Avis de la CGT sur la généralisation du parcours de remobilisation et la mise en oeuvre de la prestation «Parcours Emploi Santé» pour les DELD

Annoncé par le 1er ministre, le 27 septembre dernier, le « Plan de réduction des tensions de recrutement » vise à contraindre les travailleurs privés d’emploi, notamment
de longue et de très longue durée, à s’adapter aux besoins locaux du Patronat au
détriment de leurs propres projets professionnel et de leurs qualifications.
Ce Plan se traduit au sein de Pôle emploi par la systématisation des contacts avec les
DELD tant individuels que collectif avec pour objectif que tous soient rencontrés d’ici le 31 décembre.
En parallèle, le « Parcours de remobilisation des DETLD » expérimenté dans 12 agences se voit déployé dans 170 sites en janvier avant une généralisation programmée en juin 2022.
A l’image du Pack de Démarrage, les DETLD se voient convoqués à des informations
collectives dont l’objectif, comme pour les DELD, est une nouvelle fois de les orienter vers les métiers en tension (hôtellerie-café-restaurant, BTP, industrie, santé et grand âge, transports et logistique, commerce…).
Le gouvernement, au prétexte des sempiternelles offres non pourvues (utilisées
pour la première fois par le 1er ministre Raymond Barre en avril 1977 et repris par les
gouvernements successifs pour réduire les droits des chômeurs et accroître les aides aux employeurs), en profite pour développer – dans le cadre du Plan d’Investissement des Compétences – les formations liées aux métiers en tension, développer les mesures d’adaptation au postes de travail au travers des Actions de Formation Préalable à l’Embauche (AFPR) ou des Préparation Opérationnelle à l’Emploi individuelle (POEI) pris en charge par l’Etat ou encore encourage les Contrat de Professionnalisation.
Les Demandeurs d’Emploi de Longue durée ou de très longue durée sont déjà
accompagnés ou suivis par les conseillers à l’emploi de Pôle emploi. Dans le cadre
du Conseil en Evolution Professionnel, le diagnostic lié à leur situation est réalisé, les freins liés à leur insertion professionnelle identifiés, des perspectives d’emploi – de définitions de projet ou de mobilité mis en œuvre.
Force est de constater que ce « Plan de réduction des tensions de recrutement » ne
répond absolument pas à leurs besoins ou leurs attentes ET n’a pour unique ambition
qu’accroître les aides financières aux employeurs et faire pression sur les
travailleurs privés d’emploi dans un contexte de réduction drastique de leur droit à
bénéficier d’une Allocation de Retour à l’Emploi lié à la mise en œuvre de la Contre-Réforme de l’Assurance Chômage des 1er octobre et 1er décembre

Ces obligations de convoquer les DELD et DETLD ajoutées à la suppression de 500
postes de conseillers en cette fin d’année, réduit d’autant plus l’accompagnement de
tous les travailleurs privés d’emploi qui en ont besoin.
La création de la prestation « Parcours Emploi Santé » confiée à des organismes
privés suscitent de grandes inquiétudes. La CGT tient à rappeler que l’état de santé de
chacun relève du domaine privé et que seuls les services publics habilités
(médecine du travail, médecine de prévention, médecin de main d’œuvre…) sont à même d’apprécier l’état de santé des travailleurs (avec ou sans emploi). Cette prestation ne ressemble en rien à l’Appui Social Individualisé mis en œuvre en 1998 dans le cadre de la Loi contre les Exclusions et qui était gérée par les Directions départementales d’action sanitaire et sociale (DDASS). En ce sens, cette prestation ressemble à une porte ouverte pour exclure les travailleurs privés d’emploi de l’obligation d’emploi.
La mise en place d’Ateliers CNAV destinés aux DELD proche de la retraite n’a que pour
objectif de les inciter à retrouver un emploi rapidement dans le contexte d’une contreréforme des retraites, pour le moment reportée, qui entend nous faire toutes et tous travailler plus pour gagner moins. Alors que les travailleurs de la CNAV connaissent des conditions de travail dégradées, un nombre insuffisant de personnel pour traiter les dossiers des assurés et une mise à distance accentuée entre le personnel et les usagers, est-ce bien leur rôle de participer à une mission dévolue à Pôle emploi ?
Enfin, la multiplicité des convocations imposées aux travailleurs privés d’emploi va
immanquablement et automatiquement générer une gestion de la liste, accroître le recours au Service de Contrôle de la Recherche d’Emploi et, in-fine, augmenter le nombre de radiations des DELD et DETLD.
Personne n’est dupe. Le gouvernement entend faire baisser le chômage avant les
élections présidentielles « quoi qu’il en coûte » pour la vie de centaine de milliers
de travailleurs privés d’emploi.
En ce sens, la CGT Pôle emploi et ses éluEs au CSEC se prononcent contre la généralisation du Parcours de remobilisation et la mise en oeuvre de la prestation «Parcours Emploi Santé» pour les demandeurs d’emploi de longue durée.

