NAO 2023: Indifférence, Provocation ou Mépris du Ministère de tutelle

Lors de la 1ere séance de NAO du 11 avril, la Direction Générale avait déclaré aux organisations syndicales n’avoir aucun budget du Ministère de tutelle et être en attente des mesures salariales pour la Fonction Publique, mesures qui ont depuis
été annoncées le 12 juin.
Il était donc logique pour toutes les organisations syndicales que pour la réunion NAO du 5 juillet, la DG aurait obtenu une enveloppe de Bercy. Eh bien non !
La DG nous annonce à ce jour n’avoir aucun retour concernant les arbitrages de Bercy ni en terme d’enveloppe salariale pour les agents ni en terme d’effectifs pour 2024.
Même si elle tient à préciser qu’aucun lien n’existe entre les deux, les économies envisagées par Bercy nous font craindre le pire.
Ces arbitrages devraient être faits avant la prochaine réunion NAO prévue le 29 aout.
Dans l’attente la DG se dit prête à augmenter le plafond des Tickets restaurant, mais sans en préciser la date…

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France Travail: communiqué de presse CGT – SNU – STC – SUD contre la transformation du Service Public de l’Emploi pour satisfaire uniquement les besoins des employeurs, contraindre les usagères et les usagers et renforcer les opérateurs privés

Après avoir imposé par décret les deux dernières contre-réformes de l’Assurance Chômage, passé en force celle des Retraites et des Lycées Professionnels – toutes rejetées par l’ensemble des organisations syndicales – le gouvernement entend prolonger son offensive à l’encontre de tous les travailleurs et travailleuses (avec et sans emploi) par la création de France Travail.
Le projet de Loi « Pour une nouvelle société du travail et de l’emploi », qui vient d’être voté au Sénat, entend automatiser l’inscription à France Travail de toutes et tous les allocataires du RSA (leurs ayant-droits compris) et de toutes les personnes ayant une reconnaissance de travailleurs handicapés (RQTH) dont l’obtention est étendue entre autres à tous les allocataires de l’AAH. Après avoir privé de droits à l’Assurance Chômage près de 25% des allocataires, le gouvernement entend conditionner le versement du RSA à un parcours d’accompagnement intensif comprenant 15h d’activité hebdomadaire sur le modèle du Contrat d’Engagement Jeune. Ce conditionnement – rejeté par toutes les organisations syndicales – aurait pour conséquence – en cas de non-respect – de priver des familles entières du minimum de ressources pour survivre (selon la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques, la DREES, 75% des ménages au RSA vivent sous le seuil de pauvreté). Pour nos organisations syndicales, cela est inacceptable.

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Dans une tribune au « Monde », un collectif de diverses associations de solidarité et des syndicats (dont la CGT) prend position contre certaines dispositions du projet de loi pour le plein emploi.

Pour accéder au tract CGT Pôle emploi concernant cette tribune dans « Le Monde », cliquer ici

La bataille contre la réforme des retraites n’est pas finie

Le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) a jeté un pavé dans la mare, suscitant l’ire du gouvernement. Contrairement aux prévisions de ce dernier, le système sera toujours déficitaire en 2030, malgré la réforme.

Le déficit, un faux problème

Publié le 22 juin, le rapport du COR a démontré que les deux années supplémentaires de travail prévues par la réforme ne permettront pas d’atteindre l’équilibre en 2030. Le solde du système de retraite – excédentaire en 2022 de + 0,2 % du PIB – serait en effet déficitaire en 2030 (-0,2 %) et cette situation ne ferait qu’empirer pour atteindre -0,8 % du PIB en 2070.

Pour la CGT, qui partage l’analyse du COR, le déficit n’est pas central dans le système des retraites.

« Ce qui est fondamental, c’est la part du PIB consacrée aux retraites. Cette part baisse inexorablement » constate Denis Gravouil, secrétaire confédéral CGT.

Une des raisons de cette diminution est imputable à l’assèchement des ressources : la diminution des recettes fiscales et des cotisations sociales fait prendre un risque aux régimes de retraites.

