On déshabille Pôle (emploi) pour habiller le facteur, ou la prospection des TPE/PE en voiture jaune…

En 2015 la Direction a brutalement mis un coup d’arrêt à la sacro-sainte « Intermédiation » qui constituait notre « cœur de métier », pour imposer la dissociation des portefeuilles demandeurs et des portefeuilles entreprises, créant ainsi les équipes dédiées entreprises.

La CGT avait aussitôt perçu le danger d’une telle réforme, qui ouvrait la voie à la disparition, à plus ou moins long terme, de la relation entreprise à Pôle emploi, pour la confier à des intérêts privés.

Certains pensaient que la CGT criait inutilement au loup.

Mais, une fois de plus, les événements rendent justice à notre clairvoyance.

La DG a annoncé en CCE le lancement d’une expérimentation dans plusieurs régions (Bourgogne France Comté, Occitanie, Centre Val de Loire, Bretagne) : un partenariat avec La Poste confiant notre mission de prospection des TPE/PE aux facteurs !!!???

Et nous savons bien que les expérimentations à Pôle emploi finissent souvent (toujours ?) par se généraliser…

Plus que jamais la CGT alerte le personnel sur les risques à venir. Nous voyons dans cette sous-traitance à La Poste d’une partie de nos missions une première étape vers, à court ou moyen terme, un abandon de la relation entreprise au profit d’opérateurs privés.

C’est un pas de plus vers la casse de nos métiers, la disparition de nos missions, la perte de nos emplois, la sous-traitance,  la mise en concurrence généralisée préconisée par des rapports récents (CAP2022, rapport Viry…).

Seule la mobilisation de toutes et tous permettra de mettre fin à cette politique pour préserver nos emplois et nos missions. Entrez en résistance ! Rejoignez la CGT !

Pour accéder au tract, cliquer ici

Pour accéder à la vidéo, cliquer ici

Conséquence du prélèvement à la source sur l’allocation vacances et 13eme mois

Fin janvier, la DG a convoqué une réunion DSC afin d’aborder notamment les problématiques posées par la mise en place du Prélèvement A la Source (PAS) concernant l’allocation vacances et le 13eme mois.

L’allocation vacances est versée en juin avec un acompte de 75% en mai et le 13ème mois est versé en décembre avec un acompte de 75% en novembre.

Or le PAS, ne s’appliquera que sur les mois de juin et décembre. En effet, les sommes versées en mai et en novembre ne sont que des acomptes.

Le maintien du versement de l’acompte à hauteur de 75% aurait entraîné pour un certain nombre d’agents, une rémunération nette versée en juin en décembre inférieure à un mois courant (puisque sur ces deux mois le montant du PAS seront quasiment doublés).

Pour éviter cette situation, la DG a proposé de « minorer » les acomptes à 60% en mai et novembre (au lieu de 75%) et donc d’avoir un versement de 40% en juin et décembre (au lieu de 25%).

Cette proposition a fait l’objet d’un avenant à la CCN.

Si nous ne sommes pas en désaccord avec cette proposition, nous avons alerté la DG sur le fait que cette minoration des acomptes pouvait également mettre des agents en difficulté.

A notre demande, la DG s’est engagée à accorder toute les demandes d’acomptes complémentaires (relatives au différentiel de 15%) demandées en mai et en novembre.

Quand les « ex » plaident pour la régionalisation de Pôle emploi…

Hervé Chapron, ex-directeur général adjoint de Pôle emploi, membre du comité directeur du Craps (Cercle de recherche et d’analyse sur la protection sociale) et Michel Monier est l’ex-directeur général adjoint de l’Unédic, plaident ensemble pour une régionalisation de Pôle emploi… ce qui confirme le potentiel pouvoir de nuisance des « ex », chacun en conviendra…

Et nous revoilà avec ce vieux (et dangereux) serpent de mer de la régionalisation de Pôle emploi…

