« La lutte de l’homme contre le pouvoir, c’est la lutte de la mémoire contre l’oubli »
Milan Kundera
1791- Loi Le Chapelier interdisant le droit de coalition des métiers.
1831- Révolte
Révolte des canuts à Lyon, échec des négociations menées par le préfet. L’insurrection sera durement réprimée.
1848 – Révolution
Face à la répression menée par la bourgeoisie au pouvoir, jonction du mouvement social et républicain. Sous la pression populaire, le nouveau gouvernement adopte des mesures démocratiques et sociales : proclamation de la liberté d’association, du suffrage universel et du droit du travail, ouverture des Ateliers nationaux pour assurer aux chômeurs le droit au travail, décret limitant la durée de travail à 10h à Paris et à 11h en province, abolition de l’esclavage colonial
1871 – La Commune de Paris
C’est la première révolution prolétarienne. Outrés par l’armistice avec la Prusse, les Parisiens se révoltent contre le pouvoir et élisent une assemblée qui prend le nom de Commune. La répression de ce fait près de trente mille morts. Œuvre sociale de la Commune de Paris : abolition du travail de nuit dans les boulangeries, gestion démocratique des entreprises fermées par le patronat ou travaillant pour la Commune. Apparition du premier mouvement féminin de masse.
1884 – Syndicats
Loi Waldeck-Rousseau autorisant les syndicats professionnels ouvriers et patronaux.
1886 – Fédération
Création de la Fédération nationale des syndicats (FNS), d’inspiration guesdiste. Jules Guesde, l’un des socialistes les plus connus et les plus – actifs, contribue à la diffusion des idées de Marx en France.
1890 – 1er mai
Première célébration française et internationale de la journée d’action du 1er mai.Le 1er mai 1891, à Fourmies (Nord) la troupe tire sur des grévistes : neuf morts, 35 blessés.
1892 – Bourses du travail. Journée de travail de 12h. Interdiction du travail de nuit pour les femmes.
-Création de la Fédération des Bourses du travail, marquée par le syndicalisme révolutionnaire,
-Journée de travail de 12 heures dans l’industrie.
-Interdiction du travail de nuit pour les femmes.
1895 – CGT
Congrès constitutif de la Confédération générale du travail (CGT) à Limoges (23-28 septembre).
Début du syndicalisme confédéré : la CGT est née de l’union de la fédération des syndicats et des Bourses du travail.
1900 – Journal
Création de La Voix du peuple, organe de la CGT.
1902 – Structures
Le Congrès de Montpellier donne à la CGT sa double structure : fédérations et unions départementales.
1906 – Charte d’Amiens
Adoptée au congrès elle donne au syndicalisme confédéral quelques uns de ses traits spécifiques : la lutte des classes ; la lutte quotidienne pour des améliorations immédiates (repos obligatoire de 24h hebdomadaires) mais aussi la lutte pour la disparition du salariat et du patronat ; indépendance vis-à-vis des organisations politiques.
1909 – La Vie ouvrière
Premier numéro de cette » revue d’action » qui se définit comme » syndicaliste, révolutionnaire, antiparlementaire « .
1910 – Retraites
Loi sur les retraites ouvrières et paysannes. L’âge de la retraite est fixé à 65 ans. L’espérance de vie est alors de moins de 49 ans.
1913 – Internationalisme
Constitution du Secrétariat syndical international auquel participe la CGT. En 1919 il sera remplacé par la Fédération syndicale internationale (FSI).
1919 – Conquête
Limitation de la journée de travail à 8 heures et de la semaine à 48 heures.
Loi sur les conventions collectives.
Création de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).
1921 – Le Peuple
Naissance de l’organe officiel de la CGT.
1930 – Droit social
Vote définitif de la loi sur les Assurances sociales.
1932 – Mise en place des allocations familiales
1934 – Liberté
En riposte à l’émeute du 6 février, grève générale » contre le fascisme » à l’appel de la CGT et de la CGTU (organisation, née en 1920, d’une scission de la CGT)
1936 – Accords Matignon
Réunification de la CGT et de la CGTU.
Victoire électorale du Front populaire.
Vague de manifestations et de grèves avec occupations d’usines.
À La suite de ces grands mouvements sociaux, la CGT signe les accords de Matignon :
augmentation des salaires de 30 %,
généralisation des conventions collectives,
reconnaissance des libertés syndicales,
institution des délégués du personnel,
congés payés (2 semaines minimum),
semaine de 40 heures sans diminution de salaire.
1939 – Les Années noires
Début de la Seconde Guerre mondiale (3 septembre).Le 18 septembre , le Bureau confédéral de la CGT vote une déclaration excluant les militants qui refusent de condamner le pacte germano-soviétique. Cette décision est approuvée par la Commission administrative le 25 septembre.1940, dissolution des centrales syndicales ouvrières et patronales.1941, promulgation de la Charte du travail interdisant les grèves et le lock-out.
1943 – Unification
Les Accords du Perreux , signés par Robert Bothereau et Louis Saillant pour les » ex-confédérés » ; Henri Raynaud et André Tollet pour les » ex-unitaires « , reconstituent la CGT.
