Détection de potentiel pour les lauréats du concours Cat 3 agents publics: la CGT Pôle emploi interpelle le DG

Suite à la parution des résultats du concours de catégorie 3, nous avons été alerté sur le fait que la Direction voulait faire entrer dans le processus de Détection du Potentiel ( DDP) les lauréats des concours cat 3 , sans en faire une « obligation formelle ». Suite à notre interpellation en CSEC, la DG a très clairement dit que face à un candidat étant dans   DDP, l’agent public, lauréat du concours ne serait pas retenu.

Suite au CSEC, la CGT Pôle emploi a interpellé le DG et attend une réponse.

Le concours est en lui-même une sorte de «  détection de potentiel » puisqu’il permet de déterminer si l’agent a les « aptitudes » pour exercer les missions et emplois de la catégorie 3. Limiter voire empêcher l’accès à la promotion effective des collègues lauréats du concours, revient donc à doubler le processus et nous considérons que cela n’est pas compatible avec les règles en vigueur de la fonction publique.

Pour accéder au courrier CGT Pôle emploi adressé au DG, cliquer ici

CCPLU / CCPN des agents publics: des compétences élargies mais on est encore loin du compte…

Le décret- 86-83 qui régit l’ensemble des contractuels de la Fonction Publique d’Etat (dont dépendent les agents publics de Pôle emploi) a modifié les compétences des Commissions Paritaires des agents. Elle s’inscrit dans la droite ligne de la loi de transformation de la Fonction Publique qui avait déjà limitée les compétences des CAP
(Commissions Administratives Paritaires) des fonctionnaires en supprimant les prérogatives sur les demandes de mutations, de promotions ou opérations de carrières et en ne prévoyant la consultation de celles-ci uniquement dans les cas de « décisions défavorables à l’agent ».
Consultation obligatoire de la CCPLU ou de la CCPN, recours auprès de la commission paritaire, autres recours : pour y voir plus clair, la CGT Pôle emploi vous propose un récapitulatif !

Pour accéder au document, cliquer ici

29 septembre : pour les salaires et le pouvoir d’achat

La CGT réclame une réelle réflexion autour des salaires, et non pas un saupoudrage de mesurettes cache misère.

Dans un contexte inflationniste très important, qui a débuté non pas avec la guerre en Ukraine, mais à la fin du 1er semestre 2021, remplir le réfrigérateur, accéder à la culture, partir en vacances devient en effet de plus en plus difficile pour bon nombre de travailleurs.

Et si le code du travail prévoit une indexation du SMIC en fonction de l’inflation, il ne prévoit pas en revanche d’indexation des salaires sur l’augmentation du SMIC.

Idem pour les minima de branches, qui devraient augmenter dans la même proportion que le SMIC. Ainsi, depuis la nouvelle revalorisation du 1er août dernier,152 branches professionnelles (sur 171) ayant des minima en dessous du SMIC pendant plusieurs mois.

Dans ce contexte, la CGT et d’autres syndicats appellent à la mobilisation le 29 septembre prochain à travers toute la France !

TOUTES ET TOUS EN GREVE ET DANS LA RUE !

*Lieux de manifestations dans le Grand Est:
-BAR-LE-DUC: 14h30 gare SNCF
-CHALON EN CHAMPAGNE: 10h00 maison des syndicats
-CHARLEVILLE MEZIERES: 13h30 place de l’hôtel de ville
-EPINAL: 14h30 place Foch
-METZ: 13h45 place de la gare (barbecue militant dès 12h00)
-MULHOUSE: 14h00 place de la bourse
-NANCY: 14h00 place Dombasle
-REIMS: 10h00 maison des syndicats
-STRASBOURG: 14h00 place Kléber
-TROYES: 10h00 maison des syndicats

*Communiqués et tracts Pôle emploi:
-Pour lire le communiqué intersyndical NAO Pôle emploi, cliquer ici
-Pour lire le communiqué CGT Pôle emploi NAO, cliquer ici
-Pour lire le tract CGT Pôle emploi appel à la grève, cliquer ici
-Pour lire le tract commun CGT Pôle emploi et CGT privés d’emploi, cliquer ici

*Communiqués et tracts interprofessionnels:
-Pour lire les revendications CGT sur le pouvoir d’achat, cliquer ici
-Pour lire la communication de la FNPOS-CGT, cliquer ici
-Pour lire le tract de l’UD54 CGT, cliquer ici
-Pour lire le tract de l’UD57 CGT, cliquer ici

Plan Métiers et Tension 2022: un plan d’action à haut risque !

