Le gouvernement veut durcir le contrôle des chômeurs

Des sanctions plus sévères, voilà la réponse qu’envisage le gouvernement dans le cadre de la future réforme de l’assurance chômage, selon le Canard enchaîné qui cite une note confidentielle du ministère du Travail.

Actuellement, en cas de recherche d’emploi insuffisante ou de refus de formation, un chômeur peut voir son allocation réduite de 20% pendant deux à six mois. En cas de manquement répété, l’allocation baisse de moitié pendant deux à six mois, voire est supprimée définitivement. En cas de refus à deux reprises d’une offre raisonnable d’emploi, l’allocation est suspendue pendant deux mois. Si le refus se répète, elle peut être supprimée pendant deux à six mois, voire définitivement.

Selon la note citée par l’hebdomadaire, une recherche insuffisante, un refus de formation ou un refus de deux offres d’emploi jugées raisonnables, entraînerait une réduction des allocations de 50% pendant deux mois. En cas de récidive, elles seraient supprimées pour une durée de deux mois.

En outre, chaque demandeur d’emploi devra remplir un «rapport d’activité mensuel», listant l’ensemble des démarches effectuées pour favoriser son retour à l’emploi, selon cette note rédigée par Antoine Foucher, directeur de cabinet de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et ancien cadre du Medef. Pierre Gattaz, numéro un du Medef, avait suggéré en octobre un contrôle «journalier», «hebdomadaire» ou «mensuel» des demandeurs d’emploi, suscitant un tollé.

La négociation sur la réforme de l’assurance chômage doit débuter le 11 janvier et s’achever mi-février. Les partenaires sociaux prévoient de négocier, entre autres, du contrôle des chômeurs, un sujet sur lequel le gouvernement souhaitait initialement garder la main. Dans le document d’orientation envoyé mi-décembre aux syndicats et au patronat pour cadrer la négociation, le ministère du Travail explique qu’il «proposera»une réforme «du barème et des modalités de sanctions dans les semaines qui viennent».

«Cette réforme permettra de moderniser les règles relatives à la proposition d’une offre raisonnable d’emploi. Elle sera génératrice d’une meilleure application des règles et d’un accompagnement plus efficace des demandeurs d’emploi», souligne la note. Le 22 novembre, Pôle Emploi a dressé le premier bilan du contrôle des chômeurs, entamé fin 2015 : 269.000 contrôles ont abouti à 14% de sanctions.

 

Sources: Libération et AFP

Le gouvernement impose à Pôle emploi un budget de casse du service public au détriment des droits des privés d’emploi !

La CGT s’oppose à la baisse de la participation de l’État et a voté contre le budget de Pôle Emploi lors du conseil d’administration du 19 décembre 2017. D’autres organisations syndicales se sont abstenues, signe d’énervement, tandis que le Medef approuvait.

Le gouvernement sabre de 50 millions d’euros les moyens alloués à Pôle Emploi, ce qui va se traduire par la suppression de près de 1200 postes dont 300 CDI et des contrats aidés. À la place, 3200 contrats de services civiques seront conclus : Pôle Emploi va donc détruire des emplois de personnels qualifiés pour créer de la précarité ! Bel exemple de double langage du gouvernement au moment où s’ouvre la « concertation » sur une réforme de l’assurance chômage.

La CGT entend y défendre notamment une amélioration du service rendu aux demandeurs d’emploi et empêcher le durcissement des sanctions à leur encontre.

Le service public de l’emploi a besoin d’un développement : Pôle emploi est en sous-effectif et les personnels en souffrance. Les salariés de Pôle emploi revendiquent de pouvoir faire correctement leur travail pour répondre aux salariés privés d’emploi dont moins de la moitié est indemnisée. Ceux-ci ne demandent qu’à travailler et refusent d’être stigmatisés. Ils et elles veulent être indemnisés correctement.

La CGT affirme que la prochaine réforme de l’assurance chômage doit être l’occasion de renforcer les droits des chômeurs et donc le service public de l’emploi.

Une Classification au rabais qui impose l’austérité à tous

La Direction Générale de Pôle emploi et les Ministères de tutelle ont profité de cette  rentrée pour ouvrir à nouveau une pseudo-négociation sur la Classification et imposer celle de 2014 que la CGT a combattue.

