Salariés en emploi, précaires ou privés d’emploi, nos intérêts sont les mêmes face au patronat

Ce tract de l’UD CGT Meuse évoque le classement mensuel des conseillers emplois.

Rappel : le premier indicateur de résultats institués par la convention tripartite de 2011 est le « taux mensuel de sorties vers l’emploi durable ». Durable dans ce contexte signifie « contrat de 6 mois ou plus ». L’apparition des DPAE dans les dossiers permet d’automatiser le calcul.

Selon la direction générale le classement mensuel en fonction du « taux mensuel de sorties vers l’emploi durable » sera effectué au niveau des équipes.

Sauf que les REP n’auront pas d’autre choix pour « améliorer » le taux de sortie de leur équipe que de repérer les conseillers ayant le plus mauvais taux et de les « inciter » à imiter ceux qui ont des bons résultats.

Il s’agit donc bien en réalité d’un classement mensuel des conseillers, la direction générale se défaussant sur les REP pour faire le « sale boulot » de comparaison mensuelle entre les conseillers.

La vérité sur la fraude des chômeurs…

Pendant que Rebsamen veut renforcer le contrôleur des chômeurs, ce sont les entreprises qui fraudent comme jamais…

Selon un rapport de la Cour des Comptes, la fraude des entreprises aux cotisations sociales (Travail dissimulé, travailleurs détachés, heures non déclarées… ) explose (elle a doublé depuis 2007 !) pour se chiffrer aujourd’hui à plus de 20 milliards d’euros par an, avec un taux de recouvrement de seulement 1,5%.

En comparaison, la fraude des particuliers aux prestations sociales, tant stigmatisée (pour faire diversion…), ne représente que 3 milliards d’euros par an, argent en grande majorité récupéré puisque le taux de recouvrement est de 90%. Si le même zèle était déployé pour récupérer les 20 milliards manquants causés par les employeurs fraudeurs, le « trou » de la sécurité sociale serait comblé !

Ainsi, ce sont bien les employeurs et le MEDEF, si prompts à dénoncer et à réclamer toujours plus d’« efforts » aux assurés sociaux, qui sont les vrais responsables du manque à gagner de plus de 20 milliards d’euros équivalent au « trou » de la sécurité sociale !

Pour plus de détails, lire l’article complet en cliquant ici

 

Réponse d’un chômeur à Rebsamen: à lire absolument !

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Suites aux récentes déclarations du ministre du Travail sur les offres d’emploi non pourvues et sur la nécessité (selon lui) d’augmenter les contrôles des chômeurs,  voici la lettre en réponse, caustique et émouvante, adressée par un chômeur à monsieur Rebsamen…

Pour lire la lettre d’un chômeur au ministre Rebsamen, cliquer ici

Pôle Emploi : du contrôle des chômeurs au contrôle des conseillers

Les récentes déclarations du ministre du Travail sur les offres d’emploi non pourvues et sur la nécessité (selon lui) d’augmenter les contrôles des chômeurs ont suscité de nombreuses réactions.

Ce que ne sait pas le grand public c’est que depuis fin 2011, la Direction Générale de Pôle Emploi sous l’impulsion des gouvernements Fillon, Ayrault et Valls met en place un contrôle mensuel des conseillers.

Chaque conseiller suit un certain nombre de privés d’emploi. 70 (en théorie) pour les conseillers qui font de l’accompagnement renforcé, plusieurs centaines pour les autres.

La connection des fichiers entre l’Urssaf et Pôle Emploi permet aujourd’hui l’automatisation du calcul des taux de sorties vers l’emploi « durable » des privés d’emploi suivi par chaque conseiller.

La notion d’emploi « durable » est très relative puisqu’une embauche pour 6 mois ou plus est considérée comme une reprise d’emploi « durable ». Par ailleurs, il va de soi que dans ce système la qualité des emplois retrouvés n’a aucune importance, seule compte la quantité.

La mise en concurrence des conseillers sur ce critère fallacieux du taux mensuel des sorties vers l’emploi « durable » était programmée pour 2014, mais elle a été repoussée à début 2015.

