“Offres non pourvues et renforcement des contrôles”

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Le discours de REBSAMEN, à la fois ridicule, mensonger et irresponsable…

Le 2 septembre au matin, le ministre du travail (ministre du chômage ???) Rebsamen a déclaré lors d’une interview télévisée : “En France, 350 000 emplois ne trouvent pas preneurs”. Ainsi, “je demande à Pôle Emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi”.

C’est ridicule :

● Le 15 février 2011, suite à une déclaration similaire de Fillon, le chef du service économique et social du Figaro titrait : “le fantasme des offres d’emploi non pourvues”.
● Les statistiques de l’ACOSS révèlent qu’il y a en France environ 40 Millions de déclarations d’embauches (DPAE) par an. Si on prenait au sérieux ce chiffre de 350.000 offres non pourvues,ça ne ferait jamais que moins de 1% des déclarations d’embauches pour une année.

C’est mensonger :

Les responsables de l’augmentation du chômage sont bien connus :
1. le gouvernement qui par sa politique antisociale déprime la demande et la consommation, donc l’activité économique,
2. les dirigeants d’entreprises qui font le choix de comprimer la masse salariale y compris en évitant d’embaucher, en licenciant même quand les profits explosent.
Ni les privés d’emploi ni les agents de Pôle Emploi ne sont à l’origine du chômage. Si le but est de lutter contre la fraude, le gouvernement pourrait utilement s’attaquer à la fraude fiscale qui représente 60 Milliards par an, soit 6 fois plus que ce que coûte le RSA.

C’est irresponsable :

En accusant les privés d’emploi d’être responsables de leur situation, d’une part, et en enjoignant aux agents de Pôle Emploi d’être plus coercitifs d’autre part, le ministre Rebsamen crée les conditions de rapports de plus en plus conflictuels dans les Pôle Emploi. Or les incidents se multiplient (+35% d’augmentation au niveau national depuis l’année dernière, +54% en Lorraine). L’augmentation des incidents dans les Pôles Emploi est évidemment liée à la dégradation générale de la situation économique et sociale.
Dans ce contexte très pesant, les déclarations du ministre Rebsamen sont donc parfaitement irresponsables. En plus d’être parfaitement injustes, elles nous mettent en danger au quotidien.

En bonus, le lien pour écouter ou réécouter l’émission du 3 septembre matin de France Bleue, dans laquelle Bernard ADRIAN, Secrétaire général de la CGT Pôle-Emploi Lorraine s’exprime à propos des déclarations du ministre Rebsamen:

http://www.francebleu.fr/info-service-horoscope-pronostic-bon-plan/l-invite-de-france-bleu-matin-de-8h12/l-invite-de-france-bleu-matin-de-8h11-6

Tout va très bien Madame la Marquise…

Tout va très bien madame la Marquise !

« La satisfaction augmente pour les demandeurs d’emploi et les entreprises en Lorraine et France entière ! », «Globalement, la satisfaction est en hausse en Lorraine pour les 4 thèmes abordés : l’EID, le premier entretien, le suivi pour les demandeurs d’emploi et le dernier recrutement pour l’entreprise » s’enorgueillit la DR devant les résultats du 2e trimestre livrés par IPSOS.
Et en plus « contrairement à l’ensemble du pays où la hausse du chômage continue (+0,8%), la Lorraine affiche pour la première fois depuis près d’un an une baisse sensible du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A de 0,9% soit 1200 en moins en juillet par rapport au mois de juin » (Républicain Lorrain 28 août 2014)…
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Alors comme ça la Direction Régionale aurait des motifs de fierté avant d’attaquer la rentrée ?

Tout irait très bien madame la Marquise ?

Rappelons que de l’aveu même de la Direction, le nombre de répondants à l’enquête de satisfaction ne cesse de diminuer (pourquoi ?…) … que la valeur de telles enquêtes est toute relative… et que ces résultats annoncés sont quelques peu en décalage avec le ressenti que l’on peut avoir en tant qu’agent dans le quotidien de nos contacts avec les usagers…

En ce qui concerne la fameuse « baisse » du nombre des DE de catégorie A en Lorraine au mois de juillet, est-elle due à une augmentation des radiations plutôt qu’à une réelle embellie de l’emploi ?
Il convient par ailleurs de constater qu’en incorporant les catégories B et C dans le calcul du taux de chômage en Lorraine pour juillet 2014, le résultat est à la hausse…

Puisque la Direction semble être intéressée par les chiffres en cette rentrée, qu’a-t-elle à nous dire au sujet de ceux, calamiteux, du Bilan Hygiène-Santé-Conditions de travail présentés en CHSCT le 10 juillet dernier ?

