Résultats de l’enquête UGICT CGT sur le télétravail: l’envers du décors…

Après sa grande enquête sur le travail confiné en avril 2020, l’Ugict-CGT vient de publier ce jour un rapport « Télétravail, un an après » présentant les résultats de l’enquête nationale « TeleTrEpid ».

Inédite par son nombre de répondant·e·s (15 000) comme par son étendue (plus de 100 questions), cette enquête a été construite et traitée avec des statisticien·ne·s de la DARES et de la DREES notamment, et offre ainsi de nouvelles données de référence sur le télétravail.

La comparaison entre les résultats 2020 et 2021 démontre que le télétravail en mode dégradé du premier confinement reste la norme. Contrairement aux discours du gouvernement et du patronat, ceci confirme qu’il est illusoire de se reposer sur la bonne volonté des employeurs pour encadrer le télétravail.

Le télétravail est une question structurante pour l’avenir du travail des cadres et professions intermédiaires. À la suite de l’accord obtenu dans la fonction publique, l’Ugict-CGT appelle gouvernement et patronat à encadrer le télétravail pour en faire un progrès pour les salarié·e·s.

Les salariés, qui se disent massivement favorables au télétravail. Mais pour être effectué dans des conditions correctes, celui-ci doit être mieux encadré.

« Le télétravail oui, mais pas en mode dégradé », résume Sophie Binet, co-secrétaire générale de l’Ugict-CGT, en préambule de la présentation de la riche enquête inédite réalisée pour la deuxième année par le collectif « Télétravail » de l’Ugict avec des syndiqués de la DARES et de la DREES.

Accédez à l’interview de Sophie Binet en cliquant sur le lien ci-dessous: https://ugictcgt.fr/interview-de-sophie-binet-le-teletravail-a-fait-exploser-le-temps-de-travail/

98% des 15 000 répondants souhaitent continuer à télétravailler à temps partiel : travailler chez soi évite des trajets, permet plus d’autonomie et une meilleure concentration.
Ces motivations disent en creux la dégradation du travail en présentiel et le management autoritaire.

La moitié des répondants affirment que leur charge de travail a augmenté, de même que le temps passé à travailler.

Les pauses sont plus courtes et moins nombreuses.

2/3 des répondants reçoivent des sollicitations pendant leurs congés. Encore trop peu d’accords d’entreprises formalisent des plages horaires de joignabilité alors que le respect du droit à la déconnexion est de la responsabilité des employeurs.

Concernant la santé des télétravailleurs, l’Ugict tire la sonnette d’alarme.

45 % des salariés en télétravail sont en risque de dépression.

Plus la charge de travail augmente, plus les chiffres sont élevés. Les télétravailleurs souffrent aussi de sédentarité, notamment ceux qui télétravaillent 4 à 5 jours par semaine.

40 % des télétravailleurs souffrent de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) et de migraines. Les frais et équipements professionnels restent majoritairement à la charge des salariés. L’employeur se contente généralement de fournir un ordinateur portable.

Les collectifs de travail souffrent de la distance.

2/3 des répondants ont déjà ressenti de l’isolement. Seulement 8 % des managers se sont dits sûrs de pouvoir détecter une situation de difficulté au sein de leur équipe. Les représentants du personnel se sentent fragilisés dans leur fonction.

Dans le privé, la moitié d’entre eux déclarent que l’envoi d’informations par mail aux salariés leur est interdite par leur employeur. Comment jouer son rôle dans ces conditions ?

Les résultats de cette enquête inédite permettront d’informer largement sur l’état du télétravail en France et d’interpeller gouvernement et patronat sur la nécessité d’encadrement, dans la lignée de l’accord obtenu dans la fonction publique.

En un an, l’Ugict CGT a formé 400 personnes à la négociation d’accords sur le télétravail. Le site internet de l’Ugict CGT dédié au télétravail  recense les propositions du syndicat ainsi que les droits des télétravailleurs, qui peuvent y poser leurs questions.

Il propose aux syndicats un générateur d’enquêtes sur le télétravail, un accord type d’encadrement du télétravail, des conseils pour la négociation d’accords.

Pour lire le rapport d’enquête, cliquer ici

5 octobre 2021: l’urgence de faire grève

Le 5 octobre, mobilisé-es pour nos salaires, nos emplois et nos conditions de travail et d’études ! Faire du 5 octobre une date incontournable de la mobilisation sociale

Les organisations syndicales CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL réunies le 30 août appellent à la mobilisation de l’ensemble des travailleur-ses du secteur privé et public, et la jeunesse, le mardi 5 octobre 2021.

