Renforcement du contrôle de la recherche d’emploi à haut risque pour les chômeurs comme pour les agents de Pôle emploi.

François Rebsamen, ministre du travail de Hollande, avait démarré les hostilités dès 2015 en déclarant dans une interview télévisée : « En France, 350 000 emplois ne trouvent pas preneurs ; ainsi je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi. »
Ce raisonnement à l’emporte-pièce avait pour seul but de stigmatiser les chômeurs alors que le gouvernement, comme celui d’aujourd’hui, était incapable d’enrayer véritablement le chômage.

Macron procède de la même façon, en poussant le curseur encore un peu plus loin, comme à son habitude.
Le Décret du 30 décembre 2018 renforce le contrôle de la recherche d’emploi encore plus durement que ce que laissaient entrevoir les annonces gouvernementales entourant l’adoption de la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018.
Même si certaines sanctions sont amoindries, pour donner le change, dans l’ensemble il s’agit bien d’un renforcement des sanctions et d’une restriction des droits des chômeurs. Dans un certain nombre de cas, on passe d’une suspension des droits à des radiations directes. De plus, les radiations ne sont plus prononcées par une commission réunie par le préfet pour « manquements répétés » mais directement par Pôle emploi.
Bref, si le gouvernement est incapable d’enrayer le chômage de masse, et si les entreprises n’embauchent pas malgré les milliards d’aide qui leur sont accordées, c’est forcément de la faute des chômeurs selon Macron : c’est tellement plus facile de faire la guerre aux chômeurs plutôt  que de faire la guerre au chômage…

Rappelons que :
– le volume d’offres d’emploi disponibles est nettement inférieur au nombre de privés d’emploi.
– on dénombre environ 40 millions de déclarations d’embauches par an en France. Par conséquent les 350 000 offres non pourvues représentent moins de 1% des déclarations d’embauches.
– de nombreuses offres d’emploi sont frauduleuses ou illégales. D’autres, tout en restant dans les limites de la légalité, ne sont pas réalistes compte tenu de l’état du marché.
– près de la moitié des chômeurs inscrits à Pôle emploi ne sont pas indemnisés.
– la fraude à l’emploi n’est estimée qu’à 0,4% : 99,6% des privés d’emploi cherchent à travailler dignement.
– selon un rapport de la Cour des Comptes, la fraude des entreprises explose (elle a doublé depuis 2007) pour se chiffrer à plus de 20 milliards d’euros par an (avec un taux de recouvrement par l’Etat de seulement 1,5%… il faut bien protéger les copains…). En comparaison, la fraude des particuliers (toutes prestations sociales confondues) ne représente que 3 milliards d’euros par an (avec un taux de recouvrement de 90% : c’est tellement plus facile d’envoyer les huissiers chez un pauvre chômeur que chez un employeur du CAC40…).
– le Défenseur des Droits a, à plusieurs reprises, et encore dans un rapport récent datant du 14 janvier 2019, alerté sur la difficulté rencontrée par des demandeurs d’emploi confrontés à une dématérialisation à outrance qui n’est pas adaptées aux plus démunis.
– une étude de grande envergure, menée par l’INSERM en 2015, a dressé un constat alarmant concernant la santé des chômeurs. Plus de 10 000 décès seraient imputables au chômage chaque année en France. Le risque de décès est trois fois plus élevé chez les chômeurs, le risque de suicide deux fois plus élevé (stress, dépression, problèmes cardio-vasculaires, addictions, manque de soins médicaux faute d’argent, etc.)

Le changement de regard de l’institution Pôle emploi sur les privés d’emploi, avec le passage d’une culture de l’écoute, du conseil, et de l’empathie, vers une culture de la culpabilisation, de la stigmatisation, de la coercition et du contrôle des chômeurs, a provoqué de la colère chez les usagers, des tensions en situation d’accueil, et une augmentation significative des agressions envers les agents. Les propos débridés, « décomplexés », et provocateurs de nos élites envers les chômeurs, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat (les « sans-dents », les « fainéants », ceux qui « ne servent à rien », les » pauvres qui déconnent », la rue qu’il suffirait de traverser pour trouver un emploi, etc.) ont choqué et accru la colère de bon nombre de nos usagers.
Les inquiétudes concernant les effets probables du renforcement du contrôle de la recherche d’emploi, tant sur les usagers que sur les agents de Pôle emploi, ont été relayées par certains parlementaires, les associations de chômeurs, des syndicats et des articles de presse.
Le contrôle renforcé, mis en place alors même que le chômage ne baisse globalement pas, est de nature à accroître le mal-être des privés d’emploi et, par ricochet, à dégrader encore davantage les conditions de travail des personnels de Pôle emploi exposés à une augmentation des risques d’agression.

La CGT s’inquiète de cette situation. La Direction de Pôle emploi n’anticipe pas les risques, aucune mesure préventive n’est mise en place : elle met en danger la sécurité des agents.

