La CGT seule à tirer les conséquences de la dégradation des conditions de travail à Pôle emploi

Lors du CHSCT Lorrain du 4 juin, ont été soumis à consultation des élus:

-le bilan HSCT 2018,

-le programme de prévention de l’année 2018,

-le programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail 2019.

Devant le constat de la dégradation continue des conditions de travail (objectivé par de nombreuses données : bilan sociaux, bilans HSCT, divers expertises et diagnostics…), la CGT a lu une déclaration. Elle a été la seule organisation syndicale a tirer les conséquences du manquement de l’Etablissement à préserver la sécurité, et la santé physique et mentale des personnels et, de façon logique, à se prononcer contre les trois textes soumis à consultation des élus. Les autres organisations syndicales ont voté pour ou se sont abstenues: c’est donner quitus à l’Etablissement pour sa désastreuse performance sociale.

Les politiques gouvernementales comme les orientations stratégiques de l’Etablissement impactent fortement, et de façon très négative, les agents, les usagers de Pôle emploi, et la relation de services.

Année après année, la CGT dénonce la dégradation des conditions de travail à Pôle emploi, qui va en s’accentuant :

– Casse de nos métiers et de nos missions de service public,

– Coupes drastiques dans les effectifs, qui aggravent encore la situation,

– Charge excessive de travail,

– Epuisement professionnel,

– Perte de sens au travail,

– Manque de visibilité et inquiétude sur l’avenir de notre institution, qui empêche les agents de se projeter,

– Problématiques immobilières, notamment d’ambiance thermique et sonore, qui affectent quotidiennement la santé au travail des agents dans de nombreux sites, et que l’Etablissement ne parvient pas à résoudre par manque de volonté ou de moyens,

– Management centré sur les résultats au détriment du relationnel, absence de bienveillance constatée sur de nombreux sites,

– Dématérialisation et digitalisation qui ne sont pas des solutions en terme de baisse de charge, car créant des charges induites que l’Etablissement ne veut pas mesurer (réclamations, déplacement en agences, appels téléphoniques, etc), et excluant du service public de nombreux usagers ainsi qu’en a fait la démonstration le Défenseur des Droit dans un rapport datant de janvier 2019.

– etc.

Cette dégradation des conditions de travail, qui impacte la santé des agents, est objectivée par de nombreuses données : bilan sociaux, bilans HSCT, divers expertises et diagnostics…

Les chiffres parlent, même si l’Etablissement, souvent, les escamote ou modifie leur présentation pour compliquer le travail de comparaison d’une année sur l’autre, si utile aux élus pour établir leurs constats et accomplir leurs missions. Les tableaux agressions se sont améliorés, grâce à l’impulsion des élus CHSCT et l’implication des responsables sécurité, précédente et actuelle ; il n’en va hélas pas de même en ce qui concerne les chiffres relatifs aux arrêts maladie.

En dépit de ces difficultés, le constat est clair et sans appel:

►Depuis 2009 et la fusion ANPE-ASSEDIC ayant donné naissance à Pôle emploi, les arrêts maladies ont augmentés de façon exponentielle, passant de 18 784 jours d’arrêts en 2009, à 35 041 jours en 2015, à effectifs quasi constant. Les chiffres parcellaires communiqués par l’Etablissement depuis 2016 montrent que la situation ne s’est guère améliorée. Les indicateurs  concernant les arrêts longs, supérieurs à 240 jours, sont particulièrement inquiétants.

►Depuis leur recensement à partir de 2013, et pendant cinq années consécutives jusqu’en 2018, les agressions ont été chaque année en hausse ; la légère baisse que fait apparaître le tableau 2018, bien qu’encourageante, ne permet pas à ce jour de tabler sur un infléchissement durable de la courbe, que nous appelons pourtant tous de nos vœux.

Les chiffres du premier quadrimestre 2019 font apparaître une légère hausse par rapport à la même période en 2018.

►Les accidents de travail et de trajet ont explosé, de 30 en 2011, à 83 en 2016 ; la présentation des chiffres depuis la mise en place de la grande région ne permet plus de suivre l’évolution pour le territoire lorrain.

►En dépit de ces constats, le budget consacré à la prévention et à l’amélioration des conditions de travail a subi des coupes quasi constantes de 2011 à 2016, passant progressivement de 331 000 euros à 144 000 euros. Depuis 2016 et la réorganisation en région Grand Est, les budgets annoncés ne permettent plus de comparer les sommes affectées à notre territoire lorrain.