Avis du CSEC :
CONTRE : 19 (CGT, CFDT, FO, SNAP, SNU, STC) – POUR : 2 (CGC)

Pour accéder au tract, cliquer ici

La CGT et l’intersyndicale demandent l’ouverture de négociations salariales

Los organisations signataires du courrier intersyndical font le constat que l’inflation a atteint le chiffre de 2,6 % en octobre 2021.
Depuis 4 ans, les négociations annuelles sur les salaires se sont toutes soldées par un gel de la valeur du point, de la part fixe et du point d’indice.
Au vu de ces constats et dans un contexte où de nombreux efforts supplémentaires sont demandés aux salariés et agents, nous vous invitons à ouvrir rapidement des négociations salariales dans l’objectif d’une revalorisation générale des salaires pour les agents privés de Pôle emploi et d’obtenir des tutelles la revalorisation des grilles des agents publics de Pôle emploi dès le 1er janvier 2022.

Pour accéder au courrier intersyndical adressé au DG, cliquer ici

Article connexe: pour accéder à l’article PDF « Le Net, le brut et les truands; l’arnaque du salaire net au niveau du salaire brut », cliquer ici

Elections agents publics: des résultats qui renforcent la CGT

La CGT Pôle emploi remercie les agents publics qui lui ont fait confiance en votant pour ses candidats.
Avec 8 élus au niveau des CCPN et des élus CCPLU au sein de quasiment tous les
établissements où notre organisation syndicale avait déposé des listes, vous confirmez
encore une fois votre confiance dans la CGT.
La CGT tient également à remercier tous les adhérents et sympathisants, et ce, quel que soit leur statut, qui se sont volontairement impliqués dans ces élections.
Vous pouvez compter sur les élus CCPN, CCPLU et sur l’ensemble de la CGT Pôle emploi, pour vous défendre, vous accompagner, revendiquer et se battre dans Pôle emploi et avec l’ensemble de la fonction publique afin de gagner des droits pour les agents publics.
A ce titre, la CGT Pôle Emploi s’inscrit dans la campagne 10% lancée par la CGT
FONCTION PUBLIQUE et revendique notamment : 10% de revalorisation des
traitements et des salaires, 10% d’effectifs supplémentaires et 10% de temps de
travail en moins pour gagner les 32 heures !
La CGT, une force d’action efficace et engagée toujours à vos côtés !

Vos élues CGT Pôle emploi en CCPLU Grand Est:
Karine VIDAL (Titulaire)
Brigitte EISENKOPF (Suppléante)

Vos élus CGT Pôle emploi en CCPN:
CPN1 Titulaires
Edith BALERZY (Guadeloupe)
CPN2 Titulaires
Francine ROYON (IDF)
Henri FOCK CHOCK KAM (La Réunion)
CPN2 Suppléants
Malika BERKANE (Bretagne)
Christophe BONDIDIER (Pays de la Loire)
CPN3 Titulaires
Sylvie ESPAGNOLLE (Occitanie)
Vincent CANTRIN (PACA)
CPN3 Suppléants
Marietta POMPIERE (Martinique)

 

Mutuelle: conjoint à charge ou non ?

Suite au renouvellement du contrat groupe pour notre protection complémentaire maladie, chaque agent doit préciser à nouveau la composition de sa famille. Dans le cas où son conjoint doit être couvert par la mutuelle Pôle Emploi, l’agent doit indiquer si le conjoint est « à charge » ou « non à charge ».