Pour les deux « ex », Pôle emploi a progressé; c’est indéniable. « À preuve, le sujet de l’accompagnement des chômeurs pour le retour à l’emploi est étrangement absent des débats. Du grand débat national et de celui sur l’assurance-chômage. Il reste néanmoins objet de critiques. Au-delà de son efficacité par rapport à son coût, la taille des portefeuilles est toujours inégale à travers les territoires, renforçant ainsi les inégalités, particulièrement s’agissant des chômeurs de longue durée. Il faut donc saluer la demande de régionaliser Pôle emploi, qui n’est pas nouvelle, et la soutenir pleinement… »

ben voyons !!!…

« Dix ans après sa création, Pôle emploi est, aujourd’hui, prêt à être régionalisé. Répondre favorablement à cette demande émanant légitimement des régions, mais rejetée lors des discussions sur la loi NOTRe ce serait donner une belle réponse aux territoires qui se sont exprimés, dans les conditions que l’on sait. Ce serait une respiration démocratique, inscrire l’emploi dans des circuits courts, croire après tant d’années de verticalité à l’horizontalité des solutions…

Mais ce serait d’abord prendre enfin en compte que l’emploi ne se satisfait plus aujourd’hui d’une réponse venue d’en haut, technocratiquement définie entre Bercy et la rue de Grenelle. Il n’est que de voir le caractère subsidiaire de cette convention entre l’État, l’Unedic et Pôle emploi quand elle aborde les régions. Et pourtant n’ont-elles pas vu leur rôle affirmé avec la loi NOTRe ? »

Politique régionale

« Il convient aujourd’hui de tirer toutes les conséquences de cette loi, achever son processus en poursuivant une décentralisation économique trop timide.

Les grandes entreprises développent leur politique nationale. En toute autonomie. Les PME et les TPE développent leur politique dans leurs territoires. Les régions pilotent les plans régionaux et financent des formations. Pôle emploi reste, à ce jour… national, confinant trop son rôle dans la recherche d’une optimisation administrative.

Si le ministère ne commente plus chaque mois la statistique du chômage, l’information reste nationale, seulement détaillée par catégorie et classe d’âge : rien sur le chômage par région ! Que veulent dire 8 % quand les Hauts-de-France sont à 11,9 %, les Pays de la Loire à 7,6 % et la Guadeloupe à plus de 20 % ? »

Pour nos deux « ex », il est temps de donner une réalité opérationnelle aux politiques pour l’emploi, en donnant aux régions la main sur la définition de politiques qui soient précisément dictées par un constat et des objectifs au plus près des besoins des employeurs locaux et des compétences de proximité.

« Donner, comme en Allemagne, comme partout en Europe, aux régions la responsabilité du corollaire de la stratégie économique c’est-à-dire l’emploi à travers l’accompagnement des demandeurs d’emploi.

Si « on a tout essayé contre le chômage », il faut aujourd’hui convenir que la régionalisation, elle, n’a pas encore été essayée ! Et pourtant de nouvelles approches se développent avec succès, échappant à l’État, telles que les territoires zéro chômeur de longue durée.

Le pari de la responsabilité

Régionaliser Pôle emploi, ce sera plus encore veiller à ce que les mobilités inter-régions soient coordonnées, facilitées. Une politique régionalisée ne devra pas fermer la porte au chômeur qui répondra à une offre hors de sa région. C’est là que le Pôle emploi national aurait un rôle de régulateur davantage que d’opérateur. Ce rôle reste à inventer.

Régionaliser l’accompagnement à l’emploi n’est pas régionaliser l’indemnisation du chômage : son financement est national, les conditions de l’indemnisation doivent continuer à relever d’une règle nationale et affirmer ainsi leur caractère assurantiel et interprofessionnel.

Faisons donc le pari de la responsabilité des régions en tirant lucidement les leçons de l’inefficacité des politiques pour l’emploi. En introduisant de la proximité, en inventant comme le diraient nos agriculteurs des circuits courts !

Le fonctionnement dicté par de seuls objectifs d’homogénéité de la gestion est à bout de souffle. Ouvrir Pôle emploi sur des réalités de terrain qu’il perçoit insuffisamment aujourd’hui, confier le service public de l’emploi aux régions et non au seul représentant de l’État qu’est le préfet de région, tel doit être un des axes d’une politique de décentralisation économique !

