Notre collègue « lanceur d’alertes » rennais menacé de licenciement par Pôle emploi

Yann Gaudin, conseiller Pôle Emploi à Rennes, est convoqué la semaine prochaine à un entretien pour une sanction pouvant déboucher sur un licenciement. Il estime avoir découvert « de vraies anomalies » et d’avoir permis à un public en situation de précarité de « récupérer un préjudice financier d’environ 200.000 euros ».

Depuis plusieurs mois, il dénonce des anomalies. La pétition lancée par des professionnels du spectacle, en début de mois, a recueilli plus de 3 450 signatures avec des commentaires élogieux en faveur de Yann Gaudin, agent de Pôle emploi, qui dérange et est rappelé à l’ordre par sa hiérarchie.

Le conseiller est convoqué mardi à un entretien préalable pour une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement alors qu’il aidait, selon un collectif, les chômeurs à récupérer des allocations non versées, a-t-on appris mercredi. « Nous (…) tenons à affirmer tout notre soutien à Yann Gaudin, conseiller Pôle Emploi visé par une mesure de sanction pouvant le mener à un licenciement le 23 juin 2020″, écrit dans un communiqué un collectif de soutien constitué d' »organisations et de syndicats de l’intermittence de l’emploi, du spectacle, des arts et de la culture ».

Yann Gaudin, 43 ans, a été recruté en 2006 comme salarié de droit privé. A l’Agence France-Presse, il explique avoir découvert « de vraies anomalies couvertes par une chaîne de décideurs, par exemple des salaires exclus automatiquement par le système de calcul des allocations chômage ». Ou encore des informations « sur les droits des allocataires que l’on donne très peu, voire quasiment jamais aux intéressés ».

« On me reproche d’avoir trop bien fait mon travail et de dépasser mon périmètre, mais il n’y a pas de périmètre clos dans mon contrat de travail », résume cet ex-candidat EELV aux municipales, qui se dit « contraint » de se positionner en lanceur d’alerte « après avoir suivi la voie hiérarchique ». Yann Gaudin s’estime également victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie et envisage de porter l’affaire en justice.

Des « pratiques généralisées »

Dans un blog sur Mediapart, « Pôle Emploi, le droit de savoir », il raconte ce qu’il considère comme des « pratiques généralisées » et se définit comme un conseiller « engagé pour servir le public avec honnêteté, rigueur, dévouement et bienveillance ». Au total, il estime avoir permis à un public en situation de précarité de « récupérer un préjudice financier d’environ 200.000 euros », une « toute petite somme », selon lui. « Nous remercions Yann Gaudin pour toutes les informations qu’il communique directement aux allocataires, les recours qu’il permet, et pour les articles de son blog qui aident à comprendre un certain nombre de fonctionnements bien souvent peu clairs », ajoute le communiqué, qui appelle à un rassemblement mardi devant la direction régionale de Pôle Emploi à Rennes.

Interrogée par l’Agence France-Presse, la direction de Pôle Emploi Bretagne s’est refusée à « faire un commentaire public sur le dossier personnel d’un salarié », mais réfute toute pratique frauduleuse. « Jamais Pôle emploi n’a organisé de système visant à priver les demandeurs d’emploi de leurs droits financiers. Au contraire, les conseillers de Pôle emploi aident au quotidien les demandeurs d’emploi dans leurs démarches », indique-t-elle. Le dossier devrait être suivi de près dans les prochains jours.

En pleine crise économique, la Direction Générale de Pôle Emploi décide de reprendre la gestion de liste des demandeurs d’emploi !