►Le diagnostic ELEAS sur les RPS et la QVT, présenté en CHSCT en décembre 2017, dans lequel s’est investi 62% du personnel, a fait des constats et proposé des préconisations dont l’Etablissement n’a pas tenu compte, ou insuffisamment tenu compte, puisque qu’aucun plan d’action spécifique, pourtant nécessaire, n’a été mis en place.

 

Pour occulter ces constats et ces chiffres témoignant d’une situation considérablement dégradée, l’Etablissement a allumé des contre-feux : baromètre social, accord QVT, réunions d’expression, agence de demain, etc.

Au pire, ces dispositifs sont des leurres ; au mieux, ils sont des tentatives destinées à limiter la casse, mais qui, force est de constater, ne produisent pas l’effet escompté.

Entre ces deux propositions, la CGT a tendance à opter pour la première, tant l’attitude de l’Etablissement depuis de nombreuses années a montré, de façon constante, sa volonté d’affaiblir le dialogue social et de ne pas tenir ses engagements. Pour exemple : plusieurs procédures d’alerte Danger Grave et Imminent dont les préconisations de rapport d’enquête n’ont pas été suivies, groupes de travail CHSCT qui globalement ne sont pas à la hauteur des attentes, inspections CHSCT dont s’est désengagé l’Etablissement et pour lesquelles il arrive encore de devoir batailler pour rencontrer le personnel en réunion hors la présence de l’encadrement, fiches de signalement LISA qui ne sont plus acheminées aux élus CHSCT, etc.

Par ailleurs, la parole des agents, recueillie lors des visites d’élus en agence, fait apparaître que devant le constat du manque d’initiative de l’Etablissement pour améliorer les conditions de travail, le personnel a recours, de façon à se protéger, à plusieurs dispositifs tels que le temps partiel, la mise en disponibilité, la formation ou le télétravail.

Dans ces conditions, la CGT considère que l’Etablissement, pourtant informé de la dégradation des conditions de travail de ses salariés, grâce aux indicateurs mis en place et aux remontées faites par les élus, ne s’acquitte pas comme il le devrait de son obligation légale de prendre toutes les mesures nécessaires pour améliorer les conditions de travail ainsi que la santé physique et mentale de ses salariés.

L’examen du bilan HSCT 2018, du programme de prévention de l’année 2018, et du programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail 2019, ne montre pas, de notre point de vue, d’avancées susceptibles de répondre aux besoins de santé et de sécurité des salariés.

Par conséquent la CGT vote contre ses textes soumis à l’avis des élus.

 

 

 

 

Chômage VS travail: les fausses nouvelles du gouvernement, ou l’art de manipuler…

Depuis quelques semaines, les membres de l’exécutif martèlent qu’un chômeur sur cinq gagnerait plus au chômage qu’en travaillant. Un chiffre en réalité issu d’une illusion statistique qui est utilisée par le gouvernement pour justifier sa réforme de l’assurance chômage.

le Premier ministre et la ministre du Travail affirmaient qu’un chômeur sur cinq gagnerait plus au chômage qu’en travaillant. Une information reprise depuis par de nombreux membres du gouvernement et de la majorité. Or celle-ci Il relève pour le moins d’une forme de torsion du réel, habilement mobilisée par l’exécutif pour légitimer sa réforme à venir de l’assurance chômage. Il faut dire que le gouvernement a pour objectif de tailler dans les dépenses liées à l’assurance chômage afin d’effectuer 4 milliards d’euros d’économies en trois ans.

L’une des principales pistes examinées pour y arriver est ainsi de diminuer les allocations journalières versées aux salariés les plus flexibles et les plus intermittents. Les plus précaires aussi. Le meilleur moyen de faire accepter cette réforme reste alors de montrer que ces travailleurs ponctuels sont des privilégiés qui profitent des largesses d’un système par évidence trop généreux.

Or dire que 20% des chômeurs toucheraient une allocation supérieure à la moyenne de leurs revenus est pour le moins contestable. C’est d’ailleurs ce qu’explique le sociologue spécialiste du travail Mathieu Grégoire, qui qualifie cet indicateur « d’un chômeur sur cinq » de fausse information. En effet, les chiffres mobilisés par le gouvernement s’appuient sur des données datant de 2015 à 2017, or les règles ont changé en 2017 pour réduire les allocations versées aux salariés les plus intermittents. Pour le sociologue, ce chiffre relève surtout d’une forme de manipulation statistique assez troublante.

