Concertations statut public: ça tourne au vinaigre et ça coince !

REUNION DU 3 JUILLET 2018:

En ouverture de la journée la DG nous a remis le projet de décret qu’elle entend soumettre à la DGAFP pour validation et transmission aux tutelles, avant signature du décret instituant la nouvelle classification des agents de droit public de Pôle emploi.

Coup de tonnerre ! Le SNU quitte la concertation.

En début d’après-midi, le SNU a lu une déclaration expliquant qu’ils ne poursuivraient pas les concertations, car le projet est trop loin de leurs revendications. Cette position est respectable mais compromet grandement la possibilité d’aboutir à une nouvelle classification, car un accord large des organisations syndicales est recherché avant de présenter ce dossier à la DGAFP. Mais nous verrons que le comportement de la DG n’a rien fait rien pour augmenter les chances d’aboutir.

Même si effectivement ce projet est aussi très loin des revendications que nous défendons, nous avons préféré maintenir notre participation, car d’une part nous considérons que la classification actuelle est une anomalie dans la sphère publique, et que nous avons toujours défendu l’idée d’une classification bâtie sur un système en corps et en grades, système qu’il est proposé de mettre en œuvre prochainement. Car d’autre part aussi le système actuel est un frein notamment en ce qui concerne la mobilité des niveaux 1 et 3. Nous aussi, avons été très profondément déçus de constater que toutes les propositions faites, y compris par la DG pour déplafonner les carrières des agents avaient toutes été rejetées par la DGAFP ; donc l’Etat. Toutefois nous souhaitions discuter de tout ce qui est de la responsabilité du Directeur Général dans ce dossier en pensant obtenir des aménagements et avancées.

La DG ne lâche rien !

 

Le premier point que nous avons souhaité aborder concernait les prérogatives des CPLU et CPN. La DG souhaite que les mouvements concernant la catégorie 3 (de REP à DTD) soient traités en région. Nous y sommes opposés préférant que ce qui concerne l’encadrement  soit aussi traité au niveau national. La CFE/CGC a même parlé de « ligne rouge ». L’argument de la DG sur la quantité de travail générée pour ses services est d’une totale mauvaise foi, il nous a même été dit : « de toute façon c’est comme çà », drôle de conception de la discussion. Le directeur général souhaite en réalité que ce qui concerne l’encadrement intermédiaire soit géré par les directeurs régionaux.

Nous avons aussi souhaité que la direction modifie les amplitudes de certains emplois. Par exemple les chargés d’accueil et d’information tout comme les gestionnaires appui n’ont pas accès au dernier grade de leur catégorie. Les agents n’étant pas responsables de l’emploi auquel ils sont affectés n’ont pas à voir leur carrière freinée pour des décisions qui leur échappent. Après nous avoir dit oui dans un premier temps pour les deux métiers cités plus haut, mais pas pour les autres, la direction est revenue en arrière et a refusé pour les chargés d’accueil. Cette décision dépend uniquement du directeur général et cela ne lui coûte rien de l’accepter.

L’ambiance a été très tendue toute la journée, et si nous pouvons comprendre que Pôle emploi étant confronté aux décisions prises au plus haut niveau de l’Etat, cela ne nous permettra pas d’avoir la classification que nous souhaiterions, nous comprenons beaucoup moins les attitudes inflexibles de la DG sur des décisions qui ne dépendent que d’elle.

Loin d’un accord, nous sommes plutôt au bord de la rupture.

 

REUNION DU 9 JUILLET 2018:

Nous avions souligné après la réunion du 3 juillet que la direction générale restait inflexible sur plusieurs points sur lesquels elle a pourtant toute latitude pour décider. Cette tendance s’est encore confirmée lors de la séance du lundi 10 juillet.
Tout d’abord le périmètre de compétences des CPLU et CPN pose toujours problème. La DG souhaite que les nominations pour tous les postes de la catégorie 3 (de REP jusqu’à DTD) soient examinées par les CPLU, c’est-à-dire au niveau de l’établissement ou de la région. Ceci pourrait amener par exemple des agents de niveau 2 à statuer sur la nomination d’un DTD, ce qui est contraire à l’esprit même des commissions paritaires, ou les élus statuent sur des agents qui appartiennent au même corps.
 
Ensuite, sur la question des amplitudes dans les emplois d’un même corps, la DG refuse toujours que tous les emplois aient une amplitude allant jusqu’au dernier grade de la catégorie, ce qui pénalise entre autres, les chargés d’accueil et d’information, les gestionnaires appui, mais aussi les approvisionneurs, les formateurs et bien d’autres. La DG a tenté en vain de nous expliquer que les niveaux de technicité requis par les différents emplois le justifiaient et qu’il fallait aussi garder une cohérence avec les amplitudes métiers de la classification privée. Nous avons évidemment soulevé que les agents n’étaient pas responsables de l’emploi qu’ils occupaient et qu’ils ne devaient pas être pénalisés par des décisions qui n’appartiennent qu’à l’administration. Nous avons de la même manière fait remarquer que dans la classification privée l’amplitude métier d’un conseiller à l’emploi va jusqu’au niveau E, soit l’équivalent du grade 3.1 (REP, référent métier…), donc l’argument de la cohérence entre les deux classifications ne tient pas. Pour nous, public et privé sont deux univers différents qui ne peuvent se superposer parfaitement. Pour la CGT ce point constitue un véritable casus belli. Plusieurs autres organisations partagent d’ailleurs notre point de vue sur ce sujet.
 
Le troisième point qui pose problème est celui des modalités d’avancement de grade. A cause du sujet évoqué précédemment, les conditions pour bénéficier de ces avancements vont être très variables. Pour ceux dont le métier va jusqu’au dernier grade de la catégorie, ils pourront prendre, selon la DG leur avancement sur place et de façon immédiate, pour les autres, gestionnaires appui, chargés d’accueil par exemple, s’ils sont au deuxième grade, ils ne pourront bénéficier d’un avancement au troisième grade qu’en changeant de métier et en postulant sur les postes ouverts à la diffusion. L’inégalité de traitement est flagrante et la gestion de ces cas sera digne à celle d’une usine à gaz. Qu’en sera-t-il par ailleurs d’un conseiller au troisième grade qui postulerait sur un poste rattaché à un emploi qui termine au deuxième grade, la DG ne sait pas nous répondre, alors qu’elle nous avait garantie que tous les postes seraient ouverts à tous les agents d’une même catégorie quel que soit leur grade. La direction générale avec ce genre de décision se crée des problèmes à elle-même et de surcroit se met toutes les organisations syndicales à dos.
 
Une question se pose désormais, la DG veut-elle vraiment voir ces concertations aboutir ?
Si oui qu’elle le prouve.

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