Numérique : Pôle emploi épinglé par la Cour des comptes

La Cour des comptes a rendu son rapport annuel, mardi 25 février 2020, dans lequel elle épingle la politique numérique de Pôle emploi. L’institution pointe l’opacité et le manque d’efficacité des services développés, notamment sur la plateforme « Emploi store » et s’inquiète de la fracture numérique.

Comme l’avait déjà dénoncé le défenseur des droits en 2017, la numérisation à marche forcée des services publics laissent sur le carreau un nombre considérable de personnes, parmi lesquelles les personnes âgées, mais aussi les travailleurs précaires et les plus jeunes.

Fracture numérique

Pour la Cour des comptes, cette fracture numérique est toujours prégnante : « Elle revêt une sensibilité particulière pour Pôle emploi, car le risque existe que les demandeurs d’emploi les plus fragiles ne fassent pas valoir leurs droits. Certaines catégories de la population (seniors, personnes peu qualifiées, habitants des territoires ruraux et des quartiers prioritaires de la politique de la ville) sont plus exposées que d’autres », estime la Cour, qui précise que « l’opérateur déploie des efforts importants pour prendre en charge ces publics peu familiers du numérique. Il a notamment recours à 3 200 volontaires du service civique ».

Pour Pierre Garnodier, qui anime le Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires CGT, les services civiques ne sont pas formés pour répondre aux besoins concrets des privés d’emploi : il faut non seulement des compétences numériques, mais aussi administratives.

« À Saint-Denis, il y a des centaines de travailleurs privés d’emploi qui viennent en agence pour faire leurs démarches numériques, s’actualiser. Les agents ont pour consigne de ne pas les aider, c’est le rôle des services civiques, qui ne sont pas formés à la question des “actes répétés de recherche”, dont les demandeurs d’emploi doivent apporter la preuve », analyse Pierre Garnodier.

De fait, le décret du 30 décembre 2018 stipule que les privés d’emploi ont « l’obligation d’accomplir des actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi », ce qui conditionne l’indemnisation.

Selon la Cour des comptes, « l’approche que développe aujourd’hui l’opérateur comporte le risque de confondre autonomie dans l’usage du numérique et autonomie dans la recherche d’emploi. Or, beaucoup de personnes autonomes du point de vue numérique ne sont pas capables de définir elles-mêmes ce dont elles ont besoin pour leur parcours ».

Contrôle social

Le numérique, adossé à une politique de guerre aux chômeurs, permet un plus grand contrôle social des privés d’emploi.

La dernière critique portée par la Cour des comptes concerne le foisonnement des services en ligne.

« Les cinq services les plus utilisés représentent à eux seuls 75 % des visites, ce qui signifie que les 306 services restants ne bénéficient que d’une audience marginale, voire nulle », détaille la Cour. « Il y a une telle abondance d’offres qu’on ne s’y retrouve plus. On manque d’agents formés » observe Pierre Garnodier.

La Cour des comptes vient toutefois nuancer ses critiques, en affirmant que la numérisation a permis un gain de productivité.

Pour notre organisation, cette remarque est un non-sens. Pôle emploi a supprimé de nombreux postes et les portefeuilles des conseillers sont bien trop lourds.

L’automatisation des tâches et le manque de moyens humains entraînent une perte de sens dans le travail. Comme le résume Pierre Garnodier : « Le malaise est de chaque côté du guichet. »

Le revenu universel d’activité (RUA) : Un déversoir de la misère générée par la Start-Up Nation

Refusons le « Hashtag Marché de la pauvreté » de Macron !

La proposition gouvernementale du RUA :

La fusion d’une partie des minima sociaux et d’allocations diverses est contraire aux principes de solidarité défendus à la CGT. La consultation actuelle dirigée et contrainte dans ses objets et ses modalités nous prouve que le gouvernement a déjà décidé.
La CGT est opposée à cette mesure qui ne fera qu’aggraver la pauvreté. Les réformes actuelles attisant le mécontentement de la population, vont de fait la renforcer, et le gouvernement a besoin pour affirmer sa politique autoritaire, d’une pseudo-consultation
afin de museler toute forme de contestation.