En cette rentrée, l’emploi est une des préoccupations essentielles des jeunes et du monde du travail.

La précarité est en forte hausse, et malgré une opposition unanime, la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage reste d’actualité.

Le retour de la réforme des retraites que nous avons combattue et empêchée revient à l’ordre du jour. Gouvernement et patronat veulent imposer de nouveaux reculs sur les retraites.

Le chômage partiel a provoqué la plupart du temps des baisses de rémunération importantes.
Trop de salarié.es, notamment les travailleurs-ses particulièrement exposé-es et dits de « 2ème ligne », maintenu.e.s à de bas salaires ne voient aujourd’hui aucune perspective d’amélioration.
Les agent.e.s de la fonction publique attendent toujours et depuis des années des mesures salariales à la hauteur de la perte de leur pouvoir d’achat.

Les jeunes ont vu l’investissement dans les aides directes baisser ces dernières années. Le dernier recul en date étant la suppression du repas à 1 euro pour toutes et tous, dont nos organisations réclament le rétablissement.

L’objectif de la CGT est de donner les moyens aux organisations de préparer de façon active et très concrète la journée de mobilisation unitaire interprofessionnelle nationale du 5 octobre pour que la participation des salariés y soit la plus massive possible.

Pour vous y aider, vous trouverez ci-dessous (ou en cliquant ici) l’ensemble du matériel nécessaire et disponible pour organiser votre communication (affiches, flyers, visuels pour vos sites et pour vos différents réseaux… ).

Nos organisations exigent :

  • L’augmentation des salaires,
  • l’abandon définitif des contre-réformes des retraites et de l’assurance chômage,
  • un vrai travail avec un vrai salaire pour toutes et tous et l’égalité professionnelle femmes/hommes ;
  • la conditionnalité des aides publiques selon des normes sociales et environnementales permettant de préserver et de créer des emplois ;
  • l’arrêt des licenciements et la fin des dérogations au Code du travail et garanties collectives.
  • un coup d’arrêt à la précarisation de l’emploi et à la précarité des jeunes en formation et une réforme ambitieuse des bourses ;
  • la fin des fermetures de services, des suppressions d’emplois, du démantèlement et des privatisations dans les services publics et la fonction publique et le renforcement de leurs moyens ;
  • Le rétablissement de tous les droits et libertés pour la jeunesse comme pour le monde du travail.

Nous affirmons l’urgence d’augmenter le SMIC et les grilles de classifications, le point d’indice de la fonction publique, les pensions, les minima sociaux et les bourses d’études.

Nous appelons les femmes et les hommes de toutes les professions, les jeunes, les retraité.es à se mobiliser, le 5 octobre, par la grève et les manifestations, pour obtenir de meilleurs salaires, pour leurs emplois et leurs droits et une meilleure protection sociale.

Nous vous invitons à prêter une attention toute particulière à la « carte des mobilisations ».
Pour accéder au tract intersyndical, cliquer ici
Pour accéder au tract confédéral CGT, cliquer ici
Pour accéder au tract CGT Pôle emploi, cliquer ici
Rassemblements:
NANCY 14h Place Dombasle
METZ 15h Place de la République
BAR-LE-DUC 14h30 devant la gare
REIMS 10h Maison des syndicats 15 bd de la paix
STRASBOURG 14h Place Kléber
MULHOUSE 14h Place de la Bourse

Retraites: le retour des régressions

Voilà le retour des annonces gouvernementales avec, en tête, les déclarations d’Emmanuel Macron sur la question des retraites. La crise sanitaire terminée ou pas, il anticipe pourtant sur les économies qu’il voudrait faire sur le dos des actifs et des retraités.

Ainsi, si sa réforme à points version 2020 paraît définitivement hors-jeu, la question de l’équilibre financier du système donc de nouvelles régressions réapparaît et le président de la République prépare le terrain pour les annonces qu’il envisage durant l’été.

Au menu, il pourrait être question d’augmenter la durée d’années de travail, notamment par une hausse de la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein et le report de l’âge réel voire légal de départ en retraite à 64 ans.

