Négociations retraites complémentaires ARRCO et AGIRC : face à l’agression du Medef, la mobilisation s’impose

Une majorité d’agents de Pôle-Emploi est concernée.

La seconde séance de négociation, qui s’est tenue le 20 mars 2015, n’a pas permis d’avancer dans les discussions, du fait d’un patronat arc-bouté sur la baisse des droits pour les salariés et retraités, et refusant toute augmentation de cotisations, au motif de son adhésion au « Pacte de responsabilité ».

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Négociations AGIRC ARRCO : la majorité des agents Pôle-Emploi concernés. Rééquilibrer les régimes et améliorer les droits, c’est possible !

Pour les salariés du privé, la retraite est constituée par une pension de base et une pension servie par le régime complémentaire Arrco auxquelles s’ajoute une pension du régime complémentaire Agirc pour les cadres et certains salariés affiliés.

Ces régimes connaissent des difficultés qui sont principalement liées à la crise. Alimentés exclusivement par des cotisations qui stagnent (elles ont même baissé en 2009) du fait du maintien à un niveau bas des salaires, du chômage massif et de la précarité. Comme le nombre de retraités augmente du fait du papyboum et de l’allongement de l’espérance de vie, les régimes doivent utiliser les réserves qu’ils avaient constituées auparavant. Ces réserves ne sont pas inépuisables. Si rien ne se passe, l’Agirc serait obligée de baisser les pensions qu’elle verse à ses affiliés dès 2018, 2027 pour l’Arrco…

Les négociations concernant les régimes de retraites complémentaires Arrco et Agirc se sont engagées le 17 février 2015. Cela vous regarde car il s’agit de votre niveau de vie actuel si vous êtes retraités, votre niveau de vie futur si vous êtes en activité.

L’objet de cette première réunion portait sur la méthode, le calendrier et les propositions portées par les différents acteurs (représentants des syndicats de salariés et représentants patronaux) autour de la table.
La CGT a fait valoir que ces négociations ne devaient pas reproduire les expériences passées, avec un Medef tout puissant régentant tout.
Elle a proposé que les négociations se déroulent dans un lieu neutre et que les discussions s’engagent sur la base d’un document reprenant l’ensemble des propositions défendues du côté des syndicats comme du côté patronal.

Le patronat propose de réduire une nouvelle fois les droits, écartant d’un revers de main une augmentation des cotisations au motif constant de la compétitivité des entreprises.
Au menu, l’austérité pour tous (liste non exhaustive) :
– l’instauration d’abattements pour tout départ avant 67 ans dès la génération 1957.
– un gel des pensions sur 3 ans
– une baisse du taux réversion
– une baisse des droits des chômeurs
– l’unification des régimes Arrco et Agirc.

La seule solution envisagée par le Medef est de réduire le niveau des droits, tant pour les retraités actuels que pour les retraités futurs.
Dans le même temps, les gros actionnaires se gavent de dividendes : avec une partie seulement de ces dividendes, il y aurait très largement de quoi renflouer les caisses des régimes de retraite complémentaires.
Mais le patronat ne veut pas en entendre parler. Il souhaite imposer une disposition qui ne permettrait plus de partir avec sa retraite complète avant 67 ans, convaincu que cela inciterait les salariés à partir plus tard.
C’est une bien mauvaise option quand on sait que déjà bien avant 60 ans, beaucoup de salariés sont touchés par la maladie ou l’invalidité, à cause notamment de la pénibilité du travail et que le chômage a fortement augmenté chez ces salariés. Le recul de l’âge légal à 62 ans y a plus que contribué.
Le Medef voudrait aussi fondre en un seul régime l’Arrco et l’Agirc. Bonne idée en apparence, elle consisterait en fait à réduire drastiquement la retraite des cadres mais aussi à en faire payer une partie par les autres salariés.

La CGT a pour sa part souligné que toutes ces mesures étaient de même nature que les fois précédentes et qu’elles n’avaient rien réglé, mais par contre dégradé la situation en matière de retraite.
Elle a mis en évidence qu’il était possible d’augmenter les ressources des régimes et d’améliorer les droits des retraités actuels et futurs. En effet, d’autres solutions existent. Elles passent par une indispensable augmentation des ressources des régimes :
• en augmentant la cotisation acquittée par les employeurs de façon adaptée à la situation des secteurs d’activité (là où il y a beaucoup de profits, les cotisations augmenteraient) ;
• en soumettant à cotisations tous les éléments de rémunération (épargne salariale, intéressement, participation…) ;
• en faisant contribuer les revenus financiers à la même hauteur que les cotisations assises sur les salaires.
Enfin, l’égalité salariale qui reste un combat d’actualité aurait des vertus aussi pour financer les régimes de retraite. Ainsi, dans le cas où nous avancerions dans cette direction, non seulement les femmes bénéficieraient de meilleurs salaires et donc de meilleures retraites, mais les réserves des régimes ne s’épuiseraient pas et seraient rapidement reconstituées.

