Lettre ouverte de la CGT aux candidats à l’élection présidentielle

Les agents de Pôle Emploi ont démontré à maintes reprises leurs capacités d’adaptation aux enjeux nouveaux pour répondre aux besoins des privés d’emploi et des entreprises. Pour autant, depuis de nombreuses années et plus particulièrement depuis la décision de la fusion ANPE-ASSEDIC, nos collègues constatent un dévoiement des missions de service public ainsi qu’une dégradation du service rendu aux usagers et des conditions de travail pour les agents.

Pour cette raison, la CGT Pôle emploi interpelle les candidates et les candidats à l’élection présidentielle sur la nécessité d’une rupture avec les politiques menées ces dernières années qui conduisent à des reculs sociaux majeurs pour tous, agents de pôle emploi et usagers du service public de l’emploi.

Pour lire la lettre ouverte, cliquer ici

Pour lire aussi l’article « Macron nous fait la totale: son programme est un carnage social », suivre le lien:

https://orgasociaux.cgt.fr/actualites/macron-nous-fait-la-totale-son-programme-est-un-carnage-social/

Pôle emploi va pouvoir contrôler les contrats d’assurance vie des chômeurs…

Du nouveau dans la rubrique « Police emploi »…

Grâce à un décret, paru ce dimanche 20 mars 2022, Pôle emploi a désormais la possibilité d’accéder au fichier Ficovie, qui recense tous les contrats d’assurance vie souscrits auprès d’organismes français. De quoi renforcer les contrôles des demandeurs d’emploi, et notamment des bénéficiaires de l’allocation de solidarité spécifique…

Un décret, publié au Journal officiel ce dimanche 20 mars et entré en vigueur ce lundi, permet à Pôle emploi d’accéder aux informations de “Ficovie”, le fichier qui répertorie l’ensemble des contrats d’assurance vie et de capitalisation souscrits auprès d’organismes d’assurance français. Comme le signalait Capital en décembre 2020, cette nouvelle possibilité a été accordée à l’opérateur public par la loi de finances pour 2021. Il ne manquait plus que le décret d’application pour rendre cette mesure pleinement opérationnelle.

Il s’agit ici de l’une des nouvelles armes accordées à Pôle emploi pour contrôler davantage les chômeurs et ainsi renforcer la lutte contre la fraude sociale. Elle permet ainsi à l’opérateur public pour l’emploi “d’obtenir rapidement les éléments utiles à la détection de situations frauduleuses et de prendre plus efficacement les mesures conservatoires utiles pour assurer un meilleur recouvrement des sommes dues”, écrivait le gouvernement dans son amendement au PLF 2021 mettant en place cette nouvelle mesure.

Objectif : renforcer les contrôles sur l’ASS

En effet, donner à Pôle emploi l’accès au fichier Ficovie lui permet de “vérifier notamment la cohérence des ressources déclarées par les titulaires de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), minimum social versé pour le compte de l’État” aux demandeurs d’emploi arrivés en fin de droit, soulignait la Cour des comptes, dans un rapport sur la fraude aux prestations sociales publié en septembre 2020.

Car le versement de l’ASS est conditionné aux ressources des demandeurs d’emploi : ils doivent gagner moins de 1.183,70 euros par mois s’ils sont célibataires. Ce montant comprend toutes les ressources personnelles du demandeur d’emploi déclarées au fisc, parmi lesquelles on peut retrouver les revenus issus de son patrimoine financier. D’où l’intérêt pour Pôle emploi de pouvoir accéder à Ficovie. Pour mémoire, ce fichier est géré par le fisc et est alimenté par les organismes d’assurance français. Ces derniers doivent déclarer toutes les souscriptions, modifications et dénouements (rachat total d’un contrat, décès de l’assuré…) de contrats d’assurance vie ou de capitalisation. Chaque année, les assureurs doivent aussi déclarer l’ensemble des opérations réalisées sur les contrats en cours, sur lesquels la somme placée est d’au moins 7.500 euros au 1er janvier.

(Source: Capital)

Pour accéder à l’article en ligne, cliquer ici:

https://www.capital.fr/votre-carriere/chomage-cest-officiel-pole-emploi-va-pouvoir-controler-vos-contrats-dassurance-vie-1431656

 

 

EPA 2022: attentions aux pièges…

La Campagne EPA 2022 est ouverte, elle est prévue du 02/02 au 30/06/2022. Elle concerne tous les agents de Pôle Emploi.

L’EPA, l’individualisation des tâches (avec la fiche de poste extraite du référentiel des métiers), la mise en exergue des compétences : tous ces dispositifs procèdent d’une même logique idéologique. Agents de Pôle Emploi, nous sommes cernés par une organisation du travail de plus en plus contraignante.
Sous des apparences de proximité relationnelle, de prétention à bien connaître chaque agent, l’évaluation de plus en plus intrusive dissimule un processus de détermination et de fabrication de valeurs jusqu’au formatage des identités. Par le démantèlement et la redéfinition permanente du contenu de nos métiers, la Direction organise la compétition « chiffrée » entre agents. Les initiatives des conseillers, fondées sur l’expérience du métier, leur opinion et leur analyse professionnelle sont de fait discréditées. L’évaluation professionnelle est sous-tendue par une idéologie du chiffrage ! L’objectif implicite est de faire accepter à chacun ce système de valeurs normatives, qui prétend objectiver l’organisation du travail. Alors…
EPA = une évaluation à hauts risques ?

