8 mars: journée internationale de lutte pour les droits des femmes

Vie privée, politique, travail : féministes pour changer la société…

La CGT appelle toutes les dynamiques féministes à converger le week-end du 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

En mettant en lumière toutes les facettes de l’oppression subie par les femmes dans le quotidien, le mouvement féministe révèle l’articulation étroite entre la sphère privée et le politique. De la répartition inégalitaire des tâches aux violences contre les femmes, en passant par les inégalités professionnelles, il invite à une révolution des rapports entre les femmes et les hommes.

«Le 8 mars, on arrête toutes. » le mot d’ordre de l’appel à la « grève féministe » claque. « L’originalité de ce mouvement, c’est que cette grève ne se limite pas seulement au travail, mais à toutes les facettes de l’oppression subie par les femmes : l’inégalité de la répartition des tâches domestiques ou éducatives, l’éducation, les violences, le droit à l’avortement, l’accès à l’espace public… Il s’agit de montrer que si les femmes s’arrêtent, plus rien ne fonctionne ! », explique Anne Leclec, l’une des animatrices du mouvement.

Le 24 janvier, en pleine manifestation contre la réforme des retraites, les manifestants ont pu découvrir sur un immeuble une très grande banderole indiquant « femmes en grève, on arrête toutes #8mars #noustoutes ». Cet appel à la grève féministe s’inscrit dans un mouvement international qui montre bien la variété des luttes menées par les femmes à l’échelle mondiale.

En 2016, c’était les Polonaises qui lançaient l’action en se mobilisant contre une loi restreignant encore davantage le droit à l’avortement pourtant quasi inexistant dans ce pays. En 2017, les Argentines leur emboîtaient le pas pour dénoncer les violences sexistes. Mais c’est en Espagne que la mobilisation des femmes a été, en 2018 et 2019, impressionnante : jusqu’à 5 millions d’entre elles sont descendues dans la rue.

NVO, la Nouvelle Vie Ouvrière, le journal de l'actualité sociale, syndicale et juridique des militants de la CGT

Manifestation contre les féminicides, Paris 23/11/2019

« Les organisations syndicales espagnoles ont joué un rôle majeur pour populariser le mouvement », souligne Anne Leclerc. En Suisse, le succès a aussi été au rendez-vous, même si la date choisie n’était pas le 8 mars mais le 14 juin, jour anniversaire de l’introduction de l’égalité femmes-hommes dans la Constitution.

Petite difficulté, et non des moindres, pour réussir la « grève féministe » cette année : le 8 mars va tomber un dimanche. Si, dans le commerce, à l’hôpital, de nombreuses femmes travaillent, ce n’est toutefois pas simple d’en faire une grande journée de mobilisation dans les entreprises. Cette « grève féministe », qui prendra essentiellement la forme d’initiatives dans l’espace public, sera sans doute, en 2020, placée sous le signe de la lutte contre la réforme des retraites, les femmes faisant partie des grandes perdantes de la retraite à points.

En 2017, les femmes percevaient une retraite de 29 % inférieure à celle des hommes ; cet écart montait même à 42 % si les pensions de réversion n’étaient pas intégrées (Les retraités et les retraites, édition 2019 de la Drees). Si la réforme passe, l’intégralité de la carrière sera prise en compte et non plus les 25 meilleures années dans le privé, et les six derniers mois dans le public.

Les carrières hachées des femmes seront alors encore plus lourdes de conséquences à l’heure de la retraite. Si on ajoute à cela les modifications des règles d’attribution de la pension de réversion et notamment, à partir de 2025, la suppression de celle-ci pour les femmes divorcées, l’écart entre les pensions des femmes et des hommes va encore augmenter.

NVO, la Nouvelle Vie Ouvrière, le journal de l'actualité sociale, syndicale et juridique des militants de la CGT

Le collectif NousToutes, à l’initiative de la manifestation du 23/novembre 2019 à Paris (photo), a salué « la plus grande marche de l’histoire de France contre les violences » sexistes et sexuelles, en revendiquant 100 000 manifestants à Paris et 150 000 dans l’ensemble du pays.

La mise en évidence de l’impact catastrophique de la réforme des retraites pour les femmes remet un coup de projecteur sur les inégalités subies tout au long de leur vie professionnelle. Elles continuent à être beaucoup plus exposées aux temps partiels : 30 % des femmes ont un emploi à temps partiel contre à peine 8 % des hommes (Enquête emploi en continu, Insee, 2014-2018). Les inégalités professionnelles ne sont pas – loin s’en faut – limitées aux seuls emplois précaires, elles touchent aussi les postes d’encadrement.

