Souffrance au travail et dysfonctionnements RH: la Direction dans le déni

Dans une déclaration lue en CHSCT lorrain le 1e août 2019 (pour relire la déclaration, cliquer ici), la CGT avait pointé la dégradation des conditions de travail, les maladies qui en résultaient pour les agents et, en guise de « double peine », les nombreux dysfonctionnements RH dont les agents malades étaient victimes, confrontés à des problématiques invraisemblables qui affectent leur santé, leur moral, leur volonté de continuer à s’investir, qui sape leur confiance en l’Etablissement, et qui, par ricochet, affectent également, psychologiquement et financièrement, les familles de ces agents.

Des exemples de dysfonctionnements, reposant sur des cas concrets remontés par des agents, avaient été largement exposés dans cette déclaration.

Le président du CHSCT avait réagi en minimisant, voire en contestant les faits relatés.

Aussi la CGT a-t-elle lue une seconde déclaration lors du CHSCT du 10 septembre 2019 et, afin que la Direction ne puisse plus minimiser ou nier les faits, l’élu CGT au CHSCT a remis au président de l’instance une liasse de témoignages écrits rédigés par des agents victimes de ces dysfonctionnements.

Copie de cette déclaration a été adressé par la CGT, pour information, aux services de médecine du travail, à la CARSAT ainsi qu’aux assistantes sociales.

Pour lire la déclaration CGT au CHSCT lorrain du 10 septembre 2019, cliquer ici

Le propos de la CGT n’est évidemment pas de stigmatiser ni d’incriminer ad nominem les personnels des services RH qui accomplissent un travail difficile dans des conditions qui ne le sont pas moins, en raison de réorganisations intempestives qui bouleversent leurs repères, d’un manque de moyens, et de formations probablement insuffisantes pour appréhender et gérer dans de bonnes conditions des dossiers complexes concernant des personnels sous des statuts différents.

Les équipes de « super conseillers entreprises » ou les Avengers à Pôle emploi…

Au CE Grand-Est du 29 août a été annoncé la création d’équipe de « super conseillers entreprises » pendant 3 ans, remplacés par les 1.000 CDD annoncés au plan national. Ces super-conseillers entreprise seront chargés de renégocier les offres non pourvues au bout de 30 jours. La priorité pour ces missions sera donnée aux conseillers entreprise actuels mais il sera aussi possible d’y accéder pour les conseillers demande. Et cela commence très rapidement : les super-conseillers devront être choisis pour fin octobre. La DR lancera les appels à candidatures (73 missions) très rapidement.

Dans la série « on ne sait plus quoi inventer »: le pack de démarrage…

Le « pack de démarrage » qui va remplacer à terme l’ESI a été présenté en CE Grand-Est le 29 août : 2 deux-demi journées d’information collective pour les nouveaux inscrits au cours desquels ceux-ci devront choisir entre être convoqués rapidement par leur conseiller référent ou attendre trois mois.

Les agences qui vont tester ce « pack de démarrage » dans le grand-est sont Troyes Copainville et Vitry-le-François.

Pour visualiser la présentation du pack de démarrage, cliquer ici

 

Les conditions insultantes imposées par la Direction pour l’allongement de la durée des ESI (Comité d’établissement du 28 mai)

La Direction accepte de faire passer les ESI de 40mn à 50mn, en septembre 2019, mais sous conditions :

-mise en place de « joker »,

-ORS (Observation de la Relation de Service) systématique au début : la Direction considère que les agents ne sauraient sans cela faire de meilleurs entretiens en 50mn qu’en 40mn.

Pour la CGT cela est insultant pour les conseillers qui n’ont pas besoin d’ORS pour faire un travail de qualité. Au contraire, les témoignages recueillis montrent que l’ORS est largement vécue par les agents comme une contrainte, un flicage, une mise sous pression qui ne sert pas la relation de service.

Par ailleurs, on voit clairement que l’ORS sera orientée de façon à ce que le conseiller utilise l’outil « potentiel professionnel » basé sur le « big data », l’intelligence artificielle qui demain permettra de se passer de conseiller en creusant encore un peu plus le sillon de la politique de suppression massive de postes à Pôle emploi…

La CGT réaffirme qu’elle est pour le passage à 4 ESI par demi-journée sans ORS et sans joker, et dès le 1e juillet, voire plus tôt. Elle affirme que le seul fait de passer les entretiens de 40 à 50 minutes, comme le demandent les agents, aboutira à des entretiens de meilleure qualité.

« C’est notre perf' » ou « Le maillon faible » ?

