L’Unedic accouche de mesures insatisfaisantes pour corriger les dysfonctionnements de la convention d’assurance chômage

Les critères restrictifs imposés ne permettront qu’à un tiers des demandeurs d’emploi victimes du dispositif des droits rechargeables de voir leur situation révisée au 1er avril. Deux tiers – soit plus de 250 000 personnes – resteront lésés et en sous-indemnisation.

La convention d’assurance chômage signée au printemps 2014 par le MEDEF-CGPME-UPA pour le patronat, et par la CFDT-CFTC-FO pour les syndicats de salariés, visait à économiser 450 millions d’Euros de l’aveu même de l’Unedic, c’est-à-dire économiser ces 450 millions d’Euros sur le dos des chômeurs, en dépit des fadaises assénées aux personnels de Pôle-Emploi dans les formations NCAC où il leur était expliqué que cette nouvelle convention d’assurance chômage était meilleure que la précédente et que les chômeurs y gagneraient (notamment avec l’arnaque des fameux « droits rechargeables » …)

Au-delà des économies réalisées, le patronat, qui a réussi à entraîner les syndicats signataires, avait pour objectif de détricoter les droits à l’indemnisation pour obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi (avec la complicité de Pôle-Emploi: les DPAE, le taux de sortie et la performance comparée…) et ainsi renforcer davantage la précarisation de l’emploi pour le plus grand bénéfice des employeurs.

Dès le début, la CGT a compris les travers de ce texte et alerté sur les pertes financières qu’il allait occasionner à des centaines de milliers de chômeurs : la suppression de la réadmission rend les droits non épuisables (tant que des droits sont ouverts il faut les épuiser), le dispositif des droits dits « rechargeables » (vendus comme étant systématiquement plus favorables pour ceux qui retravaillent) aboutit à des situations où le fait d’avoir retravaillé allonge la durée des anciens droits et pénalise gravement le demandeur d’emploi. Très vite des milliers de chômeurs ont été impactés avec des pertes financières très importantes.

Les actions de la CGT et la mobilisation des chômeurs ont été largement médiatisées. L’Unedic qui au printemps 2014 avait évalué à 30 000 le nombre des chômeurs lésés par les nouvelles règles de l’assurance chômage, réévaluait ce chiffre à 500 000 dans une note de juin 2014. En janvier 2015, le 1e Ministre a été alerté par la mission consacrée à l’intermittence du spectacle, et le 3 mars le groupe paritaire politique de l’Unedic se réunissait pour discuter des dysfonctionnements de la NCAC, tandis que plus de 35 agences Pôle Emploi étaient occupées pour réclamer une modification qui réponde aux besoins des demandeurs d’emploi, travailleurs précaires, intérimaires, intermittents du spectacle.

La CGT revendiquait la remise en place du principe de réadmission avec effet rétroactif au 1e octobre 2014, et la conservation du principe des droits rechargeables assorti d’un droit d’option systématique généralisé à tous les chômeurs concernés.

Le MEDEF a pesé de tout son poids, exigeant la conservation des équilibres financiers. La demande de la CGT visant à faire intervenir des experts indépendants de l’Unedic a été rejetée par la coalition formée par le patronat et les syndicats signataires. L’Unedic est revenu sur son chiffrage de juin 2014 (500 000 lésés de la NCAC) pour revenir au nombre de 30 000 ! La CFDT a osé se fendre d’un communiqué évoquant les « quelques fausses notes en passe d’être corrigées ».

La réunion de négociation du 18 mars 2015 a accouché de mesures insatisfaisantes pour corriger les dysfonctionnements de la NCAC. Comme à l’habitude, la négociation était jouée d’avance : MEDEF, CFDT, FO et CFTC s’étaient quasiment mis d’accord en amont.

Il en résulte qu’à partir du 1er avril, les demandeurs d’emploi concernés pourront faire jouer un droit d’option dans des conditions restrictives très éloignées des revendications de la CGT. Certains demandeurs d’emploi pourront choisir entre :

  • Épuiser leurs anciens droits puis en ouvrir de nouveaux (ce qui rallonge leur durée d’indemnisation selon le principe des droits rechargeables).
  • Opter pour leurs nouveaux droits. Dans ce cas, ils perdent leur reliquat et sont indemnisés moins longtemps.

Cette mesure concerne uniquement les chômeurs dont le reliquat d’indemnisation est inférieur à 20 euros par jour et ceux dont les nouveaux droits sont supérieurs de 30% aux anciens. Il revient aux demandeurs de faire jouer cette option auprès de Pôle Emploi.