Régionaliser Pôle emploi, c’est remettre en question non seulement la structure de cet établissement public, c’est aussi demander à sa gouvernance, les partenaires sociaux notamment, d’abandonner leur centralisme pas toujours démocratique. L’abandonner au bénéfice de leurs structures régionales… qui disent n’être pas toujours bien entendues à Paris. Peut-être serait-ce là une opportunité de nourrir aussi une représentativité adaptée à ce nouveau monde qui naît. »

Voilà pourquoi, selon les deux « ex », il faut régionaliser Pôle emploi : pour des politiques pour l’Emploi qui soient au plus près des besoins, pour reconnaître une juste responsabilité aux élus régionaux et aux partenaires sociaux régionaux et pour participer ainsi à reconstruire du lien… et recentrer un niveau national sur la régulation et non plus sur l’opérationnel !

Et l’égalité des usagers devant le service public, ils en font quoi ces « ex » ? (car entre régions, il y a déjà, et il y aura encore, d’importante divergences de politiques et de moyens mis en oeuvre…), ils ne savent pas ça les « ex » ?

Et on s’en fout que ça existe dans d’autres pays… 

Et quand est-ce qu’on va nous ficher la paix ???

Y’a comme ça des gens qui nous pourrissent la vie même quand ils ne sont plus là…   DU BALAI LES « EX »!!!

 

(Source: les Echos) »

Assurance chômage: qui est vraiment responsable de l’échec ?

Après «l’échec» de la négociation assurance chômage, Denis Gravouil, dirigeant de la CGT, nous explique les dessous de ces négociations, ainsi que les mobilisations à venir.

Alors que la lettre de cadrage du gouvernement, dès le début de la négociation, réclamait 1,3 milliards par an d’économies sur le dos des chômeurs, l’ensemble des syndicats n’ont pas accepté de voir baisser les droits de ces derniers.

Parallèlement, la promesse de campagne de Macron d’instaurer un bonus-malus sur le recours abusif aux contrats précaires a disparu, le patronat refusant toute mesure contre la précarité.

Méritant son titre de Robin des bois des riches, Macron prend aux chômeurs pour donner aux plus grosses entreprises, déjà dopées par les cadeaux que sont les ordonnances, les larges allègements de cotisations patronales, sans parler des avantages fiscaux….

Amplifions nos mobilisations, empêchons la casse des droits, imposons nos propositions de sécurité sociale professionnelle, de hausse des salaires, d’amélioration des services publics, de partage des richesses!

Réussissons les actions et faisons du 19 mars un rassemblement dans l’unité la plus large !

Pour visionner la vidéo sur les dessous des négociations, cliquer ici

NAO 2019: rien c’est déjà quelque chose… et trois fois rien c’est encore trop

Pour la deuxième année consécutive, encéphalogramme plat pour les salaires.
La réunion de NAO salaires du 27 février 2019 a confirmé que – tout comme en 2018- la direction générale de Pôle emploi n’augmentera pas les salaires du personnel en 2019 (part fixe et valeur du point). Le discours de la DG est sans ambigüité : « Pôle emploi ne dispose d’aucune marge de manoeuvre ! ».
Alors que depuis 2010, la perte de pouvoir d’achat est supérieure à 7%, avec beaucoup d’ironie la DG justifie la non augmentation de la valeur du point et de la part fixe par le fait que « les salaires augmenteraient, selon lui, 3 fois plus vite que l’inflation » !

Pour lire la suite et accéder au tract, cliquer ici

La réponse scandaleuse de la ministre du travail à un courrier de député, suite à la grève Pôle emploi du 20 novembre dernier

Suite à la grève particulièrement suivie du 20 novembre dernier à Pôle emploi, l’intersyndicale avait rencontré des parlementaires afin qu’ils interpellent le gouvernement (notamment sur la baisse injustifiée des effectifs) et pèsent dans les débats concernant le projet de loi de finance 2019 supprimant 800 ETP à Pôle emploi dès 2019 (4000 sont prévus d’ici 2022…).

Plusieurs députés avaient adressé un courrier à la ministre du travail pour relayer nos revendications  et notamment contester la baisse des effectifs.

La ministre Muriel Pénicaud a répondu par courrier le 12 février.
Son courrier témoigne d’un autisme et d’une mauvaise foi totale en regard des arguments que nous avions opposés à la baisse d’effectifs.