Ainsi, l’accélération de la précédente réforme Touraine exigeant 43 années de cotisations en 2032 pourrait être faite par le gouvernement actuel à travers un simple ajout dans le PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale) dès fin juillet et entériné fin octobre 2021.

Il est même question d’attaquer à nouveau spécifiquement aussi les régimes spéciaux.

Parallèlement, le patronat ouvre une négociation au pas de charge sur la retraite complémentaire des salariés du privé, avec l’ambition sans nul doute d’imposer de nouvelles régressions pour les retraités actuels comme pour les actifs.

Pourtant, le récent rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS)  atteste  qu’un Français sur deux est parti en retraite avec des trimestres de décote !

Plus d’un Français sur deux n’est plus en emploi à 60 ans, soit au chômage ou en invalidité.

Les travailleurs se sont mobilisés, en 2019 et 2020, pour faire échec au projet de réforme systémique voulue par le président de la République. Très majoritairement, ils avaient compris que les seuls objectifs du passage aux points étaient d’accélérer les baisses de pensions, de faire disparaître les spécificités professionnelles et les acquis sociaux, rendant la retraite de plus en plus lointaine.

La CGT agit  avec eux depuis des années pour la défense et l’amélioration du système de retraite par répartition et par annuité solidaire.

Ce dernier a démontré, malgré les attaques qu’il subit depuis 1993, sa solidité et sa fiabilité sur le long terme.

La CGT a porté, dans le débat public, de nombreuses propositions en ce sens, accompagnant celles-ci de mesures de financement crédibles visant à consolider et pérenniser notre  protection sociale.
Propositions qu’elle va remettre au centre du débat public immédiatement.
Ces mesures doit être assises sur la production des richesses des travailleurs et travailleuses et constituent un véritable choix de société.

Elles permettraient notamment de rétablir le droit au départ dès 60 ans et de généraliser de nouveaux droits à tous les salariés, notamment par des dispositifs de départ anticipé pour celles et ceux qui ont des métiers pénibles.

Pour la CGT, les annonces gouvernementales démontrent, une nouvelle fois, le peu de cas qui est fait des exigences des citoyens majoritairement opposés au projet de régression sociale ; ce qui a été démontré par les mobilisations sociales professionnelles et interprofessionnelles massives l’an dernier.

L’urgence, en 2021, est bien de plus et mieux protéger la population et, pour cela, d’arrêter l’inflation des exonérations sociales qui affaiblissent la sécurité sociale et de refonder son financement à partir du salaire socialisé.

L’urgence est de conditionner les dispositifs d’aides aux entreprises, particulièrement celles qui continuent de verser des dividendes même en période de crise sanitaire. Il est indiscutable que les mesures tels le crédit impôt recherche ou la transformation du CICE en allégements de cotisations sont mises à l’index pour leur inefficacité.

Le président de la République entend, encore une fois, s’en prendre aux travailleurs et travailleuses de ce pays plutôt qu’à la finance et aux places boursières.

La CGT avec le monde du travail ne le laissera pas faire et prépare la mobilisation nécessaire pour s’opposer à de nouveaux mauvais coups et porter l’exigence d’un système de retraite solidaire par répartition avec de nouveaux droits.

Pôle emploi loin d’être exemplaire dans la gestion de la crise sanitaire

Dans une note récente, le DGARH nous exhorte à être « exemplaire » pour nous inciter à nous vacciner.

Pourtant, depuis le début de la crise sanitaire, Pôle emploi ne donne pas du tout l’exemple en matière de protection sanitaire de ses agents et de ses usagers…

Pour lire le tract, cliquer ici

Rapport d’expertise SECAFI sur la politique sociale de Pôle emploi

le CSEC avait voté majoritairement une expertise politique sociale, la direction l’avait contestée sur 2 points : la période de l’expertise (les élus avaient souhaité que le cabinet analyse les données avant 2017), et l’analyse de la rémunération des cadres dirigeants. Nous avons gagné sur le 2ème point mais perdu sur le 1er.
L’action en justice de la direction a donc décalé l’expertise, nous en avons eu le retour lors du CSEC du 27 juillet 2021.
Il est difficile de faire une synthèse du rapport et de l’intervention de SECAFI lors du CSEC.
4 axes de l’expertise :