Est présentée ou va être présenté dans les agences la nouveauté de la rentrée (en plus du reste) : le Plan Métiers et Tension 2022, qui répond à la commande du gouvernement et du ministère du Plein Emploi.

La CGT est en pointe sur ce sujet via les médias:

-pour accéder à l’article Médiapart, cliquer ici

-interview BFM 1: cliquer ici pour visionner l’interview 1
-interview BFM 2: cliquer ici pour visionner l’interview 2
-blog de Michel Abhervé: cliquer ici

 

Le plan MET 2022 n’a été présenté ni au CSEC ni dans les CSE, la direction considérant qu’il ne s’agit que d’un Plan d’Action (certes national avec des ajustements Locaux).  Nous n’en faisons pas la même analyse et il nous apparaît qu’il faut systématiser tant au CSEC que dans les CSE – où nous sommes présents – une demande d’Information/consultation sur le sujet avec les autres organisations syndicales.

Une analyse juridique du dossier s’impose pour caractériser ou non un délit d’entrave.

La création de portefeuilles sectoriels liées aux Métiers en Tensions (en lieu et place de portefeuilles « guidé ») et son objectif : Conseillers CDDE affectés uniquement à ces portefeuilles, qualification du fichier des DE ciblés, entretien en ATE Collectif, jalon à 3 mois, systématisation de la menace de sanction (absence ATE/info Coll’, absence de réponses aux sollicitations de Pôle emploi, refus d’accepter les offres – quelles que soient leurs natures)… change la nature de notre mission : il ne s’agit plus d’accompagner les DE mais de les contraindre à accepter des OE sous peine de sanction.

 

Le Gouvernement érige « le travail » comme unique objectif à son ambition dudit « plein emploi » quelles qu’en soient la durée, les conditions de travail, sa rémunération ou les choix des travailleurs privés d’emploi. Alors que dans les métiers en tension ciblés, le Patronat porte la responsabilité du « manque d’attractivité » de ces métiers (et c’est un euphémisme).

Il s’agit à travers le Plan MET 2022 de nous faire avaler une perspective d’évolution de nos missions centrées uniquement vers le retour à l’emploi (bien loin du CEP affiché), première étape vers une attribution prochaine du RSA, dans des régions expérimentales, conditionnée par un parcours d’accès uniquement vers l’emploi de nos usagers (sans prise en compte de leur réalité sociale et de leur besoin).

 

La CGT Pôle emploi prépare une expression en direction des collègues sur le sujet, une expression commune avec la CGT Chômeur est aussi en cours d’échange.

Réforme du travail: ce que prépare Macron

Le chef de l’Etat souhaite « au retour de l’été » un vaste texte de loi visant à réformer le travail, pour répondre aux problèmes de recrutement des entreprises et parvenir au plein emploi d’ici la fin du quinquennat. Cette réforme concernerait notamment l’assurance chômage, Pôle emploi, le RSA et les lycées professionnels.

La réforme du Code du travail avait ouvert le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Pour le second, place désormais à la réforme du travail. C’est ce qu’a annoncé le chef de l’Etat lors de son interview télévisée pour le 14 juillet , marquant une accélération surprise du calendrier.

« Au retour de l’été, après discussions avec les partenaires sociaux, le gouvernement va soumettre un texte », a expliqué Emmanuel Macron, précisant : « C’est un tout, car il y a la réforme de l’assurance-chômage, la valorisation des acquis de l’expérience, la qualification ». Il a évoqué également la réforme du lycée professionnel et de l’apprentissage, l’emploi des seniors et la création de France Travail.

Objectif : répondre aux problèmes de recrutement des entreprises et parvenir au plein-emploi d’ici à la fin du quinquennat, soit un taux de chômage à environ 5 % contre 7,4 % actuellement.

· Assurance-chômage : coller les règles d’indemnisation à la conjoncture

Alors que l’exécutif a repris la main il y a trois ans sur le régime d’assurance-chômage et durci les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi, Emmanuel Macron estime qu’« il faut aller plus loin. »
Il n’y a pas aujourd’hui un endroit en France où les gens ne nous disent pas : « J’ai besoin de travail, je cherche des gens pour travailler » ». « Il m’est arrivé parfois (…) de dire qu’il fallait traverser la rue » pour trouver du travail, « c’est encore plus vrai » aujourd’hui, a-t-il insisté. Interrogé sur ceux qui refuseraient des emplois jugés durs et mal payés, « s’ils peuvent aller vers un autre métier, je l’entends très bien », mais « si derrière, la réponse c’est : « Je vais bénéficier de la solidarité nationale pour réfléchir à ma vie », j’ai du mal à l’entendre parce que cette solidarité nationale, c’est ceux qui bossent qui la payent », a-t-il tranché.

