Extraordinaire était convoqué le 7 août sur une Information en vue d’une Consultation sur « la répartition des moyens supplémentaires accordés à Pôle emploi » suite à la signature de deux avenants à la CCN sur les CDD (Avenant temporaire sur l’augmentation du taux de CDD de 4 à 15% et Avenant sur l’alignement de la durée des CDD sur le code du travail). Ces avenants sont valablement signés. Malgré les interventions de la CGT et de FO (seules organisations à n’avoir pas signé les deux avenants), la Direction Générale ne nous a pas informés sur le nombre de CDD et CDI recrutés (annonçant seulement une fourchette comprise entre 3000 et 6000 ETPT dont 500 à 700 CDI avec échelonnement des recrutement en 3 vagues Sept / Oct-Nov / Déc-Janv selon l’évolution de la DEFM A et B – les CDI étant recrutés en dernier). La durée des CDD pourra aller jusqu’à 18 mois dans la limite du 31 décembre 2021 et seront principalement des Conseillers à l’Emploi (les Régions pourront recruter des conseillers GDD sur leur quota alloué). PES et la DSI ne sont pas concernés par ces recrutements.

La DG nous annonce attendre la déclaration du 1er Ministre le 24 août prochain pour nous donner les chiffres de recrutés par Établissement et par Métier. Le CSEC sera consulté en distanciel le 3 septembre prochain (Ordre du Jour du CSEC du 3 septembre). Les élus CGT au CSEC feront alors une déclaration spécifique sur le sujet.

Pour rappel:

La Direction Générale a convoqué « en urgence » en juillet  une négociation de branche (CFDT, CGC, CFTC, CGT, FO, SNU, SNAP) pour modifier à nouveau les termes de l’article 8 de la CCN. En effet, pour mémoire, une telle négociation s’était déjà déroulée l’année dernière dans la continuité des annonces gouvernementales concernant l’embauche de 1000 CDD afin de modifier un élément de la CCN qu’elle considérait déjà comme bloquant : le taux maximum de 5% (en nombre d’heures) de personnel en CDD.

Cette fois-ci, La Direction Générale évoque le nécessaire préalable de la conclusion de cet accord afin de bénéficier de renforts éventuels pour faire face à la crise économique et à l’augmentation attendue du nombre de DE.

Le plafond d’emploi 2020 est fixé à 46995 ETPT dont 1880 ETPT en CDD de surcroit selon les termes actuels de l’article 8.4 de la CCN.

L’utilisation de ce plafond est à aujourd’hui de 99.4% et devrait être à 100% d’ici les prochains jours.

A ces chiffres, il convient d’ajouter, 2100 CDD de remplacement hors plafond (issus de dispositifs  spécifiques, apprentissage, acco glo, AIJ etc.) et 228 CAE (plafond à 250).

La DG a présenté les hypothèses de calcul qu’elle a présentée aux tutelles :

Hypothèse :

–        + 70000 DE et 535 ETPT pour 100 000 DE (hypothèse IGAS/IGF lors de la réduction des effectifs) soit un renfort nécessaire d’environ 3750 ETP

–       Ressources supplémentaires nécessaire à la « transformation » (pack de démarrage, CRI,…) moins gain de productivité attendu soit 850 ETPT

–       Renfort pour mise en œuvre du nouveau plan jeune gouvernemental : 1000 à 1300 ETPT SOIT ENVIRON 6000 ETP

Les tutelles auraient acceptées le principe de renfort mais considèrent que la crise à venir n’est que conjoncturelle et ne nécessite donc qu’un renfort temporaire.

L’établissement nous indique que celles-ci ne seraient pas opposées à une répartition de ces renforts selon les modalités suivantes :

–       500 à 700 CDI (recrutement prévisible fin 2020) sur la base d’un recalcul du rééquilibrage des effectifs entre établissement.

–       Renfort de 2000 à 5300 CDD à mobiliser par tranche :

o   1500 en septembre et 1500 en octobre

o   Selon analyse de l’augmentation du chômage fin septembre, 2eme tranche en novembre/décembre

o   Selon analyse à fin du 1er trimestre 2021, 3eme tranche mobilisable

Ces renforts seraient uniquement fléchés sur les métiers de conseillers principalement emploi, l’appréciation de la nécessité de renforcement des conseillers GDD serait laissée à la main des établissements. Aucun renfort prévu pour les fonctions supports ni pour les établissements spécifiques (PES, DSI, DG).