Alors que le nombre d’inscrits à Pôle Emploi ne cesse d’augmenter et que l’accueil sans rendez-vous n’a pas été remis en place, la Direction Générale de Pôle-Emploi a décidé de la reprise de la gestion liste. En d’autres termes, les travailleurs privés d’emploi et précaires pourront de nouveau être radiés et les procédures « fraudes » ont été réactivées. Concernant les radiations, elles concerneront notamment l’absence à un rendez-vous physique ou téléphonique.S’agissant des rendez-vous téléphonés, cette solution ne devrait être utilisée « qu’à usage positif, seulement pour rendre service aux personnes qui éprouvent des difficultés de déplacement » comme le préconisait l’ancien médiateur national M. Benoît Genuini dans son rapport d’avril 2010. Nous ne sommes pas dupes, la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a fait franchir un palier à la politique répressive à Pôle Emploi en mentionnant
clairement dans la loi – à l’inverse des préconisations du médiateur national – que les privés d’emploi seraient radiés au premier rendez-vous manqué.
Dans ce contexte d’explosion du chômage, la reprise de la gestion de liste ne signifie qu’une seule chose : la guerre aux chômeurs reprend !
La réouverture au public des sites de Pôle Emploi, malgré un avis négatif de la représentation du personnel concernant le Plan de Reprise d’Activité qui leur a été soumis, se doit de respecter la santé et sécurité des agents comme des usagers. Ces conditions ne peuvent être remplies sans application stricte des consignes sanitaires et du principe de précaution. Une ouverture au public sans rendez-vous ne permettrait pas , pour l’heure, d’assurer cette garantie indispensable. Les contacts et les prises de rendez-vous ne peuvent donc se faire que par mail ou par le 3949.
La décision de reprendre la gestion de la liste est donc d’autant plus scandaleuse car ce sont les privés d’emploi les plus en difficultés (pas d’accès à internet ni au 3949) qui risquent d’être pénalisés et subir ces radiations.
Le tout numérique – qui a par ailleurs été dénoncé dans un rapport de la cour des comptes – est bien un instrument au service de la politique répressive mise en place par la Direction Générale de Pôle-Emploi !
Au-delà des procédures « fraudes », c’est l’ouverture des droits pour les périodes non déclarées qui doit être posée.
De nombreux travailleurs précaires risquent de ne pas percevoir de revenu de remplacement, suite à l’absence de déclaration d’heures travaillées soit par erreur soit par méconnaissance, sans aucune intention de fraude. Le calcul de leur droit va alors les amputer de plusieurs mois d’indemnisation.

L’annonce par la Direction Générale de Pôle Emploi de la reprise des contrôles de la recherche d’emploi avec sanction à partir de Septembre témoigne de la volonté du gouvernement de faire la guerre aux chômeurs plutôt qu’au chômage alors même que les annonces de licenciements se multiplient dans de nombreux secteurs économiques.
Enfin, l’annonce par la Ministre du Travail de la mise en œuvre à compter du 1er septembre de la seconde partie de la contre-réforme de l’Assurance Chômage va de nouveau réduire le nombre de bénéficiaires au revenu de remplacement et faire baisser le montant des allocations.
Une nouvelle fois, le gouvernement entend réduire les droits des chômeurs et faire baisser artificiellement le nombre d’inscrits à Pole Emploi (nombre de travailleurs privés d’emploi refusant de s’inscrire par découragement notamment)

LE CNTPEP CGT ET LA CGT PÔLE EMPLOI RÉAFFIRMENT LEUR OPPOSITION À
TOUTES RADIATIONS SANCTIONS ET EXIGENT LE RETRAIT DE LA CONTRE
RÉFORME SUR L’ASSURANCE CHÔMAGE.

Pour accéder au communiqué PDF, cliquer ici

Modification des règles d’assurance chômage au 1e avril 2020: la CGT alerte les chômeurs

Les règles d’assurance chômage changent pour les droits calculés à partir d’une fin de contrat postérieure au 31 mars 2020.
Les périodes entre deux missions ou entre deux CDD entreront en compte pour la détermination du salaire journalier.

Ce nouveau mode de calcul scandaleux et dont les conséquences seront dramatiques pour les travailleurs précaire résulte d’un décret gouvernemental puisqu’il n’y a plus de convention d’assurance chômage.
Après avoir remplacé la part dite salariale de la cotisation chômage par la CSG, le gouvernement a fait main basse sur l’assurance chômage.

La CGT Pôle emploi Grand Est a décidé d’alerter les chômeurs à travers un communiqué.

Pour accéder au communiqué, cliquer ici

Non à la vente de prestations au téléphone ! Oui à un véritable service public de l’emploi respectueux des usagers !

« Allo? Ici la Ministre du Travail… »  (ou le pari de la confiance, ça pique… !)