Pour lire le dossier complet, cliquer ici

Rapport du défenseur des droits sur la dématérialisation des services publics : « La CGT n’est pas seule à dénoncer cette politique ! »

Depuis des années, la CGT Pôle Emploi dénonce la dématérialisation à outrance des
services de Pôle Emploi à destination des privés d’emploi, mais aussi celle que subissent les usagers de tous les services publics et des organismes de la protection sociale.
Le rapport 2022 du défenseur des droits confirme notre position.

Pour accéder à l’article complet, cliquer ici

Tous ensemble en grève le 17 mars 2022

L’appel historique de toutes les organisations syndicales de Pôle emploi à la grève du 1er février 2022 a témoigné du ras l’bol et de la souffrance des agents face aux dévoiements de nos missions, face à la dégradation continue de nos conditions de travail, face au manque de reconnaissance de nos qualifications, face à l’absence de revalorisation significative de nos salaires et de nos traitements.

La forte mobilisation des agents, y compris des encadrants, a contraint la Direction Générale, quoi qu’elle en dise, à tout mettre en oeuvre pour casser ce mouvement unitaire historique : en décidant unilatéralement l’augmentation des salaires de 1% malgré un accord NAO non valablement signé plutôt que d’ouvrir une nouvelle négociation (d’ailleurs la DG, dans son mail à tout le personnel, a bien omis l’absence de proposition de la direction sur la revalorisation des traitements pour les agents de droit public) et en convoquant rapidement les organisations syndicales pour négocier un nouvel accord sur la prime d’intéressement 2023 (alors que la somme dévolue à « l’intéressement » devrait permettre d’accroître les salaires et les traitements de tous !).

La Direction n’a pris aucune réelle mesure pour répondre aux revendications du personnel en terme notamment de conditions de travail et de sens au travail !
Pour la CGT Pôle Emploi, à la suite de la grève du 1er février, il était nécessaire de continuer la mobilisation avec l’intersyndicale la plus large possible. Force est de constater que la stratégie de la Direction a fonctionné et l’intersyndicale historique du 1er février n’y a pas survécu, malheureusement au détriment du personnel !

Pour autant, la CGT Pôle emploi, continue à porter toutes les revendications légitimes de l’ensemble des personnels de Pôle Emploi en grève le 1er février

Pour lire l’article complet, cliquer ici

Pour lire l’article « gagnons nos revendications », cliquer ici

Pour lire l’appel unitaire national, cliquer ici

Chômeurs lésés : le médiateur de Pôle emploi prend à partie le gouvernement

Depuis les révélations de Mediapart sur un « effet de bord » de la réforme de l’assurance-chômage, plusieurs dossiers d’allocataires pénalisés ont connu une issue favorable. Le médiateur national de Pôle emploi, qui avait alerté dès le début, est furieux contre le ministère du travail.

La charge est sévère et le propos pour le moins salé. Jean-Louis Walter, médiateur national de Pôle emploi, a confié à Mediapart son exaspération et s’en prend, sans ambages, au ministère du travail, tenu responsable d’un « effet de bord » généré par la réforme de l’assurance-chômage.

Il s’agit d’une règle censée être protectrice mais qui se retourne contre certains demandeurs et demandeuses d’emploi, qui voient injustement leur allocation chômage baisser, parfois de plusieurs centaines d’euros par mois, selon les témoignages recueillis.

Annexée à la réforme, entrée en vigueur le 1er octobre 2021, la mesure entend compenser 11 mois de confinements et couvre-feux en 2020 et 2021, en allongeant automatiquement la « période d’affiliation » de toutes les nouvelles et nouveaux inscrits.

Pour le dire plus simplement, Pôle emploi va chercher encore plus loin dans le passé professionnel des emplois et salaires pour compenser l’éventuelle inactivité de ces 11 mois. Or, ce mécanisme pénalise des personnes non concernées par les confinements et qui gagnaient moins bien leur vie dans le passé.