Cette classification, comme en 2014, va impacter l’ensemble des agents et imposer :

  • l’augmentation des exigences pour le même salaire, donc payer moins les qualifications (en privilégiant les compétences imposées par l’organisation du travail de l’employeur);
  • la réduction des augmentations de salaire d’un échelon à un autre;
  • l’augmentation du nombre d’échelons dans un même niveau d’emploi et, de fait, va ralentir les évolutions de carrière et cantonner les agents dans un même niveau;
  • le durcissement des conditions de passage d’un niveau de classification à l’autre (selon les besoins des sites ou services);
  • le tassement de la grille des salaires en modifiant la structure de la rémunération,
  • un déroulement de carrière réduit pour tous qui ne peut être masqué par l’automatisation limitée des augmentations de salaire pour certains emplois en début de carrière;
  • une augmentation à 6 ans pour effectuer un recours pour non promotion et une réduction des possibilités de saisine de la Commission Nationale Paritaire de Conciliation (article 39 de la CCN).

Pour la CGT, une Classification au sein de Pôle emploi aurait dû :

  • reposer sur un budget garantissant une enveloppe de promotions à la hauteur des missions de service public assurées par les personnels;
  • être basée sur les qualifications : les diplômes, les formations qualifiantes et l’expérience professionnelle et non les compétences;
  • garantir une automaticité des carrières pour tous avec l’élévation d’au moins une catégorie socio-professionnelle avec le doublement du salaire au cours de la carrière;
  • assurer l’égalité professionnelle Femmes-Hommes;
  • dissocier évaluation et évolution de carrière;
  • intégrer les métiers de l’encadrement dans les filières Relation de service et Support.

La CGT Pôle emploi a consulté ses syndiqués :

Non à la signature, oui à l’opposition !

Pour autant, la CGT défendra les droits de tous les agents 

en matière de rattachement, de positionnement et de déroulement de carrière.

Syndiquez vous !

Contactez la CGT :

Syndicat.cgt@cgt-pole-emploi.fr

http://www.orgasociaux.cgt.fr – http://www.ufsecgt.fr

Le Canard Enchaîné dénonce: les opérateurs privés de placement font les poches de Pôle emploi

Dans un article paru dans l’édition du 22 novembre 2017 intitulé « Les trous du fromage de l’aide aux chômeurs », le Canard Enchaîné a écrit sur les opérateurs privés de placement (OPP) et notamment sur le rapport juteux de la prestation Activ’Emploi.

D’après le Canard, les OPP se sont partagé 90 millions d’euros pour répondre à l’ambition de la DG de reclasser jusqu’à 70% des « bénéficiaires » de la prestation après 4 mois de suivi.

Seize mois plus tard, la DG n’a pas communiqué les résultats mais, d’après les chiffres transmis au Canard Enchaîné, 308 000 chômeurs auraient bénéficié de la prestation et 58% d’entre eux auraient retrouvé un emploi.. au bout de 12 mois.

Sauf que la proportion de chômeurs retrouvant un emploi sans avoir « bénéficié » de cette prestation est de 55,3% ! Près d’une centaine de millions d’euros auraient donc été dépensés pour une baisse du chômage minime

Devant le peu de prescriptions d’Activ’Emploi (les OPP sont payés au résultat), certains organismes menacent de licencier et certains directeurs n’hésitent pas à menacer leurs agents de sanction s’ils ne prescrivent pas assez.

La totalité de l’article « Les trous du fromage de l’aide aux chômeurs » est à retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous :

Article Canard Enchaîné

PLFSS 2018 : UN BUDGET QUI MET TOUTE LA PROTECTION SOCIALE EN DIFFICULTE

La loi de financement de la Sécurité Sociale est l’expression d’une politique, un budget n’est jamais neutre, et la façon dont il est construit marque de façon prégnante la marque de la politique qui est conduite.
Cette loi tourne résolument le dos à l’idée que nous nous faisons d’une protection sociale solidaire.
L’austérité et la compression des dépenses continuent à être au cœur des mesures qui sont prises, pendant que l’ISF est supprimé et que le CICE porte le manque à gagner pour l’année 2018 à 115 milliards d’euros, soit une perte sèche pour l’état équivalant à 28.5% de ses recettes.
C’est le choix de « privilégier les privilégiés » qui est fait ! D’autres choix sont possibles, souhaitables et nécessaires !
Au total, le gouvernement fait payer l’ISF et le CICE, qui profiteront au premier chef aux détenteurs de capitaux, aux couches populaires par un recul massif de la protection sociale.
Pour lire le communiqué CGT, cliquer ici