Mutuelle Santé Prévoyance 2021 et amnésie de certains syndicats: les erreurs de 2017 se paient cash en 2021 !

L’Histoire (comme souvent…), donne, une fois de plus, raison à la CGT Pôle emploi.

Comment ne pas être surpris de voir aujourd’hui des syndicats fustiger le nouveau projet de Mutuelle Santé Prévoyance, qui accroît le principe « augmentation des cotisations et baisse des prestations » alors qu’ils avaient approuvé ce même principe en 2017 contre l’avis de la CGT qui, seule, avait bien compris que mettre le doigt dans cette dégradation voulue par la DG allait à terme nous coûter le bras, et fortement préjudicier les salariés.

Pour mémoire, en 2017, les propositions de la DG avaient été acceptées par CFDT-CFTC-CGC-FO et SNU:
-Santé: garanties nettement en retrait en dépit de quelques améliorations insuffisantes pour contrebalancer le constat d’ensemble,
-Prévoyance: garanties fortement dégradées,
-Mise en place d’un système de sur-complémentaire volontaire (contraire aux principes fondateurs de la protection sociale car instaurant un système à deux vitesses): payer plus (participation financière à la charge des seuls agents) pour limiter la casse…
-Baisse globale des garanties, avec quelques améliorations insuffisantes pour contrebalancer l’impression d’ensemble, hausse globale des cotisations (des hausses très fortes, des baisses très faibles qui ne contrebalançaient pas l’ensemble), des économies pour l’Etablissement.
-Instauration d’une possibilité de révision des cotisations en fonction des résultats…

Retrouver l’archive CGT sur le lien suivant:
https://cgtpegrandest.reference-syndicale.fr/files/2016/11/Tract-Mutuelle-CGT-Lor.pdf

Selon les syndicats signataires en 2017 (CFTC, CFDT, CGC, SNU, FO) et la DG, « La volonté des parties était de maintenir les avantages sociaux et fiscaux des agents tout en tenant compte du cadre prévu par la nouvelle réglementation » et « La couverture assurée aux agents de Pôle emploi reste l’une des meilleures qui soit ».
Ce n’était pas le point de vue de la CGT.

Si dès 2017, plus de syndicats avaient, avec la CGT, refusé le marché de dupes proposé par la DG, nous n’en serions pas là aujourd’hui: ce sont une fois de plus les salariés qui font les frais de l’inconséquence de certains syndicats (Et que dire de syndicats, CFDT notamment, qui persistent et signent…)

Nous en sommes donc aujourd’hui, en 2021, avec une négociation Mutuelle Santé Prévoyance fortement dommageable pour les salariés de Pôle emploi: payer toujours plus de cotisations, pour toujours moins de garanties et prestations…
Ceci est inacceptable, d’autant que:
-Les éléments chiffrés communiqués (sensés justifier de l’augmentation importante des dépenses de prestation par la Mutuelle) ne sont pas probants,
-Quand bien même ces éléments seraient clairement établis, ils nous apparaissent comme la résultante de la forte dégradation des conditions de travail à Pôle emploi qui affecte mécaniquement la santé des agents (ainsi augmenter les cotisations en réduisant les prestations sonne comme une double peine…),
-Les agents ne sont pas responsables des politiques successives d’allongement de l’âge de départ à la retraite, qui impactent inéluctablement les prestations des Mutuelles,
-La volonté de baisser le capital décès est proprement scandaleux: les agents ont payés pendant des années leurs cotisations en vue de garanties dont on veut aujourd’hui les spolier !

Ensemble, refusons le projet de la DG et remettons en avant une dynamique de progrès !

Pour lire le communiqué CGT Pôle emploi, cliquer ici

Pour lire le communiqué intersyndical, cliquer ici

Pour accéder à la pétition intersyndicale et la signer, cliquer ici

 

NAO: une prime n’est pas la bonne réponse

DEPUIS 2017 NOS SALAIRES RESTENT SANS REVALORISATION !
MAIS POUR 2020, LA DG LACHE UNE PRIME POUR NOUS FAIRE AVALER LA PILULE !

Tout au long de la Négociation Annuelle Obligatoire (NAO) la Direction
Générale a rejeté toute possibilité d’augmentation de la valeur du point et
de la partie fixe des salaires des agents de droit privé. Ces revalorisations sont
pourtant bloquées depuis trop longtemps pour les salariés de Pôle emploi relevant de
la CCN, à l’instar de la valeur du point d’indice de la fonction publique pour les agents
de droit public.
La Direction s’inscrit donc dans une logique de prime, pour tous les agents.

