Déclaration de la CGT en CHSCT: la Direction doit changer d’attitude !

Dans la région Pôle emploi Grand-Est comme partout sur le territoire, l’Etablissement durcit sa position à l’égard des élus du personnel et des salariés, dans un contexte particulièrement préoccupant (souffrance au travail, explosion des arrêts maladie et des agressions…) auquel il conviendrait au contraire de répondre par de l’écoute et une démarche volontariste visant à garantir davantage la sécurité et la santé des personnels.

Au dernier CHSCT territoire Lorrain, la CGT a lu une déclaration qui fait le constat de la situation et appelle la Direction, sur l’ensemble de la région Grand-Est, à changer d’attitude.

Pour lire la déclaration, cliquer ici

Agents intoxiqués au monoxyde de carbone à l’A2S Forbach Schuman: l’attitude scandaleuse de la DR

Le 18 octobre 2016, 7 agents intoxiqués au monoxyde de carbone étaient évacués à 11h40 par les pompiers en direction des urgences de l’Hôpital de Forbach. Des prises de sang ont révélé des taux de monoxyde de carbone supérieur à la normale, avec des symptômes de maux de tête, somnolence, vertiges, nausée, malaises.
Les élus CHSCT n’étaient informés par la Direction qu’à 18h05, par un mail particulièrement succinct envoyé sur leur messagerie professionnelle (plus censée être consultée à cette heure…)

A 9h25 le lendemain 19 octobre les élus CGT au CHSCT territoire Lorrain ont signifié à la DR la déclaration d’un droit d’alerte pour danger grave et imminent.
Devant l’absence de réaction de la DR (censée, en vertu du code du travail, convoquer « sur-le-champ » une commission d’enquête), les élus CGT ont relancé la DR par mail à 13h10.
Toujours sans réponse de la DR à 16h00 (?!) les élus CGT ont contacté l’inspection du travail grâce à laquelle, non sans réticences de la DR vite calmées par la menace d’un PV pour délit d’entrave brandie par la DIRRECTE, l’établissement s’est finalement résolu à convoquer une commission d’enquête… deux jours plus tard, le 21 octobre 2016…
Cette attitude de la DR est scandaleuse.

Les élus CGT ont mené enquête avec des représentants de l’Etablissement, conformément au Code du Travail.
Les agents de l’A2S de Forbach Schuman vont mieux, bien que l’enquête n’ait pas permis d’établir de façon certaine les causes de l’accident. Ils ont réintégré leur agence le 29 novembre, dans des conditions de sécurité optimale à la demande des enquêteurs CGT (pose pérenne de détecteurs de monoxyde de carbone avec alarme, et prise de mesure quotidienne, et suivi particulier).

Pour lire la déclaration CGT au CHSCT territoire Lorrain du 21 octobre 2016, cliquer ici

OMERTA à Pôle-Emploi Lorraine sur la souffrance au travail

aurisme DR
Une motion a été adoptée au CHSCT du 10 avril 2015 à l’initiative de la CGT et à l’unanimité des élus, exigeant que les inspecteurs puissent rencontrer en réunion le personnel hors présence de l’encadrement, afin de libérer la parole.
Le DR réitère son refus. Au delà des mensonges et des effets de manche (« je suis à l’écoute des agents », « je suis pour le dialogue social », « il faut améliorer la qualité de vie au travail », etc…) il montre ainsi sa véritable conception de l’amélioration des conditions de travail: pratiquer l’omerta sur la souffrance au travail, empêcher les agents de s’exprimer, empêcher les élus d’accomplir leur mission CHSCT, escamoter la réalité pour la remplacer par son fameux (« fumeux »?) « baromètre social »…
C’est de notre santé dont il s’agit: nous devons réagir collectivement pour nous faire entendre…
Pour lire le tract, cliquer ici

YEAH MAN,VAS-Y, FAIS TOURNER…

La Direction Régionale, accro aux paradis artificiels de la statistique, a lancé une étude sur les addictions des salariés de Pôle Emploi Lorraine plutôt que de s’attaquer aux causes des chiffres catastrophiques concernant les maladies et agressions en augmentation exponentielle depuis la fusion. Après le « baromètre social régional », la DR nous envoie un nouvel écran de fumée…

Pour lire l’article, cliquer ici

Quand la tempête est déjà là, il ne sert à rien de consulter un baromètre !

Lors du CHSCT du 23 février 2015, la CGT a lu une déclaration pour contester le baromètre social régional voulu par la DR, et indiquer les raisons de son refus de participer à ce dispositif.
La CGT Pôle-Emploi Lorraine déplore la collaboration des autres organisations syndicales à ce dispositif inutile, inopportun et dangereux, qui ne sert pas les intérêts du personnel et qui, au contraire, apporte une caution à l’Etablissement qui se complait dans un immobilisme coupable face à une dégradation sans précédent des conditions de travail.