Selon ces prévisions, il serait donc nécessaire d’obtenir de la négociation une augmentation du taux de CDD de surcroît d’activité et un allongement de leur durée. La DG allant jusqu’à nous indiquer qu’en cas d’accord non valide, elle serait obligée sur injonction du ministère de dénoncer la CNN et qu’une telle rigidité amènerait à raviver les velléités de régionalisation…

La DG a donc soumis à la signature des OS représentatives dans la branche un accord à durée déterminée visant à passer de 4% à 15% le taux de CDD de surcroit dans notre établissement !

Cette modification et les chiffres annoncés amèneraient donc Pole emploi à recourir à un taux de 20% de précaires au total voir de 30% pour les conseillers !

L’établissement fait valoir que les départs naturels devraient libérer entre 4000 et 4500 postes de CDI qui pourraient permettre la CDIsation de ces précaires… sauf qu’ils seraient environ 9000 et que l’article 4 de la CCN affirme que le CDI est le mode normal de recrutement dans Pole emploi !

La DG avait également embarqué dans sa proposition initiale à durée déterminée le passage de 12 à 18 mois(maximum légal) des CDD de surcroit au prétexte qu’une durée plus longue serait plus favorable au CDD comme à l’établissement qui investit du temps et de l’argent dans la formation de ces derniers. Cette proposition ayant recueilli un écho tellement favorable de certaines OS (SNAP, CGC, CFTC, CFDT), la DG a décidé de scinder ses propositions en 2 accords distincts afin de rendre cette disposition définitive dans la CCN via un accord à durée indéterminée.

Suite à nos interventions, l’établissement a précisé que :

–       la contrainte immobilière liée à l’accueil de 6000 potentiels nouveaux collègues sera gérable du fait du développement du télétravail

–       La formation et le tutorat prévu initialement selon les dispositifs habituels mais dans un rythme à aménager selon les termes de la DG, sont garantis à minima dans le projet d’accord qui est ouvert à signature

–       La problématique du financement de Pôle emploi et donc de ses effectifs ne relève pas de cette négociation ; Pourtant c’est bien l’Unedic et donc les cotisations des salariés que nous représentons qui financent à 75% ces effectifs que l’Etat, via les tutelles, se permet de fixer sans débats ni sur leur nombre ni sur leur type de contrat !

–       Une commission de suivi sera installée avec les OS représentatives de branche et non les signataires comme initialement imaginé par la DG. En effet, cela aurait permis de maintenir une OS (CFTC) qui dès la proclamation de l’arrêté de représentativité de branche ne sera plus représentative et d’exclure des non signataires qui eux le seraient.

Pour les négociateurs CGT,

  • Nous ne pouvons accepter que la règle d’entrée à Pôle emploi soit le CDD assimilé à une période d’essai déguisée. Pour notre part, des équipes mobiles ou volantes constituées d’agents titulaires doivent être constituées pour pallier les absences des collègues.
  • Nous réaffirmons la nécessité d’un plan de titularisation pour l’ensemble des collègues en contrat précaire et le recrutement d’agents titulaires à la hauteur des besoins pour exercer l’ensemble de nos missions.
  • Nous constatons que nous n’avons aucune garantie inscrite dans l’accord sur la répartition entre CDD et CDI au sein du Plafond d’emploi, ni sur les volumes de renforts annoncés.
  • Nous ne saurions accepter que nos usagers soient demain accompagnés par 30% de conseillers eux-mêmes en situation de précarité.
  • Nous ne saurions considérer que modifier la CCN pour un retour au délai maximal légal de la durée d’un CDD est une avancée sociale.

Dans ces conditions, les négociateurs CGT se sont prononcés, après consultations de l’ensemble des militants de la CGT Pôle emploi, contre la signature de ces 2 avenants qui accroissent la précarité et réduisent les droits des travailleurs précaires.

Déterminé·e·s à continuer les combats !