Une récente enquête du Centre d’études et de recherche sur l’emploi et les qualifications (Cereq) mettait en évidence que 7 ans après la fin de leurs études, les femmes cadres étaient désavantagées par rapport à leurs collègues hommes : alors qu’elles représentaient, en 2010, 55 % des sortants de l’enseignement supérieur, en 2017, elles ne comptaient que pour 40 % des managers.

Toutes choses égales (diplôme, localisation, nombre de mois d’expériences…), les hommes ont 1,75 fois plus de chances d’accéder à des responsabilités hiérarchiques que leurs homologues femmes et ils dirigent souvent des équipes plus importantes (30 % des managers hommes encadrent des équipes de plus de 10 personnes contre 24 % pour leurs consœurs).

Alors que l’arrivée d’un enfant est perçue pour un homme comme une entrée dans l’âge de la responsabilité et s’accompagne souvent de promotion, il n’en est pas du tout de même pour les femmes.Celles-ci continuant d’assurer les deux tiers des tâches familiales, elles sont soupçonnées d’être moins ­disponibles pour l’entreprise. Cette discrimination, source d’inégalités professionnelles peine à se résorber. Elle est cependant de moins en moins acceptée par les intéressées.

« Dans mon établissement, quand tu dépasses les 6 jours d’absences autorisés pour “enfants malades” , ta prime baisse, c’est assimilé à de l’absentéisme. Et le reliquat des primes non distribuées est réparti entre les collègues. Comme ce sont très majoritairement les femmes qui prennent ces journées, elles sont perdantes. C’est particulièrement vrai pour les mères seules ! », s’indigne Fatima (à la demande de la personne, son prénom a été modifié), infirmière dans une clinique privée à but non lucratif. « Il faut absolument que nos syndicats s’attaquent à ça ! »

Le poids de la charge mentale

Les inégalités de la répartition des tâches domestiques, lourdes de conséquences sur la carrière professionnelle, ne reculent qu’à la marge. Entre 1986 et 2011, la part du travail domestique et parental assuré par les femmes est seulement passée de 71 % à 66 % (Enquête emploi du temps, Insee, 2010-2011).

Si la dénonciation de cette répartition des rôles sexués au sein de la famille date des années 1970, elle a toutefois retrouvé une nouvelle vigueur au cours des dernières années. Le travail d’organisation de la famille qui depuis toujours incombe aux femmes, longtemps invisibilisé, a été mis en lumière à travers la notion de « charge mentale ». La dessinatrice féministe Emma l’a ­illustrée dans une bande dessinée qui a énormément circulé sur les réseaux sociaux.

Deux ans après, elle a récidivé via l’intitulé « fallait demander », qui montre une femme croulant sous les choses à faire et s’énervant contre son compagnon qui lui reproche de ne pas lui avoir dit quoi faire. Cette série de strips incite les hommes à ne plus seulement se positionner, au mieux comme aide de leur compagne « cheffe du ménage », mais comme responsables à égalité.

Les réseaux sociaux ont aussi popularisé toute une série d’expressions anglaises permettant de décrire la domination masculine dans ses manifestations les plus concrètes : du manspreading (l’homme qui dans les transports écarte les cuisses et prend toute la place) au manterrupting (le fait de systématiquement couper la parole aux femmes) jusqu’au ­mansplaining (la tendance à expliquer aux femmes ce qu’elles savent déjà…)

Le rôle des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ont aussi joué un rôle majeur dans la dénonciation des violences sexistes au travail. Depuis 2017, dans le sillage du compte twitter Paye ta Shnek qui collectait des anecdotes sexistes dans l’espace public, des sites recueillent des témoignages de sexisme dans différents univers professionnels : Paye Ta Blouse recueille les propos et comportements sexistes en milieu hospitalier, Paye ta Robe chez les avocats…

Malgré le renforcement des obligations des entreprises quant à la protection des victimes de harcèlement sexuel et autres violences sexistes, ce sont encore trop souvent elles qui paient les pots cassés de la dénonciation. Ces initiatives permettent de rendre publique une parole qui jusque-là s’exprimait plutôt par le biais de confidences. Ce n’est donc pas tant la parole qui se libère, mais la société qui commence à l’entendre.

