Le bas de la page 33 et le haut de la page 34 de la nouvelle convention tripartite nous apprennent que la « performance comparée » est toujours d’actualité, même si l’échéance à fin 2015 peut laisser penser à un nouveau report. Rappelons que le classement mensuel des équipes et des conseillers, prévu pour début 2014, avait été repoussé à début 2015. Aurons-nous quelques mois de répit supplémentaires ?
Si on observe les indicateurs de la nouvelle convention, on pourrait croire que le « taux de sorties vers l’emploi durable » est jeté au rebut avant d’avoir servi. Le nouvel indicateur numéro un n’est plus le taux de sorties, mais le nombre de sorties vers l’emploi (peu importe la durée du contrat). L’indicateur numéro deux est le nombre de sorties « durables » (c’est à dire pour six mois ou plus).
Or si les « taux de sorties » permettent le classement mensuel des équipes et des conseillers, les « nombres de sorties » ne permettent pas les comparaisons (sauf entre des portefeuilles dont la taille est identique comme les portefeuilles d’accompagnement renforcé). Comment dans ces conditions mettre en place un dispositif généralisé de performance comparée ?
La solution est à la page 33 :
« Les indicateurs de suivi de la convention tripartite 2012-2014 non reconduits dans la présente convention comme indicateurs stratégiques continueront à être produits par Pôle Emploi en parallèle des nouveaux indicateurs afin d’éviter les ruptures de série et de permettre une analyse continue des données. »
L’indicateur numéro un de la convention qui s’achève ne disparaît donc pas. Il devient seulement plus discret. La prise de conscience grandissante des effets pervers de la mise en place du benchmarking à Pôle Emploi a probablement conduit le gouvernement et la direction à cette discrétion.
Dans chaque agence, mettons en débat les indicateurs de l’ancienne et de la nouvelle convention. Le classement mensuel par les taux de sorties vers l’emploi est l’outil qui permet la mise en concurrence à tous les niveaux, qui plus est sur un critère frelaté. Continuons à le combattre.