· Assurance-chômage : revoir la gouvernance de l’Unédic

La réforme du travail devrait aussi aborder la question de la gouvernance du régime d’assurance-chômage, que l’Etat a reprise aux partenaires sociaux en 2019. Un sujet qui figurait déjà au programme de Jean Castex, le prédécesseur d’Elisabeth Borne, mais qui n’a pas pu démarrer faute de temps.
Plusieurs travaux ont été menés pour dessiner ce que pourrait être cette nouvelle gouvernance de l’Unédic. Le Medef a théorisé un système à deux étages, l’un à la main de l’Etat pour définir un socle de droits pour les chômeurs, le second géré par les partenaires sociaux.
Dans un rapport qui a fait un peu de bruit, le Conseil d’analyse économique a poussé le bouchon jusqu’à prôner l’Etatisation du régime, sous contrôle parlementaire.

· RSA : AMELIORER L’INSERTION DES BENEFICIAIRES

Une réforme du revenu de solidarité active (RSA) – une autre promesse de campagne d’Emmanuel Macron – figurera, elle aussi, dans la future réforme du travail. Le chef de l’Etat a insisté, le 14 juillet, à la fois sur la nécessité pour la collectivité publique d’accompagner tout bénéficiaire, y compris sur des problèmes de déplacements ou de logement, mais aussi sur le fait que chaque bénéficiaire doit « faire sa partie ». C’était « au coeur du RMI » quand Michel Rocard l’a créé en 1988, a-t-il souligné.
« Verser une allocation ne suffit pas […] Ce que nous voulons, c’est que chacun s’en sorte et retrouve sa dignité grâce au travail », a déclaré la Première ministre, début juillet lors de son discours de politique générale. A l’image de ce qui a été mis en place avec le contrat d’engagement jeune (CEJ) pour les moins de 26 ans.
Pour y parvenir, Elisabeth Borne envisage d’en passer d’abord par une expérimentation à l’automne dans plusieurs départements, puis de généraliser le dispositif début 2024, selon les informations des « Echos ».
Dans chaque département retenu, tous les allocataires du RSA bénéficieraient d’une phase de diagnostic-orientation unifiée. Tous les acteurs chargés de les aider partageraient un logiciel de suivi commun. Les départements tests disposeraient d’une marge de manoeuvre pour définir le nombre d’heures d’activités hebdomadaires selon les profils des allocataires ou les contextes locaux. Idem pour l’échelle des sanctions en cas de manquement aux obligations.

· FRANCE TRAVAIL POUR RASSEMBLER TOUS LES OPERATEURS QUI AIDENT LES CHOMEURS.

Né fin 2008 de la fusion de l’ANPE et de l’Assedic, Pôle emploi, le navire amiral du service public de l’emploi, doit devenir « France travail », a promis Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Le projet va bien plus loin qu’un changement de nom, puisqu’il s’agit de constituer des instances locales, décisionnaires, rassemblant tous les acteurs qui oeuvrent en faveur de ceux qui sont privés d’emploi.
Aux yeux du chef de l’Etat, tout ce qui concourt à accompagner les chômeurs – aide à la reprise d’emploi, indemnisation, formation ou levée des freins dits « périphériques » comme le logement – reste trop dispersé entre Pôle emploi, les missions locales, les conseils régionaux, départementaux, les communes, Cap emploi (pour les handicapés) et les associations. « Il faut un lieu unique, plus simple, où sont réunies toutes les compétences, pour aider le demandeur d’emploi à faire un bilan de compétences, trouver une formation et un accompagnement vers le travail », estime-t-il.

· MIEUX ORIENTER ET REFORMER LES LYCEES PROFESSIONNELS.

Le plein-emploi passera aussi par une réforme de l’orientation, dès le secondaire avec les régions jusqu’à l’université en passant par les lycées professionnels. « Grâce à cela, les prochaines années nous pourrons former 1 million de jeunes dans les métiers d’avenir, dont la moitié dans le numérique », a promis Elisabeth Borne.
En mars, pour son premier discours officiel de campagne à Poissy, Emmanuel Macron avait donné le ton : « Nous devons réformer le lycée professionnel sur le modèle de ce qu’on a fait pour l’apprentissage ». Le chef de l’Etat avait alors indiqué vouloir « un partenariat beaucoup plus étroit avec les entreprises » et des lycéens professionnels « rémunérés pour leur temps d’entreprise comme le sont les apprentis ». Il y a « trop de jeunes qui sortent avec un diplôme mais pas d’emploi », avait souligné Emmanuel Macron. « On laisse vivre trop de filières où il n’y a quasiment pas de débouchés ».
Dans le gouvernement d’Elisabeth Borne a été créé un poste de ministre chargé de l’Enseignement et de la Formation professionnels sous double tutelle, celle des ministres du Travail et de l’Education nationale. C’est Carole Grandjean, macroniste de la première heure jusqu’ici députée LREM de Meurthe-et-Moselle, membre de la commission des Affaires sociales, et ex-responsable ressources humaines chez Elior, qui en a hérité.