Les diminutions d’effectifs sont concentrées à certains endroits du territoire; le taux de chômage n’est pas le même à tous les endroits du territoire.

Voici in extenso le courrier de la ministre qu’un député nous a transféré:

Pour lire la réponse de la ministre, cliquer ici

Ajoutons à cela la falsification des chiffres officiels. L’inspection générale des finances (IGF) et l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) saluent dans un rapport récent les résultats de la dernière convention tripartite; et les deniers chiffres du chômage publiés ce mois saluent une baisse historique du taux de chômage (sous la barre des 9% pour la première fois depuis 10 ans). Or cela confine à l’escroquerie.
En effet:
-jamais l’emploi n’a été rendu aussi précaire pour les travailleurs.
-lorsque l’IGF et l’IGAS indiquent que « le changement de stratégie a eu un effet très concret: le nombre de retours à l’emploi a augmenté de 15,1% entre 2014 et 2017 », c’est en omettant (volontairement) de dire qu’en 2014 il fallait un contrat de 6 mois ou plus pour comptabiliser un « retour à l’emploi », alors que depuis 2017 un CDD d’un mois suffit.

De nombreux députés ne partagent pas l’opinion de Muriel Pénicaud et contestent les orientations stratégiques de l’établissement qui occasionnent toujours plus de souffrance pour les usagers et les agents de Pôle emploi:

pour lire l’article de l’Est Républicain consacré aux propos d’un député sur ce sujet, cliquer ici

pour lire l’article de France Info « Manque d’effectifs, retour à l’emploi limité, un député constate un dysfonctionnement évident de Pôle emploi », cliquer ci dessous:

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/chomage/info-franceinfo-manque-d-effectifs-retour-a-l-emploi-limite-un-depute-constate-un-dysfonctionnement-evident-de-pole-emploi_3195965.html

Mais ne nous trompons pas, dans son rapport rendu suite à sa « mission flash », qui constate bien le manque d’effectifs et la taille des portefeuilles, le député VRY n’évoque nullement la situation catastrophique au niveau de l’indemnisation, et surtout, en profite pour tirer une conclusion allant tout à fait dans le sens de sa conception ultra-libérale (comme celle de Macron) de la société et de l’économie. Il préconise quelque chose de très grave pour l’avenir de Pôle emploi: la mise en concurrence accrue avec des opérateurs privés, autrement dit la fin du service public de l’emploi. Voici un extrait du rapport:

Pour lire le rapport de la mission-flash, cliquer ici

Rappelons que le rapport CAP2022, rendu en juillet 2018, contenait déjà une disposition (« non reprise pour le moment par le gouvernement » dixit la ministre du travail), épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, qui est ni plus ni moins que la condamnation à mort de Pôle emploi qu’il n’y a plus qu’à signer au moment opportun : c’est la possibilité qui serait offerte aux chômeurs, dès l’inscription, de choisir par quel opérateur ils souhaitent être accompagnés, Pôle emploi étant mis en concurrence avec d’autres organismes. Compte tenu des difficultés d’organisation et de fonctionnement de Pôle emploi et du press-bashing volontairement orchestré dont nous faisons l’objet (et auquel le DG répond mollement…) il est à craindre qu’une cohorte importante de chômeurs se détourne de nos services… Ce ne serait alors plus quelques milliers, mais probablement plusieurs dizaines de milliers de postes qui seraient supprimés (comme cela s’est produit dans d’autres pays…).

Le libéralisme a décrété la mort du service public partout où celui-ci concerne une activité pouvant être marchandisée, avec la perspective de bénéfices juteux et la possibilité de récompenser les amis du pouvoir. Le marché de l’emploi, de l’orientation et de la formation professionnelle, n’échappe pas à cette convoitise : les opérateurs privés de placement, les entreprises de travail temporaire ou les officines de formation de tous poils l’ont compris depuis longtemps et trépignent aux portes du service public de l’emploi dans l’attente de s’en disputer les morceaux que notre DG et le gouvernement leur livreront sur un plateau.

IL EST PLUS NECESSAIRE QUE JAMAIS DE NOUS MOBILISER !

TOUTES ET TOUS EN GREVE LE 19 MARS 2019 !