C’est d’autant plus vrai depuis octobre 2017 et le mouvement #MeToo avec sa déclinaison française #BalanceTonPorc. La multiplication des témoignages a permis aux victimes de violences sexistes, que ce soit dans le travail ou dans l’espace public, de comprendre qu’elles n’étaient ni seules dans cette situation, ni responsables.

Prise de conscience sociale

C’est dans ce sillage que s’inscrit la mobilisation #NousToutes. Le 23 novembre, près de 100 000 personnes (le cabinet Occurence a dénombré 49 000 personnes à Paris. En France, plusieurs dizaines de manifestations ont été organisées) – des femmes mais aussi des hommes –, de tous âges ont défilé à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. « C’est la manifestation féministe la plus massive qu’a connue Paris ! », s’enthousiasme Caroline De Haas, du collectif NousToutes.

« Depuis 2003, des manifestations sont organisées chaque année pour le 25 novembre, elles rassemblaient au mieux quelques milliers de personnes. En 2018, cela a commencé à changer : nous étions près de 30 000 », poursuit-elle. Le collectif NousToutes s’appuie sur de nombreux groupes locaux, mais il a aussi développé une communication parfaitement rodée avec notamment une très grosse présence sur les réseaux sociaux, particulièrement Instagram très prisé des plus jeunes.

Manifestation contre les FEMINICIDES, Paris 23/11/2019

« Nous avons aussi fait le choix d’une base idéologique très large qui permet de dépasser les questions clivantes au sein du mouvement féministe : toute personne qui en a assez des violences contre les femmes peut participer. » Pour la militante féministe, pas question toutefois de n’attribuer le succès de la manifestation qu’au mode d’organisation du mouvement. « Depuis #MeToo, la tolérance sociale, collective, mais aussi individuelle, aux violences contre les femmes a considérablement diminué. »

Cette prise de conscience se manifeste à travers le langage : le terme « féminicide » utilisé dans les milieux féministes s’est imposé dans le langage courant et les meurtres de femmes par leur conjoint, ou ex-compagnon, quittent la seule rubrique « faits divers » pour être analysés comme un phénomène social, la conséquence ultime de l’emprise au cœur des violences conjugales.

Cette prise de conscience sociale se manifeste aussi sur la question des violences sexuelles. Reste à ce qu’elle se traduise aussi dans les faits. « Il existe une marge de progression incommensurable dans l’accueil des femmes victimes par la police. Nous demandons qu’elles bénéficient d’une présomption de crédibilité, ce qui n’empêche pas, bien sûr, l’enquête ensuite », souligne Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV).

Le traitement judiciaire doit aussi s’améliorer. « La justice reste complètement sourde alors que les appels aux associations explosent. Entre 2009 et 2016, les condamnations pour viol ont baissé de 40 % ! », dénonce-t-elle. Les violences sexuelles ne touchent malheureusement pas que les femmes adultes. « 60 % des viols sont commis sur des enfants (de 0 à 18 ans) et 30 % avant 11 ans », rappelle la militante.

Les mouvements féministes portent depuis des années la revendication d’un âge minimum, 15 ou 13 ans, en dessous duquel le consentement ne doit pas être considéré comme possible. « En 2018, cette demande n’a pas été acceptée. Résultat, même en cas de rapport sexuel pour une enfant de 11 ans, voire moins, la condamnation pour viol n’est pas automatique, il faut prouver la violence, la menace, la contrainte ou la surprise », s’indigne-t-elle.

Encore trop souvent l’enfant, et plus encore l’adolescente, est présenté comme « consentant ». L’actrice Adèle Haenel a, dans une interview saisissante donnée au journal en ligne Mediapart, décrit les agressions sexuelles dont elle a été victime adolescente par le réalisateur qui lui a donné son premier rôle et l’emprise qui les a rendues possibles.

Cette emprise est aussi au cœur du terrible récit que livre Vanessa Springora de sa « relation » avec l’écrivain Gabriel Matzneff célébré pendant des décennies malgré, ou en raison, de ses écrits « pédophiles ». En posant de façon aussi forte la question du consentement – c’est d’ailleurs le titre du livre de Vanessa Springora –, ces femmes invitent à repenser la sexualité. Avec l’égalité et non plus la domination au cœur de celle-ci, les relations amoureuses et sexuelles pourront enfin s’écrire sous le signe du plaisir partagé.

Pour lire le tract de la CGT Pôle emploi, cliquer ici

RETRAITES: pour l’intersyndicale une seule réponse s’impose, la mobilisation !