RUA : Le fourre-tout de la misère

Le RUA est un « fourre-tout » qui va servir de déversoir à la pauvreté engendrée par la Start-Up Nation Macronienne. Il symbolise le mépris de la classe dirigeante vis à vis des plus précaires.
Avec la réforme de l’assurance chômage qui va exclure 700 000 privés d’emploi, ou celle annoncée, des retraites, le RUA va recueillir toute la pauvreté générée par les orientations de Macron et des gouvernements précédents.

 

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La pauvreté ne mérite pas des déclarations de bonnes intentions. Elle doit être éradiquée.

Au plus mal dans les sondages, chahuté par l’affaire Benalla, empêtré dans une rentrée sociale qu’on lui promet très tendue, et ne bénéficiant même pas de « l’effet coupe du monde »  et de la victoire des bleus dont avaient bénéficié ces prédécesseurs, Emmanuel Macron a présenté le 13 septembre son « plan pauvreté » pour tenter, maladroitement, d’éteindre l’incendie…

Cela appelle plusieurs remarques.

Tout d’abords 8 milliards sur 4 ans, pour 9 millions de pauvres: de qui se moque-t-on ? Car enfin, prenez votre calculette: 2 milliards par an pour 9 millions de pauvres, cela donne 18,51 euros par pauvre et par mois…
Rappelons que les actionnaires ont été dispensés d’ISF pour la bagatelle de 4 milliards par an, et sans aucune contrepartie, contrairement aux obligations que Macron entend imposer aux pauvres pour qu’ils méritent ses largesses…

Suivant, à la lettre, la déclaration du Président « on dépense un pognon de dingue », le plan pauvreté, comme tous ceux qui sont mis en œuvre depuis des années, déclare vouloir faire mieux avec moins.
On connaît déjà l’efficacité de ce type de plan.
De quoi parle-t-on ?
En France, est considéré comme pauvre tout individu vivant dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur à 60% du niveau de vie médian (1 015 euros par mois pour une personne isolée en 2015). Cela représente 14,2% de la population française.
-  Parmi cette population pauvre, 1/3 sont des salariés.
Pour ceux-là, le gouvernement ne prévoit rien. La CGT propose d’engager partout des négociations salariales, d’augmenter le Smic immédiatement à 1 800 euros, d’agir pour l’égalité professionnelle femme/homme et de sanctionner les employeurs qui imposent le temps partiel à ses salariés.
-  Parmi cette population pauvre, il y a les privés d’emploi dont 1 sur 2 n’est pas indemnisé ; et le gouvernement et le patronat envisagent encore d’économiser 1 à 4 milliards sur les allocations.
-  Parmi cette population pauvre, il y a un tiers d’enfants. Si nous ne pouvons que nous féliciter de l’annonce de 30 000 postes de crèche (si les aides aux départements sont effectives, ce qui n’est pas le cas actuellement), un verre de lait au petit-déjeuner ne suffira pas à transformer un système éducatif qui accentue les inégalités sociales alors qu’il devrait les réduire.
-  Parmi les 9 millions de pauvres, 1 million sont des retraités.
Pour ceux-là, M. Macron leur a dit de se serrer la ceinture.
La CGT propose que les pensions de retraites soient immédiatement augmentées et indexées sur le salaire moyen.
-  Parmi cette population pauvre, il y a les bénéficiaires du RSA.
Là aussi, 1/3 de ceux qui y ont droit n’engagent pas la démarche pour en bénéficier. Il faut y remédier.
Le gouvernement entend regrouper l’ensemble des minimas sociaux y compris l’APL, dans un revenu universel d’activité (sans donner le montant) qui serait supprimé, si le bénéficiaire refuse à 2 reprises une offre d’emploi.
On connaît déjà le résultat d’une telle approche. Elle oblige le bénéficiaire à accepter n’importe quel boulot et donc l’éloigne de l’indispensable épanouissement que chacun doit avoir au travail et, surtout, elle permet de tirer vers le bas les salaires et les conditions de travail de tous les autres salariés.
Pour un meilleur accompagnement des bénéficiaires du RSA, il ne faut pas, dans un même temps, envisager de supprimer 2 100 conseillers CAF d’ici 2022, de nombreux conseillers pôle emploi (la ministre n’ose pas annoncer le chiffre) et 50 000 fonctionnaires, notamment dans la fonction publique territoriale, qui est au cœur du dispositif de proximité. Il faut donc, au contraire, renforcer les moyens des services publics et des associations qui agissent, au quotidien, pour répondre aux besoins urgents des populations.
La CGT exige non seulement que les emplois soient maintenus mais aussi augmentés à hauteur des missions nécessaires.
Enfin, 1/3 de la population pauvre sont les jeunes de 18 à 25 ans. Pour eux, le gouvernement a déjà baissé les APL et renoncé à encadrer les loyers alors que ce secteur de dépense représente, pour certain, 60% de leur budget.
La CGT, avec les organisations de jeunesse, entend agir le 9 octobre et les prochains jours pour que ceux qui représentent l’avenir de notre pays ne soit pas sacrifiés. Fort de l’annonce de multiplier par 5 le nombre de bénéficiaires de la garantie jeune, nous devons poursuivre notre bataille pour sa généralisation et, surtout, que les moyens soient donnés aux missions locales pour y répondre correctement.
Les bénéfices du CAC 40 ont explosé en 2017 avec 94 milliards d’euros. Les aides et exonérations aux entreprises sont de 230 milliards d’euros chaque année, sans aucun contrôle.
Il y a un pognon de dingue pour éradiquer la pauvreté.
C’est sur cette base que la CGT présentera ses propositions le 17 octobre prochain, journée mondiale de refus de la misère.

