Quand des banquiers proposent de taxer les télétravailleurs

On ne dira jamais à quel point banquiers et financiers sont créatifs. Voilà que des économistes de la Deutsche Bank viennent de pondre un rapport intitulé « What we must do to rebuild » (« Ce que nous devons faire pour reconstruire ») par lequel ils imaginent leur monde d’après.

Ce rapport propose une série d’idées décoiffantes destinées à reconstruire les entreprises et les sociétés après la pandémie de Covid-19. Il préconise ainsi que le télétravail implique un surcroît d’impôts pour les salariés afin de prendre en compte les privilèges que leur apporterait ce mode d’organisation du travail. Il s’agirait selon les économistes de la Deutsche Bank de compenser l’argent qu’ils ne dépensent pas pour les trajets domicile-travail et les pauses déjeuner par des taxes supplémentaires. « Nous soutenons que les travailleurs à distance devraient payer un impôt pour ce privilège », écrivent-ils, soulignant que le télétravail sera la « nouvelle normalité bien après la fin de la pandémie » et qu’il faudra donc adapter la fiscalité. Et de proposer une taxe de 5 % pour chaque jour de télétravail.

Et la créativité de ces économistes « atterrants » les amène à suggérer que l’argent collecté par la taxe télétravail serve à augmenter les salaires des personnes les plus démunies. Il fallait y penser… Ce jus de crâne ultra-libérale pourrait prêter à sourire s’il n’occultait pas la sombre réalité de la prédation du capital sur le travail, les dégâts de la financiarisation de l’économie, mis en lumière par le Véritable bilan annuel du CAC 40 publié par l’Observatoire des multinationales en partenariat avec Attac France (l’Ugict-Cgt est un des membres fondateur d’Attac). Il nous révèle… ou plutôt nous rappelle qu’en vingt ans, les dividendes distribués aux actionnaires des entreprises françaises du CAC 40 ont augmenté de 269 %. Que le chiffre d’affaires global de ces entreprises a bondi de +74 %, et que leurs profits ont fait une culbute de 77 %.

On imagine bien que les économistes de la Deutsche Bank, tout comme ceux des banques françaises, connaissent ces chiffres mieux que personne et on voit avec quel cynisme ils proposent de faire payer aux travailleurs le droit de travailler. Augmenter les revenus modestes en taxant le travail plutôt que le capital…. L’idée n’a pas le lustre du neuf.

N’en déplaise à ces économistes aberrants, travailler chez soi n’est pas un privilège comme l’a révélé l’enquête menée au printemps dernier par la CGT de l’encadrement. Le télétravail par temps de pandémie s’est imposé, et s’impose à nouveau, en mode dégradé pour nombre de salariés. Parce qu’il a rechigné à négocier des accords pour le mettre en place alors qu’un Accord national interprofessionnel existe depuis 15 ans, le patronat a laissé massivement le télétravail dans une zone grise.

Après avoir dû enfin céder devant la pression syndicale pour négocier un nouvel ANI, « le patronat campe maintenant sur sa double volonté de rester dans du « gré à gré » pour définir la relation de travail, avec l’absence de cadre protecteur pour les salariés », dénonce la CGT. « Le patronat refuse d’intégrer dans le texte une liste de sujets à traiter dans le cadre des accords d’entreprise pour encadrer le télétravail. Il refuse également toute évaluation de l’empreinte écologique et des gains de productivité liés au télétravail. » Medef à la manœuvre, le patronat se refuse, notamment, à mieux encadrer le télétravail régulier ou occasionnel, à rendre effectif le droit à la déconnexion, à encadrer les plages horaires de disponibilité ou d’indisponibilité des télétravailleurs.

Le télétravail n’est pas un privilège. Pouvoir le faire dans de bonnes conditions et y trouver  un moyen d’améliorer sa qualité de vie au travail est encore un luxe, une aspiration, pour la plupart des salariés… tout sauf un privilège taxable !

(Source: UGICT CGT)

Situation sanitaire à Pôle emploi: déclaration intersyndicale au CSEC du 21 octobre 2020

Lors du CSEC du 30 septembre, les organisations et élus CGT, CGT-FO, SNU-FSU, STC, ont soumis à la Direction Générale de Pôle emploi une résolution acceptée par le
Président du CSEC pour la tenue d’un CSEC Extraordinaire au regard de la situation
sanitaire.

Pour accéder à la déclaration intersyndicale, cliquer ici

Le Conseil d’Etat invalide le décret restreignant les critères de vulnérabilité

Après la décision du Conseil d’État, les autorisations d’absence pour les agents vulnérables doivent être intégralement rétablies !

Pour rappel, au printemps, 11 catégories (décrites par le Haut Conseil de Santé Public puis repris dans la loi) définissaient les « personnes vulnérables ». Un décret du 29 août 2020 a réduit le nombre à seulement 4 catégories, excluant ainsi de très nombreux travailleurs du bénéfice des dispositifs spécifiques Covid (chômage partiel, autorisations spéciales d’absences)

Le Conseil d’État saisi en référé a suspendu le 15 octobre les dispositions du décret du 29 août qui excluaient certaines personnes vulnérables des dispositifs liés à la crise sanitaire de Covid-19. « Le choix des pathologies qui ont été conservées comme éligibles par rapport au décret de mai dernier n’est pas cohérent ni suffisamment justifié par le Gouvernement » explique le Conseil d’État.