Un article de Médiapart sur le même sujet nous explique ainsi que pour arriver à ce résultat, le gouvernement a choisi de comparer des indicateurs absolument incomparables. L’exécutif a ainsi utilisé d’un côté la moyenne mensuelle des salaires touchés pendant l’ensemble des mois travaillés. Peu importe que durant ces mois la personne ait travaillé une seule journée ou 20 jours.

Ce chiffre a ensuite été comparé au montant de l’allocation chômage versée au demandeur d’emploi pendant un mois complet. Or justement, les deux périodes n’ont rien à voir : si un de ces travailleurs intermittents a travaillé en tout et pour tout l’équivalent de quatre mois, il ne sera indemnisé ensuite par Pôle Emploi que pendant quatre mois.

En clair :  si un salarié n’a travaillé que quatre mois sur une année, il faut aussi prendre en compte les périodes où il n’a rien touché du tout. On comprend aisément que les chiffres ne seront alors pas les mêmes. L’Unedic a d’ailleurs adopté ce mode de calcul -bien plus logique- et ne trouve que 4% des allocataires qui touchent effectivement plus au chômage qu’en travaillant. Et pour cause! Le système même de l’assurance-chômage a été élaboré pour qu’il soit plus avantageux de travailler que de chômer.

Pourtant l’illusion ne s’arrête pas là. Le sociologue Mathieu Grégoire explique que le gouvernement, pour arriver à ce chiffre, s’est servi d’une autre incongruité statistique, permettant d’attribuer à ces travailleurs-intermittents des salaires artificiellement bas. Un salarié travaillant 6 mois d’affilée pour 6000 euros, par exemple, représente une moyenne de 1000 euros par mois. Logique

Mais le même salarié alternant chômage et travail, avec des contrats débutant le 15 du mois, serait alors considéré comme ayant travaillé pendant douze mois et se verrait attribuer une moyenne mensuelle de 500 euros seulement. Une absurdité logique pourtant allégrement reprise par le gouvernement.

Un tour de passe-passe économique et statistique pour valider sa propre politique qui, ce faisant, réactive ce vieux mythe de l’opposition entre les travailleurs qui se lèvent tôt et ces vilains assistés qui préfèrent se prélasser plutôt que travailler…

(Source France Culture)

Fonctionnement de la CPNC et recours pour non promotion: la CGT confortée dans sa position

La façon dont fonctionne la CPNC et se déroulent les recours pour non promotion conforte la CGT dans sa position (elle n’a pas signé l’accord Classification) et met en lumière la nonchalance des syndicats signataires et/ou « signe-tout ».

Et ce sont, comme toujours, les agents qui subissent les conséquences des accords « mal ficelés »…

►Concernant le fonctionnement de la CPNC, le Règlement intérieur temporaire ne permet plus de traiter correctement les saisines « en stock ».

Pour en savoir plus, cliquer ici

►Concernant les recours pour non promotion, la façon dont ils se déroulent n’est pas satisfaisante, et est pénalisante pour les agents.

Pour en savoir plus, cliquer ici

« C’est notre perf' » ou « Le maillon faible » ?

Lors du Comité d’Etablissement du 28 mars, deux dossiers ont particulièrement attiré l’attention de la CGT :

  1. le renforcement du suivi des agences par les DT
  2. le déploiement de « C notre perf’ »

« C notre perf’ »

Il s’agit d’intégrer les conseillers à la démarche de performance comparée.
Questionné par la CGT, le DR a donné l’assurance que les indicateurs de contrat de progrès ne seront pas déclinés individuellement. Il assure même que c’est impossible, ce qui reste à vérifier.
Pourtant il explique par ailleurs, et le document qui présente « C notre perf’ » le confirme, qu’il s’agit d’améliorer la « performance » (en clair les indicateurs de contrat de progrès) en demandant aux agents au sein des équipes comment faire pour la faire augmenter !
Selon le DR, il ne faudrait pas chercher à faire peur en parlant de Lean management. Il affirme que « C notre perf’ » n’aura rien à voir avec les pratiques condamnées par les tribunaux.
Six agences ont déjà commencé « C notre perf’ » : Rethel, Strasbourg Seyboth, Nancy Gentilly, Gérardmer, Epinal Voivre et Mulhouse Verriers. Trente-sept se sont portées candidates.
La CGT appelle l’ensemble des agents à la plus grande vigilance : même si les ICT en tant que tels ne sont pas déclinés conseillers par conseillers, ici ou là pourrait surgir l’idée plus ou moins téléguidée de comparer le nombre de DPAE et/ou le nombre de passage en catégorie C (deux composants de l’ICT1) par portefeuille. On entrerait alors dans une logique de « maillon faible », Au sein des équipes, celui qui a le plus mauvais « résultat » serait montré du doigt et sommé par ses collègues de changer ses pratiques.
Alain Supiot, professeur au collège de France, disait récemment à la radio que le drame de l’Hôpital est qu’aujourd’hui les personnels y sont contraints à soigner les indicateurs plutôt que les patients. C’est le résultat du Lean management dans un contexte de suppressions de poste. Il faut tout faire pour que cette catastrophe ne s’implante pas à Pôle Emploi.