 

Le « premier de cordée » Macron se prend un coup de piolet sur la tête…

La « théorie du ruissellement » prônée par Ronald Reagan et les ultra-libéraux du monde entier depuis les années 80, et replacée dans l’actualité par Macron au travers de sa célèbre ode aux « premiers de cordée » dont la réussite serait  censée tirer, naturellement et mécaniquement , les plus faibles vers le haut, et faire profiter chacun des bienfaits de la croissance, a bien du plomb dans l’aile.

Dans son best-seller «Le Capital au XXIe siècle » publié en 2013, l’économiste Thomas Piketty avait déjà démontré à quel point le capitalisme est, par nature, une machine à fabriquer des inégalités de richesse exponentielles.

Le World Inequality Lab (Laboratoire sur les inégalités mondiales, qui regroupe une vingtaine de chercheurs, assistants de recherche et chargés de mission basés à l’Ecole d’Economie de Paris), copiloté par Thomas Piketty, vient de rendre son rapport sur les inégalités de revenus et de patrimoine dans le monde depuis 1980.

Ce rapport est accablant : depuis 1980, le capitalisme a fait exploser les inégalités dans le monde entier de façon exponentielle. Le 1% des personnes les plus riches captent aujourd’hui deux fois plus les fruits de la croissance que les 50% les plus pauvres !

Non, monsieur Macron et les ultra-libéraux de tous poils : les richesses exponentielles captées par les plus riches ne profitent pas, même par «  ruissellement », au reste de la société et notamment aux 50% les plus pauvres. La théorie du ruissellement et des « premiers  de cordée » est le plus grand mensonge politique, économique et social, qu’ait connu notre civilisation. C’est un leurre destiné à justifier l’enrichissement exponentiel des plus riches, la survie ou le maintien d’un capitalisme débridé qui tue la planète, les efforts toujours plus importants imposés aux populations, et les atteintes aux acquis sociaux.