Si nous avons obtenu que l’effet de ces mesures soit rétroactif au 1er octobre, les critères restrictifs imposés ne permettront qu’à un tiers des demandeurs d’emploi victimes du dispositif des droits rechargeables de voir leur situation révisée au 1er avril. Deux tiers – soit plus de 250 000 personnes – resteront lésés et en sous-indemnisation.

Selon les calculs de l’Unedic, le coût estimé de ces ajustements serait de 193 millions d’euros compensé par des économies.
-dans tous les cas de figure, la démission continuera à générer une « punition » consistant à subir un délai non indemnisé de quatre mois minimum ;
-l’allocation différentielle de reclassement (qui permettait de compenser la perte de revenus pour une reprise de travail moins rémunérée) est supprimée ;
-l’aide à la création d’entreprise est abaissée de 50 à 45 % pendant deux ans.

Le chômage aura-t-il disparu pour Noël ?

Pour la première fois, les directions de Pôle Emploi affichent un résultat mensuel en termes de reprises d’emplois.

Pour janvier 2015, la direction de Pôle Emploi Lorraine a présenté au comité d’établissement un résultat (indicateur ICT01 de la convention tripartite) de 15.628 reprises d’emploi. En fait de “reprises d’emploi”, il s’agit de contrats de travail pour une très courte durée le plus souvent.

Cet indicateur “numéro un” de la nouvelle convention tripartite n’est pas seulement mensonger, il est pervers: il tend à faire considérer que deux CDD vaudraient mieux qu’un CDI !

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Effets pervers de l’assurance chômage et des droits rechargeables : la CGT exige des solutions !

Le 29 janvier 2015, jour du conseil d’administration de l’UNEDIC et du comité national de liaison à Pôle emploi, plusieurs agences de Pôle emploi ont été occupées par des chômeurs et travailleurs précaires en colère, à l’appel de plusieurs organisations de la CGT.

La CGT exige que les effets désastreux de la convention assurance-chômage soient corrigés immédiatement. Celle-ci renforce la précarité, particulièrement pour les jeunes et les femmes, tous ceux qui sont touchés par une activité à temps partiel et par l’emploi discontinu. Des milliers d’entre eux sont bloqués par les nouvelles dispositions avec des indemnisations beaucoup plus faibles, voire même sans l’allocation dont ils auraient pu bénéficier avant la mise en place de la nouvelle convention.

Le nouveau système de droits rechargeables au chômage, grande nouveauté de la convention négociée début 2014,  en place depuis octobre, pénalise des chômeurs ayant connu des carrières hachées avec de fortes variations de revenus.
Avant, pour calculer les droits d’un inscrit à Pôle emploi qui retravaillait, l’Unedic comparait les droits ouverts avant la reprise du travail et ceux recalculés après la reprise du travail et optait pour le meilleur « capital » de droits.
Maintenant, l’assurance chômage sert d’abord le premier capital puis le second. Du coup, nombre de chômeurs se retrouvent bloqués avec des droits misérables avant de pouvoir prétendre à de nouveaux droits.
L’Unedic reconnaît qu’un potentiel de 30 000 chômeurs pourrait être lésé par le nouveau dispositif. Pour ce calcul, elle ne compte que les allocataires disposant d’au moins 6 mois de reliquat de droits et ayant retravaillé au moins un an avec un salaire supérieur d’au moins 30 %. Le nombre d’allocataires véritablement lésé pourrait être par conséquent bien plus important.
Pour exemples d’effets pervers particulièrement scandaleux occasionnés par l’application de la nouvelle convention d’assurance chômage :
– l’exemple d’un musicien contraint d’épuiser ses droits (5 euros par jour pendant un an) avant de pouvoir bénéficier de nouveaux droits.
– une personne qui touche 600 € d’allocation chômage, puis reprend un travail payé 1 500 € et qui reperd son travail avant que ses anciens droits soient épuisés, ne touchera que 600 € par mois de l’Unédic au lieu de 1 100 € selon les anciennes règles, jusqu’à la fin de ses premiers droits.
– de nombreux autres témoignages ont été recueillis : L…, allocataire de Fort-de-France, touche 650 euros au lieu des 1050 euros attendus. J… allocataire de Dordogne, touche 500 euros au lieu des 940 euros attendus. C…, allocataire de Charente, touche 850 euros au lieu des 1380 attendus ; une allocataire qui touche 850 euros au lieu de 3600, une autre qui touche 195 euros au lieu de 900 ; une cadre gagnant 4.500 euros par mois avant de perdre son poste et qui se retrouve coincée avec 900 euros d’allocations quand elle en attendait 3.600 !
– les remontées de dossiers du terrain vers le bureau du médiateur de Pôle emploi sont légions.

