Emploi : les seniors de plus en plus confrontés à la précarité

Un an avant la retraite, un senior sur trois se retrouve sans travail.

Deux études statistiques de l’Insee et de la Drees publiées le 13 février confirment que l’emploi des seniors pose problème. C’est fréquent, un an avant la retraite, une personne sur trois se retrouve sans travail, plus souvent des femmes d’ailleurs. C’est vrai que les quelques années de vie active qui vous séparent de l’âge de la retraite peuvent se transformer en gros passage à vide.

Entre le jour de votre 50e anniversaire et votre retraite, les français passent en moyenne près de deux ans sans activité. Il s’agit d’une moyenne, dans le meilleur des cas, lorsque vous êtes en bonne santé. Imaginez au contraire que vous êtes un peu abîmé par la vie, vous avez de l’arthrose, vous entendez mal, voir un gros handicap. Et bien à partir de 50 ans, trouver du travail devient rapidement l’enfer, il faut compter entre 4 et 9 ans sans activité, à attendre la retraite.

Alors si on repousse l’âge de la retraite, cela risque d’aggraver la situation. C’est un gros risque et c’est d’ailleurs ce qui s’est passé en 2010 lorsque l’âge légal de départ à la retraite est passé de 60 à 62 ans. D’après la Drees cela a eu un effet catastrophique sur les salariés les plus fragiles, en situation de handicap : non seulement ils ont dû attendre deux ans de plus pour partir à la retraite, mais en plus ils sont restés plus longtemps sans travail.

Il y a bien trois problèmes à régler. Premièrement, permettre aux salariés d’arriver en bonne santé à la retraite, deuxièmement, offrir des carrières complètes en entreprise quitte à adapter des postes de travail et enfin troisièmement, faire en sorte que l’on puisse partir plus tôt à la retraite (et certainement pas rallonger, directement ou indirectement, l’âge de départ à la retraite…).

 

Numérique : Pôle emploi épinglé par la Cour des comptes

La Cour des comptes a rendu son rapport annuel, mardi 25 février 2020, dans lequel elle épingle la politique numérique de Pôle emploi. L’institution pointe l’opacité et le manque d’efficacité des services développés, notamment sur la plateforme « Emploi store » et s’inquiète de la fracture numérique.

Comme l’avait déjà dénoncé le défenseur des droits en 2017, la numérisation à marche forcée des services publics laissent sur le carreau un nombre considérable de personnes, parmi lesquelles les personnes âgées, mais aussi les travailleurs précaires et les plus jeunes.

Fracture numérique

Pour la Cour des comptes, cette fracture numérique est toujours prégnante : « Elle revêt une sensibilité particulière pour Pôle emploi, car le risque existe que les demandeurs d’emploi les plus fragiles ne fassent pas valoir leurs droits. Certaines catégories de la population (seniors, personnes peu qualifiées, habitants des territoires ruraux et des quartiers prioritaires de la politique de la ville) sont plus exposées que d’autres », estime la Cour, qui précise que « l’opérateur déploie des efforts importants pour prendre en charge ces publics peu familiers du numérique. Il a notamment recours à 3 200 volontaires du service civique ».

Pour Pierre Garnodier, qui anime le Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires CGT, les services civiques ne sont pas formés pour répondre aux besoins concrets des privés d’emploi : il faut non seulement des compétences numériques, mais aussi administratives.

« À Saint-Denis, il y a des centaines de travailleurs privés d’emploi qui viennent en agence pour faire leurs démarches numériques, s’actualiser. Les agents ont pour consigne de ne pas les aider, c’est le rôle des services civiques, qui ne sont pas formés à la question des “actes répétés de recherche”, dont les demandeurs d’emploi doivent apporter la preuve », analyse Pierre Garnodier.

De fait, le décret du 30 décembre 2018 stipule que les privés d’emploi ont « l’obligation d’accomplir des actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi », ce qui conditionne l’indemnisation.

Selon la Cour des comptes, « l’approche que développe aujourd’hui l’opérateur comporte le risque de confondre autonomie dans l’usage du numérique et autonomie dans la recherche d’emploi. Or, beaucoup de personnes autonomes du point de vue numérique ne sont pas capables de définir elles-mêmes ce dont elles ont besoin pour leur parcours ».

Contrôle social

Le numérique, adossé à une politique de guerre aux chômeurs, permet un plus grand contrôle social des privés d’emploi.

La dernière critique portée par la Cour des comptes concerne le foisonnement des services en ligne.

« Les cinq services les plus utilisés représentent à eux seuls 75 % des visites, ce qui signifie que les 306 services restants ne bénéficient que d’une audience marginale, voire nulle », détaille la Cour. « Il y a une telle abondance d’offres qu’on ne s’y retrouve plus. On manque d’agents formés » observe Pierre Garnodier.

La Cour des comptes vient toutefois nuancer ses critiques, en affirmant que la numérisation a permis un gain de productivité.