Lors du Comité d’Etablissement du 28 mars, deux dossiers ont particulièrement attiré l’attention de la CGT :

  1. le renforcement du suivi des agences par les DT
  2. le déploiement de « C notre perf’ »

« C notre perf’ »

Il s’agit d’intégrer les conseillers à la démarche de performance comparée.
Questionné par la CGT, le DR a donné l’assurance que les indicateurs de contrat de progrès ne seront pas déclinés individuellement. Il assure même que c’est impossible, ce qui reste à vérifier.
Pourtant il explique par ailleurs, et le document qui présente « C notre perf’ » le confirme, qu’il s’agit d’améliorer la « performance » (en clair les indicateurs de contrat de progrès) en demandant aux agents au sein des équipes comment faire pour la faire augmenter !
Selon le DR, il ne faudrait pas chercher à faire peur en parlant de Lean management. Il affirme que « C notre perf’ » n’aura rien à voir avec les pratiques condamnées par les tribunaux.
Six agences ont déjà commencé « C notre perf’ » : Rethel, Strasbourg Seyboth, Nancy Gentilly, Gérardmer, Epinal Voivre et Mulhouse Verriers. Trente-sept se sont portées candidates.
La CGT appelle l’ensemble des agents à la plus grande vigilance : même si les ICT en tant que tels ne sont pas déclinés conseillers par conseillers, ici ou là pourrait surgir l’idée plus ou moins téléguidée de comparer le nombre de DPAE et/ou le nombre de passage en catégorie C (deux composants de l’ICT1) par portefeuille. On entrerait alors dans une logique de « maillon faible », Au sein des équipes, celui qui a le plus mauvais « résultat » serait montré du doigt et sommé par ses collègues de changer ses pratiques.
Alain Supiot, professeur au collège de France, disait récemment à la radio que le drame de l’Hôpital est qu’aujourd’hui les personnels y sont contraints à soigner les indicateurs plutôt que les patients. C’est le résultat du Lean management dans un contexte de suppressions de poste. Il faut tout faire pour que cette catastrophe ne s’implante pas à Pôle Emploi.

Renforcement de l’appui aux agences par les DT

Une seule chose est claire, nette et précise dans ce dossier : tous les DAPE seront sous la coupe d’un DTD qui aura en charge leur revue de performances et qui rendra compte au DT. Selon le DR, la posture managériale change : il n’agirait plus de prescrire d’en haut mais d’animer pour co-construire.  De moins en moins de normes, donc, mais de plus en plus d’attentes en termes de « résultats » c’est-à-dire d’ICT.

On l’aura compris, la pression, qui existe déjà, va augmenter fortement !

Face à cette menace nous avons besoin de nous serrer les coudes, de dépasser l’individualisme, pour résister collectivement. Refusons de désigner des « maillons faibles » dans les équipes !

Pour lire le tract, cliquer ici

On déshabille Pôle (emploi) pour habiller le facteur, ou la prospection des TPE/PE en voiture jaune…

En 2015 la Direction a brutalement mis un coup d’arrêt à la sacro-sainte « Intermédiation » qui constituait notre « cœur de métier », pour imposer la dissociation des portefeuilles demandeurs et des portefeuilles entreprises, créant ainsi les équipes dédiées entreprises.

La CGT avait aussitôt perçu le danger d’une telle réforme, qui ouvrait la voie à la disparition, à plus ou moins long terme, de la relation entreprise à Pôle emploi, pour la confier à des intérêts privés.

Certains pensaient que la CGT criait inutilement au loup.

Mais, une fois de plus, les événements rendent justice à notre clairvoyance.

La DG a annoncé en CCE le lancement d’une expérimentation dans plusieurs régions (Bourgogne France Comté, Occitanie, Centre Val de Loire, Bretagne) : un partenariat avec La Poste confiant notre mission de prospection des TPE/PE aux facteurs !!!???

Et nous savons bien que les expérimentations à Pôle emploi finissent souvent (toujours ?) par se généraliser…

Plus que jamais la CGT alerte le personnel sur les risques à venir. Nous voyons dans cette sous-traitance à La Poste d’une partie de nos missions une première étape vers, à court ou moyen terme, un abandon de la relation entreprise au profit d’opérateurs privés.

C’est un pas de plus vers la casse de nos métiers, la disparition de nos missions, la perte de nos emplois, la sous-traitance,  la mise en concurrence généralisée préconisée par des rapports récents (CAP2022, rapport Viry…).

Seule la mobilisation de toutes et tous permettra de mettre fin à cette politique pour préserver nos emplois et nos missions. Entrez en résistance ! Rejoignez la CGT !

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