Dans le premier cas, il n’y a pas de cotisation supplémentaire à payer.

Selon la notice d’information de la mutuelle :

Bénéficient du régime à titre obligatoire en qualité d’ayants droit de l’agent :

1° Le conjoint de l’agent, compris au sens de l’époux ou de l’épouse, du partenaire d’un Pacte civil de solidarité ou du concubin, n’ayant pas de revenus d’activité ou de remplacement supérieurs au plafond d’attribution de la complémentaire santé solidaire sans participation financière pour une personne (article L.861-1 du Code de la sécurité sociale).

Or si l’article L 861-1 fait référence au plafond dont il est question ci-dessus, il n’en donne pas le montant. Et cette information n’est pas facile à trouver.

Nous l’avons trouvée pour vous: cliquer ici

Situation économique et financière de Pôle emploi: un désengagement croissant de l’Etat pour toujours moins de service public…

La situation économique et financière de Pôle emploi (SEF) a été soumise à consultation au CSEC. Elle fait apparaître un désengagement croissant de l’Etat et toujours moins de service public: austérité, sous-traitance et privatisation croissantes, régionalisation, précarisation des emplois.

 » La Situation Économique et Financière de Pôle emploi s’inscrit pleinement dans le cadre des mesures d’austérité budgétaire du Gouvernement illustrées par Action Publique 2022 – la Convention Tripartite Pôle emploi-Etat-UNEDIC et les dernières Lois de Finances (qui déterminent le budget et les effectifs de Pôle emploi).

La Subvention pour Charge de Service Public de l’Etat pour Pôle emploi (Prog. 102 de la Loi de Finances) ne cesse de baisser, conformément aux engagements liés à la Convention Tripartite : -27% entre 2015 et 2021 (sans compter les mises en réserve annuelle qui réduisent cette participation).

La Contribution de l’UNEDIC, basée sur 11% des cotisations perçues lors de l’année-2 conformément à l’Art. 55 de la Loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, croit de manière importante. Il s’agit une nouvelle fois d’un détournement des cotisations des salariés qui devraient principalement permettre une juste indemnisation des travailleurs privés d’emploi.

Le Plan de Relance conjoncturel et insuffisant ne peut assurer la pérennité financière de Pôle emploi. La trajectoire budgétaire de Pôle emploi pour 2022 s’annonce d’ores et déjà cruciale et inquiétante pour l’avenir même de Pôle emploi.

En terme d’Intervention liée à la Section III du budget de Pôle emploi, la progression du financement des Régions dans le cadre du Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC-Etat) et Pactes (Région sauf en ARA et PACA) renforce le transfert de la compétence emploi vers les régions comme le demandent : l’Association des Régions de France ou encore le Sénat, en ce mois de juillet, dans le cadre d’un amendement au projet de Loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) à venir au Parlement. Par ailleurs, le Projet Stratégique pour l’Administration Territoriale de l’Etat 2022-2025 (PSATE) crée les conditions d’un renforcement du pilotage des politiques publiques de l’Etat au niveau régional.

Une nouvelle fois, l’Etat se désengage au détriment des Régions et du budget propre de Pôle emploi dans le cadre de prestations telles que la CSP ou  la VSI. Le maintien d’un haut niveau de sous traitance sans cesse croissant traduit la privatisation de nos missions.

Le recours à l’embauche uniquement de CDD ne peut être la solution dans une période de crise sanitaire, sociale et économique qui exige du personnel titulaire et qualifié pour répondre aux besoins des usagers et nous permettre d’exercer nos missions. Prêt de 12% de l’effectif de Pôle emploi (sans compter les collègues en PEC, Contrat d’Apprentissage ou de Professionnalisation et en service civique) est aujourd’hui en contrat précaire ou perçoit une indemnité (sur certains sites : 30 à 40% des collègues sont en CDD).

Les comptes de résultats de Pôle emploi en 2019 et 2020 se sont traduits par un excédent net de 83,7 et 144,6 millions d’euros.