Le sentiment d’injustice est tel, que les concernés se mobilisent de plus en plus, et les médias se sont emparés de cette situation scandaleuse.
Rappelons que dès les négociations sur la NCAC, la CGT n’a eu de cesse d’alerter sur les effets pervers des droits rechargeables dont l’existence et l’ampleur n’avaient pas été comprises par les organisations syndicales signataires.

Les gestionnaires de l’Unedic sont aujourd’hui embarrassés. Il est urgent d’agir dès maintenant, par avenant à la convention. Même Jean-François Pilliard du Medef concède qu’« on ne peut pas rester dans le statu quo ». C’est dire !
On se souvient de l’affaire des « recalculés » : en 2003, le durcissement des règles d’assurance-chômage avait progressivement privé de droits près de 300.000 chômeurs, obligeant l’Unédic – et l’Etat qui avait agréé la convention – à rebrousser chemin en 2004. Le scénario peut-il se répéter ?

Le 16 janvier, le bureau de l’Unedic a présenté les prévisions financières 2014-2015 et a pointé les effets pervers liés aux droits rechargeables. L’Unédic semble accepter de se pencher sur ce sujet jugé prioritaire. Plusieurs pistes de correction sont à l’étude. La première serait de généraliser le « droit d’option » accordé dès cet été aux apprentis (annexe XI de la convention Unédic), justement pour éviter le phénomène décrit ci-avant (ils moins payés comme apprentis que comme salariés ensuite) : en cas de réinscription au chômage, ils peuvent renoncer à leur ancien capital pour toucher de suite leurs nouveaux droits. Autre piste : remonter moins loin que trois ans pour définir les anciens droits non consommés.

La CGT exige des organisations patronales et syndicales signataires et du gouvernement un règlement du problème immédiat. Il est urgent de redéfinir une règle pour supprimer ces cas aberrants. La CGT milite pour obtenir le « droit d’option » entre reliquat de droits et nouveaux droits pour tous.

Pour la CGT les actions vont continuer jusqu’à l’obtention d’un régime d’assurance-chômage digne de ce nom, de droits sociaux à la hauteur des besoins et relevant d’une véritable sécurité sociale professionnelle.

Au-delà de ce scandale des droits rechargeables, il est urgent pour la CGT de revaloriser les salaires et d’avoir une autre politique pour l’emploi que les politiques d’austérité menant à la catastrophe.

Appel CGT – SUD Solidaires pour le 16 octobre

Conditions de travail et de sécurité, ça ne peut plus durer !

La direction annonce tranquillement qu’elle financera des vigiles là où des incidents se seront produits mais elle refuse de prévenir en amont les allocataires des nouvelles règles de calcul concernant l’activité réduite. Et cela alors que la tension dans les agences est déjà très élevée : mécontentement des usagers, grilles informatiques qui compliquent notre travail, etc. Une solution est connue : il faut des embauches. Nous exigeons dans un premier temps 90 créations de postes en CDI sur la Lorraine : 45 sur l’indemnisation, 45 pour constituer des équipes mobiles de remplaçants.

Pour la classification, une seule solution : une rallonge de 5% !

5% de la masse salariale, c’est le “prix” courant d’une classification réalisée dans des conditions acceptables. En deçà, ce qui est donné à certains risque d’être retiré à d’autres. Or la direction générale met sur la table … 1%, et encore si on est sages ! Ne ratons pas la classification. Une classif c’est pour longtemps. Allons chercher dès maintenant nos 5% !

Bassin de Nancy : garder des espaces spécialisés !

La fermeture annoncée de Nancy-Plaisance se traduirait, quoiqu’en dise la direction, par la disparition des espaces cadres, intermittents du spectacle, et créateurs d’entreprise. Une fois de plus, ce qui a été construit par les agents se trouverait laminé par la direction. La dispersion des cadres, intermittents et créateurs d’entreprise dans les autres portefeuilles du bassin viendrait alourdir et compliquer les tâches de l’ensemble des conseillers et augmenter le mécontentement des usagers.

La CGT Pôle Emploi Lorraine vous appelle le 16 octobre à la grève et,

  • à un rassemblement du personnel à 9h30 devant les locaux du rond-point Marguerite de Lorraine à Nancy

  • à manifester pour la défense de notre protection sociale à 13h30 Place de la République à Metz

 

Attention le lieu de la manif à Metz a changé : place de la République et non plus place St-Louis.