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Territoire zéro chômeurs longue durée: une fausse bonne idée ?

Mise en place depuis 2017 dans 10 territoires, l’expérimentation Territoire Zéro
Chômeurs Longue Durée (TZCLD) est en passe d’être élargie à 50 territoires
supplémentaires suite aux votes des parlementaires. Pour rappel, ce dispositif permet
à des Entreprises à But d’Emploi (EBE) qui embauchent des privés d’emploi de longue durée en CDI et au SMIC (horaire) de pouvoir se faire financer les salaires par la « réaffectation » des aides sociales (ASS, APL, RSA etc.) dont bénéficiaient la personne. Présenté comme une proposition pour lutter contre le chômage de longue durée, ce dispositif est-il dans les faits réellement une avancée ?

Pour lire le communiqué de la CGT Pôle emploi, cliquer ici

 

Le Conseil d’Etat déclare illégal l’essentiel de la réforme de l’assurance chômage

Suite à l’action de plusieurs organisations syndicales dont la CGT, le conseil d’état a jugé illégales deux dispositions de la réforme Assurance Chômage.
Il s’agit notamment de la  mesure phare de cette réforme: la modification du calcul du SJR.
Il nous faut continuer à mener le combat pour obtenir l’annulation totale de cette réforme!
Pour accéder au communiqué de presse complet, cliquer ici
Pour accéder à la décision du Conseil d’Etat, cliquer ici

Toulouse: la fermeture de la dernière agence de centre ville pourrait bien préfigurer le futur de la politique d’implantation de Pôle emploi…

« On ne tient pas compte des plus vulnérables » : la dernière agence Pôle Emploi du centre ville de Toulouse va fermer

La dernière agence Pôle emploi du centre ville de Toulouse devrait fermer ses portes. Les usagers et salariés vont rejoindre l’agence de La Cartoucherie. Les agents viennent de l’apprendre et ne comprennent pas cette décision prise en pleine crise économique et sociale, engendrée par le Covid.

L’agence Occitane est la dernière des agences Pôle emploi du centre ville de Toulouse. Presque cachée dans un recoin de la place Occitane, elle est en train de vivre ses dernières heures. La direction vient d’annoncer aux salariés sa fermeture prochaine. Les 40 agents iront travailler à La Cartoucherie. Pour ce qui est des 4.700 à 5.000 inscrits, ils devraient suivre.

« C’est la sidération et l’incompréhension, affirme l’une des salariées du site qui a souhaité garder l’anonymat. Ce qui me choque le plus, c’est que l’on ne tient aucun compte des publics les plus vulnérables. Les plus en difficulté sont domiciliés au CCAS juste à côté. Quand ils viennent pour leur courrier, ça leur permet de passer« .

L’avènement de « fermes-usines »

« Ce ne sont pas des publics qui ont accès à la digitalisation, poursuit-elle. Il y a les différents foyers d’hébergement comme le gîte de l’écluse ou l’APIAF qui acueille des femmes et des enfants victimes de violences intra-familiales. La proximité facilite un accompagnement de ces publics ultra-fragilisés via les assistantes sociales que nous connaissons bien. Tout ce maillage est très important, d’autant plus en cette période« .

« Et les services de Pôle emploi concernent aussi les petites entreprises, les commerces, renchérit le secrétaire régional de Pôle emploi Occitanie. On veut faire des fermes-usines comme à Montpellier avec 100 à 120 agents par site. On fait un ratio financier qui met en balance l’immobilier contre la proximité et le service aux usagers ». 

Passage au tout-numérique

Cette décision serait motivée par une nouvelle organisation du travail qui repose essentiellement sur le télétravail. « Du fait de cette politique ultra-libérale, Pôle emploi ne répond plus sur le lieu de vie, déplore un représentant syndical. Le canal pour s’entretenir avec les demandeurs d’emploi devient numérique. Tout se fait à distance ». 

Un autre salariée qui avoue être tombé des nues, n’arrive pas à croire que l’agence du centre ville va fermer. Elle savait les locaux vétustes et l’absence d’accès handicapé. Mais elle pensait que des travaux seraient faits. A aucun moment, elle n’a pensé à une fermeture. « Les services publics en centre ville, ça ne nous paraît pas être du tout le moment de les enlever ». Alors que la crise économique et sociale des prochaines semaines s’annonce d’une ampleur sans précédent.

