Le texte prévoit notamment une visite médicale à mi-carrière et un meilleur partage d’informations entre le médecin du travail et le médecin traitant.
Mercredi 30 mars entre en vigueur une loi, votée en toute discrétion en août dernier, qui change la donne en matière de santé au travail. Première nouveauté, la visite médicale de mi-carrière : elle est prévue pour le 45e anniversaire du salarié.
À quoi va-t-elle servir ? À faire un état des lieux, à un âge où on est encore en pleine forme, à anticiper l’éventuel vieillissement par rapport à ses exigences de travail et à faire des propositions d’adaptation. Michel Ledoux, avocat spécialisé en santé au travail précise sur franceinfo : « Souvent on intervient trop tard, on intervient quand l’état de santé du salarié est dégradée, alors que là, en intervenant à 45 ans, on peut aménager le poste de travail, trouver des solutions pour que le salarié puisse continuer à travailler dans de bonnes conditions, notamment en modifiant ou en aménageant les conditions et le poste de travail. »
Autre nouveauté : elle concerne les salariés qui perdent le contact avec le monde de l’entreprise. Ceux qui sont à risque de désinsertion parce qu’ils sont en arrêt maladie de longue durée ou à répétition. Il faut les orienter à temps avant que la coupure ne devienne irréversible. « La nouveauté de la loi, c’est la création d’une cellule destinée à lutter contre la désinsertion, estime Michel Ledoux. C’est une cellule qui sera située dans les services de prévention de santé au travail, qui sera d’bord chargée de sensibiliser les salariés à la désinsertion, d’identifier les situations individuelles problématiques et en lien avec l’employeur, proposer là encore des mesures individuelles du genre changement de poste ou aménagement de poste. »
Il y aura désormais, aussi, une meilleure communication entre le médecin traitant et le médecin du travail. Avec l’accord du salarié, et seulement avec son accord, le médecin du travail aura accès au dossier médical partagé. Il pourra donc tout savoir de l’historique de santé du salarié. À l’inverse, le médecin traitant aura accès à toutes les informations sur les expositions au risque du salarié.
Dernière nouveauté, le document unique d’évaluation des risques devra être gardé au moins quarante ans par l’entreprise. Le salarié passé par cette entreprise pourra ainsi plus facilement prouver qu’il a été exposé à tel ou tel risque.
(Source: France Info)