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Toulouse: la fermeture de la dernière agence de centre ville pourrait bien préfigurer le futur de la politique d’implantation de Pôle emploi…
« On ne tient pas compte des plus vulnérables » : la dernière agence Pôle Emploi du centre ville de Toulouse va fermer
La dernière agence Pôle emploi du centre ville de Toulouse devrait fermer ses portes. Les usagers et salariés vont rejoindre l’agence de La Cartoucherie. Les agents viennent de l’apprendre et ne comprennent pas cette décision prise en pleine crise économique et sociale, engendrée par le Covid.
L’agence Occitane est la dernière des agences Pôle emploi du centre ville de Toulouse. Presque cachée dans un recoin de la place Occitane, elle est en train de vivre ses dernières heures. La direction vient d’annoncer aux salariés sa fermeture prochaine. Les 40 agents iront travailler à La Cartoucherie. Pour ce qui est des 4.700 à 5.000 inscrits, ils devraient suivre.
« C’est la sidération et l’incompréhension, affirme l’une des salariées du site qui a souhaité garder l’anonymat. Ce qui me choque le plus, c’est que l’on ne tient aucun compte des publics les plus vulnérables. Les plus en difficulté sont domiciliés au CCAS juste à côté. Quand ils viennent pour leur courrier, ça leur permet de passer« .
L’avènement de « fermes-usines »
« Ce ne sont pas des publics qui ont accès à la digitalisation, poursuit-elle. Il y a les différents foyers d’hébergement comme le gîte de l’écluse ou l’APIAF qui acueille des femmes et des enfants victimes de violences intra-familiales. La proximité facilite un accompagnement de ces publics ultra-fragilisés via les assistantes sociales que nous connaissons bien. Tout ce maillage est très important, d’autant plus en cette période« .
« Et les services de Pôle emploi concernent aussi les petites entreprises, les commerces, renchérit le secrétaire régional de Pôle emploi Occitanie. On veut faire des fermes-usines comme à Montpellier avec 100 à 120 agents par site. On fait un ratio financier qui met en balance l’immobilier contre la proximité et le service aux usagers ».
Passage au tout-numérique
Cette décision serait motivée par une nouvelle organisation du travail qui repose essentiellement sur le télétravail. « Du fait de cette politique ultra-libérale, Pôle emploi ne répond plus sur le lieu de vie, déplore un représentant syndical. Le canal pour s’entretenir avec les demandeurs d’emploi devient numérique. Tout se fait à distance ».
Un autre salariée qui avoue être tombé des nues, n’arrive pas à croire que l’agence du centre ville va fermer. Elle savait les locaux vétustes et l’absence d’accès handicapé. Mais elle pensait que des travaux seraient faits. A aucun moment, elle n’a pensé à une fermeture. « Les services publics en centre ville, ça ne nous paraît pas être du tout le moment de les enlever ». Alors que la crise économique et sociale des prochaines semaines s’annonce d’une ampleur sans précédent.
« On peut tous être chômeur un jour… »
« On va passer la barre des 100 salariés sur place à La Cartoucherie. C’est forcément plus impersonnel et le service est moins qualitatif. Nous, les gens qu’on accompagne, on les connaît et on se connaît bien au sein de l’agence. On forme une équipe et on a à coeur de rendre un service de qualité ».
« On a l’impression que ça n’intéresse pas grand monde ce qui nous arrive, poursuit cette salariée. Mais on peut tous être chômeur un jour. On peut tous sonner à la porte d’un grand bâtiment et personne n’est là pour vous répondre ».
Les usagers vont devoir faire 25 à 30 minutes de trajet pour atteindre le site de La Cartoucherie, qui deviendra le plus gros centre de la métropole. La fermeture devrait être effective d’ici 6 à 12 mois.
(Source: France3 Occitanie)
Pas de jeunesse sacrifiée : droit au respect et à la dignité
Le plan « 1 jeune, 1 solution » de 6,5 milliards débloqué sur 2 ans du gouvernement n’est absolument pas à la hauteur des enjeux actuels.
Un peu plus de 800 000 jeunes entrent en ce moment dans la vie active alors que l’insertion professionnelle devient très chaotique. Et ce ne sont pas les sommes colossales données aux entreprises, sans exigence en contrepartie, qui vont permettre une relance qualitative et quantitative de l’emploi. L’aide à la recherche du premier emploi, supprimée en 2019 par le gouvernement, n’a toujours pas été rétablie : aucun accompagnement social n’existe donc pour les jeunes diplômés.
La crise sanitaire a dégradé considérablement une situation sociale et économique déjà bien entamée par une politique régressive menée depuis des décennies. Les inégalités continuent à se creuser et la précarité explose.
Près d’1 million de jeunes âgés de 16 à 25 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Pour les étudiant-es, le coût de la vie augmente de 3, 69 % en cette rentrée sachant qu’ils et elles devront débourser en supplément du loyer et des transports plus de 250 euros par an pour l’achat des masques.
