Suppression de l’ASS: le gouvernement continue la guerre aux chômeurs et aux travailleurs précaires

Dans le droit fil des dernières déclarations d’Emmanuelle Macron annonçant « un acte II de la réforme du marché du travail » et des « règles plus sévères » à l’encontre des travailleurs privés d’emploi, le 1er Ministre Gabriel Attal dans son discours de politique générale prononcé ce 30 janvier à l’Assemblée Nationale entend une nouvelle fois opposer les travailleurs entre eux (avec et sans emploi), stigmatiser les chômeurs et précaires (au prétexte d’offres d’emploi non pourvues dans des secteurs dit en tension où la maltraitance (salaire, condition et temps de travail) est de mise et une nouvelle fois réduire leurs droits (après les contre-réformes de l’Assurance Chômage de 2019 et 2022).
La suppression de l’Allocation Spécifique de Solidarité s’inscrit dans une logique financière austéritaire : transférer cette allocation d’Etat aux Conseils Départementaux (l’ASS supprimée va augmenter le nombre de foyers au RSA); va réduire la Protection Sociale des travailleurs privés d’emploi (l’ASS valide des trimestres retraites contrairement au RSA – pour nombre de foyers, les allocations logement ou la prime d’activité seront réduites…) et témoigne de la volonté de l’Etat de mettre la main sur l’UNEDIC (comme en témoignent les lettres de cadrage contraignantes et l’absence d’agréments des dernières conventions d’assurance chômage).
Pire, le gouvernement entend une nouvelle fois baisser les droits de tous les chômeurs…

Pour accéder à la totalité du communiqué, cliquer ici

Appel à la mobilisation du 13 octobre 2023

Les organisations syndicales appellent, toutes et tous, à rejoindre les manifestations du 13 octobre.
6 bonnes raisons de se mobiliser : Pour nos salaires, pour l’égalité, pour nos services publics, pour nos droits, pour notre retraite et pour l’environnement.

A Pôle emploi, nous sommes aussi concernés. Nos droits, notre Service Public, nos salaires sont bien attaqués par le gouvernement avec le projet de loi Plein emploi.
Contre le projet de loi Plein emploi Toutes et tous dans les mobilisations !

Pour lire le tract confédéral, cliquer ici

Pour lire le tract CGT Pôle emploi, cliquer ici

Les mobilisations et manifestations dans le Grand Est:

Charleville Mézière 13h30 place ducale
Troyes 14h00 Place Jean Jaurès
Châlons-en-Champagne 10h00 maison des syndicats
Reims 10h00 maison des syndicats
Epernay 10h00 place Carnot
Vitry-le-François 10h00 Porte du Pont
Montmirail 15h30 Devant Axon Cable
Chaumont 14h00 Préfecture
Saint-Dizier 17h00 Place de la mairie
Nancy 10h00 Place de la république
Toul 17h00 place ronde
Metz 10h30 place d’armes
Bar le Duc 12h00 place Réggio
Epinal 14h00 place Foch (Préfecture)
Strasbourg 10h00 place de la république
Mulhouse 14h00 Place de la bourse

 

Assurance chômage 2024-2026: de pire en pire…

Le gouvernement veut faire payer sa politique de durcissement de l’indemnisation et de l’accompagnement sur le dos des privés d’emploi.

Le gouvernement a fait parvenir son document de cadrage aux partenaires sociaux le 1er août 2023, relatif à la négociation de la convention assurance chômage 2024 2026, qui doit se tenir dans un délai imposé entre le 1er septembre et le 15 novembre 2023 pour une application au 1er janvier 2024 en cas d’accord signé.

