Déclaration CGT au CCE du 10 mars 2015: une feuille de route 2015 dangereuse pour les missions, les usagers et les personnels

Le Comité Central d’Entreprise était consulté le 10 mars 2015 sur la Feuille de route 2015 de Pôle emploi qui est une déclinaison du Plan Stratégique 2015-2018 (Pôle-Emploi 2020) pris en application de la Convention Tripartite État-UNEDIC-Pôle emploi signée le 18 décembre 2014.
Dans le prolongement des votes intervenus tant au CCE qu’au Conseil d’administration de Pôle Emploi, la CGT Pôle emploi a lu une déclaration.

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La conférence de presse de la CGT Pôle-Emploi Lorraine

Réduction des horaires d’ouverture: « S’ils pouvaient mettre des douves et des remparts, ils le feraient »

Le 10 mars 2015, la CGT Pôle-Emploi Lorraine a donné une conférence de presse axée notamment sur la convention tripartite 2015-2018 et son plan stratégique « Pôle-Emploi 2020 » dont un volet concerne l’ « accueil subi » ( !?) des usagers avec, comme solution proposée par la Direction, la réduction des horaires d’ouverture au public, pudiquement appelée « modulation des horaires d’ouverture » ou « modalité ouvert-fermé », qui constitue un véritable déni de service public.

Comme en septembre et octobre 2014, les arguments de la CGT Pôle-Emploi Lorraine ont trouvé un écho dans la presse.

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Pour gagner du budget temps au profit de la gestion de portefeuille (500 ETP au niveau national), la Direction préfère réduire les horaires d’ouverture au public plutôt que de tirer les conséquences du déséquilibre charges/effectifs et de recruter en conséquence.

En dépit des fadaises qui nous sont assénées quotidiennement, la France est le pays d’Europe ou le nombre de demandeurs d’emploi par conseillers est le plus élevé.
Rappelons qu’en 2011 l’Inspection Générale des Finances (avec Jean Bassères à sa tête !!!) rendait public une « Etude comparative des effectifs des services publics de l’emploi en France, en Allemagne et au Royaume-Uni » dans laquelle elle ne pouvait que constater les sous-effectifs de Pôle-Emploi: cette étude révélait en effet que pour 10000 chômeurs l’Allemagne alignait 377 ETP (Equivalent Temps Plein), le Royaume-Uni 349, …et la France 150 !!!
Depuis, les « emplois Sarkozy » (1800) n’ont été d’aucun bénéfice puisqu’ils ont juste compensé la perte précédente de 1800 emplois (par le même Sarkozy…). Et les « emplois Hollande » (2 X 2000 = 4000) sont largement insuffisants pour compenser le différentiel d’effectifs que la France enregistre par rapport à des pays comparables comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne.

Les moyens en stagnation alloués à Pôle-Emploi alors que le chômage s’accroît depuis plusieurs années illustrent une politique d’austérité qui n’est qu’un prétexte à la réduction de l’intervention publique au profit du secteur marchand:
-3949 sous-traité entièrement à terme,
-Mail.net sous-traité à une entreprise privée, ce qui contribue à la privatisation d’une partie des activités de la DSI de Pôle emploi,
-Recours massif aux opérateurs privés de placement pour les DE en modalité d’accompagnement « suivi » (Convention tripartite 2015-2018),
-Equipes dédiées entreprises dont l’objectif est en réalité de créer les conditions pour faciliter à terme une opération consistant à confier la relation entreprise à des opérateurs privés,
-etc.

Seule une mobilisation massive des agents permettra d’enrayer cette spirale de privatisation qui menace le service public de l’emploi, les missions de Pôle-Emploi et nos emplois.

Le 9 avril 2015 la CGT vous propose d’agir collectivement en convergence avec l’ensemble des salarié-e-s pour la mise en oeuvre d’alternatives, porteuses de modernité sociale. Il y en a assez des prétendues réformes qui ne conduisent qu’à de nouveaux sacrifices, de nouveaux reculs sociaux, à l’exemple de la proposition de loi Macron.

Avec d’autres organisations syndicales, FO, Solidaires et la FSU, la CGT invite les salarié-es et les retraité-es à se mobiliser dans une action de grève et de manifestation.

Déploiement des équipes de conseillers dédiés entreprise: défense des agents ou renoncement ?