Il est de la responsabilité du gouvernement de rompre avec les politiques actuelles et de changer de cap pour des perspectives d’avenir meilleures et durables. Il faut cesser le paternalisme et la stigmatisation des jeunes, toujours les premier-es à servir de variable d’ajustement des politiques budgétaires et encore une fois les premier-es pointé-es du doigt, aujourd’hui comme responsables du redémarrage de l’épidémie.
De même et en urgence, le gouvernement doit cesser de mener une politique de la peur, de la culpabilisation, des restrictions des libertés et des droits fondamentaux. Les injonctions de Blanquer sur les tenues vestimentaires des lycéen-es, celles de certain-es parlementaires sur celle de notre camarade, Vice-Présidente de l’UNEF, les interdictions de manifestation revendicative, les multiples répressions et humiliations des autorités policières et judiciaires sont des dérives autoritaires et liberticides inacceptables. Elles enfreignent des libertés
fondamentales, percutent l’Etat de droit et dévoient les pratiques de laïcité. Elles stigmatisent et aggravent les rapports de domination qu’ils soient de classe, de genre, d’orientation sexuelle d’origine réelle ou supposée, etc. Le suicide d’une étudiante transgenre à Montpellier fin septembre montre que les conséquences sont concrètes.
Nous n’acceptons pas cette politique. Créer une génération sans emplois, sans droits et sans avenir ne peut pas être une visée et un objectif politique implicite ou explicite. C’est irresponsable. Chacun-e a le droit d’être, d’exister, de s’exprimer, de se former, de travailler… Le droit à la dignité et au respect !
Nous demandons des moyens conséquents pour relancer l’emploi, l’insertion ainsi que la protection sociale des jeunes en recherche d’emploi. Nous exigeons des moyens favorisant l’accès aux logements sociaux, dans les foyers des jeunes travailleur-ses ou dans les Crous, des ressources suffisantes pour assurer l’autonomie financière et matérielle des jeunes. Enfin nous demandons des mesures pour une égalité des droits effective pour toutes et tous, le respect et le renforcement des libertés individuelles et collectives……
Pour accéder au communiqué unitaire, cliquer ici
17 septembre 2020: journée de mobilisation nationale et unitaire
Nous avons besoin d’un plan de rupture,
pas d’un énième plan de relance !
17 septembre journée de mobilisation nationale : protégeons les travailleurs avant les entreprises
Les entreprises richissimes du CAC 40 et d’ailleurs annoncent des plans massifs de suppression d’emplois afin de préserver leur capacité à verser des dividendes!
Nous avons besoin de projets industriels viables!
La semaine à 32h, le Smic à 1800 euros, le renforcement de notre sécurité sociale, avec notre système de retraite solidaire, sont indispensables et urgents. L’Assurance chômage doit jouer pleinement son rôle en assurant un revenu de remplacement pour tous, y compris les jeunes, sans condition de seuils d’accès.
Les mobilisations et la construction des luttes s’intensifient. Partout, dans les entreprises et les services, les cahiers revendicatifs doivent se construire. Partout, doivent s’organiser des assemblées générales des salariés pour décider des modalités d’actions afin d’avoir une rentrée combative.
Pour accéder au tract CGT, cliquer ici
Pour accéder au communiqué unitaire intersyndical, cliquer ici
Pour accéder au tract CGT Pôle emploi, cliquer ici
Explosion du chômage : bilan de la politique du gouvernement
Un chiffre record, jamais atteint depuis les années 90
Les chiffres, publiés le 27 juillet par la Dares (direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques), font état d’une explosion du nombre de privé.es d’emploi.
Au deuxième trimestre 2020, ce chiffre s’élève à 6 760 100 toutes catégories confondues, ce qui correspond à une hausse de 5,3 % par rapport au trimestre dernier.
Sans surprise, on retrouve dans les chiffres de la Dares les premiers licenciements pour motif économique, qui sont en hausse de 8,7 % sur le trimestre et de 20,5 % sur l’année. C’est le seul motif d’entrée au chômage en hausse sur le trimestre (par exemple, les ruptures conventionnelles ou fin de mission d’intérim sont, elles, en baisse drastique).
Et c’est sans compter les grands plans de licenciement annoncés ces dernières semaines : 5000 emplois supprimés chez Airbus, 1700 chez Sanofi, 4600 postes chez Renault…
Les travailleurs précaires sont passés en chômage « total »
Pour la première fois depuis 30 ans, le nombre de travailleurs précaires (chômeurs des catégories B et C) est en baisse (-21,3 % sur le trimestre).
Non pas parce que le gouvernement a engagé une réelle politique de lutte contre le travail précaire et les contrats courts, – a contrario, les ordonnances Macron ont précarisé les travailleur.ses et les milliards d’euros d’aides débloquées pour sauver les entreprises n’ont été conditionnées par aucune mesure sociale -, mais parce que ces travailleurs précaires sont passés en chômage « total » (en catégorie A).