« Quand les bonnes intentions conduisent à une aberration ! », commente, acerbe, Jean-Louis Walter, dénonçant une forme d’amateurisme du ministère du travail. « Ce texte a été élaboré par des jeunes sans expérience sur la réglementation de l’assurance-chômage. Ils ne savent pas faire, ils ne savent rien mais ils considèrent qu’ils savent tout, qu’ils connaissent tout ! Et ils sortent des conneries et des aberrations ! »

Jean-Louis Walter y voit la conséquence de la reprise en main, par l’État et par décret, des nouvelles règles, après l’échec des négociations avec les partenaires sociaux en 2019. « Tout ceci a été mené de façon technocratique et ça ne peut que complexifier les règles, déjà complexes. »

« Avec Madame Borne, on est dans une forme de rigidité qu’on n’a jamais vue. »

Jean-Louis Walter, médiateur national de Pôle emploi

Lui-même a participé à des négociations sur les conventions d’assurance-chômage dans les années 1990 et déplore « un impératif, omniprésent aujourd’hui, celui de faire des économies ». Le médiateur national détaille : « Avant, on regardait la corrélation assurance-chômage-monde du travail dans l’intérêt de tous, chômeurs et employeurs. Maintenant, le seul intérêt est financier. »

Indépendant, le médiateur national publie chaque année des rapports éclairants, et sans concession, sur le fonctionnement de Pôle emploi. Sa parole publique est assez rare. Aujourd’hui, et c’est le moins que l’on puisse dire, il est très remonté.

Il apprécie moyennement que le ministère du travail ait reconnu, auprès de Mediapart, que cet « effet de bord » était bien identifié en amont, renvoyant alors la patate chaude aux médiatrices et médiateurs, pour faire du « cas par cas ».

« Ce n’est pas la ministre qui décide si je dois faire une médiation. Elle n’a rien à dire, elle n’a rien à décider », commente sèchement Jean-Louis Walter. Avant d’ajouter : « Avec Madame Borne, on est dans une forme de rigidité qu’on n’a jamais vue. »

Le médiateur dit avoir alerté la direction de Pôle emploi, dès novembre 2021, sur les problématiques liées à cette mesure censée protéger les chômeuses et les chômeurs. « Les saisines sur le sujet ont commencé à ce moment-là et, depuis, elles montent progressivement en charge. Le volume n’est pas énorme mais il n’est pas neutre », explique-t-il.

Jean-Louis Walter dit avoir fait une préconisation dès la fin de l’année 2021, en suggérant d’instaurer « un droit d’option » pour les demandeuses et demandeurs d’emploi, dès leur inscription. L’idée : expliquer clairement les enjeux et les impacts sur les allocations de cette fameuse période d’affiliation rallongée. « Le refus a été catégorique et sans motif », s’agace-t-il.

 

« En cas de médiation, on se retrouve à traiter trois fois la demande d’allocation ! » Un agent de Pôle emploi, spécialisé en indemnisation

Pôle emploi appliquait donc la règle pour tout le monde, sans distinction et sans prendre en compte les injustices. Et pouvait refuser les médiations. « Il faut bien comprendre que le médiateur ne décide pas, c’est important de le dire, insiste Jean-Louis Walter. En cas de saisine, nous demandons des éléments à Pôle emploi sur le dossier puis nous émettons une préconisation. Mais c’est Pôle emploi qui décide de la suivre, ou non. »

La publication de l’article dans Mediapart a visiblement changé le cours des choses. « Ils ont vu que ça ne pouvait plus tenir et ont lâché du lest », sourit Jean-Louis Walter. Trois des quatre personnes ayant témoigné en janvier 2022 ont ainsi vu leur situation se débloquer très rapidement. Toutes avaient pourtant été déboutées en premier recours. Une quatrième attend toujours des nouvelles.

Par ailleurs, selon des mails internes que nous avons pu consulter, Pôle emploi a communiqué à ses agent·es la procédure à suivre « en cas de médiation » après un « calcul des droits défavorable ». Il s’agit de fournir à la médiatrice ou au médiateur le montant de l’allocation avec et sans la période allongée. Mais il n’est toujours pas question d’en informer au préalable l’ensemble des demandeuses et demandeurs d’emploi, dont une partie ignore sans doute être lésée.

« Si on le faisait d’emblée, ce serait plus cohérent ! », explique un conseiller de Pôle emploi, spécialisé dans les questions d’indemnisation. Il dénonce une « situation ubuesque » et une charge de travail supplémentaire.

« En cas de médiation, on se retrouve à traiter trois fois la demande d’allocation ! Une première fois, au moment de l’inscription. Une seconde, à la demande du médiateur et une troisième fois si Pôle emploi suit la préconisation ! Par ailleurs, faire une comparaison entre les deux périodes nécessite une procédure de contournement du système informatique. Ça demande du temps. C’est vraiment du grand amateurisme de la part du gouvernement, qui veut voir la règle appliquée systématiquement. Ils n’ont aucune idée de la manière dont ça se passe dans la réalité ! »

D’après lui, cela ouvre aussi la porte à des inégalités de traitement. « On va se retrouver avec des décisions différentes, selon la seule position de Pôle emploi en médiation. » Le cas d’Isabelle* lui donne d’ailleurs raison. Elle est concernée par cet effet de bord et perd, selon ses calculs, près de 300 euros par mois.

Elle a reçu, ce lundi 7 février, une fin de non-recevoir à sa demande de médiation. Ayant d’abord saisi le médiateur régional, comme le veut la procédure, elle vient d’écrire, en dernier recours, au médiateur national.

Source: Médiapart