Une fois encore, le gouvernement veut réduire les droits des travailleurs privés d’emploi…

Pour lire le communiqué, cliquez ici

DONNEES MISES AUX ENCHERES CONCERNANT 10 MILLIONS DE PRIVES D’EMPLOI

Par communiqué de presse le 23 août Pôle emploi a dévoilé qu’un fichier concernant 10 millions de demandeurs d’emploi (DE inscrit et radiés en février 2022)  s’était retrouvé sur le Darknet. Cette fuite de données s’est  produite sur des données détenues par un de nos  prestataire, Majorel, un des deux façonniers de Pôle emploi gérant l’ensemble de la numérisation des documents des demandeurs d’emploi.

Le 24 août, la DG a organisé une réunion DSC en visio.

La DG nous a informé qu’une déclaration à la CNIL avait été faite et deux plaintes pénales déposées par Pôle emploi et Majorel.

Cette mise en ligne de données personnelles a été « découverte  par hasard » par une personne externe à Pôle Emploi sur le Darknet. Le fichier de 10 millions de DE contenait la région, le nom et prénom ainsi que le numéro de sécurité sociale. Aucune coordonnée bancaire n’aurait été accessible sur ce fichier .

 Un courrier postal va être envoyé par vague, dans un délai de 5 à 6 jours à chaque demandeur d’emploi et une file dédiée au 39-49 va être mise en place et confiée à un prestataire. Le courrier aux DE ainsi que les informations qui seront données aux DE via cette file dédiée nous seront communiqués.

La CGT Pôle emploi a réaffirmé, leur de cette audio, que la sous-traitance, la circulation et l’échange de données individuelles, amplifiaient le risque de cyber attaque ou détournement  de fichiers. Ceci, alors que Pole emploi vient de lancer un appel d’offres pour trouver un opérateur privé qui puisse prendre en charge moyennant finances ( 4 millions d’euros ) le sourcing auprès des DE afin qu’ils intègrent des formations d’agents de sécurité  dans le cadre des JO 2024  ….  à quelques mois de France Travail.

Pour lire le communiqué confédéral CGT, cliquer ici

France Travail: communiqué de presse CGT – SNU – STC – SUD contre la transformation du Service Public de l’Emploi pour satisfaire uniquement les besoins des employeurs, contraindre les usagères et les usagers et renforcer les opérateurs privés

Après avoir imposé par décret les deux dernières contre-réformes de l’Assurance Chômage, passé en force celle des Retraites et des Lycées Professionnels – toutes rejetées par l’ensemble des organisations syndicales – le gouvernement entend prolonger son offensive à l’encontre de tous les travailleurs et travailleuses (avec et sans emploi) par la création de France Travail.
Le projet de Loi « Pour une nouvelle société du travail et de l’emploi », qui vient d’être voté au Sénat, entend automatiser l’inscription à France Travail de toutes et tous les allocataires du RSA (leurs ayant-droits compris) et de toutes les personnes ayant une reconnaissance de travailleurs handicapés (RQTH) dont l’obtention est étendue entre autres à tous les allocataires de l’AAH. Après avoir privé de droits à l’Assurance Chômage près de 25% des allocataires, le gouvernement entend conditionner le versement du RSA à un parcours d’accompagnement intensif comprenant 15h d’activité hebdomadaire sur le modèle du Contrat d’Engagement Jeune. Ce conditionnement – rejeté par toutes les organisations syndicales – aurait pour conséquence – en cas de non-respect – de priver des familles entières du minimum de ressources pour survivre (selon la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques, la DREES, 75% des ménages au RSA vivent sous le seuil de pauvreté). Pour nos organisations syndicales, cela est inacceptable.

Pour lire l’intégralité du communiqué de presse, cliquer ici

Dans une tribune au « Monde », un collectif de diverses associations de solidarité et des syndicats (dont la CGT) prend position contre certaines dispositions du projet de loi pour le plein emploi.

