Guide CGT « Classification et repositionnement des agents de droit public »

La CGT Pôle emploi s’est fortement investie dans les négociations liées à la classification des agents de droit privé mais aussi après des mois de concertation en 2018 (et quasiment deux ans d’attente), dans celles de la classification des agents de statut public qui va entrer en vigueur ce 1er février 2021.
Beaucoup de choses ont été écrites sur ce projet avec parfois des contre-vérités voire des inepties.
Dans ce dossier, vous trouverez une analyse sans concession de ce projet avec ses avancées mais également ses manquements et insuffisances.
Pour comprendre les enjeux de la mise en oeuvre de cette nouvelle classification, il est également indispensable pour la CGT Pôle emploi que chacun connaisse les tenants et aboutissants ainsi que de faire un rappel de l’existant.

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Avis de la CGT Pôle emploi sur la Classification des agents de droit public de Pôle emploi

DES AMELIORATIONS INSUFFISANTES MAIS BIEN REELLES !
Dans l’accord modifiant la classification des agents de droit privé était contenu un article obligeant la direction a entamer une concertation avec les organisations représentatives au niveau de l’établissement. Evidemment la CGT était porteuse de revendications qui tournaient autour de deux axes majeurs, la revalorisation des grilles indiciaires et la nécessité de trouver des solutions pour les agents qui « plafonnent » c’est-à-dire qui sont arrivés au bout de leur grille indiciaire.
Bien entendu la direction est arrivée avec des propositions que nous avons étudiées minutieusement. La première de nos réflexions a été de regarder ce que les agents de droit public pouvaient perdre. A l’évidence rien ! Ensuite nous avons regardé ce que les agents avaient à y gagner, bien entendu cela était insuffisant au regard de nos revendications car le budget accordé par les tutelles étaient de 1% de la masse salariale tout comme pour les agents de droit privé.
Le premier changement d’importance était la constitution d’une classification en corps et en grades, appelés catégories et niveau d’emploi à Pôle emploi. Ceci était une revendication de la CGT depuis… la création de l’ANPE. Effectivement la classification actuelle avec seulement des niveaux d’emplois constituait un frein au déroulement de carrière des agents et représentait une anomalie dans la sphère publique.
La classification en corps et en grades permet à un agent de connaitre une évolution de sa qualification en passant d’un grade (niveau d’emploi) à un autre sans changer radicalement de métier. Les trois niveaux d’emploi de la catégorie 2 par exemple sont comparables aux carrières normales, hors classe et exceptionnelle des fonctionnaires de l’éducation nationale. Les passages d’un grade à l’autre se font sans concours, ce dernier étant maintenu pour le passage de la catégorie 2 à la catégorie 3. Concrètement cela signifie qu’un actuel agent de niveau 2 ou 3 qui sera automatiquement reclassé au niveau 2.1 ou 2.2, pourra évoluer soit en accédant au grade supérieur de sa catégorie, soit en accédant au premier grade de la catégorie 3. D’autre part il est important de considérer que si un agent en carrière exceptionnelle passe dans le grade supérieur il libère un quota en carrière exceptionnelle ce qui permet de l’attribuer à un autre agent, cela représente un progrès dans les possibilités de déplafonnement.
Les principaux effets de la nouvelle classification :
• Une revalorisation de 10 points des agents 1bis
• La reclassification des agents de niveau 1 dans la catégorie 2.1 (actuel niveau 2)
• La revalorisation des grilles des actuels niveaux 2 et 3 de quelques points (insuffisant selon la CGT)
• La revalorisation de la grille des actuels 4A de 8 à 12 points selon les indices.
• Le passage progressif du quota de carrière exceptionnelle de 10 à 15% (c’est insuffisant mais non négligeable)
• La facilitation des possibilités de mutation, tout agent appartenant à une catégorie peut postuler dans tous les emplois de sa catégorie.
• La suppression de la VIAP qui était contraire aux principes d’un statut public.
• La suppression des filières pour l’accès aux concours.
Il est important de préciser que la décision qui vise à ce que les CPLU et CPN ne soient plus consultées pour ce qui concerne les mutations et les opérations de carrière résulte de l’application de la loi dite de « transformation de la fonction publique ». Ce texte regressif, contre lequel la CGT s’est battue se serait appliqé à Pôle emploi même sans sans chager de classification. Dire le contraire, releverait, à minima, d’une méconnaissance totale du statut 2003 et de son adossement au statut général des fonctionnaires.
Concernant ceux qui nous reprochent d’avoir donné un avis favorable lors de la concertation nous ne pouvons que leur dire que, dans le contexte actuel, une évolution même limitée ne se refuse pas. Les avancées liées à cette nouvelle classification pour un corps fermé comme les agents publics de Pôle emploi sont bien réelles et en ce sens la CGT Pôle emploi et ses éluEs au CSEC emettent un avis positif lors de cette consultation sur la nouvelle classification des agents de droit public.

