Equipes mobiles : la Direction Régionale a rendu son devoir, corrigeons-le ensemble

Lors du comité d’établissement du 18 décembre, la direction régionale a présenté sa « réflexion » sur une éventuelle mise en place d’équipes mobiles d’agents remplaçants en CDI.

Rappelons qu’il a fallu de nombreuses pressions syndicales, et en particulier de la CGT (cf. nos appels à la grève des 19 juin et 16 octobre 2014) pour obliger la direction à « réfléchir » sur ce thème.

Le droit d’alerte pour danger grave et imminent à Nancy-Saint-Thiébaut, le constat de désaccord et le CHSCT extraordinaire qui ont suivi n’ont plus laissé le choix au directeur régional. Il a dû s’engager à présenter une étude au comité d’établissement de décembre: (cliquer sur le lien suivant pour accéder au document: EquipesMobiles)

Personne ne s’étonnera de la conclusion de l’étude (voir en pièce jointe). La direction régionale ne veut pas mettre en place les équipes mobiles. Elle liste les arguments « pour » et les arguments « contre ». Un des arguments « contre » est assez savoureux : dix équipiers mobiles ne suffiraient pas pour la région Lorraine. Pas de souci, on en veut bien cinquante ! Dès le dépôt du préavis de grève intersyndical de septembre 2013, nous demandions 45 postes d’équipiers mobiles à répartir entre les quatre départements.

Le plafond d’emploi est évidemment le « verrou » à faire sauter. La direction régionale ne veut pas envisager de créer des postes supplémentaires pour créer des équipes mobiles.

Notre opiniâtreté nous a toutefois permis de mettre un pied dans la porte. La création d’équipes mobiles de remplaçants en CDI pour remplacer les collègues absents n’est plus taboue.

C’est maintenant au personnel de Pôle Emploi Lorraine de faire vivre cette revendication dont nous savons qu’elle est très largement partagée. Commençons par prendre connaissance de l’étude présentée par la direction, discutons-en sur chaque lieu de travail, corrigeons-la, commentons-la et faisons savoir à la direction ce que nous pensons de sa « réflexion ».

Comme elle l’a exprimé au comité d’établissement, la CGT ne lâchera pas sur ce sujet comme sur les autres. Tous ensemble, il faut maintenant transformer l’essai.

Un nouvel appel d’offre pour sous-traiter davantage le 3949

Pôle emploi, qui sous-traite déjà, depuis 2009, une partie des inscriptions par téléphone à un prestataire externe, Webhelp, va sous-traiter davantage les appels de demande d’inscriptions (estimés à 30% des appels reçus) via son numéro d’appel 3949, « pour que ses conseillers consacrent plus de temps au suivi des demandeurs d’emploi ».

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Pour la CGT, il n’y a pas de quoi se réjouir du renforcement de cette externalisation qui, avec d’autres mesures, va à l’encontre de la bonne délivrance de nos missions de service public en diminuant les prestations délivrées par Pôle-Emploi pour le plus grand profit d’entreprises privées.

La solution ne passe pas par la sous-traitance mais par des embauches en nombre suffisant pour accomplir nos missions.

Rappelons qu’en 2011, Jean Bassères alors Directeur de l’Inspection Générale des Finances a rendu public une « Etude comparative des effectifs des services publics de l’emploi en France, en Allemagne et au Royaume-Uni » qui constatait le sous-effectif de Pôle-Emploi: en tenant compte du nombre des demandeurs d’emploi recensés par les statistiques nationales, cette étude révélait que pour 10000 chômeurs l’Allemagne alignait 377 ETP (Equivalent Temps Plein), le Royaume-Uni 349, …et la France 150.

Depuis, la situation n’a guère évoluée:

-les emplois dits « Sarkozy » ont juste compensé les pertes précédentes d’emploi (1800), avec, par conséquent, aucun bénéfice en effectifs,

-les embauches « Hollande » (deux fois 2000 = 4000) ne nous ont pas permis de nous mettre au niveau: le différentiel avec les effectifs existants en Allemagne ou en Grande-Bretagne (en proportion des demandeurs d’emploi) n’a pas été résorbé, le sous-effectif reste considérable à Pôle-Emploi.

Les équipes de conseillers mobiles en CDI pour pallier aux absences marquent un point

Parmi les « mesures d’amélioration à moyen-long terme » décidées suite au CHSCT extraordinaire des 18 et 19 novembre, suite au droit d’alerte à Nancy-Saint-Thiébaut, il en est une qui concerne en fait toute la région :

« Equipe mobile et plate-forme de mutualisation :

Engagement d’une réflexion sur l’opportunité de mettre en place des équipes mobiles (étude en cours qui fera l’objet d’une communication au C.E. en décembre 2014 ou janvier 2015)…. »

La création d’équipes mobiles d’agents en CDI pour assurer les remplacements est une revendication que nous portions, avec d’autres, lors de l’appel à la grève du 6 septembre 2013. Le DR de l’époque avait reçu les organisations syndicales appelantes et s’était engagé à faire une étude de faisabilité.

L’étude n’a jamais été faite, mais la CGT n’a pas abandonné cette revendication et, en coordination avec le personnel de Nancy-Saint-Thiébaut, a obtenu, avec les agents de Nancy-Saint-Thiébaut, que le point ci-dessus figure dans le PV – signé par la direction et les élus CHSCT – qui a mis fin au droit d’alerte.

Il reste du chemin à faire, en particulier :

– obtenir que des postes supplémentaires soient créés pour mettre en place les équipes mobiles

– obtenir des conditions normales (frais de déplacements, amènagements d’horaire, …) pour les collègues qui demanderont à être affectés sur ces équipes mobiles.

Mais on avance. Lentement mais sûrement, on avance. Nous avons besoin de la vigilance et du soutien de tout le personnel pour que ce qui est pour l’instant une promesse se transforme en réalité et dans des conditions acceptables.

Le besoin de remplacement à Pôle Emploi Lorraine est permanent. Il faut mettre en face de ce besoin des créations de postes en CDI. C’est une évidence.

Tous ensemble nous pouvons faire avancer cette revendication !

Un conseiller supplémentaire pour 616 privés d’emploi en plus

Le bilan social 2013 nous apprend qu’entre 2011 et 2013 l’effectif moyen des agents et salariés PE Lorraine a augmenté de 42 personnes (cf. billet précédent).

Dans le même temps, les statistiques officielles du chômage nous indiquent que dans la même période, l’effectif des personnes inscrites comme demandeurs d’emploi à PE Lorraine a augmenté de 25.860 personnes.

Une simple division permet de constater que Pôle Emploi Lorraine a embauché un conseiller supplémentaire pour 616 privés d’emploi en plus.