Axe 1 : Les recours au CDD
Comme prévu, le recours aux CDD augmente sur la période et ce n’est pas terminé. C’est le mode de recrutement largement majoritaire sur les postes de conseiller (plus de 80 %), la direction se défend en expliquant qu’elle applique la priorité de la CCN. Nous avons rappelé que d’autres choix sont possibles, que nous refusions le chantage de la direction : renfort en CDD ou rien. Après avoir modifié la CCN et proposé un accord sur les CDD, oui la précarité explose surprenant ! Nous avons alerté, au-delà du principe politique, sur les difficultés d’accueil, de formation, de tutorat de ces personnels et par conséquent du risque de dégradation du service à moyen terme.
Enfin l’expert a pointé le risque d’entrave à la mobilité des personnels en CDI suite à la titularisation des personnels en CDD, la direction déclare respecter la priorité de la CCN, mensonge ! Nous avons prouvé avec plusieurs exemples que ce n’était pas vrai.

Axe 2 : Analyse des rémunérations
– Focus Cadres dirigeants :
Pour nous la question n’était pas tellement le montant de la rémunération, mais bien la structure de la rémunération. En résumé, les nouveaux cadres dirigeants embauchés peuvent être mieux rémunérés que les anciens, la part des femmes est toujours trop faible (36 %) et la rémunération globale augmente plus en pourcentage que pour les agents, y compris la part fixe.
Nous avons demandé l’application pour tous de leurs augmentations.
– Pour l’ensemble du personnel :
Sans surprise l’expert écrit : « malgré́ l’effet mécanique de la nouvelle classification, les augmentations restent limitées » idem pour les agents publics. Il nous faut continuer plus que jamais à revendiquer de réelles augmentations des salaires et traitements.

Axe 3 : L’outil opéra
L’expert a pointé le manque de données qualitatives, autant sur les indicateurs de services que sur les effectifs.
Nous n’avons pas souhaité rentrer dans ce débat, aucun outil ne pourra prendre en compte tous les paramètres pour être « objectif ». Il nous semble dangereux de parler de charges/ressources dans une période où la direction ressort du placard la comptabilité analytique et applique l’IA sur nos actes métiers.
Il nous faut des effectifs suffisants dans les sites et services pour répondre aux besoins des usagers.

Axe 4 : Les effectifs affectés aux ressources humaines
Il en ressort une légère augmentation des effectifs mais surtout en CDD, et un recul en Centre Val de Loire, Nouvelle Aquitaine et en Pays de Loire.
Nous avons rappelé que l’objectif affiché de la direction de supprimer des postes dans les fonctions supports, malgré l’augmentation des effectifs en CDD, entraine une dégradation des conditions de travail et du service.
Nous revendiquons, là aussi, le renfort des effectifs afin de répondre aux besoins des agents.

Consultation du CSEC:
Contres : CGT 1, CGT-FSM 1, FO 5, SNU 3, STC 1, CFDT 4, UGTG 1
Abstentions : SNAP 2
Pour :CGC 1

Accord télétravail à Pôle emploi: pourquoi la CGT n’a pas signé

NON : Nous l’affirmons, la CGT n’est pas contre le télétravail ! Pour preuve, la CGT Fonction Publique a signé l’accord télétravail en date du 13 juillet 2021.

OUI : La CGT a pris toute sa place dans la négociation à Pôle emploi et a même obtenu des avancées importantes pour les agent-e-s

MAIS : La DG a refusé de retirer du contenu de l’accord l’expérimentation, un réel danger pour les agent-e-s car il s’agit bien d’une réorganisation globale du travail qui va bien au-delà du télétravail.