Les organisations syndicales de salarié-es et de jeunesse (CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, FIDL, MNL, UNEF, UNL) ont pris acte de l’annonce par le Premier ministre samedi dernier en fin d’après-midi d’utiliser l’article 49-3. Cette procédure gouvernementale permet de faire passer sans vote à l’Assemblée Nationale le projet de loi portant sur le système de retraites par points.

Cela démontre l’impuissance du gouvernement à répondre aux interrogations sérieuses et légitimes des parlementaires à propos de ce projet incomplet, très approximatif aux multiples inconnues.

C’est une nouvelle preuve, si celle-ci était nécessaire, que le gouvernement refuse le débat et veut faire passer en force ce projet de régression sociale minoritaire dans l’opinion publique.

Les organisations réaffirment leur opposition à ce projet et la nécessité de créer de nouveaux droits pour les salarié-es, privé-es d’emploi, étudiant-es, lycéen-es, retraité-es.

Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL et UNEF appellent à poursuivre les actions sans relâche, sous toutes les formes décidées localement, y compris par le recours à la grève, au moment de ce passage en force au parlement, afin de signifier massivement avec force le rejet de ce texte.

Les mobilisations massives très importantes initiées depuis le 5 décembre n’ont pas été́ entendues par ce gouvernement mais le poussent à la faute.

Elles poursuivent et amplifient, dans ce cadre, la construction d’une grande journée de grève interprofessionnelle et de manifestations dans tout le pays mardi 31 mars pour mettre en échec ce projet de loi ainsi que les suites si nécessaire.

Modification des règles d’assurance chômage au 1e avril 2020: la CGT alerte les chômeurs

Les règles d’assurance chômage changent pour les droits calculés à partir d’une fin de contrat postérieure au 31 mars 2020.
Les périodes entre deux missions ou entre deux CDD entreront en compte pour la détermination du salaire journalier.

Ce nouveau mode de calcul scandaleux et dont les conséquences seront dramatiques pour les travailleurs précaire résulte d’un décret gouvernemental puisqu’il n’y a plus de convention d’assurance chômage.
Après avoir remplacé la part dite salariale de la cotisation chômage par la CSG, le gouvernement a fait main basse sur l’assurance chômage.

La CGT Pôle emploi Grand Est a décidé d’alerter les chômeurs à travers un communiqué.

Pour accéder au communiqué, cliquer ici

Emploi : les seniors de plus en plus confrontés à la précarité

Un an avant la retraite, un senior sur trois se retrouve sans travail.

Deux études statistiques de l’Insee et de la Drees publiées le 13 février confirment que l’emploi des seniors pose problème. C’est fréquent, un an avant la retraite, une personne sur trois se retrouve sans travail, plus souvent des femmes d’ailleurs. C’est vrai que les quelques années de vie active qui vous séparent de l’âge de la retraite peuvent se transformer en gros passage à vide.

Entre le jour de votre 50e anniversaire et votre retraite, les français passent en moyenne près de deux ans sans activité. Il s’agit d’une moyenne, dans le meilleur des cas, lorsque vous êtes en bonne santé. Imaginez au contraire que vous êtes un peu abîmé par la vie, vous avez de l’arthrose, vous entendez mal, voir un gros handicap. Et bien à partir de 50 ans, trouver du travail devient rapidement l’enfer, il faut compter entre 4 et 9 ans sans activité, à attendre la retraite.

Alors si on repousse l’âge de la retraite, cela risque d’aggraver la situation. C’est un gros risque et c’est d’ailleurs ce qui s’est passé en 2010 lorsque l’âge légal de départ à la retraite est passé de 60 à 62 ans. D’après la Drees cela a eu un effet catastrophique sur les salariés les plus fragiles, en situation de handicap : non seulement ils ont dû attendre deux ans de plus pour partir à la retraite, mais en plus ils sont restés plus longtemps sans travail.

Il y a bien trois problèmes à régler. Premièrement, permettre aux salariés d’arriver en bonne santé à la retraite, deuxièmement, offrir des carrières complètes en entreprise quitte à adapter des postes de travail et enfin troisièmement, faire en sorte que l’on puisse partir plus tôt à la retraite (et certainement pas rallonger, directement ou indirectement, l’âge de départ à la retraite…).

 

Numérique : Pôle emploi épinglé par la Cour des comptes

La Cour des comptes a rendu son rapport annuel, mardi 25 février 2020, dans lequel elle épingle la politique numérique de Pôle emploi. L’institution pointe l’opacité et le manque d’efficacité des services développés, notamment sur la plateforme « Emploi store » et s’inquiète de la fracture numérique.

