Menaces sur nos emplois et sur Pôle emploi

La CGT avait mis en garde le personnel depuis longtemps. Selon certains syndicats nous exagérions et agitions des peurs inutiles… mais comme souvent, le temps donne raison à nos analyses.

Ainsi le Directeur Général a annoncé dans le cadre d’une convention des « managers » la suppression de 4000 postes d’ici 2022. Madame Pénicaud, Ministre du Travail, justifie sur France Inter ces suppressions d’emplois.
En effet, la Direction Générale de Pôle emploi applique à la lettre les préceptes définis par le gouvernement dans le cadre de son projet CAP 2022 pour toute la fonction publique : restrictions budgétaires, diminutions de postes (120 000 d’ici 2022) et plan de départs volontaires, accroissement du recours à des contrats courts et à la précarité, abandon de missions publiques – privatisations – transfert de missions aux Collectivités Territoriales.
Pire, le projet de loi de programmation des finances publiques 2018-2022 prévoit une baisse de 4 Mds d’euros du budget du Ministère du Travail dont dépend Pôle emploi.
Enfin, le budget de l’UNEDIC va être réduit suite à l’annonce de la suppression des
cotisations sociales salariales d’assurance chômage transférées vers la CSG. Or les recettes de l’UNEDIC, depuis la création de Pôle emploi, participent à hauteur de 70% au budget de Pôle emploi !
Le gouvernement a annoncé combler de façon temporaire ce manque à gagner en
transférant les recettes issues de la CSG vers le budget de Pôle emploi mais dans le même temps l’État baisse de 50 millions sa dotation à Pôle emploi !
L’avenir même de Pôle emploi comme opérateur public de l’État est menacé.
Dès cette année, les emplois supprimés – 297 Équivalents Temps Plein Travaillés et 1380 Contrats aidés (qui exerçaient des activités d’agents titulaires) – impactent fortement le réseau des agences de proximité, accroissent la dégradation continue de nos conditions de travail, réduisent nos missions au service des besoins des usagers. Le « recrutement » de 3200 collègues en Service Civique, travailleurs précaires sans contrat de travail et non salariés de Pôle emploi, ne sauraient palier des emplois de titulaires qualifiés.
Le transfert de 800 conseillers supplémentaires de l’accompagnement vers les missions de contrôle des chômeurs (déjà en discussion au Comité Central d’Etablissement) – associé à la mise en œuvre d’une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences qui a réduit considérablement notre mission d’indemnisation (40% des conseillers en charge d’une mission d’indemnisation ont dû cesser cette activité) témoignent d’une volonté gouvernementale de démanteler Pôle emploi vers plus de privatisation ou de régionalisation et notamment nos missions auprès des usagers : conseil et accompagnement des travailleurs privés d’emploi et des entreprises.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a demandé à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) de réfléchir à une « méthodologie robuste » permettant « d’indexer » d’éventuelles baisses d’effectifs de Pôle emploi sur une « décrue constatée du chômage ».

Gageons que ce n’est que le début. Seule une mobilisation massive pourra faire reculer le gouvernement.

Projet « 0 chômeurs »: premier bilan

L’expérimentation « Territoires zéro chômeurs de longue durée » mise en place depuis la loi du 29 février 2016 au sein de 10 microterritoires, a permis de sortir du chômage 420 personnes soit, en équivalent temps plein, 353,5 postes créés. Pour rappel, un total de 2000 CDI est envisagé à l’horizon 2021, pour un budget de 15 millions d’euros.

La CGT insiste sur la nécessité de proposer de véritables emplois aux chômeurs de longue durée.

Toutes et tous en grève le 22 mars !

POUR LES MISSIONS DE SERVICE PUBLIC, L’EMPLOI, LE POUVOIR D’ACHAT,
LA PROTECTION SOCIALE COLLECTIVE TOUTES ET TOUS MOBILISE-E-S LE 22 MARS.
Les 7 fédérations de fonctionnaires appellent à la mobilisation.

Et POLE EMPLOI, opérateur public, ne sera pas épargné.
La spirale de suppression de postes est bien en route et nous sommes  tous concernés par cette réduction des effectifs, à plus ou moins long terme, ou plutôt court terme.
Alors le 22 mars, montrons, par le nombre d’agents en grève, que nous ne les laisserons pas faire sans réagir, sans agir.

Pour lire l’appel intersyndical à la grève du 22 mars, cliquez ici

Assurance chômage: des discussions sous haute surveillance !

Des négociations vont s’ouvrir avec un calendrier très limité (obligation de conclure pour fin janvier et un projet de loi rédigé en février) et des thèmes encadrés par le gouvernement. Celui-ci se réserve dans tous les cas certains sujets et la reprise ou non des résultats des négociations.

Ainsi le ministère annoncera des mesures renforçant les sanctions contre les chômeurs vers le 20 janvier. Il entretient le flou sur la question de la répartition des rôles entre État, patronat et syndicats.

Les thèmes de discussion porteront sur les démissions, les travailleurs « indépendants », le recours aux contrats courts.

Des négociations vont donc probablement s’ouvrir entre patronat et syndicats.

Elles vont débuter par un cadeau pour le Medef et compagnie : la notion de précarité est limitée aux quelques secteurs où les employeurs embauchent « les mêmes personnes sous contrats de moins d’un mois de façon récurrente », soit 1% de la masse salariale ! Le gouvernement n’imposerait le bonus/malus qu’en cas de désaccord. La CGT rappelle que la précarité concerne des millions de travailleurs et travailleuses, en CDD, en intérim, en temps partiels subis notamment par les femmes. Nous ne laisserons pas escamoter la question de la lutte contre la précarité.

La CGT a porté ses propositions, sur la base du projet de sécurité sociale professionnelle, pour que celles et ceux qui vivent de leur travail puissent choisir leur métier et leur évolution professionnelle, sans chantage des employeurs et sans menace de réduction ou suppression des allocations chômage. Les travailleurs dépendants des plateformes doivent ainsi ouvrir des droits, et celles-ci doivent s’acquitter des cotisations patronales.

La CGT rappelle que le seul système juste de protection sociale est basé sur la cotisation ouvrant des droits. Elle s’oppose au glissement vers un « filet de sécurité » minimal financé par l’impôt.

La CGT mettra tout en œuvre pour que ces discussions ne se fassent pas à l’insu et au détriment des salarié.e.s avec ou sans emploi.