Réforme de l’Assurance chômage : le décret de la honte !

Mépris gouvernemental à tous les étages !

Le décret de la honte est donc paru dans la nuit du 30 septembre, en catimini, actant la modification du mode de calcul de l’allocation chômage. Fondée sur des présupposés faux, elle va renforcer la précarité des demandeurs d’emploi.

Revenons un peu sur ce qui officiellement fonde cette contre-réforme : l’idée qu’un demandeur d’emploi serait un privilégié, un dilettante qui par choix refuse les dizaines d’emplois de qualité et bien rémunérés qui s’offrent à lui chaque jour. A un moment il va falloir arrêter avec celle fable réactionnaire et ces mensonges en pagaille.

La réalité c’est que 40% des chômeurs ne perçoivent absolument rien, parce qu’ils n’ont tout simplement plus droit aux allocations chômages, et 42% sont sous le seuil des 500€ mensuels. Sur l’ensemble des chômeurs, 63% gagnent moins de 1000€. Donc nettement moins que le salaire minimum. On est quand même très loin de chiffres qui font rêver.

Histoire de remettre un peu les choses en perspective la richesse des milliardaires a augmenté de 40% cette seule année (170 milliards d’euros) Les profiteurs de la crise ne se posent pas la question des fins de mois difficiles. Le CAC40 observe une année record mais le gouvernement s’obstine à faire payer la crise aux précaires !

Aquoi rime donc cette mesure abjecte alors que des millions de personnes sont privées d’emploi ? Un attachement idéologique aux idées les plus rétrogrades, une vision méprisante et culpabilisante de ceux qui pour toute fin ne font que percevoir des revenus de remplacement parce qu’ils ont cotisé pour cela, un signe envoyé à Bruxelles qui décidément n’en aura jamais fini d’imposer la seule et unique recette qu’elle connait pour écraser les populations : L’austérité !

Cela va générer des situations de détresses créées par des effets broyeurs d’une contre-réforme inutile qui plus sur le plan économique. La réforme la plus dure du quinquennat va être un véritable carnage social.

En quoi consiste concrètement cette mesure ?

Jusqu’ici, l’allocation était calculée à partir de la moyenne des salaires des 12 derniers mois, divisée par le nombre de jours travaillés. Désormais, elle sera calculée sur les 24 derniers, et le revenu sera divisé par le nombre de jours total, jours non travaillés inclus. En faisant ici un simple produit en croix tout le monde comprendra que le compte n’est plus bon.

De plus, Il faudra désormais avoir travaillé 6 mois pour pouvoir recharger ses droits, et non plus 4 mois comme actuellement.

Conséquence : Avec cette décision inique, des centaines de milliers de personnes déjà précarisées vont basculer dans la grande pauvreté. Selon l’UNEDIC 41% des allocataires de l’assurance-chômage vont perdre en moyenne 13% de leurs revenus dans l’année à venir. Ce qui est énorme quand on a un revenu aussi faible !

– MÉPRIS envers le Conseil d’Etat qui doit encore statuer sur le fond suite au recours victorieux en référé des organisations syndicales le 22 juin 2021

– MÉPRIS envers les organisations syndicales en les privant volontairement de tout délai pour agir à nouveau en justice, alors que toutes sont opposées à la réforme

– Et surtout MÉPRIS envers les demandeurs d’emplois et le monde du travail en général avec cette réforme qui va les contraindre de payer le prix de la crise. Ces allocations de chômage sont des droits acquis ! Acquis par le travail socle de notre protection sociale.

C’est un coup supplémentaire porté à notre modèle universel et solidaire qu’est notre protection sociale !

A tous les précaires, demandeurs d’emplois, jeunes, salariés, retraités : manifestons le Mardi 5 octobre 2021

Pour accéder en vidéo à la démonstration brillante et magistrale de Clément Viktorovitch (France Info) sur la réforme de l’assurance chômage, cliquer ici

Expérimentation contenue dans l’accord télétravail: attention danger !