L’augmentation de 61,36% des arrêts maladie de 2009 à 2013 (sur toutes les tranches de durée maladie, et notamment explosion des arrêts longs : +91,78% pour les arrêts de 31 à 240 jours, +124,10% pour les arrêts supérieurs à 8 mois), l’augmentation de 54% des agressions de 2012 à 2013, et l’augmentation de 90% des accidents de travail et de trajet entre 2011 et 2013, entre autres, ne semblent pas inquiéter outre mesure notre Direction Régionale.
Des chiffres aussi inquiétants mériteraient la mise en place en urgence d’un plan d’action volontariste et efficace.
Mais la DR Lorraine ne partage visiblement pas cet avis.
Pour elle tout va très bien, madame la Marquise…

Grand ménage à Pole Emploi !

Comme tous salariés, la femme de ménage travaillant pour le sous-traitant de Pôle Emploi pour l’entretien journalier des locaux d’une agence mosellane, a posé ses congés d’été pendant le mois d’août.

Un remplaçant lui a été trouvé, mais son travail n’avait pas obtenu satisfaction : locaux sales, vols, … ne faisant donc pas l’affaire, son contrat a été interrompu.

Ce sous-traitant, « ne trouvant pas d’autre remplaçant(e) », a eu la merveilleuse idée de rappeler cette femme de ménage afin de poursuivre le chantier, elle n’a donc pas pu profiter totalement de ses congés posés.

Pôle Emploi ne possèderait-il pas un fichier regroupant un grand nombre de demandeurs d’emploi, notamment de femmes de ménage, surtout sur un secteur géographique proche de l’agence ?

Apparemment non,  le sous-traitant n’a apparemment pas eu l’idée de faire appel à notre expertise pour lui trouver un(e) remplaçant(e).

Dans ce cas, est-il normal qu’une Direction d’une entreprise phare du Service Public de l’Emploi n’ai rien fait (ou presque) auprès de ce sous-traitant ?

Ne s’agirait-il pas d’une offre d’emploi potentielle, satisfaite par MER+, soit un « bâton » de plus afin d’atteindre les objectifs fixés ?

… un comble n’est-il pas ?

Que pouvons-nous attendre de ce sous-traitant sachant que l’échéance d’un nouvel appel d’offre s’approche ?

Chômage : les raisons d’une terrible spirale (Article du Républicain Lorrain du 27 juin 2014)

NOUVELLE DÉGRADATION EN MAI AVEC 24 800 CHÔMEURS DE PLUS

Chômage : les raisons d’une terrible spirale

Aujourd’hui à 05:00 par Pascal JALABERT.
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La courbe du chômage poursuit son ascension malgré les dispositifs publics aux résultats inégaux et incertains. En plus d’une croissance atone, la France souffre de handicaps structurels bloquant le renversement de tendance.

Mois après mois, les tristes records tombent. Chaque jour du mois de mai, très précisément 800 nouveaux chômeurs sans activité (catégorie A) ont pointé à Pole emploi.

La hausse est encore plus marquée en incluant les demandeurs d’emploi exerçant une petite activité : +34 300 en mai. Leur nombre total est de 5,02 millions (hors l’Outre-mer).

En deux ans, l’établissement public a enregistré 465 000 nouveaux chômeurs. « Les chiffres sont mauvais, mais il n’y a pas de fatalisme », commente le Premier ministre Manuel Valls, obligé de constater que les dispositifs publics ne suffisent pas.

Davantage d’emplois jeunes

Le gouvernement a prévu une rallonge de 45 000 emplois d’avenir pour les jeunes pas ou peu diplômés. Même si contrairement à l’époque des emplois-jeunes du gouvernement Jospin, les collectivités locales n’ont plus le moyen de signer les contrats à tour de bras, le dispositif est à ce jour celui qui amortit le plus la hausse.