La consultation sur les équipes de conseillers dédiés entreprises était à l’ordre du jour du CHSCT du 4 mars 2015. Face à cette décision gravissime de l’établissement, qui constitue un pas de plus (et pas des moindres) vers la casse de nos métiers, la CGT, résolue à défendre les agents, était pour une action forte et une expertise, tandis que les autres syndicats renoncent et se résignent à accompagner la casse des métiers en proposant une « commission de suivi » inutile et dangereuse qui apporte une caution à la Direction qui n’en demandait pas tant et qui est particulièrement soulagée d’échapper à une expertise (voulue par la CGT) grâce au renoncement des autres organisations syndicales…

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Pour lire la déclaration lue par la CGT lors du CHSCT du 4 mars 2015, cliquer ici

Plan stratégique 2015-2018: un projet dangereux pour les usagers, pour les missions et pour les personnels de Pôle emploi

Au CCE du 2 février 2015, la CGT Pôle-Emploi a lu une déclaration au sujet du plan stratégique 2015-2018:

La CGT Pôle emploi souligne plusieurs points importants dans le Plan stratégique 2015-2018 présenté par la DG.

L’abandon de l’objectif de répondre à tous les privés d’emploi qui ont besoin du service public de l’emploi: Pôle emploi n’accompagnera plus les demandeurs d’emploi qui seront considérés comme étant les moins éloignés de l’emploi. Ils seront orientés vers des Opérateurs privés de placement (OPP): ce choix privilégie l’intervention du secteur marchand financé par des fonds publics et confirme le renoncement à faire du service public l’outil de réponse aux besoins économiques et sociaux de l’ensemble des citoyens.

La mise en oeuvre de différents moyens destinés à réduire ce que la direction générale appelle « l’accueil subi » des usagers de Pôle emploi:
– réduction des horaires d’ouverture;
– renvoi des privés d’emploi vers l’auto-délivrance des services: utilisation des services informatiques en libre-accès, inscription à distance, dépôt et traitement des demandes d’allocations informatisés, mise en place de services de messageries électroniques destinées à se substituer à la réception des usagers par les personnels de Pôle emploi;
– développement du 100% Web comme mode privilégié de relations avec Pôle emploi;

Au nom de le recherche de la performance, la mise en place programmée d’un pilotage par les résultats s’appuyant largement sur un croisement avec les données issues des fichiers de l’URSSAF vise à construire les modèles permettant de comparer les performances obtenues entre agents et entre services qui font déjà des dégâts importants dans d’autres services publics ou des entreprises de droit privé. Il s’agit également de modéliser les moyens de comparer les « performances » respectives des OPP et de Pôle emploi avec comme objectif de renforcer la concurrence entre le service public et les opérateurs marchands.

Le renforcement du contrôle des chômeurs vise à faire porter la responsabilité d’un niveau de chômage particulièrement élevé sur les chômeurs eux-mêmes considérés soit comme des « décrocheurs» soit comme des fraudeurs.

Cette restructuration est une véritable régression du SPE qui accompagne les attaques contre l’inspection du travail et l’ensemble des services du ministère du travail, des Missions locales, de l’AFPA.

Les politiques d’austérité et les visées comptables de réduction de la dépense publique et des comptes sociaux sont le prétexte à une régression drastique de l’intervention publique et de la protection sociale.

L’insuffisance de moyens accordés à Pôle emploi pour rendre convenablement le service public, la volonté de réduire les interventions du service public lui même au profit du secteur marchand, une définition rabougrie des missions et des services proposés aux usagers de Pôle emploi, qu’il s’agisse des privés d’emploi ou des entreprises: ces caractéristiques font du Plan stratégique 2015-2018 présenté aujourd’hui au CCE un projet dangereux pour les usagers, pour les missions et pour les personnels de Pôle emploi.

Dans ces conditions, la CGT Pôle emploi a voté contre ce projet au CCE le 2 février 2015.

Mail.net ? Optimisation du contrôle ! Une pierre, deux coups : Contrôle du conseiller et contrôle de l’usager !

Le CCE était consulté ce 4 décembre sur le déploiement de MAIL.NET.
Pour expliquer son vote négatif sur ce projet dangereux pour les agents et pour les demandeurs d’emploi, la CGT a fait la déclaration suivante:

La levée systématique du consentement du conseiller et la diffusion de son adresse mail.net dans l’espace personnel du demandeur d’emploi dès son affectation comportent des risques : l’intégration systématique des échanges de mails et pièces jointes dans le dossier du DE n’est pas sans conséquence sur les règles de confidentialité (certificat maladie, évènements personnels).
La CGT conteste la sous-traitance du traitement de ce dossier à une entreprise privée ce qui contribue à la privatisation d’une partie des activités de la DSI de Pôle emploi, que nous condamnons.
Par ailleurs, pour la CGT, le déploiement de cet outil ne doit pas non plus se substituer au nécessaire et régulier dialogue entre le conseiller et le demandeur d’emploi pour établir ou réévaluer le diagnostic, et établir ou modifier le plan d’action. Le déploiement de cet outil ne doit pas se faire au détriment des missions d’accueil et de conseil des demandeurs d’emploi dans les sites de proximité.
Dans les faits, la dématérialisation des entretiens ne vient pas comme un outil supplémentaire à la main du conseiller, mais se substitue à la relation de face à face, pour une politique de rationalisation tendant à réduire le nombre d’agences de proximité, à l’instar d’autres services comme les CAF et CARSAT.
L’utilisation de mail.net, pour la DG, c’est un meilleur pilotage de l’activité des conseillers, pour la CGT ce n’est rien moins qu’un contrôle supplémentaire dont la DG refuse de préciser les caractéristiques.

En conséquence la CGT émet un avis négatif sur le déploiement de mail.net.

NB: Toutes les organisations syndicales ont voté contre ce projet de la Direction.

La modalité fermé-ouvert testée sur cinq agences – la CGT demande la consultation du CHSCT

La direction régionale a présenté le 30 janvier aux élus du comité d’établissement les tests sur la modulation des horaires.

Ces tests vont concerner cinq agences :

– Hayange et Longwy seront ouvertes en accès libre 27 heures par semaine

– Toul, Bar-le-duc et Gérardmer seront ouvertes en accès libre 20 heures par semaine.

En clair, Toul, Bar-le-duc et Gérardmer ne seront ouvertes que le matin jusqu’à 12h15 et recevront sur rendez-vous les après-midis (sauf le jeudi).

Hayange et Longwy fermeront vraisemblablement (malgré un démarrage du test prévu le 9 février, la direction régionale n’a pas été plus précise) à 12h15 deux jours par semaine en plus du jeudi. Elles recevront uniquement sur rendez-vous lors de ces deux demi-journées.

Pour accéder aux hypothèses d’horaires, cliquer ici

La modalité « fermé-ouvert » pose des problèmes évidents en matière de conditions de travail et de sécurité : faire rentrer les personnes convoquées tout en barrant la route aux personnes non convoquées risque de générer des tensions. On le sait pour l’avoir vécu certains jeudis après-midi où des ELD avaient eu la mauvaise idée de prendre des rendez-vous. Les élus avaient interpellé le précédent directeur régional qui avait fait stopper sur le champ ces initiatives.

D’autre part, les personnes qui n’auront pas été reçues reviendront très certainement et augmenteront les flux lorsque l’agence sera réellement ouverte. Sur Hayange et Longwy la baisse de 25% des horaires d’accueil du public devrait conduire à une augmentation de 33% du flux sans rendez-vous. Sur Toul, Bar-le-duc et Gérardmer, la baisse des horaires étant presque de la moitié, on peut s’attendre à un quasi-doublement du flux spontané les matins.

Or il n’est pas prévu de renforcer l’accueil, puisque l’objectif de ces nouveaux horaires est de « gagner » des plages GPF.

Les élus CGT ont demandé que ces tests, qui concernent environ deux cents collègues, fassent l’objet d’une consultation en CHSCT.

Le directeur régional a refusé. Il a « menacé » d’abandonner les tests si on l’obligeait à passer par une consultation des CHSCT. La CGT ne l’a pas pris comme une menace :

– non seulement dans l’immédiat ces tests mettent les collègues en danger,

– non seulement on est face à une réduction du service public,

– mais en plus la généralisation à toutes les agences de la modalité « fermé-ouvert » nous éloigne encore plus de ce que doit être un service public.

Personne, à part le directeur régional, n’avait donc rien à perdre à l’abandon des tests.

La CGT a donc maintenu sa demande.

Nous regrettons d’avoir été seuls à la formuler. Mais il est encore temps pour les autres organisations syndicales de prendre au mot le directeur régional et de demander avec nous la consultation du CHSCT sur ce projet qui met en danger les collègues de cinq agences lorraines. Si une majorité des élus l’avait demandé en votant une motion, il n’aurait pas pu s’y opposer.

Seules « concessions » du directeur régional : retarder d’une semaine le démarrage du projet et informer les élus CE fin février – donc après le démarrage du test – sur les horaires de chaque agence concernée. Non seulement, il refuse de consulter le CHSCT, mais de plus l’information des élus CE a été superficielle.