Dans l’attente d’une nouvelle décision du Premier ministre, les onze anciens critères de vulnérabilité sont rétablis, à savoir :

1° Etre âgé de 65 ans et plus ;
2° Avoir des antécédents (ATCD) cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée (avec complications cardiaques, rénales et vasculo-cérébrales), ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
3° Avoir un diabète non équilibré ou présentant des complications ;
4° Présenter une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale : (broncho pneumopathie obstructive, asthme sévère, fibrose pulmonaire, syndrome d’apnées du sommeil, mucoviscidose notamment) ;
5° Présenter une insuffisance rénale chronique dialysée ;
6° Etre atteint de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) ;
7° Présenter une obésité (indice de masse corporelle (IMC) > 30 kg/m2) ;
8° Etre atteint d’une immunodépression congénitale ou acquise :

– médicamenteuse : chimiothérapie anti cancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive ;
– infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3 ;
– consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques ;
– liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ;

9° Etre atteint de cirrhose au stade B du score de Child Pugh au moins ;
10° Présenter un syndrome drépanocytaire majeur ou ayant un antécédent de splénectomie ;
11° Etre au troisième trimestre de la grossesse.

 Ainsi, à Pôle emploi la note RH du 17/09/2020 V6 (pour revoir la note, cliquer ici) qui, conformément au décret d’août 2020, différenciait les « personnes fragiles » et les « personnes vulnérables (souffrant de pathologies particulièrement lourdes) » devient-elle caduque.

L’ensemble des personnes susceptibles de présenter une forme grave de Covid-19 n’ont plus l’obligation de retourner sur leur lieu de travail. Ces travailleurs peuvent à nouveau bénéficier du dispositif mis en place par la loi du 25 avril 2020 :

-chômage partiel dans les entreprises privées,

-A Pôle emploi : arrêt de travail exceptionnel, absence autorisée payée, télétravail si cela est possible, travail sur site si l’agent le souhaite et sous conditions (avis du médecin du travail)

La CGT a constamment combattu la restriction opérée au mois d’août considérant les risques encourus par les agents concernés.

Même si la décision du Conseil d’Etat ne porte pas sur les salariés vivant avec des personnes vulnérables, la CGT considère que leur situation doit aussi être revue compte tenu du développement de la pandémie.

Nous attendons que la DG Pôle emploi publie une nouvelle note afin de se conformer à la décision du Conseil d’Etat.

Pour accéder au tract, cliquer ici

Accord Télétravail: début des négociations.

Avec le confinement et la crise sanitaire, le travail à distance a connu un essor inégalé à Pôle Emploi comme dans de nombreuses entreprises. Pour autant, ceci ne peut être défini comme du télétravail : depuis mars, le travail 100% à domicile n’a été qu’une adaption à la crise sanitaire.

Pour la CGT Pôle Emploi, ce mode d’activité nécessite d’être encadré afin que chaque agent-e puisse bénéficier de droits garantis pour éviter tout arbitraire. De même, préserver la santé nécessite d’être attentif à de nombreux facteurs étroitement liés à la conception des nouvelles organisations du travail, au niveau de soutien et d’autonomie, au niveau des exigences et charges de travail, à la reconnaissance et à la sécurisation des parcours professionnels.
Pour la CGT Pôle Emploi, le télétravail doit rester un mode d’organisation soumis au volontariat de l’agent, et il ne doit en aucun cas devenir le mode d’organisation normal des sites et services.
Par ailleurs, le télétravail ne doit pas être la réponse de la direction aux refus de demandes de mobilité géographique, à la détérioration des conditions de travail et au mal être vécu sur nos sites et services.
La CGT Pôle Emploi a mené une grande enquête auprès de ses syndiqué-e-s mais également auprès des agent-e-s : les premières analyses font ressortir des attentes fortes en termes de nouveaux droits à conquérir dans le cadre des négociations du futur accord sur le télétravail.

Un accord « télétravail » à Pôle Emploi est essentiel :
sans accord collectif, la direction pourra mettre en place le télétravail unilatéralement par une simple charte présentée en CSEC et en CSE.

C’est pourquoi la CGT Pôle Emploi participera aux négociations avec la direction générale afin de porter ses revendications et garantir le maintien de l’ensemble de nos missions de service public, de nos métiers et de nos emplois, l’égalité de traitement des usagers sur l’ensemble du territoire sans oublier le maintien de l’ensemble des sites et services existants.
Pour la CGT Pôle Emploi, il ne s’agit pas de négocier le télétravail comme garantie de protection avec la propagation de la Covid 19, mais bien de négocier un accord pour les 3 prochaines années :
 Obtenir des garanties collectives et individuelles pour l’ensemble des agent-e-s télétravailleur-euse-s et non télétravailleur-euse-s
 Entrer dans la négociation par l’organisation du travail et dans ce cadre y inscrire le télétravail.
 Assurer la sécurisation des données professionnelles et la protection des données personnelles
 Améliorer les conditions du travail pour le-la télétravailleur-euse mais aussi pour les agent-e-s présent-e-s sur les lieux de travail
 Mesurer l’impact sur l’encadrement de proximité et la nécessité de relations basées sur la confiance
 Equiper les télétravailleur-euse-s de matériels de qualité
 Négocier la prise en charge des coûts financiers afférents.