Pour notre organisation, cette remarque est un non-sens. Pôle emploi a supprimé de nombreux postes et les portefeuilles des conseillers sont bien trop lourds.

L’automatisation des tâches et le manque de moyens humains entraînent une perte de sens dans le travail. Comme le résume Pierre Garnodier : « Le malaise est de chaque côté du guichet. »

Le revenu universel d’activité (RUA) : Un déversoir de la misère générée par la Start-Up Nation

Refusons le « Hashtag Marché de la pauvreté » de Macron !

La proposition gouvernementale du RUA :

La fusion d’une partie des minima sociaux et d’allocations diverses est contraire aux principes de solidarité défendus à la CGT. La consultation actuelle dirigée et contrainte dans ses objets et ses modalités nous prouve que le gouvernement a déjà décidé.
La CGT est opposée à cette mesure qui ne fera qu’aggraver la pauvreté. Les réformes actuelles attisant le mécontentement de la population, vont de fait la renforcer, et le gouvernement a besoin pour affirmer sa politique autoritaire, d’une pseudo-consultation
afin de museler toute forme de contestation.

RUA : Le fourre-tout de la misère

Le RUA est un « fourre-tout » qui va servir de déversoir à la pauvreté engendrée par la Start-Up Nation Macronienne. Il symbolise le mépris de la classe dirigeante vis à vis des plus précaires.
Avec la réforme de l’assurance chômage qui va exclure 700 000 privés d’emploi, ou celle annoncée, des retraites, le RUA va recueillir toute la pauvreté générée par les orientations de Macron et des gouvernements précédents.

 

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Réforme de l’assurance chômage : près de la moitié des futurs chômeurs seront lésés

Les nouvelles règles de l’assurance chômage se traduiront, en avril prochain, par une dégradation des droits pour 41 % des allocataires. Et 9 % d’entre eux n’ouvriront pas de droit.

La réforme de l’assurance chômage qui va entrer en vigueur début 2020 va avoir un impact négatif sur près d’un demandeur d’emploi sur deux d’ici mars 2021. C’est en tout cas le résultat d’une étude de l’Unédic.

« Parmi les 2,6 millions d’allocataires qui auraient ouvert un droit avec l’ancien système, 9 % n’ouvriront pas de droit avec les nouvelles règles et 41 % verront leur situation impactée soit par une baisse de leur allocation journalière, soit par une ouverture de droits retardée ou une durée de droits plus courte », relève cette étude. Quel est le profil des personnes impactées ? Elles seraient « plus jeunes que la moyenne » avec « des droits plus courts » et « des salaires de référence plus faibles ».

Autre enseignement notable de ce document : l’impact financier de la réforme mise en place par le gouvernement qui n’a pas dissimulé son objectif de réaliser 3,4 milliards d’euros d’économie d’ici à fin 2021. À croire l’Unédic, la réforme atteindrait donc son objectif étant donné que les changements à venir des règles d’indemnisation des chômeurs doivent permettre un retour à l’excédent en 2021 plus fort de notre système d’assurance chômage et un désendettement plus rapide. En clair, les quelque 850 000 nouveaux entrants auront une allocation mensuelle plus faible de 20 % en moyenne, mais pouvant aller parfois jusqu’à 50 %.

Certes, les demandeurs d’emploi verront tous la durée maximale de leurs droits s’allonger, un argument qui fait dire au gouvernement que leur capital de droits reste intact (600 € mensuellement sur 18 mois au lieu de 900 € sur un an par exemple). Mais les demandeurs n’utilisent jamais leur capital en intégralité (10 mois en moyenne), ce qui explique le 1,1 milliard d’économies attendu par cette seule mesure à partir de 2021. En outre, avec la baisse de l’indemnisation, certains demandeurs d’emploi ne pourront plus bénéficier du cumul travail-allocation.

 

Alerte sur les droits rechargeables, Pôle emploi envoie 2 millions de courriers:

Avec la réforme de l’assurance chômage, il faudra travailler six fois plus longtemps pour recharger ses droits. Pôle emploi a choisi d’anticiper les mécontentements en informant au plus tôt les demandeurs d’emploi qui risquent de voir leur couverture diminuer. Visiblement, Pôle emploi redoute d’essuyer les plâtres de la réforme de l’assurance chômage et a commencé à envoyer deux millions de mails et de lettres – à raison de quatre salves de 500.000 destinataires – aux demandeurs d’emploi affectés par le changement des règles de calcul des droits rechargeables.

 

 

 

La CGT saisit la Justice contre la réforme de l’Assurance Chômage.

La CGT va déposer un recours devant le Conseil d’Etat, visant à contester le décret de réforme de l’assurance chômage, publié au cœur de l’été.