Ainsi, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) transformé en 2019 en un allègement de cotisations sociales durables se traduit par la réduction des cotisations sociales patronales pour un employé dont la rémunération est inférieure ou égale à 2,5 Smic, voire par la suppression de ces cotisations pour les salaires en dessous de 1,6 Smic.
Un allègement qui représente plusieurs dizaines de milliards d’euros.

Même constatation à propos des augmentations de salaires, trop souvent remplacées par des primes, non socialisées et non fiscalisées.

« Ce sont autant de cadeaux faits au patronat, au détriment des travailleurs et du système de retraite par répartition », continue Denis Gravouil.

Inexorablement, la part donnée aux salaires dans le PIB diminue. Or toutes ces mesures relèvent de choix gouvernementaux !

La casse du système public

De plus, le rapport montre bien que la notion d’équilibre du système de retraite dans son ensemble n’a strictement aucun sens, les systèmes de retraite du public et du privé relevant de règles et de caisses totalement différentes.

Avec la casse du service public, qui entraine la diminution du nombre de fonctionnaires et donc de cotisants, le combat est double : embaucher des fonctionnaires permettra de répondre aux besoins des citoyens et d’équilibrer le système des retraites.

La lutte continue ! contre la réforme des retraites, la CGT revendique notamment : 

  • le départ à 60 ans pour toutes et tous à taux plein
  • l’augmentation des salaires et un salaire minimum de 2 000 euros
  • le développement des services publics
  • la suppression des inégalités entre les femmes et les hommes
  • la fin des exonérations sans contrepartie avec le conditionnement des aides publiques à une exigence de résultats
(Source: confédération CGT)

Réforme des retraites : la France épinglée pour atteintes aux droits des travailleurs

Dans son « Indice des droits dans le monde », la Confédération syndicale internationale pointe les régressions de la France en matière de droits des travailleurs, dans un monde de plus en plus hostile aux syndicats

Après l’alerte de l’ONU sur le racisme dans la police française, c’était au tour d’une autre organisation internationale, la Confédération syndicale internationale (CSI), d’épingler la France pour sa réponse musclée à la contestation contre la réforme des retraites.
« Brutalité policière », « arrestations aveugles », atteintes aux droits des travailleurs « à des niveaux record », les termes employés par la confédération dans son « Indice des droits dans le monde » sont particulièrement durs.

Et pour cause, la France fait partie des 69 États, parmi les 149 étudiés par la principale confédération syndicale de la planète, à avoir procédé à des arrestations et des détentions jugées « arbitraires » entre avril 2022 et mars 2023.

Comme en 2022, Paris est accusé de violations « répétées » des droits des travailleurs. « Quand vous souhaitez modifier une loi qui concerne les travailleurs, et la réforme des retraites en est un exemple, la moindre des choses qu’on puisse attendre est le dialogue », affirme le secrétaire général de l’organisation, Luc Triangle. Or, selon lui, les syndicats ont été « ignorés ».

Mieux qu’ailleurs

Mais le classement de la France reste comparativement avantageux. Le Royaume-Uni est ainsi épinglé pour des violations « systématiques » des droits, dans un monde où 87 % des États enfreignent le droit de grève.

Liberté d’expression, de réunion ou d’association, dialogue social : les atteintes aux principaux droits des travailleurs mondiaux se maintiennent à « des niveaux record », s’alarme la Confédération, qui revendique 338 syndicats affiliés, implantés dans 168 pays et territoires.

La CSI est particulièrement préoccupée par la situation en Équateur et en Tunisie, deux États qui intègrent la liste annuelle des « dix pires pays pour les travailleurs ».

À l’inverse, la Colombie et le Brésil, où la présidence a basculé début 2023 de l’extrême droite, incarnée par Jair Bolsonaro, à la gauche représentée par Lula, sortent de la liste des dix pires pays. La situation des travailleurs en Amérique latine n’en demeure pas moins catastrophique : 18 des 19 syndicalistes assassinés à travers le monde en 2022-2023 (deux de plus qu’en 2021-2022) y ont perdu la vie.

Grandes entreprises dans le viseur

En plus des autorités publiques, la CSI dénonce comme chaque année une série de grandes entreprises (ou leurs branches locales) « qui ont violé les droits des travailleurs, sont liées à une violation de ces droits ou ne se sont pas servies de leur influence pour y remédier ».