Flop du contrat de génération

La hausse préoccupante du chômage des seniors confirme l’échec de cette mesure qui octroie des aides à l’embauche de jeunes en CDI en échange du maintien d’un senior (4 000 euros pendant trois ans par duo). En mars 2013, 75 000 contrats avaient été budgetisés. Fin mars 2014, on approchait à peine du cap de 20 000. « Les entreprises ne tiennent pas à recruter en CDI et les seniors ont toujours envie de quitter le travail le plus tôt possible », constate l’Unedic, pointant une flambée des ruptures conventionnelles chez les 56-60 ans (25 % des nouveaux chômeurs de cette tranche d’âge). Les conditions de ce dispositif de séparation à l’amiable d’un employeur et d’un salarié ont été durcies à partir du 1er juillet pour éviter de le transformer en préretraite déguisée. Le chômage des seniors affiche +13 % en un an.

Pas d’impact du CICE

Le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a permis aux entreprises de reconstituer de la trésorerie mais ne les pousse pas à embaucher. Il devient significatif dans les entreprises qui comptent beaucoup de bas salaires. Or l’industrie de main-d’œuvre et la grande distribution ne recrutent pas.

Doutes sur le pacte

Le pacte de responsabilité, cet échange de baisses de charges contre des créations d’emplois, ne produit pas encore ses effets. Ils sont en outre très incertains. 500 000 emplois sur trois ans dit le gouvernement, 190 000 contredit la rapporteuse du budget à l’Assemblée Valérie Rabault (PS) qui estime à 290 000 le nombre d’emplois détruits par les 50 milliards d’économies à venir !

Pas assez de croissance

« La croissance est trop plate » résume le ministre des Finances Michel Sapin L’Insee prévoit 0,7 % en fin d’année. Or la France crée des emplois à 1,5 % quand l’Allemagne a besoin de 0,8 % et l’Espagne de 0,6 %. Trois phénomènes paralysent la courbe :

– La démographie dynamique apporte 116 000 nouveaux entrants sur le marché cette année et le nombre de sortants baisse du fait de l’allongement de l’âge légal pour la retraite.

– Le secteur du bâtiment, qui lui recruterait à partir de 0,4 %, est en récession.

– Le sureffectif affecte encore de nombreuses entreprises (250 000 postes en septembre 2013 selon l’OFCE). En témoignent PSA qui a ouvert hier un nouveau plan de départs volontaires après les 8 000 suppressions depuis 2012, les 3 000 départs programmés chez Air France ou les 7 000 départs non remplacés à La Poste depuis deux ans. Banque assurance, commerce, transport ne seront pas en mesure de promettre des emplois dans le cadre du pacte. Dans le public, les collectivités locales, anticipant les baisses de dotation, ne remplacent plus les néoretraités. Les raisons d’être optimiste sont donc rares.

Pascal JALABERT.

Pauvreté: en 2014, en France, on ne mange pas à sa faim…

Selon une enquête de Médecins du Monde publiée jeudi 12 Juin, deux tiers des personnes en situation précaire dépensent moins de 3,5 euros par jour pour se nourrir, moins de 2 euros s’ils sont à la rue, dans des squats ou dans des bidonvilles.

50% des adultes, 20% des enfants n’ont pas mangé pendant au moins un jour au cours du dernier mois et ils présentent des pathologies aigües en lien possible avec l’alimentation.

Alors que le pacte de responsabilité du gouvernement va conduire à de nouvelles coupes budgétaires qui impacteront les services publics, les associations et surtout les familles et les personnes les plus en difficultés, Médecins du monde publie les résultats d’une étude qui décrit une situation intolérable au regard de la richesse du pays.

Par ailleurs, cette étude montre que ces personnes ne connaissent pas les dispositifs d’aide alimentaire. Ces éléments corroborent d’autres données sur le non-recours aux dispositifs sociaux, notamment le RSA, par méconnaissance de leurs droits, mais aussi par crainte de la stigmatisation s’ils y ont recours.

Alors que le gouvernement prépare les Etats généraux du travail social dans la plus grande cacophonie entre ministres concernés et collectivités territoriales qui visent à rendre rentables des pratiques professionnelles et à préparer l’ouverture au privé lucratif du secteur social, il se refuse à envisager d’en finir avec le « bricolage » des moyens pour venir en aide aux travailleurs pauvres, aux privés d’emplois, aux jeunes en attente d’insertion, aux petites retraites ou aux travailleurs sans papiers.

Et les nouvelles coupes budgétaires induites par le pacte de responsabilité du gouvernement vont contribuer à amplifier les inégalités, en impactant les moyens du service public, des associations et surtout des familles et les personnes les plus en difficultés.

