Les petits arrangements de Pôle emploi avec ses cadres proches de la retraite

(JB Chastand, Le Monde du 11/09/2014)

Alors que Pôle emploi est en passe de renforcer le contrôle des chômeurs, une petite catégorie de demandeurs d’emploi semble être totalement exonérée de surveillance : une discrète pratique issue de l’Assedic reste en cours au sein de l’organisme : l’existence de préretraites déguisées pour certains de ses agents proches de la retraite.
Licenciés par le biais d’une rupture conventionnelle à 58, 59 ou 60 ans, ces anciens de Pôle emploi bénéficient tous d’un suivi et de contrôles très allégés, ce qui leur permet d’attendre la retraite sans avoir à rechercher d’emploi. Pour eux, les rendez-vous sont souvent réduits au minimum… quand ils ont lieu. Tel ce cadre de Rhône-Alpes, parti début 2013 avec plus de 170 000 euros d’indemnités de rupture conventionnelle et immédiatement inscrit au chômage, avec 5 000 euros d’allocation par mois. Sa retraite est prévue début 2016, pile trois ans après son inscription, le délai maximal pour percevoir les allocations. Un autre, originaire de Haute-Normandie, n’a eu qu’un seul entretien – pour son inscription – en trois ans de chômage.
Ce système, certes courant dans le privé, peut paraître curieux à l’heure où le ministre du travail François Rebsamen demande à Pôle emploi de « renforcer les contrôles » pour vérifier que les chômeurs « cherchent bien un emploi ». Pourtant, il semble bien rodé…

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