« On peut tous être chômeur un jour… »

« On va passer la barre des 100 salariés sur place à La Cartoucherie. C’est forcément plus impersonnel et le service est moins qualitatif. Nous, les gens qu’on accompagne, on les connaît et on se connaît bien au sein de l’agence. On forme une équipe et on a à coeur de rendre un service de qualité ». 

« On a l’impression que ça n’intéresse pas grand monde ce qui nous arrive, poursuit cette salariée. Mais on peut tous être chômeur un jour. On peut tous sonner à la porte d’un grand bâtiment et personne n’est là pour vous répondre ».

Les usagers vont devoir faire 25 à 30 minutes de trajet pour atteindre le site de La Cartoucherie, qui deviendra le plus gros centre de la métropole. La fermeture devrait être effective d’ici 6 à 12 mois.

(Source: France3 Occitanie)

Démarche Compétences: les dangers de l’autoévaluation, servitude volontaire des salarié(e)s

Un « Flash Grand Est » (12/11/2020) et des réunions d’agences sensibilisent sur la Démarche Compétences censée aider l’agent à « connaître les compétences attendues à Pôle emploi », lui permettre de « se situer par rapport à ces attendus » et de « co-construire avec son manager un plan de développement des compétences ». Cette démarche repose sur les outils Atouts agent, Référentiel des compétences, Autodiagnostic des compétences GDD, Autodiagnostic des compétences emploi, e-université. Pour le moment l’autodiagnostic repose sur le volontariat. Du temps dédié est « offert » au salarié.

La CGT alerte les salarié(e)s sur les pièges et les dangers de cet outil de management:

►La volonté patronale de remplacer la notion de « qualifications » par celle de « compétences » n’est pas anodine. La différence est fondamentale et lourde de conséquences : c’est en fonction de ses qualifications, qui sont pérennes et lui appartiennent, que chaque travailleur vend sa force de travail et perçoit une rémunération ; alors que les compétences sont définies par l’employeur en fonction de ses besoins qui fluctuent avec le temps. Développer un modèle social sur les compétences, et non sur les qualifications, c’est réduire les droits des travailleurs et les soumettre un peu plus à leur employeur. Le salarié devient responsable de sa propre évolution en fonction des besoins de son site/service, avec des risques important de déqualification, voire de perte d’emploi.

►De nombreux managers font du zèle en tentant d’imposer aux agents les autodiagnostics alors que tous les textes en vigueur aujourd’hui à Pôle emploi les font reposer sur le volontariat (pour combien de temps encore ?).

►L’implication directe du salarié dans son évaluation, par autodiagnostic, rend de fait l’évaluation plus contraignante, voire inopposable, ce qui peut dans le temps poser problème.

►L’articulation entre cette approche par les compétences et l’accord classification n’est pas claire et fait peser des risques en terme de déroulement de carrière, de rémunération, de droit à mutation, et d’accès à la formation (qui pourrait apparaître compliqué si l’agent ne rentre pas dans le jeu des autodiagnostics).

►Le référentiel des compétences renforce l’ensemble des outils de coercition et d’évaluation : ORS, ESA, EPA.

►La DG accentue de plus en plus les évaluations comportementales (« savoir être »). On assiste à un glissement de l’ « évaluation du travail des salariés » vers une « évaluation du salarié ». De nombreux spécialistes en sociologie du travail (notamment Gérard REYRE et Chantal HEMARD) relèvent que « l’autoévaluation est frappée d’une ambiguïté majeure qui fait tanguer le dispositif d’autodiagnostic vers l’auto-admonestation du contrôle par l’intériorisation de la mesure prescrite et sa dérive vers la sanction » : – « Qui peut dire ce qu’il en coûte de l’aveu d’une erreur, d’une faiblesse, d’un manquement dans un univers uniquement balisé de chiffres, délais, objectifs dont personne ne semble totalement responsable ? », – « L’autoévaluation relève d’une tentative disciplinaire de compenser l’écart entre travail prescrit et travail réel », – « Derrière ce savoir-être, on a réhabilité le jugement « à la gueule du client » en rassurant l’évaluateur sur sa capacité à juger du comportement d’une personne au travail. »

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