Dans ce contexte, notre organisation réaffirme la nécessité de repenser la politique gouvernementale en matière d’emploi et de chômage.
L’assurance chômage doit protéger mieux et protéger toutes celles et ceux qui en ont besoin. Pour rappel, plus de 50% des privé.es d’emploi ne perçoivent aucune indemnisation.
La crise actuelle souligne la nécessité de mettre en place la sécurité sociale professionnelle qui garantira à toutes et tous un revenu de remplacement : cela passe par l’annulation de la réforme de l’assurance chômage et la construction de nouveaux droits pour toutes celles et tous ceux que la crise met au chômage.
C’est pourquoi nous demandons :
- l’annulation du décret du 26 juillet 2019 ;
- la prolongation des droits pour toutes et tous jusqu’au 31 août 2021, comme cela a été prévu pour les intermittents du spectacle ;
- des solutions pour indemniser tous les privés d’emploi ;
- et enfin faire de l’emploi des jeunes une priorité absolue, de même que la résorption des inégalités femmes/hommes.
En pleine crise économique, la Direction Générale de Pôle Emploi décide de reprendre la gestion de liste des demandeurs d’emploi !
Alors que le nombre d’inscrits à Pôle Emploi ne cesse d’augmenter et que l’accueil sans rendez-vous n’a pas été remis en place, la Direction Générale de Pôle-Emploi a décidé de la reprise de la gestion liste. En d’autres termes, les travailleurs privés d’emploi et précaires pourront de nouveau être radiés et les procédures « fraudes » ont été réactivées. Concernant les radiations, elles concerneront notamment l’absence à un rendez-vous physique ou téléphonique.S’agissant des rendez-vous téléphonés, cette solution ne devrait être utilisée « qu’à usage positif, seulement pour rendre service aux personnes qui éprouvent des difficultés de déplacement » comme le préconisait l’ancien médiateur national M. Benoît Genuini dans son rapport d’avril 2010. Nous ne sommes pas dupes, la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a fait franchir un palier à la politique répressive à Pôle Emploi en mentionnant
clairement dans la loi – à l’inverse des préconisations du médiateur national – que les privés d’emploi seraient radiés au premier rendez-vous manqué.
Dans ce contexte d’explosion du chômage, la reprise de la gestion de liste ne signifie qu’une seule chose : la guerre aux chômeurs reprend !
La réouverture au public des sites de Pôle Emploi, malgré un avis négatif de la représentation du personnel concernant le Plan de Reprise d’Activité qui leur a été soumis, se doit de respecter la santé et sécurité des agents comme des usagers. Ces conditions ne peuvent être remplies sans application stricte des consignes sanitaires et du principe de précaution. Une ouverture au public sans rendez-vous ne permettrait pas , pour l’heure, d’assurer cette garantie indispensable. Les contacts et les prises de rendez-vous ne peuvent donc se faire que par mail ou par le 3949.
La décision de reprendre la gestion de la liste est donc d’autant plus scandaleuse car ce sont les privés d’emploi les plus en difficultés (pas d’accès à internet ni au 3949) qui risquent d’être pénalisés et subir ces radiations.
Le tout numérique – qui a par ailleurs été dénoncé dans un rapport de la cour des comptes – est bien un instrument au service de la politique répressive mise en place par la Direction Générale de Pôle-Emploi !
Au-delà des procédures « fraudes », c’est l’ouverture des droits pour les périodes non déclarées qui doit être posée.
De nombreux travailleurs précaires risquent de ne pas percevoir de revenu de remplacement, suite à l’absence de déclaration d’heures travaillées soit par erreur soit par méconnaissance, sans aucune intention de fraude. Le calcul de leur droit va alors les amputer de plusieurs mois d’indemnisation.
L’annonce par la Direction Générale de Pôle Emploi de la reprise des contrôles de la recherche d’emploi avec sanction à partir de Septembre témoigne de la volonté du gouvernement de faire la guerre aux chômeurs plutôt qu’au chômage alors même que les annonces de licenciements se multiplient dans de nombreux secteurs économiques.
Enfin, l’annonce par la Ministre du Travail de la mise en œuvre à compter du 1er septembre de la seconde partie de la contre-réforme de l’Assurance Chômage va de nouveau réduire le nombre de bénéficiaires au revenu de remplacement et faire baisser le montant des allocations.
Une nouvelle fois, le gouvernement entend réduire les droits des chômeurs et faire baisser artificiellement le nombre d’inscrits à Pole Emploi (nombre de travailleurs privés d’emploi refusant de s’inscrire par découragement notamment)
LE CNTPEP CGT ET LA CGT PÔLE EMPLOI RÉAFFIRMENT LEUR OPPOSITION À
TOUTES RADIATIONS SANCTIONS ET EXIGENT LE RETRAIT DE LA CONTRE
RÉFORME SUR L’ASSURANCE CHÔMAGE.
Pour accéder au communiqué PDF, cliquer ici