Pour accéder au tract CGT Pôle emploi concernant cette tribune dans « Le Monde », cliquer ici

Le médiateur de Pôle emploi alerte sur la situation des démissionnaires

Les salariés qui démissionnent peuvent, dans certains cas, toucher le chômage. Mais selon les situations, plusieurs conditions sont à respecter pour en bénéficier. Dans son dernier rapport annuel, le médiateur national de Pôle emploi tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur ce droit difficile à exercer.

Les années passent et le constat reste le même. Toucher le chômage après une démission relève du parcours du combattant pour de nombreux salariés. Car pour rappel, dans certaines situations dites “légitimes”, démissionner permet d’être indemnisé par Pôle emploi. C’est notamment le cas des salariés qui démissionnent pour suivre leur conjoint contraint de changer de lieu de résidence pour un nouvel emploi. Ou encore de ceux qui rompent un premier contrat après trois ans d’affiliation à l’assurance chômage sans interruption pour rejoindre un autre établissement en CDI mais auquel le nouvel employeur met fin dans les 65 premiers jours travaillés. Or d’après le rapport 2022 du médiateur national de Pôle emploi, Jean-Louis Walter, publié fin mars, “les démissions sont toujours un sujet de frustration lorsqu’elles se prennent dans les filets de l’assurance chômage”.

D’un côté, il y a des situations “aussi anciennes que la réglementation elle-même” et “c’est en vain qu’on recherche des signes d’évolution patents”, relève le médiateur. D’après lui, toutes les situations sont sources de “difficultés” pour les salariés, que ce soit une démission “ordinaire”, une fin de période d’essai à l’initiative du salarié ou encore une fin de période d’essai ou de CDI à l’initiative de l’employeur lorsque le salarié a démissionné pour occuper ce nouveau poste.

Le médiateur national de Pôle emploi prend ainsi l’exemple d’un salarié du secteur de l’imprimerie ayant démissionné pour un CDI dans une nouvelle entreprise, proposé sans période d’essai en raison de ses dix années d’expérience dans le domaine. Son nouvel employeur a toutefois décidé de rompre le contrat au bout d’un mois (soit avant les 65 premiers jours du contrat). Vu que le salarié en question n’avait pas trois années consécutives d’activité – il a connu une interruption de trois jours entre deux employeurs en décembre 2019, alors que seule une interruption d’un week-end est autorisée -, il n’a pas pu bénéficier du chômage.

Des règles qui ne reflètent plus la réalité du marché

“La réglementation de l’assurance chômage prévoit bien une liste de cas pour lesquels la démission est légitime (et permet donc d’être indemnisé par Pôle emploi, ndlr), mais force est de constater que les textes n’ont pas évolué et ne reflètent plus la réalité du marché du travail”, signale Jean-Louis Walter, qui appelle, comme il l’avait déjà fait dans son rapport de 2016, à “réhabiliter le pragmatisme sur le sujet des démissions”, ces dernières relevant de règles complexes et donc difficilement applicables et compréhensibles pour les allocataires.

Voilà pour les cas (malheureusement) traditionnels de salariés ne parvenant pas à bénéficier du chômage après une démission. Mais un autre type de rupture du contrat de travail à l’initiative du salarié, qui ouvre droit à l’indemnité de Pôle emploi depuis quelques années seulement, est également source de crispations. Depuis novembre 2019, comme Emmanuel Macron l’avait promis lors de la campagne présidentielle précédant son premier quinquennat, il est possible d’ouvrir un nouveau droit au chômage en cas de démission pour une reconversion

Sous certaines (strictes) conditions, toutefois. Il faut ainsi avoir travaillé de manière continue – sans période de chômage – pendant les cinq années précédant la démission, soit 1.300 jours de travail au cours des 60 mois précédant la fin du contrat. Par ailleurs, un projet de reconversion professionnelle, devant présenter un caractère “réel et sérieux”, est obligatoire. Ce projet doit ensuite être validé par un opérateur de conseil professionnel, ainsi qu’une commission paritaire interprofessionnelle régionale (CPIR). Pôle emploi s’occupe enfin de vérifier que toutes les démarches ont bien été réalisées par le démissionnaire pour percevoir les indemnités chômage.