Le 14 juin, E. Macron s’est félicité d’avoir mobilisé 500 milliards d’euros pour notre économie. Même si dans les faits, c’est 10 fois moins, il a rassuré les premiers de cordée.
Ce sera aux autres d’assumer la facture.
Pas de changement de cap : on prend les mêmes recettes (celles de l’ancien monde) et on recommence. Le chemin est tout tracé grâce aux ordonnances de 2017 pour imposer des concessions salariales en échange du maintien de l’emploi.
Les promesses de tirer les leçons du passé sonnent faux.
Et si l’épidémie a, temporairement, muselé les mouvements sociaux, la colère est toujours là. Le succès du 16 juin montre même qu’elle s’est amplifiée chez les héros en blouse blanche.
La crise sanitaire a ouvert aussi des perspectives chez les premiers de corvées à l’image des travailleurs sans-papiers, soutenus par les syndicats et associations, qui intensifient leur engagement pour obtenir leur régularisation – comme en Italie ou au Portugal.
La détermination prend le pas sur la peur et la résignation.
C’est un point d’appui pour renforcer le rapport de force pour répondre à l’urgence sociale et économique et construire le monde d’après.
ENSEMBLE, PREPARONS LE JOUR D’APRES: SIGNONS LA PETITION !
https://www.policat.org/p/8921

Notre collègue « lanceur d’alertes » rennais menacé de licenciement par Pôle emploi

Yann Gaudin, conseiller Pôle Emploi à Rennes, est convoqué la semaine prochaine à un entretien pour une sanction pouvant déboucher sur un licenciement. Il estime avoir découvert « de vraies anomalies » et d’avoir permis à un public en situation de précarité de « récupérer un préjudice financier d’environ 200.000 euros ».

Depuis plusieurs mois, il dénonce des anomalies. La pétition lancée par des professionnels du spectacle, en début de mois, a recueilli plus de 3 450 signatures avec des commentaires élogieux en faveur de Yann Gaudin, agent de Pôle emploi, qui dérange et est rappelé à l’ordre par sa hiérarchie.

Le conseiller est convoqué mardi à un entretien préalable pour une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement alors qu’il aidait, selon un collectif, les chômeurs à récupérer des allocations non versées, a-t-on appris mercredi. « Nous (…) tenons à affirmer tout notre soutien à Yann Gaudin, conseiller Pôle Emploi visé par une mesure de sanction pouvant le mener à un licenciement le 23 juin 2020″, écrit dans un communiqué un collectif de soutien constitué d' »organisations et de syndicats de l’intermittence de l’emploi, du spectacle, des arts et de la culture ».

Yann Gaudin, 43 ans, a été recruté en 2006 comme salarié de droit privé. A l’Agence France-Presse, il explique avoir découvert « de vraies anomalies couvertes par une chaîne de décideurs, par exemple des salaires exclus automatiquement par le système de calcul des allocations chômage ». Ou encore des informations « sur les droits des allocataires que l’on donne très peu, voire quasiment jamais aux intéressés ».

« On me reproche d’avoir trop bien fait mon travail et de dépasser mon périmètre, mais il n’y a pas de périmètre clos dans mon contrat de travail », résume cet ex-candidat EELV aux municipales, qui se dit « contraint » de se positionner en lanceur d’alerte « après avoir suivi la voie hiérarchique ». Yann Gaudin s’estime également victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie et envisage de porter l’affaire en justice.

Des « pratiques généralisées »

Dans un blog sur Mediapart, « Pôle Emploi, le droit de savoir », il raconte ce qu’il considère comme des « pratiques généralisées » et se définit comme un conseiller « engagé pour servir le public avec honnêteté, rigueur, dévouement et bienveillance ». Au total, il estime avoir permis à un public en situation de précarité de « récupérer un préjudice financier d’environ 200.000 euros », une « toute petite somme », selon lui. « Nous remercions Yann Gaudin pour toutes les informations qu’il communique directement aux allocataires, les recours qu’il permet, et pour les articles de son blog qui aident à comprendre un certain nombre de fonctionnements bien souvent peu clairs », ajoute le communiqué, qui appelle à un rassemblement mardi devant la direction régionale de Pôle Emploi à Rennes.

Interrogée par l’Agence France-Presse, la direction de Pôle Emploi Bretagne s’est refusée à « faire un commentaire public sur le dossier personnel d’un salarié », mais réfute toute pratique frauduleuse. « Jamais Pôle emploi n’a organisé de système visant à priver les demandeurs d’emploi de leurs droits financiers. Au contraire, les conseillers de Pôle emploi aident au quotidien les demandeurs d’emploi dans leurs démarches », indique-t-elle. Le dossier devrait être suivi de près dans les prochains jours.

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