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Concertation de la classification agents publics

Lundi 16 juillet se tenait la dernière réunion de concertation de la classification des agents publics. Vous trouverez ci-dessous la déclaration préalable que nous avons faite en préalable ainsi que le compte rendu de cette séance:

Compte rendu: Concertations 2018 07 16

Déclaration: Declaration CGT 16.7.2018

Comme vous pourrez le lire dans le compte rendu, nous sommes en attente des derniers arbitrages de la DG notamment sur l’amplitude des emplois.

La DG va envoyer aux organisations syndicales l’ensemble des textes afférents à cette classification (projets de décrets 2003 et indemnitaires avec les arrêtés correspondant, projet de décision DG notamment sur les changements de grade etc) .

La DG souhaite recueillir formellement les positions des organisations syndicales ayant participé à la concertation avant d’envoyer les projets de décrets et d’arrêtés au guichet unique (ministères) le 17 septembre au plus tard. Ces avis seront également remis au guichet unique.

Même si nous ne sommes pas dans une négociation mais dans une concertation, même s’il n’y a pas une signature à apposer mais un avis à donner, nous sommes dans le même processus de consultation que lorsque il s’agit d’un accord à signer.

L’ensemble des syndiqués CGT Pôle emploi sera donc consulté pour savoir si nous donnons ou pas un avis favorable à ce projet.

Concertations statut public: ça tourne au vinaigre et ça coince !

REUNION DU 3 JUILLET 2018:

En ouverture de la journée la DG nous a remis le projet de décret qu’elle entend soumettre à la DGAFP pour validation et transmission aux tutelles, avant signature du décret instituant la nouvelle classification des agents de droit public de Pôle emploi.

Coup de tonnerre ! Le SNU quitte la concertation.

En début d’après-midi, le SNU a lu une déclaration expliquant qu’ils ne poursuivraient pas les concertations, car le projet est trop loin de leurs revendications. Cette position est respectable mais compromet grandement la possibilité d’aboutir à une nouvelle classification, car un accord large des organisations syndicales est recherché avant de présenter ce dossier à la DGAFP. Mais nous verrons que le comportement de la DG n’a rien fait rien pour augmenter les chances d’aboutir.

Même si effectivement ce projet est aussi très loin des revendications que nous défendons, nous avons préféré maintenir notre participation, car d’une part nous considérons que la classification actuelle est une anomalie dans la sphère publique, et que nous avons toujours défendu l’idée d’une classification bâtie sur un système en corps et en grades, système qu’il est proposé de mettre en œuvre prochainement. Car d’autre part aussi le système actuel est un frein notamment en ce qui concerne la mobilité des niveaux 1 et 3. Nous aussi, avons été très profondément déçus de constater que toutes les propositions faites, y compris par la DG pour déplafonner les carrières des agents avaient toutes été rejetées par la DGAFP ; donc l’Etat. Toutefois nous souhaitions discuter de tout ce qui est de la responsabilité du Directeur Général dans ce dossier en pensant obtenir des aménagements et avancées.

La DG ne lâche rien !

 

Le premier point que nous avons souhaité aborder concernait les prérogatives des CPLU et CPN. La DG souhaite que les mouvements concernant la catégorie 3 (de REP à DTD) soient traités en région. Nous y sommes opposés préférant que ce qui concerne l’encadrement  soit aussi traité au niveau national. La CFE/CGC a même parlé de « ligne rouge ». L’argument de la DG sur la quantité de travail générée pour ses services est d’une totale mauvaise foi, il nous a même été dit : « de toute façon c’est comme çà », drôle de conception de la discussion. Le directeur général souhaite en réalité que ce qui concerne l’encadrement intermédiaire soit géré par les directeurs régionaux.