· ALLONGER LA DUREE DE VIE TRAVAILLEE.

Pour continuer à financer le modèle social français, qu’il dit très « généreux » par rapport aux autres pays du monde, Emmanuel Macron a répété, le 14 juillet, qu’il « fallait travailler plus et plus longtemps ». Dans son programme de campagne, le chef d’Etat s’était donné comme objectif de décaler l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans d’ici à 2030, avant d’assouplir sa position juste avant le deuxième tour de la présidentielle.
Plusieurs axes sont à l’étude. Emmanuel Macron a dit vouloir « améliorer la qualité du travail, améliorer le travail des séniors et travailler plus longtemps en tenant compte des carrières longues et de la pénibilité du travail ».
« La discussion doit commencer à la rentrée », d’abord dans un cadre « stratégique et général avec toutes les forces vives de la Nation », puis à travers « un travail avec les forces syndicales et patronales » et enfin « avec les forces politiques au Parlement » pour que « dès l’été 2023 on ait une première entrée en vigueur », a-t-il indiqué.

(Source: Les Echos)

La Droite ose vraiment tout !

En cette période de canicule et de congés d’été, qui pousse naturellement à la détente et au lâcher-prise, on a tendance (voire même envie…) de porter moins d’attention à l’actualité, d’autant qu’elle n’est pas réjouissante…

Pourtant, les débats qui se sont tenus à l’assemblée nationale et au sénat avant les vacances parlementaires,  ainsi que les petites phrases et provocations politiques qui ont suivi, ont été riches d’enseignements : la droite ose vraiment tout, on le savait déjà ; mais cette fois-ci elle se surpasse.

Les débats, les articles et amendements acceptés autours notamment de la loi « pouvoir d’achat » sont édifiants et révèlent aux plus naïfs de nos concitoyens, au-delà des discours électoralistes, le vrai visage des partis de droite.

En guise d’exemple, et sans rentrer dans les détails, la droite a refusé d’augmenter les salaires et le smic (Le RN explique même « qu’augmenter le smic n’est pas rendre service aux travailleurs » …), l’allocation de rentrée scolaire a été augmenté (150 euros) mais ne concerne plus que les travailleurs à bas salaire, les personnes sans emploi ne percevront plus cette aide (pour « privilégier la valeur travail » selon la droite…).

Dans le même temps, la droite a refusé de taxer les super profits d’entreprises françaises qui ont doublé voire triplé leurs bénéfices, sans travailler davantage puisqu’elles se sont contenté sans aucun scrupule de profiter de la crise, de la situation internationale, et de la pauvreté qui en découle… et s’organisent même pour ne pas payer d’impôts en France (Total, Renault…) !

Evidemment, ces prises de positions très clivantes qui, en réalité, sont l’ADN même de la droite (tout pour les riches, rien pour les pauvres, ou des miettes à la rigueur…) ont suscité des polémiques dont les médias se sont emparé.

Face aux critiques, et dans un contexte dans lequel le système capitaliste est de plus en plus remis en question (crise économique, crise Covid, crise environnementale…), la droite est montée aux créneaux pour défendre ses positions. Et comme « la meilleure défense, c’est l’attaque » elle s’est empressée d’allumer un contre-feu avec l’argumentaire habituel, bâché et rabâché, qui tient de la manie, de l’obsession, et même du réflexe de Pavlov : dénoncer les fraudes et les abus de nos concitoyens (surtout les plus précaires…) et ce que cela coûte au contribuable et à la France…
Les chiffres les plus fantaisistes sont balancés dans les médias : par exemple, certains politiques de droite vont jusqu’à affirmer que 7 millions de cartes vitales frauduleuses seraient utilisées pour percevoir des allocations… alors qu’il suffit d’appeler la direction de la Sécurité Sociale (ce qu’ont fait la semaine dernière des journalistes de France Info) pour constater qu’il n’existe aujourd’hui qu’environ 3000 cartes vitales surnuméraires (pour un pays de 67 millions d’habitants…), dont l’essentiel selon la Sécurité Sociale ne sont pas utilisées frauduleusement et correspondent à des bugs ou des erreurs de mise à jour (n’empêche la carte vitale biométrique, qui coûtera pour le coup un pognon de dingue, va être mise en place…)

