Aujourd’hui doit être présenté à l’Assemblée Nationale – selon la procédure accélérée – un projet de loi permettant à la France de ratifier la convention n° 181 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Cette convention permet aux états signataires d’autoriser l’activité des agences d’emploi privées.
La comparaison des « performances » est maintenant possible en temps réel et à tous les niveaux. En effet, l’instrument de mesure des résultats – le calcul automatisé du taux de sorties vers l’emploi – est désormais en place, prêt à fonctionner.
C’est évidemment une très mauvaise nouvelle pour le service public de l’emploi.
Mais c’est aussi une très mauvaise nouvelle pour l’ensemble des salariés de notre pays. Le « taux de sorties vers l’emploi » est un critère purement quantitatif. Il ne tient pas compte de la qualité des emplois repris. La course à la quantité des « reprises d’activité » ne peut que mener à la dégradation de la qualité de l’accompagnement des privés d’emploi, à la précarisation croissante d’une part toujours plus importante des salariés.
Le rapport Boulanger, publié en 2008, annonçait « la structuration d’un marché d’acteurs performants [du reclassement] ».
Le classement mensuel ne concerne pas que les conseillers, les équipes, les agences Pôle Emploi. Il concerne aussi les futurs concurrents de Pôle Emploi. Bien plus, il était la condition de leur émergence. La concurrence est installée à tous les niveaux au service d’un seul objectif : contraindre de plus en plus les privés d’emploi à renoncer à toute exigence.
Depuis plus de deux ans, la CGT Pôle Emploi Lorraine explique sans relâche ce qui se prépare. C’est tellement énorme que bien peu y croyaient au début. Aujourd’hui les choses sont claires.
Il est encore temps de rassembler largement, bien au-delà des privés d’emploi et des agents de Pôle Emploi. Tou-te-s les salarié-e-s de notre pays sont concernés à des degrés divers. Tous ensemble, nous pouvons encore faire reculer ce projet.