Figurent notamment dans la liste Amazon (États-Unis), Apple (Australie), Deliveroo (Pays-Bas), Ikea (Pologne), Ryanair (Espagne), Starbucks (États-Unis), Stellantis (Pologne) ou encore Uber (Pays-Bas).

Quinze entreprises ayant enfreint les droits des travailleurs ont bénéficié de « plus d’un milliard d’euros » de financements européens, s’est indignée vendredi la Confédération européenne des syndicats (CES). Ryanair aurait à elle seule reçu 962 millions d’euros, Amazon 29,5 millions et Ikea 28,7 millions.

Le rapport 2022 du médiateur de Pôle emploi met en évidence la persistance des difficultés liées à la radiation pour non réponse au téléphone

Le rapport 2022 du médiateur national de Pôle emploi Jean-Louis Walter se situe dans la continuité de ses rapports précédents.

De ce rapport marqué par la quasi généralisation d’une procédure de médiation nous extrayons une situation qui montre l’absurdité et l’inhumanité de l’application de la règle dans laquelle  « Pôle emploi est le porteur involontaire d’une cruelle absurdité qui verse sur les blessures le sel de l’incompréhension »

Madame S.I., âgée de 59 ans, a suivi une formation proposée par Pôle emploi jusqu’au 25 mars 2022, date à laquelle elle a fait un AVC foudroyant. Elle a été admise à l’hôpital en état de mort cérébrale mais, compte-tenu du protocole de don d’organes et afin de maintenir ses organes vitaux, elle a été placée dans le coma. Son décès officiel n’a été acté que 3 jours plus tard, par le service neurologique du CHR.

Son époux a formulé auprès des services de Pole emploi une demande de versement du capital décès qui lui a été refusée au motif que la défunte n’était pas indemnisée en ARE le jour de sa mort

A vous dégouter d’avoir accepté de donner ses organes !

Le rapport 2023 consacre une attention particulière aux radiations en affirmant la sévérité accrue des sanctions

« Dans de précédents rapports, il a été largement décrit la gradation rigide des sanctions 2 et comment les médiateurs constatent qu’elles deviennent de plus en plus sévères, avec un usage fréquent des radiations de six mois et une suppression définitive du revenu de remplacement. Pour mémoire, dès 2013, le Médiateur National appelait de ses vœux une gradation des sanctions, car la question de la disproportion se posait déjà. La loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 avait semblé répondre à cette préoccupation, mais dans les faits, plutôt que de les assouplir, elle a rigidifié les pratiques, en les enfermant dans un barème plus sévère encore. »

Le médiateur revient sur un sujet récurrent, les radiations pour absence aux entretiens téléphoniques

« Les décisions de radiations pour absence à rendez-vous représentent 56% des demandes de médiation liées aux radiations. Dans cette catégorie figurent les absences à un entretien téléphonique. Au-delà d’authentiques comportements de mauvaise foi, des situations font aussi ressortir des aberrations.

Le côté pratique et facilitant des contacts téléphoniques, pour les demandeurs d’emploi comme pour les agences, ne peut pas être remis en cause. La question des sanctions pour absence à l’un de ces contacts est un très vieux débat, même s’il est certain que personne ne souhaite revenir à l’ancien système du déplacement obligatoire en agence.

La réalité fait cependant remarquer des situations de radiation systématique si le téléphone n’est pas décroché au premier appel. Chacun a cependant pu expérimenter les aléas des zones blanches, du réseau faible ou d’une absence fugace à l’instant précis où sonne le téléphone. Bon sens et bienveillance devrait en conséquence guider la gestion de ces incidents. Mais ce n’est hélas pas toujours le cas. »

Nous écrivions en 2011 Pôle emploi doit cesser de radier suite à « absence à entretien téléphonique ». Douze ans plus tard la pratique continue

Le médiateur revient également sur le tout dématérialisé et la fracture numérique

« Le tout dématérialisé n’est pas un débat nouveau et il rejoint, dans l’’esprit, celui des entretiens téléphoniques : un service plus confortable pour la majorité mais inadapté pour certains. Tout le monde s’agace de passer par une interface numérique, de devoir saisir des codes d’accès, mais se trouve finalement soulagé par la rapidité de la transaction. Tout le monde sauf les victimes de la « fracture numérique », ceux qui ne disposent pas d’Internet ou ne le maitrisent pas. Pour eux la référence quasi-systématique à « l’espace personnel du demandeur d’emploi » n’est pas toujours un avantage.

