Nouveau Parcours du Demandeur d’Emploi : Apprendre aux chômeurs à se passer de Pôle emploi ?

CCE du 29 juillet 2015 – Déclaration de la CGT Pôle emploi

« Le programme nouveau parcours du demandeur d’emploi (NPDE) présenté au CCE constitue par ses ambitions, selon les dires de la direction de Pôle emploi, un nouveau palier déterminant de la trajectoire de personnalisation de l’accompagnement ».

En fait de personnalisation c’est la dématérialisation massive des services de Pôle emploi qui est à l’ordre du jour, qu’il s’agisse des démarches liées à l’inscription, de la demande d’allocations en amont du premier entretien, ou de la file IDE du 3949 sous-traitée destinée à devenir l’inscription en ligne, en visant à faire du canal internet le canal privilégié pour l’inscription, en automatisant le processus d’indemnisation en ligne, en remplaçant l’accueil des demandeurs d’emploi par mail.net et par les Postes Informatiques en Libre Accès (PILA)…

Ce programme qui est au coeur du Plan stratégique 2015-2020, s’articule avec la réduction de l’accueil du public sur le flux (agences « ouvertes », mais fermées à ceux qui n’ont pas rendez-vous). Il se traduit par la recherche systématique de tous les moyens de ne pas recevoir les chômeurs à leur demande.

Pour la direction de Pôle emploi l’ennemi c’est l’accueil subi. Et elle veut aller jusqu’au bout de la personnalisation en supprimant l’ARC Placement. Pôle emploi n’est pas un lieu de socialisation; nous sommes là pour libérer du temps, notre priorité est là.

Pour atteindre cet objectif, la direction de Pôle emploi procède à une véritable industrialisation des processus de travail. En fait, sous des apparences de modernité, même si le chronomètre a changé de forme, c’est ni plus ni moins que le retour du Bureau des méthodes qui est à l’ordre du jour dans ce schéma.

Le NPDE c’est la méthode élaborée pour réduire le temps consacré aux chômeurs qui sont considérés comme n’étant pas prioritaires ou qui sont classés comme n’étant pas ceux qui ont le plus besoin du Service Public de l’Emploi. C’est ce que la direction appelle réinvestir le coeur de métier, alors que dans cette optique ce qui prime est le renoncement à répondre aux attentes des demandeurs d’emploi (et d’une certaine manière l’objectif lui même que les chômeurs apprennent à se passer de Pôle emploi).

Ce qui est programmé c’est en fait la déstructuration de l’emploi de conseiller, c’est la casse des qualifications des agents de Pôle emploi. Cela passe notamment par la Liquidation des liquidateurs sous prétexte de permettre aux agents Gestion Des Droits d’améliorer leur expertise dans le conseil, pas dans la liquidation. Comment peut-on rester des experts si on ne pratique plus ou si, faute de temps d’appropriation, on ne connait plus la réglementation? En fait, l’expertise que la direction prétend rechercher est introuvable.

Cela passe également par l’éclatement et la parcellisation des activités des conseillers à l’emploi entre accompagnement des chômeurs et relation entreprises, et, pour ce qui les concerne, les agents d’accueil sont transformés en vigiles/portiers chargés de filtrer ceux qui ont le droit de pénétrer dans les locaux…

De fait, cette programmation de la dégradation des missions et du service rendu se combine avec les attaques contre les qualifications des personnels. Le manque d’ambition qui apparaît dans les modules de formation au NPDE présentés de façon tout à fait précipitée à la Commission Paritaire Nationale de la Formation (CPNF) le 28 juillet, avant même la consultation du CCE sur ce dossier, en est le signe indubitable.

Pour la CGT, la casse des qualifications des personnels n’a jamais constitué une amélioration de la qualité des services rendus.

La modernité affichée par Pôle emploi avec son Offre de service numérique revient en fait à mettre des outils nouveaux au service des méthodes du passé avec pour objectifs de casser le service public.

Combinée au développement de la sous-traitance et à la privatisation des missions, elle constitue une menace sur les emplois des agents eux mêmes.

Pour la CGT il est indispensable de mettre un coup d’arrêt à ces projets. Il est indispensable d’obtenir les moyens et les effectifs supplémentaires indispensables pour rendre les services qu’attendent les usagers de Pôle emploi.

Paris, le 29 juillet 2015

Votes
Pour: 0 – Contre: CGT, FO, SNU, SUD – Abst.: CFDT, CGC, CFTC, SNAP

Déclaration au format pdf en pièce jointe

2015-07-29-CCE-NPDE-DeclarationCGT.pdf

Performance comparée : consultation du CCE le 29 juillet

Lors du CCE du 9 juillet la direction générale a commencé à présenter son projet de « performance comparée ».