Depuis le 27 janvier un courrier est envoyé de la part du ministère du Travail aux privés d’emploi relevant du Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) pour les inciter à appeler un numéro vert en vue de demander une formation de leur choix. S’ils appellent ce numéro vert géré par un prestataire, leur conseiller reçoit ensuite l’injonction via Escalade de les inscrire sur une information collective ou à défaut de leur vendre une prestation par téléphone…

On ne saurait être plus méprisant vis-à-vis de notre travail. Nous voici transformés en simples vendeurs de prestations au téléphone. Selon le script préétabli, nous devons :

Pour lire la suite et accéder au tract, cliquer ici

 

Yann Gaudin conseiller lanceur d’alerte au Pôle emploi de Rennes

«Je ne tolère pas l’injustice. C’est obsessionnel à la maison. “Depuis deux mois, Yann Gaudin, conseiller dans une agence Pôle emploi à Rennes (Ille-et-Vilaine), a ouvert un blog” Pôle emploi, le droit de savoir “, hébergé par Mediapart pour inciter les demandeurs d’emploi à récupérer l’argent que l’institution leur doit.

Travailleurs intermittents privés d’aide à la fin de leur droit, aide sous licence accordée selon des règles plus restrictives que celles prévues par la loi, inégalité de traitement selon les régions, économies sur l’aide à la formation individuelle, neutralisation anormalement arbitraire des salaires élevée dans le calcul de l’indemnisation … Yann Gaudin dénonce les dysfonctionnements, détaille les dommages causés et les remèdes possibles. Ce quadragénaire célibataire se présente comme un lanceur d’alerte.

Militant écologiste engagé envers les Gilets jaunes, il a les valeurs du service public arrimées au corps. «Trois chômeurs se suicident en moyenne chaque jour en France. Je ne peux pas supporter de leur voler leurs droits », explique calmement cet ancien vendeur qui a connu le chômage avant de participer au concours ANPE.« Quand j’ai été embauché en 2006, j’avais foi et j’ai idéalisé le métier. Mais dès le départ, j’ai a été critiqué pour avoir fait trop », se souvient Yann.

Un e-mail envoyé à 8000 travailleurs bretons intermittents

En 2014, il a découvert par hasard que les travailleurs intermittents, contrairement aux bénéficiaires du régime général, n’ont pas reçu le dossier de demande d’aide spécifique de solidarité, ce qui les a privés du paiement d’une aide de fin de droits à partir de 324 euros. “J’ai constaté un manque d’informations pour lesquelles Pôle emploi pourrait être poursuivi en justice et j’ai donc prévenu ma hiérarchie.”

Les fichiers ont fini par être envoyés pendant quelques mois, puis pas du tout. Yann décide alors d’envoyer un e-mail aux 8 000 travailleurs bretons intermittents pour les informer de leurs droits, ce qui lui vaut une convocation de sa direction l’accusant d’avoir outrepassé son domaine d’activité. «J’ai réalisé que j’avais affaire à des personnes malveillantes. Nous volons de l’argent à grande échelle. J’ai donc commencé à tout vérifier. Ces rapports d’anomalie lui ont valu plusieurs avertissements.

Cela n’empêche pas le conseiller qualifié par deux collègues de “très compétent”, “obstiné” et “intransigeant”. «Son tort est de ne pas savoir se taire pour se protéger. Le problème avec Pôle emploi, c’est que dès qu’on réfléchit trop, ça dérange », a fait remarquer l’un d’eux sous couvert d’anonymat.

Victime de harcèlement moral

En 2017, Yann Gaudin élève un autre lièvre. Selon une instruction de 2015, les artistes ne sont pas obligés de déclarer leurs revenus de la vente de créations originales et peuvent donc les combiner avec leurs allocations chômage. Cependant, comme beaucoup l’ignorent, Yann était responsable de leur rappeler. «J’ai sorti les dossiers des personnes dont les prestations étaient bloquées et je les ai contactées. C’était un peu comme une opération du Père Noël », plaisante-t-il.

Une dizaine de candidats ont pu récupérer des sommes allant de 1 000 à 20 000 euros. Ces initiatives ne sont pas au goût de sa hiérarchie. “Mon avancement est limité depuis six ans et j’ai été victime de harcèlement moral pour lequel j’ai l’intention de poursuivre devant le tribunal”, a-t-il déclaré.

Interrogée sur ce point, Pôle emploi Bretagne a répondu qu’une enquête avait été menée mais qu ‘”aucun harcèlement n’avait été constaté” et a également affirmé avoir “largement diffusé auprès de ses salariés les mesures de protection de la liberté d’expression au sein de l’entreprise”.