L’accord Télétravail à Pôle emploi comporte un article prévoyant une
expérimentation (permettant de déroger à l’accord). C’est d’ailleurs ce point qui a
principalement convaincu la CGT de ne pas en être signataire.
Dans les grandes lignes, cette expérimentation prévoit que l’agent puisse lui-même
déterminer le temps qu’il passera en télétravail, dès lors que les activités qui
nécessitent une présence physique notamment pour « les besoins de présence physique au titre de la cohésion du collectif » seront assurées.
Par cette dernière phrase la direction entend : les réunions de service, d’équipes ou autres qui comme chacun le sait n’ont pas pour objectif premier d’assurer « la cohésion des collectifs » ! Sous le prétexte soi-disant d’assouplir les possibilités de recours au télétravail, la Direction Générale divisera encore plus les collectifs.
Nationalement, ce sont 90 agences et 2 à 3 services par établissement qui sont
concernés par cette « expérimentation télétravail » qui, si elle se généralise, comporte des risques importants:

-CASSE DES COLLECTIFS,
-MISE EN DIFFICULTE DES ELD,
-ACCENTUATION DU TOUT A DISTANCE
-MENACES SUR LA PERENNITE DES SITES.

Refusons l’individualisation du travail, luttons contre la fragmentation
des collectifs, arrêtons de pressurer les ELD, ne laissons pas le tout à
distance devenir la norme.
REFUSONS COLLECTIVEMENT L’EXPERIMENTATION TELETRAVAIL !

Pour accéder au tract complet, cliquer ici

Elections CPN-CCPLU agents publics

Concernant les agents publics de Pôle emploi (187 agents en Grand Est), les élections CPN (Commissions Paritaires Nationales) et CCPLU (Commission Consultative Paritaire Locale Unique) se dérouleront, au même moment, par voie électronique du 4 au 18 novembre 2021 pour le 1e tour.

La Loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019 a entraîné une réduction des prérogatives des instances paritaires des agents de droit public: les commissions nationales et locales à Pôle emploi sont impactées.

Pour savoir quand et comment voter, ce qui change dans le fonctionnement et les prérogatives des commissions, lire le tract en cliquant ici

Rapport d’expertise SECAFI sur la politique sociale de Pôle emploi

le CSEC avait voté majoritairement une expertise politique sociale, la direction l’avait contestée sur 2 points : la période de l’expertise (les élus avaient souhaité que le cabinet analyse les données avant 2017), et l’analyse de la rémunération des cadres dirigeants. Nous avons gagné sur le 2ème point mais perdu sur le 1er.
L’action en justice de la direction a donc décalé l’expertise, nous en avons eu le retour lors du CSEC du 27 juillet 2021.
Il est difficile de faire une synthèse du rapport et de l’intervention de SECAFI lors du CSEC.
4 axes de l’expertise :

Axe 1 : Les recours au CDD
Comme prévu, le recours aux CDD augmente sur la période et ce n’est pas terminé. C’est le mode de recrutement largement majoritaire sur les postes de conseiller (plus de 80 %), la direction se défend en expliquant qu’elle applique la priorité de la CCN. Nous avons rappelé que d’autres choix sont possibles, que nous refusions le chantage de la direction : renfort en CDD ou rien. Après avoir modifié la CCN et proposé un accord sur les CDD, oui la précarité explose surprenant ! Nous avons alerté, au-delà du principe politique, sur les difficultés d’accueil, de formation, de tutorat de ces personnels et par conséquent du risque de dégradation du service à moyen terme.
Enfin l’expert a pointé le risque d’entrave à la mobilité des personnels en CDI suite à la titularisation des personnels en CDD, la direction déclare respecter la priorité de la CCN, mensonge ! Nous avons prouvé avec plusieurs exemples que ce n’était pas vrai.