Cette réforme « pour la précarité » (pour citer le lapsus très révélateur de la ministre du travail Muriel Pénicaud) a été imposée par le gouvernement, dans le mépris le plus complet des organisations syndicales et dans l‘indifférence totale des conséquences désastreuses que ces nouvelles règles auront sur les plus précaires.
Quasi disparition des droits rechargeables, passage de 4 à 6 mois des seuils d’ouverture des droits, nouvelle formule de calcul des indemnités prenant en compte les jours non travaillés, dégressivité des allocations pour les cadres…
Toutes ces mesures régressives visent à respecter l’exigence gouvernementale de faire 3,4 milliards d’euros d’économie en 2 ans. Cette « nécessité » d’économie, le gouvernement la fait peser exclusivement sur les plus précaires, les jeunes, les femmes, les seniors et, ce, dès le 1er novembre prochain.
La conséquence ? 50 % des allocataires seront touchés, soit parce qu’ils n’ouvriront pas de droits, soit parce qu’ils les ouvriront plus tard, soit parce que leur indemnité sera diminuée drastiquement. Au total, cela fait 1,3 million de perdants, selon les estimations de l’Unédic elle-même.
En contrepartie, les entreprises se verront imposer un bonus-malus au rabais, s’appliquant à une minorité d’entre elles et sans réels effets dissuasifs sur le recours aux contrats courts…
La CGT ne peut pas accepter cette réforme de la misère ! 
Nous nous opposons à la politique gouvernementale qui consiste à culpabiliser les privés d’emploi, à faire peser les restrictions budgétaires sur les plus précaires d’entre eux et à accroître la pauvreté.
Pour toutes ces raisons, la CGT engagera un recours contre le décret du 26 juillet 2019 et se réjouit que plusieurs organisations (CGC, FO et Solidaires) aient déjà pris la même décision.
Pas plus sur l’assurance chômage que sur les retraites, nous ne laisserons le gouvernement détruire la protection sociale dont nous avons toutes et tous besoin !

0,7% d’augmentation de l’allocation chômage : mépris du patronat !

Revalorisation allocation chômage : 0,7%, l’expression du mépris du patronat après les attaques du gouvernement. À l’appel de la CGT, de Solidaires et FSU Pôle Emploi, des associations AC ! , MNCP et APEIS, un rassemblement a eu lieu devant le Conseil d’administration de l’Unédic, ce 26 juin.

Le conseil s’est tenu alors que le gouvernement vient d’annoncer des économies drastiques sur l’assurance chômage qui transforment radicalement la nature de ce pan de la protection sociale.
Les mesures annoncées vont s’appliquer uniquement au détriment des allocations des chômeurs.
Alors que seulement 43% des travailleurs privés d’emploi inscrits à Pôle Emploi sont actuellement indemnisés, ce taux pourrait chuter à 35%, soit environ 1 chômeur sur 3.
La CGT a dénoncé le contexte dans lequel s’est tenu le Conseil :

  • suppression de l’accès aux droits pour 300 000 personnes ;
  • dégressivité des allocations des cadres (prélude à sa généralisation à tous les allocataires) ;
  • baisse violente des allocations pour 500 000 travailleurs précaires au 1er avril 2020.

Le gouvernement mène une guerre aux travailleurs, aux chômeurs, aux pauvres, bref à toutes celles et tous ceux qui cherchent un travail stable et sont privés de ce droit.
Ces réformes visent les jeunes, les femmes, les seniors et, plus généralement, les travailleurs qui subissent déjà la précarité.
La CGT a dénoncé la complicité des organisations patronales (Medef, CPME, U2P) avec le gouvernement ; en dehors de la dégressivité des indemnités des cadres, presque toutes les mesures annoncées par le gouvernement sont inspirées par les propositions patronales lors de la négociation impossible de novembre 2018 à février 2019.
Le patronat fait semblant de s’offusquer d’un bonus/malus symbolique mais le Medef joue avec le feu, en menaçant l’existence même de l’Unédic.
De même, le patronat a mené un odieux chantage à la revalorisation des allocations, avec les mêmes arguments : des allocations « trop généreuses » seraient nuisibles à la capacité à accepter un emploi…
La CGT a revendiqué, au contraire, d’appliquer une augmentation de 10 euros, par jour, pour les allocataires.
Après avoir proposé 0,5% d’augmentation, le patronat a royalement monté son ultime proposition à 0,7%, donc en dessous de l’inflation.
L’ensemble des organisations syndicales s’est abstenu pour ne pas empêcher cette minuscule augmentation. La polémique sur la baisse de 5 euros des APL montre que la CGT ne pouvait pas bloquer une revalorisation même insuffisante.
La CGT dénonce cette nouvelle preuve du mépris patronal à l’encontre des travailleurs, avec ou sans emploi.
La CGT appelle à amplifier les mobilisations pour une protection sociale de haut niveau (assurance chômage, retraites, etc.), à faire barrage aux décrets que le gouvernement entend prendre en douce pendant l’été.