Pour lire le communiqué de presse, cliquer ici

« Bonne année non plus, monsieur le directeur général »: lettre ouverte à Jean Bassères en réponse à ses voeux

Les voeux 2019 que notre directeur général Jean Bassères a adressé aux agents sonnent comme une provocation: ils dressent un bilan outrageusement maquillé,  montrent que le DG n’a pas compris le message pourtant clair envoyé par les salariés de Pôle emploi à l’occasion de la mobilisation massive et historique du 20 novembre dernier, et n’augurent rien de bon pour l’année à venir comme pour celles qui vont suivre…

La CGT Pôle emploi Grand Est a voulu répondre au DG par une lettre ouverte adressée aux agents, à la ministre du travail, au DR Grand Est, au Préfet de région, au Président de région, aux parlementaires élus du Grand Est, ainsi qu’à la presse.

Pour lire la lettre ouverte au DG, cliquer ici

 

La CGT réclame une prime de 1000 euros pour les agents de Pôle emploi

En ouverture du CE du 20 décembre 2018, la CGT a lu une déclaration argumentant  la nécessité pour Pôle emploi d’attribuer une prime à ses agents, à l’instar de ce qui se produit dans d’autres entreprises ou établissements publics, afin de répondre au décrochage de pouvoir d’achat enregistré depuis plusieurs années:

« Le mouvement de protestation contre les taxes sur les carburants a pris une telle ampleur qu’il a permis de mettre à la une l’énorme retard pris par les salaires sur le coût de la vie dans notre pays depuis des années.

Bien que la France soit parmi les premières puissances mondiales en terme de PIB, les richesses produites par les salariés font exploser les profits mais ne bénéficient que bien trop peu aux salariés.

Les agents publics de Pôle Emploi sont victimes du gel du point d’indice depuis très longtemps. A cela s’ajoute l’amputation discriminatoire d’un jour de carence en cas de maladie.

Pour les salariés de droit privé de Pôle emploi, les revalorisations sont nulles ou minimalistes selon les années. La politique d’égalité salariale est financée par les agents eux-mêmes puisque elle est prélevée sur une enveloppe globale
d’augmentations individuelles déjà insuffisante.

Contrairement au discours officiel, le service à rendre ne diminue pas : il y a de plus en plus d’inscrits toutes catégories. Les catégories d’inscrits qui travaillent régulièrement sont celles qui augmentent le plus. Chaque mois, leur allocation doit être recalculée en fonction de leur salaire déclaré puis attesté par leur bulletin de paie. Les injonctions gouvernementales (PIC, etc.) viennent s’ajouter, sans s’y substituer, aux sollicitations des usagers.

Et pourtant nous sommes de moins en moins nombreux à assurer le service. De novembre 2017 à novembre 2018, nous avons déjà perdu sur la région Grand Est 74 CDI, 13 CDD et 120 CUI, soit 4% de l’effectif en ETP. Nous qui restons, nous faisons aujourd’hui gratuitement le travail que faisaient ceux qui sont partis. Cela ne peut pas durer.

Alors, oui, nous réclamons pour chacune et chacun des agents de la région la prime de 1.000 euros annoncée par le Président de la République. Cette prime, nous considérons qu’elle représente une partie de ce qui nous est dû. Au nom de la CGT Pôle Emploi Grand Est, nous demandons le versement de 1.000 euros à chacune et chacun des agents de la région Grand Est. »

Bernard Adrian (élu CGT au CE)

Réponse de la DG: les Etablissements Publics Administratifs ne sont pas concernés par le dispositif….

Si nous souhaitons nous faire entendre, il ne faudra compter que sur notre mobilisation.

Projet de Classification des agents publics: l’avis de la CGT

Avec un budget global de 1% de la masse salariale soit 1,6 million d’euros, ce projet de classification est loin de correspondre à nos revendications en termes de revalorisation des grilles indiciaires, de déplafonnement ou de taux de promotion.
Néanmoins, il contient des avancées issues notamment de propositions de la CGT Pôle emploi :
– Une structuration en catégories et grades en cohérence avec les classifications existantes dans la fonction publique,
– Une augmentation progressive du taux de carrière exceptionnelle pour atteindre à terme 15% contre 10 aujourd’hui,
– Des mobilités géographiques facilitées notamment pour les niveaux I et III,
– La promotion des 216 agents de niveau I dans la catégorie supérieure à la mise en place de la nouvelle classification,
– La revalorisation de la grille de 10 points pour les actuels 1bis,
– La revalorisation de 3 ou 4 points des grilles pour les actuels niveaux 2, 3, IVB, VA VB
– La création d’un grade 3 dans la 2eme catégorie avec grille indiciaire des actuels IVA, qui permet un déroulement de carrière dans une grille supérieure tout en restant dans le corps des conseillers,
– Un gain de 8 points pour les actuels IVA lors de la transposition,
– L’obtention que, pour les avancements de grade, 50% du quota soit attribué à des personnes qui sont en carrière exceptionnelle ou à un échelon qui leur permet de l’être.