On parle bien ici de « sorties vers l’emploi » et non d’emplois retrouvés avec l’aide de Pôle Emploi : pour obtenir un bon taux, il ne faut pas perdre son temps à aider plus particulièrement telle ou telle personne, il est plus efficace de « mettre la pression » sur les personnes qu’on était censés aider pour qu’elles trouvent elles-mêmes le plus rapidement possible n’importe quel contrat de six mois ou plus EN ABAISSANT LEUR NIVEAU D’EXIGENCE.

L’introduction d’un pilotage par les résultats (en clair récompenser les conseillers qui obtiendront de bons taux au détriment de leurs collègues) est un puissant moyen pour abaisser le niveau moyen d’exigence de l’ensemble des privés d’emploi. Il n’est pas besoin d’insister sur le fait que plus ce niveau moyen d’exigence baisse, plus l’ensemble du salariat est en position de faiblesse face au patronat.

Et voilà comment le plan stratégique Pôle Emploi 2015, traduction concrète de la convention tripartite État/Unedic/Pôle-Emploi signée fin 2011, est en train de dénaturer le beau métier de conseiller emploi, en le dépouillant de ce qui le rattache au service public, pour en faire un simple instrument au service de l’accélération du carrousel de la précarité.

 

“Offres non pourvues et renforcement des contrôles”

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Le discours de REBSAMEN, à la fois ridicule, mensonger et irresponsable…

Le 2 septembre au matin, le ministre du travail (ministre du chômage ???) Rebsamen a déclaré lors d’une interview télévisée : “En France, 350 000 emplois ne trouvent pas preneurs”. Ainsi, “je demande à Pôle Emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi”.

C’est ridicule :

● Le 15 février 2011, suite à une déclaration similaire de Fillon, le chef du service économique et social du Figaro titrait : “le fantasme des offres d’emploi non pourvues”.
● Les statistiques de l’ACOSS révèlent qu’il y a en France environ 40 Millions de déclarations d’embauches (DPAE) par an. Si on prenait au sérieux ce chiffre de 350.000 offres non pourvues,ça ne ferait jamais que moins de 1% des déclarations d’embauches pour une année.

C’est mensonger :

Les responsables de l’augmentation du chômage sont bien connus :
1. le gouvernement qui par sa politique antisociale déprime la demande et la consommation, donc l’activité économique,
2. les dirigeants d’entreprises qui font le choix de comprimer la masse salariale y compris en évitant d’embaucher, en licenciant même quand les profits explosent.
Ni les privés d’emploi ni les agents de Pôle Emploi ne sont à l’origine du chômage. Si le but est de lutter contre la fraude, le gouvernement pourrait utilement s’attaquer à la fraude fiscale qui représente 60 Milliards par an, soit 6 fois plus que ce que coûte le RSA.

C’est irresponsable :

En accusant les privés d’emploi d’être responsables de leur situation, d’une part, et en enjoignant aux agents de Pôle Emploi d’être plus coercitifs d’autre part, le ministre Rebsamen crée les conditions de rapports de plus en plus conflictuels dans les Pôle Emploi. Or les incidents se multiplient (+35% d’augmentation au niveau national depuis l’année dernière, +54% en Lorraine). L’augmentation des incidents dans les Pôles Emploi est évidemment liée à la dégradation générale de la situation économique et sociale.
Dans ce contexte très pesant, les déclarations du ministre Rebsamen sont donc parfaitement irresponsables. En plus d’être parfaitement injustes, elles nous mettent en danger au quotidien.

En bonus, le lien pour écouter ou réécouter l’émission du 3 septembre matin de France Bleue, dans laquelle Bernard ADRIAN, Secrétaire général de la CGT Pôle-Emploi Lorraine s’exprime à propos des déclarations du ministre Rebsamen:

http://www.francebleu.fr/info-service-horoscope-pronostic-bon-plan/l-invite-de-france-bleu-matin-de-8h12/l-invite-de-france-bleu-matin-de-8h11-6