Le pilotage par les taux mensuels de sortie vers l’emploi « durable » revient à pénaliser la conscience professionnelle des conseillers. Pourquoi ?
Les emplois précaires, inintéressants et mal payés sont plus faciles à trouver que les emplois stables, intéressants et bien payés.
Jusque là, tout le monde suit ?
Or du point de vue du pilotage par les taux de sortie vers l’emploi « durable » un emploi précaire (un CDD de 6 mois est considéré comme « durable »), inintéressant et mal payé VAUT AUTANT qu’un emploi stable, intéressant, et bien payé. Ce qui est à l’opposé du point de vue d’une personne à la recherche d’un emploi.
Autrement dit, entrer dans la logique du pilotage par les taux de sortie vers l’emploi « durable » implique de FAIRE ABSTRACTION du point de vue de la personne à la recherche d’un emploi.
Le conseiller qui, par conscience professionnelle, continuera à prendre en compte le point de vue de la personne à la recherche d’un emploi – préférer un emploi stable, intéressant et bien payé à un emploi, précaire, intéressant et mal payé – se pénalisera donc lui-même en acceptant la baisse de son taux de sortie vers l’emploi « durable ».
En résumé, le conseiller a deux options :
1) obtenir un bon taux mensuel en oubliant le point de vue de la personne privée d’emploi
2) tenir compte du point de vue de la personne privée d’emploi et être le dernier (de son équipe, de son agence, etc.)
Ce genre de dilemme peut rendre fou. Littéralement.
Nous devons réagir collectivement pour empêcher ça.