Depuis deux ans environ la CGT Pôle Emploi Lorraine alerte sur les graves conséquences qu’aurait l’instauration – prévue pour début 2015 – du classement mensuel des conseillers.
Bref rappel sur ce qu’est le classement mensuel des conseillers : la convention tripartite ÉTAT/UNEDIC/Pôle-Emploi signée en janvier 2012 met en place le pilotage de Pôle Emploi par les résultats. Des indicateurs de résultats sont définis, dont le premier – de très loin le plus important – n’est toujours pas en vigueur fin 2014. Il s’agit du taux mensuel de sorties vers l’emploi « durable ». Le calcul de ce taux mensuel est automatisé grâce à l’importation des déclarations d’embauche (DPAE) dans les dossiers des personnes inscrites à Pôle Emploi
Nous avons déjà évoqué les effets négatifs sur l’ensemble des salariés (et pas seulement les personnes privées d’emploi et les conseillers) de ce classement mensuel au plan économique puisqu’il contribuera à déprimer les salaires et à favoriser la précarité de l’emploi. En effet, du point de vue du taux de sortie vers l’emploi « durable », tout contrat de 6 mois ou plus en vaut un autre. Qu’il soit bien ou mal payé, correspondant aux attentes de la personne privée d’emploi ou pas, peu importe de ce point de vue.
Comme les emplois inintéressants et mal payés sont plus faciles à trouver rapidement que les emplois intéressants et bien payés, la classement mensuel favorise les premiers.
Le même raisonnement vaut pour la proximité entre le lieu de travail proposé et le domicile du chercheur d’emploi. Il est plus facile de trouver rapidement un emploi dans un rayon de 100 kilomètres que dans un rayon de 5 kilomètres. Qui peut le contester ?
Or – il faut le répéter encore et encore – le taux de sorties vers l’emploi « durable » ne fait aucune différence entre un emploi à proximité du domicile du chercheur d’emploi et un emploi qui en est éloigné et inaccessible par les transports en commun.
La course aux chiffres sans égard à la proximité des emplois favorisera donc mécaniquement les emplois éloignés. Si le trajet moyen domicile-travail augmente pour des dizaines ou des centaines de milliers de personnes reprenant un emploi, c’est la planète qui en subira les conséquences.
Et voilà pourquoi le classement mensuel des équipes et des conseillers – outre ses inconvénients économiques – est un non-sens au plan écologique.
Que faire ?
Alerter, dénoncer le classement mensuel qui n’a qu’un seul but : transformer le service public de l’emploi en cabinet de reclassement au service exclusif des intérêts patronaux (baisse des salaires, accroissement de la précarité). L’accroissement des émissions de gaz à effets de serre en est un effet collatéral. C’est une raison supplémentaire de combattre son instauration.