En mai 2019, Yann a été licencié pour cinq jours. En dépression, arrêté par son médecin depuis plusieurs mois, il est retourné au travail en rentrée scolaire, toujours déterminé à aider les chômeurs. «Comme mes alertes à ma hiérarchie et au ministère du Travail n’ont jamais été entendues, j’ai décidé d’alerter directement le public avec mon blog. “

Florence, au chômage, a récupéré 20 000 euros grâce à Yann Gaudin

Suite à une rupture conventionnelle, Florence (le prénom a été changé) a commencé à travailler comme graphiste indépendant il y a dix ans. Alors qu’elle commence à déclarer ses revenus de cette activité, elle cesse de percevoir des allocations de chômage. Un jour, elle reçoit un mail de Yann Gaudin qui lui explique qu’elle n’a pas à déclarer à Pôle emploi ses revenus d’artiste-auteur dans le cadre de la mise à jour mensuelle. “Je n’ai pas compris et n’ai pas répondu, d’autant plus que le message n’est pas venu de mon conseiller.”

Le mois suivant, Yann Gaudin recommence. Par téléphone, il lui a dit qu’elle aurait dû continuer de percevoir ses allocations de chômage et qu’elle pouvait les réclamer. «Il a fait le calcul pour moi en direct. Quand j’ai entendu la somme de 20 000 euros, j’étais sans voix», explique Florence. Cette dernière demande un rendez-vous à sa succursale pour une demande de régularisation.

Avant même de le recevoir, le référent réglementaire de l’agence a douché ses espoirs par email et s’est plaint de l’ingérence de Yann Gaudin. “Lors de la réunion, elle m’a élevé et, pour expliquer son refus, a fait valoir une note interne qu’elle refusait de me montrer. Florence contacte le centre régional de médiation de Pôle Emploi qui, faute de décision, la réfère à la médiation nationale. Sans réponse au bout de plusieurs mois, elle a contacté le Défenseur des droits. Miracle! Après avoir envoyé un simple certificat, tout est déverrouillé et elle reçoit enfin, après plus d’un an de procédures, un virement de 20 000 euros. “Je n’y croyais pas, J’ai appelé M. Gaudin pour le remercier. J’aurais pu lui offrir une caisse de champagne mais ça aurait été vu comme un pot-de-vin … “

(Source : Médiapart)

Conférence de presse de la CGT Pôle emploi Grand Est

Le 22 octobre 2019 la CGT Pôle emploi Grand Est a donné une conférence de presse au Club de la presse de Metz, avec la participation du Secrétaire du Comité Régional CGT Grand Est.

De gauche à droite: Renaud WAX (secrétaire général CGT Pôle emploi Grand Est), Denis LEGRAND (secrétaire général adjoint CGT Pôle emploi Grand Est, élu CHSCT Pôle emploi Lorraine), Denis SCHNABEL (secrétaire général du Comité Régional CGT Grand Est), Bernard ADRIAN (élu au CE Pôle emploi Grand Est), Véronique TOZZI (élu CPLU).

Les thèmes abordés lors de cette conférence de presse étaient liés à l’actualité récente qui  impacte fortement le service public de l’emploi, ses usagers, ses personnels, et l’avenir de Pôle emploi, et notamment:

La Convention Tripartite Etat-Unedic-Pôle emploi 2019-2022, adoptée au bureau Unedic, au CCE et au CA Pôle emploi le 8 octobre, poursuit et accentue la casse du service public de l’emploi,

La réforme de l’assurance chômage imposée par décret, dont les premières modifications concernant les règles de l’indemnisation chômage entrent en vigueur au 1e novembre 2019, réduit drastiquement les droits des allocataires et exclut de l’indemnisation un grand nombre de demandeurs d’emploi, avec tous les effets induits pour les personnels de Pôle emploi,

L’Accord « Taux CDD » du 18 septembre 2019, portant avenant à la Convention Collective Nationale de Pôle emploi, est très lourd de conséquences pour les personnels car il permet à notre Direction Générale d’accroître le nombre de collègues en précarité, de ne plus être limitée pour recruter des CDD de remplacement, d’augmenter le nombre de CDD pour surcroit d’activité, et de supprimer tout délais de carence entre deux CDD.

Pour accéder à une interview radio de cette conférence de presse (Radio RCF), cliquer ici

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