Au regard de ces chiffres, les revendications de la CGT auraient pu être satisfaites :
– Titularisation de tous les collègues en CDD et embauche à la hauteur des besoins,
– Augmentation générale des salaires et des traitements en lieu et place de primes,
– Réinternalisation de la sous traitance « 

Contrat d’Engagement Jeunes – le Sabordage

Comment Macron saborde la Garantie Jeunes et les Missions Locales tout en se moquant de la Jeunesse !

Effet d’annonce entre contradiction et vacuité !
Empêtré depuis janvier 2021 dans une impasse, une sorte de NI-NI à la sauce politique
jeunesse : Ni Garantie Jeunes Universelle, Ni RSA Jeunes, le Gouvernement, à coup de com’ via les réseaux sociaux, nous balance son CEJ.
Acculé dans ses contradictions, Le Premier Ministre, dit à la fois que le CEJ « n’est pas un dispositif de plus ; Il ne vient pas s’ajouter aux nombreux dispositifs existants », tout en mentionnant qu’il s’agit, en parlant des jeunes de « renforcer les dispositifs qui leur sont destinés. Pas forcément en recourant aux recettes du passé, mais en innovant… »
Alors que le Gouvernement n’a jamais rien construit en matière de politique jeunesse
depuis 2017, voilà qu’il se réveille pour nous proposer un dispositif à son image.
Le CEJ détruit la Garantie Jeunes.
Le Gouvernement décide donc d’envoyer à la trappe la Garantie Jeunes. Comme
d’habitude, un dispositif en chasse un autre, toute l’histoire des missions locales est faite de ça : CFI, PAQUE, CIVIS, Garantie Jeunes…et désormais CEJ. Sans autre forme de procès
exit la Garantie jeunes !
Ce qui est exemplaire avec ce Gouvernement, c’est que le nouveau dispositif est annoncé pour une mise en œuvre en pleine campagne Présidentielle donc en toute fin de Mandat, au 1er mars 2022.

Le dénigrement des missions locales et des jeunes
Le discours du Premier Ministre est une insulte aux salariés des missions locales et à la
Jeunesse.
A propos de l’accompagnement proposé par le Service Public de l’Emploi :
« Les niveaux d’accompagnement sont souvent insuffisants ou se relâchent au bout de quelques semaines, sans nécessairement avoir atteint leur cible. » … « 35% des jeunes suivis en missions locales restent sans solution au bout de 6 mois. » … « La Garantie jeunes s’articule souvent mal avec les autres dispositifs ».
À propos des jeunes :
« C’est bien parce qu’il y a des emplois non pourvus que nous assumons de ne pas verser une allocation à tout jeune qui serait en recherche d’emploi avec le risque fort d’installer une prime à l’inactivité. »
Le CEJ un dispositif illusoire
Il faut méconnaître totalement l’accompagnement des jeunes pour oser proposer un tel
contour pour ce dispositif :
Un accompagnement intensif du début à la fin, de minimum 15 heures à 20 heures par
semaine, à raison d’un entretien par semaine…c’est irréaliste !
Comment exiger des droits et des devoirs aux jeunes dès lors qu’il sera impossible de tenir des engagements en matière d’accompagnement !

Les missions locales ne sont plus le pivot de l’accompagnement des jeunes !
Macron et Castex nous promettent un bel anniversaire pour les 40 ans des missions
locales en mars 2022 en ne leur confiant pas exclusivement le dispositif CEJ !
Les mots de l’Élysée le 29 septembre 2009 en Avignon sont effacés. C’en est fini des
missions locales comme pivot de l’accompagnement des jeunes.
Le CEJ, le cheval de Troie de la fusion Pole Emploi / Missions Locales au nom du SPE !
Et voilà le travail. L’air de rien le Gouvernement veut en finir avec les missions locales au nom du Service Public de l’Emploi. Et c’est par l’application CEJ que cela va se réaliser :
« Ce dispositif amplifie la nécessaire transformation des opérateurs du service public de l’emploi dont j’attends qu’ils soient opérationnels dès le début de l’année. »
La CGT revendique :
• La création d’une Agence Nationale pour l’Accompagnement et l’Insertion des Jeunes regroupant toutes les Missions Locales
• Un revenu d’accompagnement vers l’Autonomie et l’Emploi pour tous les jeunes (80% du SMIC CGT)