La solution pour favoriser l’égalité des droits pour tous et sur tout le territoire, pour redonner sens à la solidarité nationale, à l’égalité et à la fraternité, selon la CGT, passe par la construction d’un grand service public de l’action sociale, de l’éducation et de la santé.

Construire un grand service public de l’action sociale en synergie avec ceux de l’éducation et de la santé, avec les moyens nécessaires est, selon la CGT, une solution pour favoriser l’égalité des droits pour tous et sur tout le territoire.

Dans l’immédiat, il faut mettre fin aux arrêtés anti-glanages et anti-mendicité qui constituent des ressources de dernier recours pour les plus précaires et redonner tout leur sens à la solidarité nationale, à l’égalité et à la fraternité.

Nouvelle Convention d’Assurance Chômage

Le 14 mai 2014, lors de la réunion de « finalisation » de l’accord du 22 mars qui s’est tenue au Medef, la CGT a réaffirmé son opposition à l’accord sur l’assurance chômage, tant sur la forme de la négociation que sur son contenu. Le déroulement déloyal de ces négociations a en effet été confirmé, puisque certains syndicats ont obtenu bien à l’avance des données chiffrées concernant les conséquences de l’accord. Il est encore possible de peser pour sur le gouvernement. Il suffit de rappeler le lourd chiffre récemment annoncé par l’Insee de 23600 destructions d’emplois au premier trimestre, essentiellement dans l’Interim.

Tous les demandeurs d’emploi et notamment les intérimaires, les travailleurs précaires, les intermittents du spectacle vont perdre des droits.

Intermittents, intérimaires et privés d’emploi ont été particulièrement visés par les exigences régressives du patronat qui revendiquait tout bonnement la suppression des annexes particulières qui régissent l’indemnisation des intérimaires (annexe 4) et des intermittents du spectacle (annexes 8 et 10). 

Les négociations sur l’assurance chômage mettent à mal les droits sociaux, en particulier pour les intermittents du spectacle, sacrifiés comme les intérimaires et les travailleurs précaires. Les missions de service public sont en danger partout dans l’archéologie et les musées, les bibliothèques, les arts plastiques, le spectacle vivant, l’enseignement… Un nouvel acte de décentralisation va fragiliser les services de l’Etat et des collectivités territoriales, non pas pour une meilleure complémentarité des politiques mais dans le sens d’un recentrage déséquilibré sur les régions et les métropoles. La marchandisation de la culture s’accélère au service de la concentration de groupes multinationaux entendant échapper à la réglementation et à la fiscalité nationales voire européennes.

Que reste-t-il des politiques publiques des arts, de la culture et de la communication ? L’État est-il toujours garant de l’équité territoriale, de l’égal accès de tous à la Culture dans le cadre d’une véritable décentralisation ? A quand l’ambition d’une Europe de la culture ?

Cet accord fait peser des centaines de millions d’économies sur les demandeurs d’emploi, mais ne prévoit pas de contributions supplémentaires pour le patronat, hormis le cas spécifique des intermittents.

  • La taxation de tous les contrats courts a été repoussée alors que La CGT a avancé des pistes de financement qui tenaient compte de la précarisation de l’emploi en proposant une modulation des cotisations visant à pénaliser le recours aux contrats précaires.
  • La mise en place du différé pose particulièrement problème pour les salariés victimes de licenciements abusifs qui obtiennent réparation de leur préjudice devant les tribunaux. En effet, les dommages et intérêts obtenus peuvent être pris en compte par Pôle Emploi, qui exigera alors le remboursement du trop-perçu. Les salariés sont ainsi incités à ne plus aller devant les prud’hommes, car les sommes perçues ne serviront qu’à rembourser Pôle Emploi. Il est indispensable de préciser que les sommes obtenues devant les tribunaux ne peuvent être prises en compte pour l’établissement de ce différé de 180 jours. Nous soulignons d’ailleurs que cette position est partagée par le SAF (syndicat des avocats de France).

Au bout du compte, aucune des propositions avancées par la CGT n’a été prise en compte, ni la nécessité de mobiliser de nouvelles sources de financement et de responsabiliser les entreprises dans leur gestion de l’emploi, ni nos propositions pour mieux indemniser et mieux former les demandeurs d’emploi.