Renforcement de l’appui aux agences par les DT

Une seule chose est claire, nette et précise dans ce dossier : tous les DAPE seront sous la coupe d’un DTD qui aura en charge leur revue de performances et qui rendra compte au DT. Selon le DR, la posture managériale change : il n’agirait plus de prescrire d’en haut mais d’animer pour co-construire.  De moins en moins de normes, donc, mais de plus en plus d’attentes en termes de « résultats » c’est-à-dire d’ICT.

On l’aura compris, la pression, qui existe déjà, va augmenter fortement !

Face à cette menace nous avons besoin de nous serrer les coudes, de dépasser l’individualisme, pour résister collectivement. Refusons de désigner des « maillons faibles » dans les équipes !

Pour lire le tract, cliquer ici

La vision antisociale des syndicats gestionnaires des Activités Sociales et Culturelles de Pôle emploi Grand Est

Une fois de plus, les syndicats portés « aux manettes » lors des dernières élections professionnelles à Pôle emploi Grand Est font la démonstration de leur gestion antisociale des Activités Sociales et Culturelles (ASC). Et cela va en s’aggravant…

Une proposition de la CGT visant à la mise en place d’une aide spécifique à la garde d’enfant a été largement rejetée…

En 2019, les agents devront donc continuer à choisir entre être aidés par le CE pour leurs vacances ou être aidés par le CE pour la garde de leurs enfants…

Si, comme la CGT, vous trouvez cela anormal, vous savez ce qui vous reste à faire lors des élections professionnelles de novembre 2019: confier « les manettes » à un syndicat pour qui les ASC doivent être autant Sociales que Culturelles, pour tenir compte des difficultés du quotidien et de la baisse du pouvoir d’achat que semblent nier des organisations syndicales totalement « hors sol ».

Pour lire le tract, cliquer ici

On déshabille Pôle (emploi) pour habiller le facteur, ou la prospection des TPE/PE en voiture jaune…

En 2015 la Direction a brutalement mis un coup d’arrêt à la sacro-sainte « Intermédiation » qui constituait notre « cœur de métier », pour imposer la dissociation des portefeuilles demandeurs et des portefeuilles entreprises, créant ainsi les équipes dédiées entreprises.

La CGT avait aussitôt perçu le danger d’une telle réforme, qui ouvrait la voie à la disparition, à plus ou moins long terme, de la relation entreprise à Pôle emploi, pour la confier à des intérêts privés.

Certains pensaient que la CGT criait inutilement au loup.

Mais, une fois de plus, les événements rendent justice à notre clairvoyance.

La DG a annoncé en CCE le lancement d’une expérimentation dans plusieurs régions (Bourgogne France Comté, Occitanie, Centre Val de Loire, Bretagne) : un partenariat avec La Poste confiant notre mission de prospection des TPE/PE aux facteurs !!!???

Et nous savons bien que les expérimentations à Pôle emploi finissent souvent (toujours ?) par se généraliser…

Plus que jamais la CGT alerte le personnel sur les risques à venir. Nous voyons dans cette sous-traitance à La Poste d’une partie de nos missions une première étape vers, à court ou moyen terme, un abandon de la relation entreprise au profit d’opérateurs privés.

C’est un pas de plus vers la casse de nos métiers, la disparition de nos missions, la perte de nos emplois, la sous-traitance,  la mise en concurrence généralisée préconisée par des rapports récents (CAP2022, rapport Viry…).

Seule la mobilisation de toutes et tous permettra de mettre fin à cette politique pour préserver nos emplois et nos missions. Entrez en résistance ! Rejoignez la CGT !

Pour accéder au tract, cliquer ici

Pour accéder à la vidéo, cliquer ici