Dans la réalité, il est fréquent de constater que des personnes ayant déclaré disposer d’un ordinateur utilisent en fait celui d’une connaissance, d’une voisine, ou que ce sont leurs enfants ou des proches qui effectuent pour eux leurs démarches. C’est évidemment là qu’interviennent les difficultés, lorsqu’un message ou une convocation se perd ou est découvert trop tard. « Il faut consulter votre espace Internet tous les jours » disait-on aux demandeurs d’emploi à l’époque du lancement des services dématérialisés…« 

On peut penser que l’obligation d’inscription à France Travail pour les bénéficiaires du RSA risque de multiplier ce type de difficultés.

(Source: Alternatives Economiques)

LE COÛT DE LA RÉFORME « FRANCE TRAVAIL » ESTIMÉ « ENTRE 300 ET 500 MILLIONS » EN 2024

Le rapport préfigurant la réforme a chiffré un besoin de financement de « 2,2 à 2,7 milliards d’euros en cumulé sur trois ans », a rappelé Olivier Dussopt.

La création de France Travail, successeur de Pôle emploi, devrait représenter un coût compris « entre 300 et 500 millions d’euros » en 2024, avant une montée en charge qui pourrait être largement financée par l’Unédic, selon le ministre du Travail Olivier Dussopt.

Le rapport préfigurant la réforme a chiffré un besoin de financement de « 2,2 à 2,7 milliards d’euros en cumulé sur trois ans », a rappelé Olivier Dussopt, auditionné mercredi au Sénat en commission des affaires sociales sur le projet de loi « plein emploi » qui sera débattu en juillet.

« Ce sera nécessairement progressif car beaucoup de dispositions ne seront appliquées de manière généralisée qu’en 2025 », a-t-il souligné, notamment la mesure la plus coûteuse, l’accompagnement social et professionnel renforcé des bénéficiaires du RSA qui seront alors automatiquement inscrits à France Travail.

Cet accompagnement renforcé (ateliers, remise à niveau, immersions, etc) qui est expérimenté depuis peu dans 18 départements, ne concernera que 40.000 allocataires du RSA (sur 1,9 million) jusqu’à fin 2024. Après « un temps d’évaluation », l’expérience sera ensuite généralisée en 2025.

Redéploiement des effectifs

Pour la première année de France Travail, « nous aurons un besoin entre 300 et 500 millions d’euros », a-t-il estimé. La première possibilité est d’augmenter les crédits de l’Etat dans le projet de loi de finances pour 2024.

Mais Olivier Dussopt a surtout évoqué la deuxième option, une hausse de la contribution de l’Unédic, gérée par les partenaires sociaux, qui finance 80% de Pôle emploi en lui versant 11% de ses recettes.

Sans augmenter ce taux, cette contribution de l’Unédic « augmentera de 400 millions d’euros l’année prochaine » au vu de « la dynamique de la masse salariale et des créations d’emplois ».

Mais « il y a des possibilités » d’augmentation de ce taux au regard de « la trajectoire d’excédents assez massifs » de l’Unédic, a-t-il estimé.

Le régime d’assurance-chômage prévoit un solde positif de 5,4 milliards en 2024 et de 8,7 milliards en 2025. Selon Olivier Dussopt, il pourrait même atteindre « entre 10 et 18 milliards d’euros » en 2027 en fonction du taux de chômage (7% ou 5%).

Le ministre assure que ce financement de France Travail pourrait se faire « sans contrarier la trajectoire de désendettement » de l’Unédic, attendue à 42 milliards fin 2023, contrairement aux craintes des partenaires sociaux.

Il a confirmé qu’il y aurait aussi des redéploiements dans les effectifs de Pôle emploi, en hausse selon lui de 4000 ETP (équivalent temps plein) depuis 2017 alors que le nombre de demandeurs d’emploi a diminué.

(Source AFP)