Rappelons à l’occasion que la pauvreté en France a atteint cette année un pic sans précédent : 14% de la population est sous le seuil de pauvreté, ce qui représente près de 9 millions de personnes. Ce sont les « sans dents » de Hollande, les «  fainéants » et ceux qui « ne servent à rien » de Macron, les demandeurs d’emploi qui « profitent de la vie » tels que les voit Wauquiez…

Chômeurs et précaires, pas invisibles. Retour sur la manifestation du 6 décembre

Privés d’emploi, intérimaires et travailleurs précaires s’étaient donné rendez-vous le 6 décembre place Stalingrad à Paris, à l’appel de plusieurs organisations : AC ! (Agir ensemble contre le chômage), l’APEIS (Association pour l’Emploi, l’Information et la Solidarité des victimes du chômage, la CGT CHOMEURS et le MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires).

Heureuse initiative même s’il est toujours aussi difficile de rassembler des privés d’emploi, le plus souvent privés de ressources suffisantes pour se déplacer et surtout isolés. Le risque existe qu’au-delà des chiffres du chômage, les sans-emploi deviennent eux aussi invisibles. La manifestation de samedi n’a d’ailleurs pas eu les honneurs des journaux télévisés…

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Pauvreté: en 2014, en France, on ne mange pas à sa faim…

Selon une enquête de Médecins du Monde publiée jeudi 12 Juin, deux tiers des personnes en situation précaire dépensent moins de 3,5 euros par jour pour se nourrir, moins de 2 euros s’ils sont à la rue, dans des squats ou dans des bidonvilles.

50% des adultes, 20% des enfants n’ont pas mangé pendant au moins un jour au cours du dernier mois et ils présentent des pathologies aigües en lien possible avec l’alimentation.

Alors que le pacte de responsabilité du gouvernement va conduire à de nouvelles coupes budgétaires qui impacteront les services publics, les associations et surtout les familles et les personnes les plus en difficultés, Médecins du monde publie les résultats d’une étude qui décrit une situation intolérable au regard de la richesse du pays.

Par ailleurs, cette étude montre que ces personnes ne connaissent pas les dispositifs d’aide alimentaire. Ces éléments corroborent d’autres données sur le non-recours aux dispositifs sociaux, notamment le RSA, par méconnaissance de leurs droits, mais aussi par crainte de la stigmatisation s’ils y ont recours.

Alors que le gouvernement prépare les Etats généraux du travail social dans la plus grande cacophonie entre ministres concernés et collectivités territoriales qui visent à rendre rentables des pratiques professionnelles et à préparer l’ouverture au privé lucratif du secteur social, il se refuse à envisager d’en finir avec le « bricolage » des moyens pour venir en aide aux travailleurs pauvres, aux privés d’emplois, aux jeunes en attente d’insertion, aux petites retraites ou aux travailleurs sans papiers.

Et les nouvelles coupes budgétaires induites par le pacte de responsabilité du gouvernement vont contribuer à amplifier les inégalités, en impactant les moyens du service public, des associations et surtout des familles et les personnes les plus en difficultés.

La solution pour favoriser l’égalité des droits pour tous et sur tout le territoire, pour redonner sens à la solidarité nationale, à l’égalité et à la fraternité, selon la CGT, passe par la construction d’un grand service public de l’action sociale, de l’éducation et de la santé.

Construire un grand service public de l’action sociale en synergie avec ceux de l’éducation et de la santé, avec les moyens nécessaires est, selon la CGT, une solution pour favoriser l’égalité des droits pour tous et sur tout le territoire.

Dans l’immédiat, il faut mettre fin aux arrêtés anti-glanages et anti-mendicité qui constituent des ressources de dernier recours pour les plus précaires et redonner tout leur sens à la solidarité nationale, à l’égalité et à la fraternité.