Alors qu’il s’agit d’un changement majeur et profond, elle a tenté de s’en tirer avec une simple présentation aux élus du CCE.

Sur proposition CGT, la majorité des élus a voté la délibération suivante :

« Le point 3 de l¹ordre du jour est intitulé « Présentation de la démarche de performance comparée ». Le document qui accompagne ce point de l¹ordre du jour nous présente un projet de comparaison des résultats à l¹intérieur de groupes de comparaisons dans lesquelles les agences seront réparties. Ce changement majeur, annoncé depuis 2012, plusieurs fois reporté, clé de voûte du plan stratégique, ne peut pas faire l¹objet d¹une simple présentation au CCE.
Les élus au CCE demandent expressément à être informés et consultés sur le chantier « performance comparée » avant sa mise en oeuvre »

Pour: CGT, CFDT, FO, SNU, SNAP- Contre: – Abst.: CFTC, CGC- NPPV: – Le STC s’associe à cette demande.

Le Président a « pris acte de ce vote ». À la fin de la séance il a indiqué que le débat sur ce point reprendra le 29 juillet prochain et que la consultation du CCE sera organisée au cours de cette réunion.

Pour mémoire la performance comparée est la mise en concurrence permanente des agences, donc des agents (benchmarking) en fonction d’indicateurs de la convention tripartite en particulier de l’indicateur numéro un dit "les retorts à l’emploi". Sauf que la direction générale appelle "retour à l’emploi" une déclaration d’embauche pour un mois ou le fait pour un chômeur d’avoir travaillé 78 heures sur un mois !

EZBEEZ : une application inédite entre employeurs et demandeurs d’emploi… payante

Vous nous direz ce que vous en pensez, voici l’article paru dans l’EST RÉPUBLICAIN le 10 juillet dernier concernant le lancement d’une Start-Up, Ezbeez, sur le marché du placement :


INSOLITE Une start-up lorraine lance une application inédite entre employeurs et demandeurs d’emploi

EST RÉPUBLICAIN – 10/07/2015 à 05:00

EZBEEZ-dessin-philippe-delestre

Dessins de Philippe Delestre

Embaucher ou trouver un emploi ? Trois « clics » peuvent suffire. Assurément inédite et innovante, la démarche menée par une start-up lorraine autour de l’application « Ezbeez » (prononcer izibiz, contraction anglicisée de ‘easy’(facile) et ‘beez pour ‘abeille’’).

Directeur général, Ugo Loustalet s’est associé avec Manfred Olm pour concevoir ce procédé qui permet, promettent les dirigeants de « Ezbeez.com », une embauche spontanée grâce à cette application qui permet en un clic la recherche, l’embauche et la gestion de la paie d’un salarié. Et même, en trois clics, offre de satisfaire à toutes les démarches administratives.

L’application – téléchargeable sur Apple store et sur les appareils Androïd – est pour quelques semaines encore gratuite en raison de son lancement récent (1). Le site s’adresse ouvertement à un vivier de salariés « non cadres » pour des missions de courte durée en priorité, même si le CDI reste une option envisageable.

Objectif 500 contrats en 2015… 5000 en 2016

Les candidats à une embauche sont invités à remplir succinctement leur profil depuis leur téléphone ou ordinateur : photo, relevé d’identité bancaire, cursus de compétences… avant de se voir transmettre des offres d’emploi qui correspondent à leurs critères, par des employeurs ayant, de leur côté, accompli leurs démarches de recherche.

Ezbeez.com se charge de prendre le relais de toutes les démarches administratives et financières jusqu’à l’Urssaf et les fiches de paie (y compris contrat de travail, cotisation aux caisses). Les démarches de CV et de lettres de motivation ont été ramenées à l’essentiel à travers des formules de 140 signes sur le modèle du tweet.

Lorsque l’offre est validée par le site, elle est adressée à tous les candidats dont le profil correspond aux critères de recherche, avec alerte par SMS. La suite ? « Embaucher ou être embauché en trois clics », assure Ugo Loustalet.

Particularité d’Ezbeez, le site fonctionne de façon communautaire, à la manière de BlaBlacar avec évaluation mutuelle entre employeurs et employés. « Nous travaillons depuis quatre ans sur cette application », explique le dirigeant, qui a installé son entreprise à Breda Metz, avec le soutien de Lor’n Tech.

Issu d’une famille vosgienne, ce dirigeant d’une société luxembourgeoise spécialisée dans le développement d’applications, vise 500 contrats de travail avant la fin de l’année pour 2.500 jours cumulés et… dix fois plus l’année prochaine. Le marché des demandeurs d’emploi ouvre il est vrai de vastes perspectives.