Voici le texte de cette déclaration:

Lors de sa présentation devant les membres du CHSCT le 5 juin 2014, quelques jours seulement après son arrivée en Lorraine, le Directeur Régional a été renseigné par les élus CGT sur les conditions de travail particulièrement difficiles vécues par les agents de Pôle-Emploi Lorraine.

Mr Danel a rencontré à nouveau les membres du CHSCT à l’occasion de notre réunion du 18 septembre 2014.

Constatant qu’en dépit de la demande des élus le Directeur Régional n’avait encore pris aucune mesure corrective après plus de trois mois dans son nouveau mandat en Lorraine, la CGT avaient fait lecture d’une longue déclaration visant à décrire de façon factuelle et objective la dégradation sans précédent des conditions de travail au travers des problématiques immobilières et des données chiffrées issues des différents bilans communiqués aux élus.

Pour ne parler que d’eux, les chiffres des agressions et des arrêts maladie, en augmentation exponentielle depuis plusieurs années, auraient conduits n’importe quel dirigeant conscient de ses obligations et respectueux du code du travail à prendre d’urgence les mesures nécessaires pour  préserver la santé et la sécurité des salariés placés sous sa responsabilité.

Au lieu de cela, la Direction c’est enfermé dans une stratégie de déni et de diversion, en mettant exagérément en avant des enquêtes de satisfaction cache-misère dont les résultats sont en décalage avec le ressenti des agents, ainsi qu’en minimisant régulièrement l’ampleur de la dégradation.

La mise en place d’un baromètre social régional, évoquée par le Directeur Régional lors de notre réunion du 18 septembre 2014 et présentée au CHSCT du 22 janvier dernier, procède de la même stratégie.

La CGT considère que ce baromètre social régional ne répond pas au besoin et à l’urgence de la situation :

1°/Les chiffres issus des bilans sociaux, des bilans HSCT, des bilans d’activité des assistantes sociales, et des tableaux agressions basés sur les données enregistrées dans l’applicatif LISA, sont des chiffres incontestables qui objectivent clairement et suffisamment (hélas !) la dégradation très grave des conditions de travail, de la santé et de la sécurité des agents de Pôle-Emploi Lorraine.

Nous rappellerons ces chiffres aussi souvent qu’il sera nécessaire: augmentation sans précédent des accidents de travail et de trajet (+90% entre 2011 et 2013), augmentation sans précédent des arrêts maladie (+61% depuis la fusion, avec notamment une explosion des arrêts longs : +91% pour les arrêts de 1 à 8 mois, et +124% pour les arrêts de plus de 8 mois). Les agressions ont connu une augmentation de 54% entre 2012 et 2013, et encore de 15% de 2013 à 2014, soit +77% en deux ans.

Ces chiffres accablants dérangent la Direction qui tente de les faire oublier et d’en inventer d’autres qui seraient issus du baromètre social régional.

2°/Basé sur un simple questionnaire, un baromètre social régional n’aura jamais la valeur probante des accidents de travail ou de trajets, des arrêts maladie et des signalements consignés dans les registres de sécurité. De plus, la Direction a pris soin de verrouiller la composition du groupe de travail du baromètre régional en excluant d’emblée la présence d’experts extérieurs à Pôle-Emploi, ce qui permet d’avoir de sérieux doutes sur l’objectivité de la démarche.

3°/En proposant aux membres du CHSCT de participer au groupe de travail du baromètre social régional, tant dans la construction du questionnaire que dans l’analyse des résultats, la Direction tente d’impliquer les organisations syndicales et les représentants du personnel dans une démarche de « coresponsabilité » inacceptable et dangereuse que le Directeur Régional avait osé évoquer lors du CHSCT du 18 septembre 2014, et qui a bien sûr pour objectif de minimiser la responsabilité de l’Etablissement. La CGT rappelle qu’au regard du Code du travail, il incombe à l’employeur, et à lui seul, de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs, et qu’une jurisprudence constante de la Cour de Cassation fait peser en la matière sur l’employeur une obligation de résultat dont le manquement revêt le caractère d’une faute inexcusable.

