« Le travail est une maladie. La preuve : il y a une médecine du travail !» disait Coluche.
Au-delà de la plaisanterie, force est de constater que depuis « Germinal » et les conditions de travail décrites au XIXe siècle par Zola, la course aux économies et à la rentabilité prôné par un capitalisme plus fou que jamais nous fait observer en 2020 un bilan des accidents du travail et de leurs conséquences qui font frémir dans un pays comme la France au XXIe siècle.
Sans vouloir tomber dans le macabre, une comparaison de quelques chiffres permettent de mieux comprendre l’ampleur du désastre :
►Accidents de la route en France: environ 3000 décès et 70 000 blessés par an,
►Armées française (en France et sur les terrains de guerre): en moyenne 12 décès et 270 blessés par an,
►Accidents du travail :
-Environ 1500 dans le privé. Le chiffre est inconnu dans le public car non comptabilisé par le secteur AT-MP de la CARSAT (les accidents du travail pour les salariés du secteur public ne sont pas gérés par la sécurité sociale). En proportion de ce que représentent les agents publics en France, on peut estimer le nombre total de décès au travail à plus de 2000 par an.
-Environ 600 000 blessés (secteur privé) estimé à 800 000 en incluant le secteur public, dont certains avec des séquelles à vie.
Et dans ces conditions, il faudrait travailler toujours plus longtemps, pour ensuite bénéficier d’une pension de retraite misérable à laquelle s’ajouteront pour beaucoup des problèmes de santé ?
La prévention des risques professionnels, même si elle découle du code de travail (largement raboté par Macron) reste dans beaucoup d’entreprise un simple exercice de conformité à la loi dans laquelle l’employeur s’investit insuffisamment. Il faut souvent, hélas, des accidents du travail aux conséquences graves pour que l’employeur, sous la pression (représentants du personnel, CARSAT, médecine du travail, inspection du travail, ARS, presse, condamnation en justice, etc.), se résigne à prendre enfin les mesures qui s’imposent.
Dans un tel contexte, on le voit bien, la suppression des CHSCT et l’affaiblissement de la défense des travailleurs opéré au travers des ordonnances Macron remplaçant les DP/CE/CHSCT par le CSE, sont particulièrement inopportuns et dangereux.