 

(1) Ezbeez est gratuitement téléchargeable pour les employeurs. Première expérience gratuite puis forfait mensuel de 24,95 € incluant un nombre d’embauches illimité, la publication d’annonces, l’édition des contrats de travail et les fiches de paie. Pour les demandeurs d’emploi : téléchargement et consultation des offres gratuits puis 9 % du salaire net en cas de signature du contrat.

Antoine PETRY


 

Retrouver l’article en cliquant ici

 

Allons-nous la retrouver prochainement sur Emploi Store ?

Classification – Communiqué CGT-SNU/FSU-FO Pôle Emploi

Le 27 mai 2015, une décision du Tribunal de Grande Instance de Paris a imposé la mise en œuvre de l’accord classification du 19 décembre 2014, malgré l’opposition de nos 3 organisations syndicales représentant 60% du personnel de Pôle Emploi.

Pour autant, cette dernière ne change en rien notre position et en toute cohérence nous continuons le combat.

Pour nos organisations, nos revendications restent inchangées, nous exigeons toujours une classification garantissant :

− Un positionnement qui assure à chacun et chacune de trouver la reconnaissance de ses qualifications, de ses expériences et de ses expertises ;

− Une grille de classification des emplois claire permettant à chaque agent des possibilités de progression et de mobilité professionnelle ;

− Un véritable déroulement de carrière garanti à l’ensemble du personnel ;

− Un budget compatible avec les enjeux de cette négociation.

Or dans le cadre de la politique d’austérité cet accord c’est :

− Réduire les gains salariaux d’un échelon à l’autre ;

− Augmenter le nombre d’échelons dans un même niveau d’emploi et concomitamment multiplier et durcir les conditions de passage d’un niveau de qualification à l’autre ;

− évaluer individuellement et systématiquement sans aucune définition des critères d’appréciation ;

− Tasser la grille des salaires en modifiant la structure de la rémunération ;

− Payer moins les qualifications en élargissant les exigences professionnelles pour le même salaire ;

− Donner quelques euros pour seulement 10% des agents pour tenter de faire oublier que 100% du personnel supportera le gel des déroulements de carrières à suivre.

Pour toutes ces raisons, nos organisations syndicales décident de faire appel de la décision du Tribunal de Grande Instance de Paris et de tout faire pour éviter la mise en œuvre de cet accord dangereux tant pour les personnels de Pôle emploi que pour ses missions.

Paris, le 16 juin 2015

Le communiqué intersyndical au format imprimable est en pièce jointe

2015-06-16-CommuniquéCGT-FO-FSU.pdf

CCE du 16 juin 2015 – Réforme territoriale: Les agents et les missions trinquent !

La réforme territoriale en cours à Pôle emploi est l’un des éléments d’une réforme de l’État qui intervient à un moment où notre pays est engagé dans une profonde modification de ses structures administratives et politiques.

Avec le passage à 16 régions en France métropolitaine le 1er janvier 2016 ces transformations s’accélèrent aujourd’hui pour adapter à marche forcée les services de l’État et ses opérateurs ainsi que les collectivités territoriales aux objectifs des politiques d’austérité et aux exigences de rentabilité du capital et des marchés financiers.

La « revue des missions » qui est menée en parallèle de cette réforme territoriale est à l’oeuvre dans l’ensemble des services publics, et dans l’ensemble des territoires, qu’ils soient ou non concernés par la fusion des régions. Cette révision des politiques publiques est notamment destinée à réduire les budgets consacrés aux politiques publiques et à la protection sociale, et se traduit par l’abandon, l’affaiblissement ou la privatisation de pans entiers de missions.

Elle prend la forme à Pôle emploi du Plan stratégique 2015-2018 :

– qui conduit à dégrader les qualifications des personnels par la segmentation des activités, et des missions, qu’il s’agisse de l’indemnisation, de l’aide à l’insertion professionnelle ou des fonctions support ;

– avec une organisation du travail qui veut économiser sur le temps consacré aux usagers par les agents et développe la mise à distance des demandeurs d’emploi ;

– qui développe le recours à la sous-traitance et vise à mettre en place une politique de résultats destinée à comparer les résultats des agents entre-eux, et permettant de comparer les résultats des services publics et ceux des opérateurs privés de placement, avec la perspective de structurer un véritable réseau de concurrents du service public lui même.

Dans ce contexte, la présentation au CCE de Pôle emploi des modalités de mise en oeuvre de la réforme territoriale est tout à fait inquiétante.
De nombreuses questions précises restent sans réponse :

– Quelle organisation cible à 5 ans ?

– Quels sont les services support stratégiques qui devront être au siège des DR et quels
sont les services support qui peuvent être en « multi sites » ?