Mais d’après les dernières données communiquées par Pôle emploi et l’Unédic en août 2022, seules 25.000 personnes ont ouvert un nouveau droit au chômage dans le cadre d’une démission-reconversion depuis la création du dispositif, soit au bout de deux ans et demi environ. S’il y a du mieux comparé à la situation de novembre 2021, ce nombre reste bien inférieur à l’objectif visé par le gouvernement à l’origine, à savoir 17.000 à 30.000 bénéficiaires chaque année. Il faut dire que l’information sur ce dispositif est “mal comprise par les candidats”, “incomplète”, voire même “absente”, regrette le médiateur national de Pôle emploi.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il remet en cause la mesure : il parlait déjà d’un “rendez-vous manqué” dans son rapport 2019, avant de revenir à la charge dans son édition 2020 en décrivant la mise en œuvre pratique de la mesure comme étant “éloignée de la simplicité de la promesse initiale car elle s’assortit de conditions préalables assez complexes”.

Une information trop tardive sur le chômage pour démission-reconversion

Dans son rapport 2022, le médiateur national de Pôle emploi estime notamment que sur les cinq années d’activité exigées pour bénéficier du chômage en cas de démission-reconversion, l’information est “inaccessible” en amont. “De fait, les médiateurs (régionaux, ndlr) continuent de recevoir des demandes de médiation après un refus d’une ouverture de droits à l’assurance chômage en raison d’un manque de jours travaillés, notifié par Pôle emploi après le calcul des droits, c’est-à-dire en toute fin de parcours, après que le salarié a démissionné”, expose Jean-Louis Walter. Et d’ajouter : “Cela paraît invraisemblable mais répond à une logique technique et administrative. Pour que Pôle emploi examine le droit à indemnisation, il doit se fonder sur les attestations employeur. Or ces documents ne sont remis par l’employeur qu’à la fin de la relation de travail. Dans la construction actuelle, le candidat n’est donc pas en capacité d’obtenir de Pôle emploi l’assurance de son éligibilité avant d’avoir démissionné.”

Et la situation est encore plus problématique pour les salariés de droit privé travaillant pour un employeur public, ceux-ci n’étant pas éligibles au dispositif mais n’en étant informés, encore une fois, que trop tard. Plus précisément, “un employeur public peut indemniser au chômage lui-même ses ex-salariés sous contrats privés en auto-assurance, ou bien déléguer cette indemnisation à Pôle emploi via une convention de gestion. Quel que soit le mode d’indemnisation, ces salariés sont exclus du dispositif (chômage pour démission-reconversion, ndlr) dès lors qu’ils ont travaillé dans le secteur public dans la période qui a précédé la fin du dernier emploi”, rappelle le médiateur national de Pôle emploi.

Et la situation est encore plus problématique pour les salariés de droit privé travaillant pour un employeur public, ceux-ci n’étant pas éligibles au dispositif mais n’en étant informés, encore une fois, que trop tard. Plus précisément, “un employeur public peut indemniser au chômage lui-même ses ex-salariés sous contrats privés en auto-assurance, ou bien déléguer cette indemnisation à Pôle emploi via une convention de gestion. Quel que soit le mode d’indemnisation, ces salariés sont exclus du dispositif (chômage pour démission-reconversion, ndlr) dès lors qu’ils ont travaillé dans le secteur public dans la période qui a précédé la fin du dernier emploi”, rappelle le médiateur national de Pôle emploi.

Le caractère “alambiqué” du dispositif le rend donc “vulnérable aux difficultés d’appropriation”, pointe Jean-Louis Walter. Et de conclure : “À regret, on doit donc constater qu’à travers le traitement des démissions […], on continue de mettre des freins à l’ambition et à la mobilité professionnelle des salariés.”

Source: Capital