Nous avons aussi souhaité que la direction modifie les amplitudes de certains emplois. Par exemple les chargés d’accueil et d’information tout comme les gestionnaires appui n’ont pas accès au dernier grade de leur catégorie. Les agents n’étant pas responsables de l’emploi auquel ils sont affectés n’ont pas à voir leur carrière freinée pour des décisions qui leur échappent. Après nous avoir dit oui dans un premier temps pour les deux métiers cités plus haut, mais pas pour les autres, la direction est revenue en arrière et a refusé pour les chargés d’accueil. Cette décision dépend uniquement du directeur général et cela ne lui coûte rien de l’accepter.

L’ambiance a été très tendue toute la journée, et si nous pouvons comprendre que Pôle emploi étant confronté aux décisions prises au plus haut niveau de l’Etat, cela ne nous permettra pas d’avoir la classification que nous souhaiterions, nous comprenons beaucoup moins les attitudes inflexibles de la DG sur des décisions qui ne dépendent que d’elle.

Loin d’un accord, nous sommes plutôt au bord de la rupture.

 

REUNION DU 9 JUILLET 2018:

Nous avions souligné après la réunion du 3 juillet que la direction générale restait inflexible sur plusieurs points sur lesquels elle a pourtant toute latitude pour décider. Cette tendance s’est encore confirmée lors de la séance du lundi 10 juillet.
Tout d’abord le périmètre de compétences des CPLU et CPN pose toujours problème. La DG souhaite que les nominations pour tous les postes de la catégorie 3 (de REP jusqu’à DTD) soient examinées par les CPLU, c’est-à-dire au niveau de l’établissement ou de la région. Ceci pourrait amener par exemple des agents de niveau 2 à statuer sur la nomination d’un DTD, ce qui est contraire à l’esprit même des commissions paritaires, ou les élus statuent sur des agents qui appartiennent au même corps.
 
Ensuite, sur la question des amplitudes dans les emplois d’un même corps, la DG refuse toujours que tous les emplois aient une amplitude allant jusqu’au dernier grade de la catégorie, ce qui pénalise entre autres, les chargés d’accueil et d’information, les gestionnaires appui, mais aussi les approvisionneurs, les formateurs et bien d’autres. La DG a tenté en vain de nous expliquer que les niveaux de technicité requis par les différents emplois le justifiaient et qu’il fallait aussi garder une cohérence avec les amplitudes métiers de la classification privée. Nous avons évidemment soulevé que les agents n’étaient pas responsables de l’emploi qu’ils occupaient et qu’ils ne devaient pas être pénalisés par des décisions qui n’appartiennent qu’à l’administration. Nous avons de la même manière fait remarquer que dans la classification privée l’amplitude métier d’un conseiller à l’emploi va jusqu’au niveau E, soit l’équivalent du grade 3.1 (REP, référent métier…), donc l’argument de la cohérence entre les deux classifications ne tient pas. Pour nous, public et privé sont deux univers différents qui ne peuvent se superposer parfaitement. Pour la CGT ce point constitue un véritable casus belli. Plusieurs autres organisations partagent d’ailleurs notre point de vue sur ce sujet.
 
Le troisième point qui pose problème est celui des modalités d’avancement de grade. A cause du sujet évoqué précédemment, les conditions pour bénéficier de ces avancements vont être très variables. Pour ceux dont le métier va jusqu’au dernier grade de la catégorie, ils pourront prendre, selon la DG leur avancement sur place et de façon immédiate, pour les autres, gestionnaires appui, chargés d’accueil par exemple, s’ils sont au deuxième grade, ils ne pourront bénéficier d’un avancement au troisième grade qu’en changeant de métier et en postulant sur les postes ouverts à la diffusion. L’inégalité de traitement est flagrante et la gestion de ces cas sera digne à celle d’une usine à gaz. Qu’en sera-t-il par ailleurs d’un conseiller au troisième grade qui postulerait sur un poste rattaché à un emploi qui termine au deuxième grade, la DG ne sait pas nous répondre, alors qu’elle nous avait garantie que tous les postes seraient ouverts à tous les agents d’une même catégorie quel que soit leur grade. La direction générale avec ce genre de décision se crée des problèmes à elle-même et de surcroit se met toutes les organisations syndicales à dos.
 
Une question se pose désormais, la DG veut-elle vraiment voir ces concertations aboutir ?
Si oui qu’elle le prouve.