Appel16octobre.pdf

Annonces chocs en DP: le Directeur Régional tape encore sur le personnel mais craint le choc en retour le 16 octobre

Deux annonces chocs en réunion DP hier :

1) les entretiens EID passeraient de 50 à 40 mn. Sans commentaires.

2) la direction régiionale a sorti un listing de 17.000 personnes concernées

– par l’activité réduite (sur quels critères exactement ? c’est encore confus)

– par l’intérim

Elle y ajouterait les privés d’emploi de plus de 50 ans et les … recalculés (sans préciser de quel recalcul il s’agit).

Toutes ces personnes seraient contactées téléphoniquement à partir du 20 octobre par Pôle Emploi Lorraine pour se voir expliquer les nouvelles règles de calcul.

C’est la pire des solutions : par définition les contacts téléphoniques sont aléatoires, ne laissent pas de trace (c’est probablement pour cette raison que le téléphone est préféré à l’écrit : la nouvelle convention réduit les droits d’un grand nombre d’allocataires mais la direction ne souhaite pas l’écrire) et généreront immanquablement des demandes d’explications complémentaires ou de confirmation à l’accueil dans le pire des climats.

Ce sont tous les allocataires qui auraient dû être informés des nouvelles règles de calcul, non par téléphone mais par courrier et avant le 1er octobre.

L’appel à la grève du 16 octobre sera aussi l’occasion d’interpeller le directeur régional et de lui faire savoir ce que nous pensons des annonces ci-dessus.

Déclaration CGT à l’ouverture du CCE

« La CGT constate une nouvelle fois pour les déplorer les graves difficultés autour de la veille et du suivi réglementaire sur l’assurance chômage à Pôle Emploi. Les indispensables réunions techniques réglementaires sur l’indemnisation ne sont toujours pas généralisées ni systématiques.

Malgré l’engagement national pris par la DG en juillet 2013 de faire un rappel dans ce sens à l’ensemble des directeurs régionaux, nous constatons toujours l’insuffisance, voire l’absence de temps dédié à l’appropriation collective et harmonisée des circulaires UNEDIC, des notes nationales, des supports de la direction des opérations.

Ces activités apparaissent comme des variables d’ajustement dans l’organisation du travail et s’ajoutent au manque de personnel chargé de l’indemnisation. Cette situation nuit aux qualifications du personnel et altère fortement la qualité et la fiabilité de notre service en la matière. Il devient difficile voire impossible d’intégrer des évolutions réglementaires et cela entraine un nombre croissant de réclamations tout comme des indus ou des rejets à tort. De plus, le déploiement de la seconde partie de la Nouvelle convention d’assurance chômage (NCAC) se caractérise notamment par l’absence de véritables formations dispensées aux personnels. Aucune appropriation par les agents ne sera possible dans ces conditions… alors que nous entrons dans le noyau dur de la nouvelle convention et que l’ensemble de sa mise en œuvre concrète et détaillée n’a pas été présenté en juillet.

Le retard pris par Pôle emploi dans la mise en oeuvre des applications informatiques destinées au traitement de l’indemnisation des privés d’emploi aggrave encore cette situation. Dans le même temps, le retard pris par l’UNEDIC dans l’élaboration des circulaires d’application de cette Convention d’assurance chômage ne permet pas de garantir une application correcte d’une convention d’assurance chômage qui est pourtant déjà profondément insatisfaisante.

La CGT n’a pas approuvé cette Nouvelle convention d’assurance chômage qui veut faire payer aux chômeurs eux-mêmes le coût d’un chômage de masse généré par une gestion patronale caractérisée par l’obsession de la rentabilité maximale du capital au détriment de l’emploi, et par une politique gouvernementale toute entière tournée vers l’austérité imposée aux salarié, aux services publics et à la protection sociale.

La CGT continue de demander des droits réellement nouveaux pour tous les demandeurs d’emploi et des négociations loyales : c’est pourquoi elle a assigné les signataires de l’accord du 22 mars, dont est issue la convention, au Tribunal de Grande Instance de Paris. La juge du TGI à l’issue de l’audience du 30 septembre a annoncé un délibéré le 18 novembre 2014. Nous attendons de connaître la date d’audience pour le recours en Conseil d’Etat contre l’agrément de la Convention par le ministre du Travail. L’ensemble de la protection sociale, que ce soit le droit à l’assurance chômage ou le droit à la sécurité sociale, est un enjeu majeur qui concerne tous les salariés : c’est pourquoi la CGT appelle à une journée d’action partout en France le 16 octobre, premier jour du débat parlementaire sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) ! »