4°/Plutôt que de chercher à impliquer les membres du CHSCT dans le baromètre social, la Direction serait plus avisée de permettre aux élus d’exercer correctement leurs missions, par exemple en leur accordant du temps spécifique pour la rédaction des rapports d’inspection, en leur permettant de rencontrer les agents hors présence de l’encadrement lors des inspections et ainsi recueillir une parole réellement libérée, ou en leur communiquant des informations en temps utile et chaque fois que nécessaire (rappelons qu’en 2014, sur 225 agressions répertoriées, seules 6 ont fait l’objet d’une information aux élus par la messagerie Alerte Sécurité Lorraine, au mépris total de la procédure en vigueur).

5°/Plutôt que la mise en place de ce baromètre social, la Direction serait également plus avisée de permettre le bon fonctionnement des dispositifs existants (pour exemple : commission santé, respect des dispositions de la procédure agression, etc.)

Pour toutes ces raisons, la CGT considère que le baromètre social régional voulu par la Direction est inutile, inopportun, et dangereux, et que la Direction dispose dès à présent de tous les indicateurs nécessaires et suffisants pour objectiver la situation et prendre, sans plus tarder, les mesures urgentes nécessaires pour préserver les conditions de travail, la santé et la sécurité des agents de Pôle-Emploi Lorraine.

La CGT ne participera pas au groupe de travail sur le baromètre social et considère que la participation des élus CHSCT à ce dispositif ne servirait pas les intérêts du personnel et qu’au contraire elle apporterait une caution à l’Etablissement qui se complait dans un immobilisme coupable face à une dégradation sans précédent des conditions de travail.

La CGT exige de vraies solutions.
Quand la tempête est déjà là, il ne sert à rien de consulter un baromètre.

Plan stratégique 2015-2018: un projet dangereux pour les usagers, pour les missions et pour les personnels de Pôle emploi

Au CCE du 2 février 2015, la CGT Pôle-Emploi a lu une déclaration au sujet du plan stratégique 2015-2018:

La CGT Pôle emploi souligne plusieurs points importants dans le Plan stratégique 2015-2018 présenté par la DG.

L’abandon de l’objectif de répondre à tous les privés d’emploi qui ont besoin du service public de l’emploi: Pôle emploi n’accompagnera plus les demandeurs d’emploi qui seront considérés comme étant les moins éloignés de l’emploi. Ils seront orientés vers des Opérateurs privés de placement (OPP): ce choix privilégie l’intervention du secteur marchand financé par des fonds publics et confirme le renoncement à faire du service public l’outil de réponse aux besoins économiques et sociaux de l’ensemble des citoyens.

La mise en oeuvre de différents moyens destinés à réduire ce que la direction générale appelle « l’accueil subi » des usagers de Pôle emploi:
– réduction des horaires d’ouverture;
– renvoi des privés d’emploi vers l’auto-délivrance des services: utilisation des services informatiques en libre-accès, inscription à distance, dépôt et traitement des demandes d’allocations informatisés, mise en place de services de messageries électroniques destinées à se substituer à la réception des usagers par les personnels de Pôle emploi;
– développement du 100% Web comme mode privilégié de relations avec Pôle emploi;

Au nom de le recherche de la performance, la mise en place programmée d’un pilotage par les résultats s’appuyant largement sur un croisement avec les données issues des fichiers de l’URSSAF vise à construire les modèles permettant de comparer les performances obtenues entre agents et entre services qui font déjà des dégâts importants dans d’autres services publics ou des entreprises de droit privé. Il s’agit également de modéliser les moyens de comparer les « performances » respectives des OPP et de Pôle emploi avec comme objectif de renforcer la concurrence entre le service public et les opérateurs marchands.

Le renforcement du contrôle des chômeurs vise à faire porter la responsabilité d’un niveau de chômage particulièrement élevé sur les chômeurs eux-mêmes considérés soit comme des « décrocheurs» soit comme des fraudeurs.

Cette restructuration est une véritable régression du SPE qui accompagne les attaques contre l’inspection du travail et l’ensemble des services du ministère du travail, des Missions locales, de l’AFPA.

Les politiques d’austérité et les visées comptables de réduction de la dépense publique et des comptes sociaux sont le prétexte à une régression drastique de l’intervention publique et de la protection sociale.

L’insuffisance de moyens accordés à Pôle emploi pour rendre convenablement le service public, la volonté de réduire les interventions du service public lui même au profit du secteur marchand, une définition rabougrie des missions et des services proposés aux usagers de Pôle emploi, qu’il s’agisse des privés d’emploi ou des entreprises: ces caractéristiques font du Plan stratégique 2015-2018 présenté aujourd’hui au CCE un projet dangereux pour les usagers, pour les missions et pour les personnels de Pôle emploi.

Dans ces conditions, la CGT Pôle emploi a voté contre ce projet au CCE le 2 février 2015.