Nous partîmes à 6 Organisations Syndicales vent debout contre le projet
d’expérimentation inclus dans l’accord sur le télétravail par la direction générale, nous
arrivâmes seule OS à continuer de la dénoncer en refusant de signer l’accord télétravail.
La délégation CGT Pôle Emploi ayant mené la négociation télétravail aurait pu se poser la question de la signature ou non de cet accord mais l’insertion déloyale de l’expérimentation nous a amené à émettre un avis défavorable à la signature.
68 % des syndiqués de la CGT Pôle Emploi se sont prononcés contre la signature.
A la CGT ce sont les syndiqués qui décident !
Non la CGT n’est pas contre le télétravail, pour preuve, la CGT Fonction Publique a signé l’accord TELETRAVAIL du 13 juillet 2021.
La CGT a pris toute sa place dans cette négociation et a obtenu des
avancées importantes pour les agents :
• Des précisions sur le volontariat
• Une sécurité pour le retour sur site à 100%
• Les recours à la suite des refus éventuels à minima vers le N+2 et via
les RP.
• La suppression dans le texte des notions de communauté de travail, ou
de sentiment d’appartenance qui n’ont pas de place dans un service public
• Un article sur le travail de proximité plus détaillé que la première version
• Le rappel de la CNIL et la non-obligation d’allumer sa caméra
• L’assouplissement de la possibilité de prendre par ½ journée le télétravail.
• Le retrait de la limitation à 6 mois du télétravail pour les proches aidants
• La distinction formellement écrite entre EPA et demande de télétravail
• La consultation des CSE
• Et en dernière lecture, 35 jours annuels de télétravail nécessaires au
lieu de 40 pour obtenir le forfait de 100€
Bien sûr, d’autres articles de cet accord posent problèmes, notamment, la prise en charge des frais qui demeurent largement insuffisante, l’absence d’engagement sur la réduction des m2 de locaux, le rappel incessant des « devoirs de l’agent » et le fait de faire porter à l’agent en situation de télétravail toute la responsabilité de son installation et de sa sécurité de son domicile. Même si nous avons fait un peu bouger des articles à ce sujet et obtenu le rappel de la responsabilité de Pôle emploi en matière de santé et sécurité.

L’expérimentation un réel danger dont la CGT n’a cessé de demander la suppression :
Nous l’estimons extrêmement problématique car il s’agit bien d’une réorganisation globale du travail qui va bien au-delà du télétravail.
La délégation CGT a montré son profond désaccord sur la forme mais aussi sur le contenu et les modalités de cette organisation du travail. Le peu d’éléments donnés fait craindre le pire.
Il s’agit en effet de réorganiser le travail autour de 3 variables sur les besoins de présence physique :
• Pour rendre le niveau de service attendu en fonction des activités.
• Au titre de la cohésion du collectif : et du maintien des interactions interpersonnelles. (La DG a retiré la mention pour « maintenir le sentiment d’appartenance mais l’esprit reste)
• Appréciés individuellement par chaque agent dans le cadre de son activité pour assurer un service de qualité aux usagers ou clients internes. (Extrêmement inquiétant cette responsabilité laissée à chacun d’apprécier la meilleure manière de rendre le service)
Au-delà, chacun organiserait son agenda et son travail à sa guise et le rôle du manager est « renforcé ».
Cette modalité inscrite dans la droite ligne de la performance par la confiance est construite sur le modèle de l’entreprise dite libérée, faisant croire aux salariés qu’ils bénéficient d’une plus grande autonomie dans l’organisation de leur travail, alors qu’ils demeurent soumis à la réalisation des différents objectifs et indicateurs.
Le danger réside donc dans une hyper-responsabilisation des agents et notamment des managers qui doivent intégrer ces objectifs comme étant les leurs et qui seront tenus directement responsables en cas d’échec ou de recul de la « performance ».
Le danger réside également dans une individualisation toujours plus grande des activités, du service rendu. La direction générale ne voit la présence sur le lieu de travail « qu’utile à la cohésion du collectif, au maintien des interactions interpersonnelles ».
Selon nous, les agents ont besoin les uns des autres pour réaliser leur travail au quotidien, pour accomplir leur mission. C’est dans le travail collectif que l’individu se réalise, que le salarié a la capacité de s’émanciper.
Nous avons là deux visions du travail et du service public qui s’affrontent. Celle de la DG et des OS signataires : phagocytée par les théories du management moderne portées notamment par le MEDEF, la motivation par les objectifs et autres primes d’intéressement et la nôtre axée sur la qualité du travail, l’intelligence collective, le sens du service public.
Nous avons alerté sur les aspects délétères de cette nouvelle organisation du travail qui
de plus va arriver dans des équipes qui sont déjà épuisées par la période COVID, mais aussi par des plans d’action qui s’enchaînent et des réorganisations perpétuelles.
Le site ou l’unité de travail (pour les structures) devra être volontaire, ainsi que son personnel. Le télétravail standard étant un droit, il pourra être conservé par les agents qui refusent cette expérimentation.
Pour que l’expérimentation démarre, il faudra qu’au moins 80 % du personnel d’un site
ou d’un service y adhère.
A nous, A vous, de faire en sorte que ce seuil ne soit pas atteint.
Surtout ne pas se laisser berner par les sirènes de l’entreprise libérée !

Pour accéder au tract, cliquer ici