Comme l’avait déjà dénoncé le défenseur des droits en 2017, la numérisation à marche forcée des services publics laissent sur le carreau un nombre considérable de personnes, parmi lesquelles les personnes âgées, mais aussi les travailleurs précaires et les plus jeunes.

Fracture numérique

Pour la Cour des comptes, cette fracture numérique est toujours prégnante : « Elle revêt une sensibilité particulière pour Pôle emploi, car le risque existe que les demandeurs d’emploi les plus fragiles ne fassent pas valoir leurs droits. Certaines catégories de la population (seniors, personnes peu qualifiées, habitants des territoires ruraux et des quartiers prioritaires de la politique de la ville) sont plus exposées que d’autres », estime la Cour, qui précise que « l’opérateur déploie des efforts importants pour prendre en charge ces publics peu familiers du numérique. Il a notamment recours à 3 200 volontaires du service civique ».

Pour Pierre Garnodier, qui anime le Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires CGT, les services civiques ne sont pas formés pour répondre aux besoins concrets des privés d’emploi : il faut non seulement des compétences numériques, mais aussi administratives.

« À Saint-Denis, il y a des centaines de travailleurs privés d’emploi qui viennent en agence pour faire leurs démarches numériques, s’actualiser. Les agents ont pour consigne de ne pas les aider, c’est le rôle des services civiques, qui ne sont pas formés à la question des “actes répétés de recherche”, dont les demandeurs d’emploi doivent apporter la preuve », analyse Pierre Garnodier.

De fait, le décret du 30 décembre 2018 stipule que les privés d’emploi ont « l’obligation d’accomplir des actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi », ce qui conditionne l’indemnisation.

Selon la Cour des comptes, « l’approche que développe aujourd’hui l’opérateur comporte le risque de confondre autonomie dans l’usage du numérique et autonomie dans la recherche d’emploi. Or, beaucoup de personnes autonomes du point de vue numérique ne sont pas capables de définir elles-mêmes ce dont elles ont besoin pour leur parcours ».

Contrôle social

Le numérique, adossé à une politique de guerre aux chômeurs, permet un plus grand contrôle social des privés d’emploi.

La dernière critique portée par la Cour des comptes concerne le foisonnement des services en ligne.

« Les cinq services les plus utilisés représentent à eux seuls 75 % des visites, ce qui signifie que les 306 services restants ne bénéficient que d’une audience marginale, voire nulle », détaille la Cour. « Il y a une telle abondance d’offres qu’on ne s’y retrouve plus. On manque d’agents formés » observe Pierre Garnodier.

La Cour des comptes vient toutefois nuancer ses critiques, en affirmant que la numérisation a permis un gain de productivité.

Pour notre organisation, cette remarque est un non-sens. Pôle emploi a supprimé de nombreux postes et les portefeuilles des conseillers sont bien trop lourds.

L’automatisation des tâches et le manque de moyens humains entraînent une perte de sens dans le travail. Comme le résume Pierre Garnodier : « Le malaise est de chaque côté du guichet. »

Le revenu universel d’activité (RUA) : Un déversoir de la misère générée par la Start-Up Nation

Refusons le « Hashtag Marché de la pauvreté » de Macron !

La proposition gouvernementale du RUA :

La fusion d’une partie des minima sociaux et d’allocations diverses est contraire aux principes de solidarité défendus à la CGT. La consultation actuelle dirigée et contrainte dans ses objets et ses modalités nous prouve que le gouvernement a déjà décidé.
La CGT est opposée à cette mesure qui ne fera qu’aggraver la pauvreté. Les réformes actuelles attisant le mécontentement de la population, vont de fait la renforcer, et le gouvernement a besoin pour affirmer sa politique autoritaire, d’une pseudo-consultation
afin de museler toute forme de contestation.

RUA : Le fourre-tout de la misère

Le RUA est un « fourre-tout » qui va servir de déversoir à la pauvreté engendrée par la Start-Up Nation Macronienne. Il symbolise le mépris de la classe dirigeante vis à vis des plus précaires.
Avec la réforme de l’assurance chômage qui va exclure 700 000 privés d’emploi, ou celle annoncée, des retraites, le RUA va recueillir toute la pauvreté générée par les orientations de Macron et des gouvernements précédents.

 

Pour accéder à l’article complet, cliquer ici