– Quel accompagnement des agents des Directions Régionales ?

– Quelles conséquences sur les DT, les plateformes, et le réseau ?

– Quel calendrier ?

– Quel devenir pour les accords locaux existant dans de nombreux établissements

Au delà des affirmations de principe qui se veulent rassurantes « Rien ne changera au 1er janvier 2016 pour la plupart des agents. Seuls les cadres dirigeants seront impactés… » il reste de véritables interrogations.

Comment pourrait-on croire que Pôle Emploi serait le seul à ne pas restructurer ses services dans un environnement qui frappe l’ensemble de la fonction publique?

Comment imaginer que cette fusion n’impactera pas les personnels des Directions Régionales alors que plus de 10 000 agents des services de l’État et des opérateurs auront à subir des mobilités géographiques ou professionnelles ?

Tous les rapports pointent que la réussite de la restructuration dépendra :

– des moyens alloués à l’accompagnement des mobilités professionnelles et géographiques des agents y compris des opérateurs

– de la transparence et de la concertation.

À quoi joue la direction de Pôle emploi?

En refusant d’exposer, et de discuter les inévitables évolutions organisationnelles et les conséquences pour les agents, la direction entretient une incertitude inacceptable pour les personnels et met en place, implicitement, une méthode dangereuse exposant chaque collègue à une forte pression individuelle.

La CGT Pôle Emploi s’opposera à ce déni d’information et agira avec les agents pour les aider à s’organiser, à se mobiliser et à obtenir des garanties collectives et individuelles tout au long du processus.

Paris, le 16 juin 2015

La déclaration au format imprimable est en pièce jointe

2015-06-16-CCE-Reforme_territoriale.pdf

Accord classification : l’opposition majoritaire invalidée par la justice.

Communiqué de la CGT Pôle Emploi (extrait)

«…
Le 19 décembre 2014, la CGT, FO et le SNU se sont opposés à la mise en oeuvre à Pôle emploi d’un accord « Classification » qui porte la marque d’un contexte de crise sur fond de reculs sociaux, de culpabilisation des salariés et d’appels à l’effort pour leur faire payer une crise dont ils ne sont pourtant pas responsables. La DG en a pris acte publiquement le jour même par un message dans lequel
le DGARH indiquait à tous les agents: « J’ai le regret de vous annoncer que bien que signée par trois organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC et CFTC), l’accord relatif à la classification ne pourra pas être mis en oeuvre, en effet il a fait l’objet d¹une opposition de la part des trois organisations syndicales non signataires (CGT, CGT-FO et SNU). En conséquence, en vertu de l’article L. 2231-9 du code du travail, l¹accord est réputé non écrit et ne sera pas appliqué ».

Cela ne l’a pas empêchée pas de se joindre à la décision prise par les trois organisations syndicales signataires d’assigner en justice la CGT, FO et le SNU pour imposer la mise en oeuvre de cet accord minoritaire.

Pour les signataires, tous les moyens sont bons pour avoir gain de cause. Il est
incontestable que l’opposition à cet accord est majoritaire, et ils le reconnaissent.
Ils affirment toutefois que l’opposition ne leur a pas été « notifiée dans les règles », tout en reconnaissant également qu’ils ont été informés de la signature de cette opposition dans les délais légaux.

De fait, ils s’appuient sur tous les recours de la mauvaise foi et du déni de démocratie pour imposer au personnel de Pôle emploi la mise ne oeuvre de cet accord minoritaire.

Pour la CGT Pôle emploi, la décision de justice annoncée aujourd’hui est une
mauvaise nouvelle.

Elle ne nous détournera cependant pas de nos revendications en matière de
reconnaissance des qualifications des personnels: il s’agit bien d’instituer une grille de classification de progrès prenant en compte les qualifications (diplômes, formation professionnelle continue, expérience) et qui soit conçue comme la pierre angulaire d’un véritable déroulement de carrière avec rémunérations en conséquence.

En tout état de cause la DG va maintenant engager les opérations de rattachement des emplois dans la grille de classification.

Pour la CGT Pôle emploi l’objectif que nous devons poursuivre est d’obtenir pour
chaque agent un rattachement à l’emploi et un repositionnement bonifié qui
prennent en compte à la fois l’évolution des qualifications depuis la fusion et
l’importance des efforts consentis par les agents dans un contexte de chômage qui n’a cessé de s’aggraver.

Il en va de l’intérêt des personnels, comme de la capacité de Pôle emploi à exercer véritablement les missions du service public de l’emploi. »

Le communiqué complet est en pièce jointe

2015-05-27-Accord-Classification.pdf

La Nouvelle Classification