La défense des droits des agent-e-s sera l’exigence de la CGT Pôle Emploi !

Pour lire le tract de la CGT Pôle emploi, cliquer ici

 

Des évolutions du PRA3 qui n’assurent pas la sécurité et la santé des agents comme des usagers

Suite au nouveau protocole sanitaire national du 31 août, la Direction Générale de Pôle emploi a fait évoluer son Plan de Reprise d’Activité n°3. Cela a fait l’objet d’une information le 1er septembre suivie d’une consultation ce 15 septembre au CSEC.

Le plan établi par la DG est très insatisfaisant. Vous trouverez ci dessous l’avis de la CGT Pôle emploi et ses éluEs au CSEC.

Pour lire le tract, cliquez ici

 

Avis de la CGT Pôle emploi sur la répartition entre établissements, des effectifs supplémentaires.

L’Avenir ne se conjugue pas avec la Précarité.

(CSEC 3 septembre 2020)

Après l’accord du 18 sept. 2019 acceptée par la CFDT, la CGC, le SNAP et la CFTC, qui a permis à l’établissement de n’avoir plus de limites pour recruter des CDD de remplacement, augmenter le nombre de CDD pour surcroit d’activité et pire, a supprimé tout délais de carence entre deux CDD (alors que ce délai de carence, dans le Code du Travail, rappelons-le avait pour objectif d’éviter que les entreprises abusent des contrats précaires), en plein coeur de l’été, la Direction Générale a décidé de proposer deux nouveaux accords visant à augmenter de 4 à 15% le taux de CDD pour surcroit d’activité dans notre Etablissement (jusqu’au 31 décembre 2022) et d’aligner la durée des CDD sur le code du travail (c’est-à-dire de 12 mois actuellement à 18 mois). Ces accords sont devenu majoritaires et donc s’appliquent aujourd’hui grâce à la complicité des organisations syndicales signe tout : CFDT, CGC, SNAP et CFTC auquel il faut adjoindre le SNU quant à l’augmentation du taux de CDD.
La crise économique accentuée par la crise sanitaire qui perdure entraîne inévitablement un chômage de masse à la hausse. Les Plans sociaux annoncés et à venir dans les secteurs de l’aéronautique, l’automobile, le commerce ou l’hôtellerie restauration… sont autant de catastrophes sociales, de développement de la précarité et de la misère. Ce sont aujourd’hui des centaines de milliers d’emploi qui disparaissent, près de 900 000 estime l’UNEDIC. Certaines agences de Pôle emploi rencontrent aujourd’hui des files continues de travailleurs privés d’emploi. La crise loin d’être conjoncturelle s’annonce comme structurelle et va impacter l’ensemble du pays pour les années qui viennent.
C’est une évidence, Pôle Emploi a besoin de renforts à la fois pour pallier aux suppressions de postes de ces dernières années, mais aussi pour répondre aux besoins grandissants des travailleurs privés d’emploi amenés, malheureusement, à s’inscrire dans notre établissement.
Pour autant, la CGT Pôle Emploi ne peut accepter que les renforts annoncés soient presque uniquement orientés vers les métiers du conseil à l’emploi et dans une moindre mesure vers celui du conseiller indemnisation.Face au tsunami social en cours et à venir, ce sont tous les services (y compris les fonctions supports, les activités et les établissements (y compris PES, la DSI et la DG) qui doivent être renforcés pour répondre à toutes nos missions.
Les 2150 Equivalent Temps Pleins en CDD de 18 mois recrutés à partir de ce mois de septembre seront insuffisants et ne correspondent pas au besoin réel des usagers et à l’augmentation de nos charges de travail.
La CGT Pôle emploi ne peut accepter que les Conseiller à l’Emploi soient des travailleurs précaires amenés à accompagner d’autres travailleurs précaires sans emploi
La CGT ne peut accepter que la règle d’entrée à Pôle emploi soit le CDD assimilé à une période d’essai déguisée.
Au contraire, pour la CGT Pôle emploi , nous réaffirmons la nécessité :
• de recruter massivement des agents en CDI pour réaliser toutes nos missions et répondre aux besoins des usagers,
• de constituer des équipes mobiles ou volantes constituées d’agents titulaires pour pallier les absences des collègues,
• de mettre en oeuvre un Plan de titularisation pour permettre le recrutement des collègues en situation aujourd’hui de précarité.
Puisqu’il s’agit aujourd’hui d’une Consultation sur la répartition entre établissements, des effectifs supplémentaires en CDD, la CGT Pôle emploi et ses élus au CSEC ne participeront pas au vote.
Pour la CGT Pôle emploi, la régression sociale ne s’accompagne pas, elle se combat !

Pour accéder au tract, cliquer ici