Déclaration CGT au CHSCT du 14 décembre 2017
Les éléments chiffrés successivement présentés par l’Etablissement pour établir le constat d’une baisse de charge de l’activité GDD questionnent les agents comme les représentants du personnel.
Ces chiffres prennent une résonance particulière sur le terrain où aucune baisse de charges n’est réellement ressentie par les collègues GDD, bien au contraire…
Les chiffres annoncés ne correspondent pas au vécu quotidien observé par les agents, par la CGT, et probablement par d’autres observateurs.
Nos salles d’attente ne désemplissent pas depuis la dématérialisation et l’externalisation des attestations.
Notons au passage que dans un rapport récent, le Défenseur des Droits a révélé l’impact négatif de la dématérialisation des services publics sur les usagers les plus fragiles (16% de nos concitoyens n’ont pas internet et 21% ne sont pas à l’aise pour l’utiliser ; cela est à mettre en lien avec le taux de pauvreté sans précédent enregistré dans notre pays : 14% des français sont sous le seuil de pauvreté, ce qui représente près de 9 millions de personnes). Dans ces conditions, la dématérialisation peut être envisagée comme un « service plus », mais certainement pas comme le socle de délivrance futur des services de Pôle emploi, comme tend à l’imposer l’Etablissement, sauf à oublier que nous sommes un service public, et sauf à oublier les fondamentaux d’un service public. D’ailleurs une étude récente montre que 57% des français jugent nécessaires de conserver des services publics de proximité, quitte à augmenter les impôts si cela s’avérait nécessaires.
Par ailleurs, la précarité et les réclamations des demandeurs d’emploi explosent, et par conséquent l’insatisfaction augmente.
Il serait difficile de faire un étalage exhaustif de tous les dysfonctionnements auxquels les agents GDD sont confrontés, mais il est évident que cela se traduit par une perte de sens, une résignation, une démotivation de nos collègues.
L’Etablissement serait avisé d’en tenir compte.
Pour les agents bi-compétents ayant perdus du jour au lendemain leurs habilitations, sans réelle concertation, la transition a été ressentie comme brutale pour bon nombre d’entre eux.
Quel est le retour sur investissement pour l’Etablissement ?
Les agents GDD restants sur le champ de l’indemnisation risquent de se retrouver dans des situations difficiles, en flux tendu, ou il sera bien délicat pour l’Etablissement de pallier à des absences inopinées et faire face aux périodes de congés.
Dans certains sites, il est demandé aux agents de faire des heures supplémentaires, ou de pallier à des absences sur d’autres antennes, ce qui est paradoxal au vue de la baisse de charges annoncée !
Qu’en sera-t-il demain, avec la nouvelle convention à assimiler, la DSN et les nombreux changements à venir, annoncés par le gouvernement ?
L’Etablissement est probablement en train de commettre la même erreur que celle faite après la fusion, en voulant que chaque agent devienne conseiller personnel.
Quelles perspectives d’avenir donnez-vous aux agents ne souhaitant pas aller sur le champ du placement ?
Quelle porte de sortie envisagez-vous pour les collègues confrontés à cette situation anxiogène concernant leur devenir ?
Le chantier trajectoire GDD repose sur une malhonnêteté comptable, une réalité maquillée ; elle constitue une erreur stratégique, et potentiellement une légitimation future de l’indemnisation au forfait que le patronat tente d’imposer depuis des années.
C’est un formidable gâchis qui s’inscrit dans la politique de casse des métiers et de casse du service public de l’emploi que nous observons depuis plusieurs d’années, et à laquelle la CGT continuera à s’opposer.