Malheureusement, grâce au fidèle relai de certains médias, et par le jeu de la psychologie et des comportements humains (méconnaissance ou désintérêt pour les mécanismes économiques et sociaux, individualisme, jalousie, besoin de boucs émissaires, etc.) les sornettes colportées par la droite trouvent un certain écho, voire un écho certain, dans la population.
C’est pourquoi il est indispensable que nous puissions rétablir la vérité, de façon factuelle, dès que nous en avons l’occasion.
Pour cela, quelques faits et quelques chiffres :

  • Selon un rapport de la Cour des Comptes, la fraude sociale des entreprises (travail dissimulé, travailleurs détachés, heures non déclarées, etc.) explose (elle a doublé depuis 2007 !) pour se chiffrer aujourd’hui à plus de 20 milliards d’euros par an, avec un taux de recouvrement de seulement 1,5% ! Sans compter l’évasion fiscale estimée à 60 milliards d’euros par an dans l’estimation la plus optimiste…
  • En comparaison, la fraude des particuliers aux prestations sociales toutes confondues (tant stigmatisée dans le but de faire diversion) ne représente que 4 milliards d’euros par an, argent en grande partie récupéré puisque le taux de recouvrement est de 90% (plus facile d’envoyer l’huissier chez un gueux que chez un notable…)
  • Nous entendons souvent ce lieu commun, accusateur et irritant, qui consiste à dire que les aides sociales coûtent un « pognon de dingue » et font l’objet de nombreux abus. Mais personne ne dit que chaque année 10 milliards d’euros d’aide ne sont pas réclamés par leurs bénéficiaires potentiels (notamment aides au logement et RSA) pour de multiples raisons (méconnaissance, complexité des démarches, honte…).

En dépit du faible taux de fraude émanant des particuliers (dont, rappelons-le, 90% est récupéré suite à des procédures de recouvrement…) le gouvernement déploie tout un arsenal de mesures destinées à fliquer les usagers : à titre d’exemple, en 2021 les parlementaires ont voté, sur proposition du gouvernement, un amendement donnant la possibilité à Pôle emploi d’accéder aux informations contenues dans le fichier Ficovie qui recense tous les contrats d’assurance-vie et de capitalisation souscrits auprès d’organismes d’assurance français.

Non seulement la fraude évoquée par la droite est très surévaluée et ne correspond pas à la réalité, mais parfois ce sont les usagers qui font les frais des dysfonctionnements du système :

  • Concernant les pensions retraites, selon la Cour des comptes un dossier sur sept serait l’objet d’une erreur de calcul, la plupart du temps au détriment du retraité. Des déclarations erronées de la part des employeurs, un nombre de trimestres mal pris en compte ou encore une mauvaise prise en compte des ressources avant l’attribution du minimum vieillesse et des pensions de réversion peuvent être à l’origine de ces dysfonctionnements. La Cour des comptes estime le montant de ces erreurs à environ 70 millions d’euros sur les 5,8 milliards d’euros de prestations attribuées en 2021 (des moyens et des effectifs supplémentaires donnés à l’Assurance retraite permettrait de corriger cela…)
  • Rappelons également qu’un de nos collègues, Yann Gaudin, conseiller au Pôle emploi de Rennes, a été licencié pour faute grave, mais en réalité pour avoir simplement fait son travail : il avait découvert des anomalies dans des calculs de droits et avait permis à des chômeurs précaires de récupérer un préjudice financier d’environ 200 000 euros !

Ces réalité factuelles et chiffrées de façon officielle doivent nous imprégner et nous permettre, à chaque fois que possible, de rétablir la vérité lorsque nous sommes confrontés à des contre-vérités. C’est important car le travail de sape entrepris à dessein par la droite ultra-libérale vise à :

  • Détourner l’attention en dénonçant des fraudes, des abus, et le « pognon de dingue » ainsi perdu, dans le seul but de faire oublier le pognon de dingue que les plus riches gagnent sur le dos des pauvres, détournent des impôts, et finalement volent à notre pays.
  • Détruire le système de protection sociale par tous les moyens (principes fondateurs, financement…) y compris celui consistant à recevoir l’assentiment des citoyens en leur faisant croire que ce système est l’objet de fraudes tellement massives qu’il faut en changer.

Pour accéder à la version tract, cliquer ici