Axe 2 : Analyse des rémunérations
– Focus Cadres dirigeants :
Pour nous la question n’était pas tellement le montant de la rémunération, mais bien la structure de la rémunération. En résumé, les nouveaux cadres dirigeants embauchés peuvent être mieux rémunérés que les anciens, la part des femmes est toujours trop faible (36 %) et la rémunération globale augmente plus en pourcentage que pour les agents, y compris la part fixe.
Nous avons demandé l’application pour tous de leurs augmentations.
– Pour l’ensemble du personnel :
Sans surprise l’expert écrit : « malgré́ l’effet mécanique de la nouvelle classification, les augmentations restent limitées » idem pour les agents publics. Il nous faut continuer plus que jamais à revendiquer de réelles augmentations des salaires et traitements.

Axe 3 : L’outil opéra
L’expert a pointé le manque de données qualitatives, autant sur les indicateurs de services que sur les effectifs.
Nous n’avons pas souhaité rentrer dans ce débat, aucun outil ne pourra prendre en compte tous les paramètres pour être « objectif ». Il nous semble dangereux de parler de charges/ressources dans une période où la direction ressort du placard la comptabilité analytique et applique l’IA sur nos actes métiers.
Il nous faut des effectifs suffisants dans les sites et services pour répondre aux besoins des usagers.

Axe 4 : Les effectifs affectés aux ressources humaines
Il en ressort une légère augmentation des effectifs mais surtout en CDD, et un recul en Centre Val de Loire, Nouvelle Aquitaine et en Pays de Loire.
Nous avons rappelé que l’objectif affiché de la direction de supprimer des postes dans les fonctions supports, malgré l’augmentation des effectifs en CDD, entraine une dégradation des conditions de travail et du service.
Nous revendiquons, là aussi, le renfort des effectifs afin de répondre aux besoins des agents.

Consultation du CSEC:
Contres : CGT 1, CGT-FSM 1, FO 5, SNU 3, STC 1, CFDT 4, UGTG 1
Abstentions : SNAP 2
Pour :CGC 1

Accord télétravail à Pôle emploi: pourquoi la CGT n’a pas signé

NON : Nous l’affirmons, la CGT n’est pas contre le télétravail ! Pour preuve, la CGT Fonction Publique a signé l’accord télétravail en date du 13 juillet 2021.

OUI : La CGT a pris toute sa place dans la négociation à Pôle emploi et a même obtenu des avancées importantes pour les agent-e-s

MAIS : La DG a refusé de retirer du contenu de l’accord l’expérimentation, un réel danger pour les agent-e-s car il s’agit bien d’une réorganisation globale du travail qui va bien au-delà du télétravail.


Nous partîmes à 6 Organisations Syndicales vent debout contre le projet
d’expérimentation inclus dans l’accord sur le télétravail par la direction générale, nous
arrivâmes seule OS à continuer de la dénoncer en refusant de signer l’accord télétravail.
La délégation CGT Pôle Emploi ayant mené la négociation télétravail aurait pu se poser la question de la signature ou non de cet accord mais l’insertion déloyale de l’expérimentation nous a amené à émettre un avis défavorable à la signature.
68 % des syndiqués de la CGT Pôle Emploi se sont prononcés contre la signature.
A la CGT ce sont les syndiqués qui décident !
Non la CGT n’est pas contre le télétravail, pour preuve, la CGT Fonction Publique a signé l’accord TELETRAVAIL du 13 juillet 2021.
La CGT a pris toute sa place dans cette négociation et a obtenu des
avancées importantes pour les agents :
• Des précisions sur le volontariat
• Une sécurité pour le retour sur site à 100%
• Les recours à la suite des refus éventuels à minima vers le N+2 et via
les RP.
• La suppression dans le texte des notions de communauté de travail, ou
de sentiment d’appartenance qui n’ont pas de place dans un service public
• Un article sur le travail de proximité plus détaillé que la première version
• Le rappel de la CNIL et la non-obligation d’allumer sa caméra
• L’assouplissement de la possibilité de prendre par ½ journée le télétravail.
• Le retrait de la limitation à 6 mois du télétravail pour les proches aidants
• La distinction formellement écrite entre EPA et demande de télétravail
• La consultation des CSE
• Et en dernière lecture, 35 jours annuels de télétravail nécessaires au
lieu de 40 pour obtenir le forfait de 100€
Bien sûr, d’autres articles de cet accord posent problèmes, notamment, la prise en charge des frais qui demeurent largement insuffisante, l’absence d’engagement sur la réduction des m2 de locaux, le rappel incessant des « devoirs de l’agent » et le fait de faire porter à l’agent en situation de télétravail toute la responsabilité de son installation et de sa sécurité de son domicile. Même si nous avons fait un peu bouger des articles à ce sujet et obtenu le rappel de la responsabilité de Pôle emploi en matière de santé et sécurité.

