L’expérimentation territoire zéro chômeur de longue durée mise en place depuis la loi du 29 février 2016 a permis de sortir du chômage de longue durée quelques 420 personnes dans dix territoires d’expérimentation.
Préalablement à la journée porte ouverte organisée le 25 janvier dans ces dix territoires, le député Laurent Grandguillaume explique à qui veut l’entendre que 420 emplois en CDI ont été créés.
Il ne s’agit pourtant, avec les temps partiels, que de 353.5 équivalent temps plein, alors que 2000 emplois étaient programmés, et qu’un budget de 15 millions d’euros était provisionné dans les comptes de l’État.
En fait d’emplois en CDI, ce sont des CDD de 5 ans, en conséquence de la durée de la loi d’expérimentation.
En fait de temps pleins, ce sont souvent des temps partiels.
En fait de droits, on attend le respect des conventions collectives.
En fait de travail réalisé, 80% des travaux relèvent des compétences des agents territoriaux, pour partie, ou de salariés en emplois classiques.
En fait d’accompagnant à la formation, tel que promis au démarrage, il est largement insuffisant.
La CGT a déjà exprimé sa prudence concernant ce dispositif. Elle partage le fait de permettre à des chômeurs de longue durée de retrouver du travail est une idée largement partagée. Toutefois, il est important de faire attention au dumping social ! Nous sommes donc très réservés concernant les travaux qui doivent être réalisés, comme sur la façon de financer cette opération.
Beaucoup des tâches accomplies devraient l’être par des emplois classiques : travaux en espace vert, maraîchage, exploitation de coupes, transport de personnes, secrétariat, comptabilité, fabrication de meubles, lavage de vitres, retouche-couture, entretien de voirie, ramonage… Bien d’autres métiers pratiqués par ces salariés employés par les EBE (entreprises à but d’emploi) ont été laissés pour compte pendant de long mois. Pourquoi ne pas proposer de véritables emplois à ces salariés, avec les salaires et les droits adéquats, puisqu’ils démontrent leurs compétences ?
Le financement de cette expérimentation, assuré en partie par l’État, risque de s’amenuiser, pour être remplacé par l’utilisation de fonds provenant du RSA, de Pôle Emploi et de divers moyens actuellement alloués à l’action sociale.
En outre sont mobilisées les allocations des salariés eux-mêmes, provenant de leurs cotisations.
La CGT soutient les salariés qui s’inscrivent dans le dispositif et leur volonté de retrouver un emploi digne. Elle continue d’exiger le respect de tous leurs droits et de toutes les promesses qui leur ont été faites, loin des opérations de communication.