Une fois de plus, les cadres et les non-cadres, les femmes, les demandeurs d’emploi et les retraités vont devoir se faire entendre.

A lire absolument: l’article de Gilles Balbastre (Le Monde Diplomatique) sur l’offensive contre le Code du Travail

Cet article est à lire absolument pour replacer l’offensive contre le code du travail dans son contexte, et surtout remettre les pendules à l’heure face à l’idéologie dominante qui tente de manipuler l’opinion avec la complicité de nombreux médias, de l’essentiel du personnel politique et même de certains syndicats.

Cet article permet de comprendre pourquoi et comment on en est arrivé là: c’est à dire laisser à nos enfants un avenir professionnel, un droit du travail et une protection sociale régressifs au point d’être moins favorables que l’environnement connu par leurs grands parents ! Si vous n’acceptez pas cela, il n’y a qu’une solution: en parler autour de vous et vous mobiliser à chaque fois qu’il le faut pour défendre vos droits et, pourquoi pas, en conquérir d’autres ! C’est possible, il suffit de le vouloir !

Extraits de l’article:

« L’ardeur des libéraux à détricoter le code du travail ne s’est jamais démentie. Si le phénomène paraît aujourd’hui d’une ampleur inégalée, c’est qu’il bénéficie d’une coalition inédite. Au patronat et à ses alliés traditionnels — Commission européenne, Fonds monétaire international (FMI), partis de droite — se joignent désormais des syndicats comme la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et le gouvernement de M. Manuel Valls. »

Les petits arrangements de Pôle emploi avec ses cadres proches de la retraite

(JB Chastand, Le Monde du 11/09/2014)

Alors que Pôle emploi est en passe de renforcer le contrôle des chômeurs, une petite catégorie de demandeurs d’emploi semble être totalement exonérée de surveillance : une discrète pratique issue de l’Assedic reste en cours au sein de l’organisme : l’existence de préretraites déguisées pour certains de ses agents proches de la retraite.
Licenciés par le biais d’une rupture conventionnelle à 58, 59 ou 60 ans, ces anciens de Pôle emploi bénéficient tous d’un suivi et de contrôles très allégés, ce qui leur permet d’attendre la retraite sans avoir à rechercher d’emploi. Pour eux, les rendez-vous sont souvent réduits au minimum… quand ils ont lieu. Tel ce cadre de Rhône-Alpes, parti début 2013 avec plus de 170 000 euros d’indemnités de rupture conventionnelle et immédiatement inscrit au chômage, avec 5 000 euros d’allocation par mois. Sa retraite est prévue début 2016, pile trois ans après son inscription, le délai maximal pour percevoir les allocations. Un autre, originaire de Haute-Normandie, n’a eu qu’un seul entretien – pour son inscription – en trois ans de chômage.
Ce système, certes courant dans le privé, peut paraître curieux à l’heure où le ministre du travail François Rebsamen demande à Pôle emploi de « renforcer les contrôles » pour vérifier que les chômeurs « cherchent bien un emploi ». Pourtant, il semble bien rodé…

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La crise c’est eux, la solution c’est nous !

Salaire, emploi, conditions de travail, pénibilité, retraite, santé… sont au centre des luttes et de la bataille idéologique menée par le patronat et le gouvernement . Ce qui est en question, c’est la satisfaction des revendications et des besoins, mais aussi les alternatives à construire pour une autre répartition des richesses créées par le travail.

Le travail est-il un coût qui freine la compétitivité des entreprises ou une richesse au service d’un développement humain durable ?

Pour la CGT, pas de doute, c’est le coût du capital qu’il faut réduire. Seul le travail humain produit des richesses. Le patronat n’a de cesse de vouloir réduire les salaires, et le salaire socialisé (ce qui finance, notamment, la protection sociale) nommé improprement « charges sociales ».

En trente ans, la masse salariale des entreprises a été multipliée par 3,6 alors que la somme des dividendes versés aux actionnaires a été multiplié par 20. Cette évolution s’est faite au détriment de la rémunération du travail, de l’emploi de qualité, des droits des salariés, mais aussi au détriment des services publics, des politiques publiques, des investissements productifs et de la recherche-développement en particulier dans l’industrie. Tout cela contribue au déficit de compétitivité de la France. La CGT considère que le niveau de compétitivité peut être significativement amélioré :
- en réduisant la rémunération excessive du capital ;
- en revalorisant le travail dans toutes ses dimensions (salaires, organisation et conditions de travail, emploi qualifié…) ;
- en consacrant l’essentiel des profits aux investissements, à l’innovation, à la recherche-développement.