L’expérimentation un réel danger dont la CGT n’a cessé de demander la suppression :
Nous l’estimons extrêmement problématique car il s’agit bien d’une réorganisation globale du travail qui va bien au-delà du télétravail.
La délégation CGT a montré son profond désaccord sur la forme mais aussi sur le contenu et les modalités de cette organisation du travail. Le peu d’éléments donnés fait craindre le pire.
Il s’agit en effet de réorganiser le travail autour de 3 variables sur les besoins de présence physique :
• Pour rendre le niveau de service attendu en fonction des activités.
• Au titre de la cohésion du collectif : et du maintien des interactions interpersonnelles. (La DG a retiré la mention pour « maintenir le sentiment d’appartenance mais l’esprit reste)
• Appréciés individuellement par chaque agent dans le cadre de son activité pour assurer un service de qualité aux usagers ou clients internes. (Extrêmement inquiétant cette responsabilité laissée à chacun d’apprécier la meilleure manière de rendre le service)
Au-delà, chacun organiserait son agenda et son travail à sa guise et le rôle du manager est « renforcé ».
Cette modalité inscrite dans la droite ligne de la performance par la confiance est construite sur le modèle de l’entreprise dite libérée, faisant croire aux salariés qu’ils bénéficient d’une plus grande autonomie dans l’organisation de leur travail, alors qu’ils demeurent soumis à la réalisation des différents objectifs et indicateurs.
Le danger réside donc dans une hyper-responsabilisation des agents et notamment des managers qui doivent intégrer ces objectifs comme étant les leurs et qui seront tenus directement responsables en cas d’échec ou de recul de la « performance ».
Le danger réside également dans une individualisation toujours plus grande des activités, du service rendu. La direction générale ne voit la présence sur le lieu de travail « qu’utile à la cohésion du collectif, au maintien des interactions interpersonnelles ».
Selon nous, les agents ont besoin les uns des autres pour réaliser leur travail au quotidien, pour accomplir leur mission. C’est dans le travail collectif que l’individu se réalise, que le salarié a la capacité de s’émanciper.
Nous avons là deux visions du travail et du service public qui s’affrontent. Celle de la DG et des OS signataires : phagocytée par les théories du management moderne portées notamment par le MEDEF, la motivation par les objectifs et autres primes d’intéressement et la nôtre axée sur la qualité du travail, l’intelligence collective, le sens du service public.
Nous avons alerté sur les aspects délétères de cette nouvelle organisation du travail qui
de plus va arriver dans des équipes qui sont déjà épuisées par la période COVID, mais aussi par des plans d’action qui s’enchaînent et des réorganisations perpétuelles.
Le site ou l’unité de travail (pour les structures) devra être volontaire, ainsi que son personnel. Le télétravail standard étant un droit, il pourra être conservé par les agents qui refusent cette expérimentation.
Pour que l’expérimentation démarre, il faudra qu’au moins 80 % du personnel d’un site
ou d’un service y adhère.
A nous, A vous, de faire en sorte que ce seuil ne soit pas atteint.
Surtout ne pas se laisser berner par les sirènes de l’entreprise libérée !

Pour accéder au tract, cliquer ici

La lettre ouverte de la CGT au DG concernant la crise sanitaire et les mesures appliquées

Le 12 juillet, la CGT a adressé au Directeur Général de Pôle emploi une lettre ouverte au regard de la crise sanitaire, des décisions gouvernementales et leur mise en œuvre au sein de Pôle emploi.

Pour lire la lettre ouverte, cliquer ici