Au vu des éléments précédents, les syndiqués de la CGT Pôle emploi ont été consultés. Ils ont considéré que même si le projet ne correspondait pas à l’ensemble des revendications initiales, il contenait des avancées incontestables.
En conséquence, la CGT Pôle emploi est donc favorable à la présentation de ce projet aux Ministères de tutelle afin d’éviter un statu quo qui ne pourrait être que préjudiciable aux agents publics de Pôle emploi.

Pour en finir avec l’idée reçue des « charges » sociales…

Nous entendons de plus en plus le gouvernement et le patronat nous rabâcher à longueur de journée le « poids insupportable des charges sociales ».

Mais c’est quoi une « charge » ?

Sa définition : « ce qui pèse, qui coûte, qui cause une gêne ». Les mots ne sont pas neutres et finissent à force d’être ressassés par travestir un mensonge grossier une vérité première.

La Sécurité sociale n’est pas une « gène » que l’on sache, bien au contraire. Nous COTISONS, c’est-à-dire  que nous versons une somme en même temps que d’autres afin de financer une dépense commune.

Le terme « charge sociale » n’existe pas !

Cette invention idéologique du terme « charge sociale », n’est que de la propagande.

Sur nos feuilles de paie (pour ceux qui ont la chance d’en avoir une), il y a un « salaire brut » en haut et un « salaire net » en bas, dans les deux cas, c’est du salaire.

Un « salaire net » qu’on touche et que l’on consomme tout de suite. Et un « salaire brut » constitué d’une partie de « cotisations sociales » : c’est une part de salaire socialisé, mutualisé, mise dans un pot commun et redistribuée à chacun selon ses besoins.

Pour lire le tract, cliquer ici

FORMATION PROFESSIONNELLE L’AFPA doit vivre et se développer pour répondre aux besoins de formation des salariés en emploi et à la recherche d’emploi !

La Confédération CGT apporte tout son soutien aux personnels de l’Agence nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes (AFPA) qui se mobilisent partout dans le pays. Elle appelle à participer à la manifestation nationale unitaire du 6 décembre à Paris pour que vive l’AFPA. Il suffit d’échanger avec des proches, des amis, des voisins, des collègues pour constater que chacun connaît quelqu’un qui, un jour ou l’autre, a eu besoin de l’Agence…

La Confédération CGT apporte tout son soutien aux personnels de l’Agence nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes (AFPA) qui se mobilisent partout dans le pays.
Elle appelle à participer à la manifestation nationale unitaire du 6 décembre à Paris pour que vive l’AFPA.
Il suffit d’échanger avec des proches, des amis, des voisins, des collègues pour constater que chacun connaît quelqu’un qui, un jour ou l’autre, a eu besoin de l’Agence. Des centaines de milliers de personnes ont suivi une formation de qualité au sein de l’AFPA.
Aujourd’hui, l’AFPA est mise en danger par des choix gouvernementaux dictés par des considérations idéologiques et financières. Cette casse répond aussi aux injonctions du patronat de ne plus financer la formation professionnelle.
C’est irresponsable socialement et économiquement !
À la demande du Gouvernement, la direction de l’AFPA projette une destruction massive : 38 centres de formation sont promis à la fermeture, 1541 postes en CDI doivent être supprimés.
De nombreux demandeurs d’emploi ne pourraient plus se former, de nombreux citoyens dans les territoires ruraux ; ceux déjà qui manifestent en ce moment car laissés-pour-compte par ce gouvernement se trouveraient encore plus éloignés de toute offre de formation.
Masquée derrière des promesses factices d’innovation et de mobilité, l’AFPA de demain s’orienterait :
•    vers des plateaux techniques mobiles partagés allant d’un lieu à l’autre ;
•    vers des formations montées au moindre coût et donc de moindre qualité ;
•    vers des formations courtes limitées à l’acquisition de compétences plutôt qu’à un métier ;
•    vers une impossibilité à construire un projet professionnel et à se former.
Au contraire, la CGT affirme que l’AFPA est un outil irremplaçable pour répondre aux besoins et au développement harmonieux des territoires :
•    un maillage territorial inégalé qui offre à tous les citoyens la possibilité de se former près de chez eux ;
•    des formations de qualité, menées par des formateurs issus des métiers qui offrent d’excellents taux de retour à l’emploi ;
•    des services d’accompagnement, d’hébergement et de restauration qui facilitent l’accès aux formations ;
•    des formations de haut niveau permettant de répondre à la nécessaire réindustrialisation du pays.
Maintenons et développons ensemble une AFPA forte et utile à tous et mobilisons personnels, stagiaires, salariés, demandeurs d’emploi et citoyens pour le développement de formations de qualité qui favorisent, tout à la fois, l’insertion sociale et le développement économique.
Ne laissons pas détruire un outil au bénéfice de tous, salariés ou demandeurs d’emplois.
Toutes et tous ensemble, nous devons agir : le 6 décembre à 14 heures devant la Gare Montparnasse et partout en France où les mobilisations s’organisent pour défendre les centres AFPA.

Montreuil, le 4 décembre 2018