1944 – Résistance
Participation de la CGT au programme du Conseil national de la Résistance (CNR) définissant les nationalisations, la Sécurité sociale et les comités d’entreprises.
Création de la Confédération générale des cadres (CGC).
1945 – Conquêtes
En 1945, le Conseil National de la Résistance proclame le droit à la santé pour permettre à chaque individu d’accéder à tous les soins, sans notion de rentabilité.Début des nationalisations, création des comités d’entreprise et mise en place de la Sécurité sociale.
Fin de la seconde Guerre mondiale (8 mai : capitulation allemande, 2 septembre : capitulation japonaise).
Création de la Fédération syndicale mondiale (FSM) à laquelle adhère la CGT.1946, promulgation du Statut général des fonctionnaires.Début de la Guerre d’Indochine (19 novembre 1946). Pendant toute la durée du conflit, la CGT organise des manifestations de solidarité à l’égard du peuple vietnamien et en faveur de la paix.
1947 – Guerre froide
Lancement du » Plan Marshall d’aide à l’Europe « , destiné à assurer la reconstruction de l’Europe, sous la houlette américaine. Ce plan marque le début de la Guerre froide.Vague nationale de grève pour une hausse salariale de 25%, un minimum vital de 10 000 francs et la révision trimestrielle des salaires. Après la période noire qu’ont représenté les années de guerre puis d’immédiat après-guerre, la vie quotidienne reste tout aussi difficile.Scission de la CGT : des responsables de la Confédération, réunis autour du journal Force ouvrière, favorables au plan Marshall et contre le mouvement de grève de 1947, donnent leur démission et quittent la CGT pour créer la CGT-Force ouvrière (CGT-FO).
1949 – Division
La FSM critique le plan Marshall et l’influence américaine en Europe, ce qui provoque une scission. Les syndicats des Etats-Unis, d’Angleterre et des Pays-Bas se retirent de la FSM. Ils créent la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) à laquelle adhère la CGT-FO.
1950 – Conquêtes
Vote de la loi sur les Conventions collectives.Création du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig).
1953 – Retraites
Du 4 au 25 août, grande grève dans les services publics. Le 4 août, la CGT puis la CFTC appellent à une journée d’action des secteurs public et nationalisé contre le recul de l’âge à la retraite. Les postiers de Bordeaux décident la poursuite du mouvement. Aussitôt les confédérations CGT, FO, CFTC appellent à la grève générale dans ces secteurs. Le 14 août, on compte quatre millions de grévistes.
1954 – Libération
Début de la guerre d’Algérie (1er novembre). Durant tout le conflit la CGT soutient » les revendications des Algériens et leurs aspirations nationales. «
1956 – Conquête
Troisième semaine de congés payés.
1958 – Création des Assedic
1962 – Paix
Une manifestation anti-OAS durement réprimée fait 9 morts au métro Charonne.Accords d’Evian, fin de la guerre d’Algérie (18 mars).
1963 – Les mineurs
A l’appel de la CGT et de FO, vaste mouvement de grèves des mineurs. Ils s’inquiètent des incertitudes pesant sur leur profession et revendiquent une augmentation des salaires.
1964 – CFDT
Déconfessionnalisation de la CFTC qui devient la Confédération française démocratique du travail (CFDT). Une minorité garde le nom CFTC.
1966 – Unité
Accord revendicatif entre la CGT et la CFDT.
1968 – Grève générale
En mai et juin sept millions de travailleurs en grève et occupent leurs usines.
Après ces grèves d’une ampleur inégalée de mai et de juin, signature des accords de Grenelle :
loi reconnaissant la section syndicale d’entreprise,
renforcement du droit syndical,
augmentation du SMIG de 35 %,
augmentation générale des salaires de 15 à 20 %.
1970 – Unité
Nouvel accord CGT-CFDT sur des revendications prioritaires : revalorisation du Smic, retraite à 60 ans, semaine de 40 heures, emploi, heures de formation syndicale…
1971 – Loi sur la mensualisation des salaires et sur la formation professionnelle
1973 – CES
Création de la Confédération européenne des syndicats (CES).
1981 – Gouvernement de gauche
Vote de la Loi de nationalisation (cinq groupes industriels, 36 banques).Ordonnances réduisant la durée du travail à 39 heures, instituant la cinquième semaine de congés payés et ramenant l’âge de la retraite à 60 ans.Lois sur les droits des travailleurs dans l’entreprise, notamment le droit d’expression pendant le temps de travail.Création des Comités d’hygiène, de sécurité et conditions de travail (CHST).
1988 – Infirmières
Mouvement de grève des infirmières à l’appel d’une Coordination nationale qui réclame notamment une augmentation significative des salaires et de véritables moyens pour la formation. Après la défection des autres syndicats, la CGT est seule à soutenir le mouvement.
Bilan 1980-1990 – Grâce à l’action de la CGT :
Loi sur le temps partiel,
Passage du temps de travail hebdomadaire de 40 à 39 heures,
cinquième semaine de congés payés,
Abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans,
Extension des droits syndicaux.
1993 – Syndicats
Création de la Fédération syndicale unitaire (FSU) par 13 syndicats exclus ou en dissidence avec la FEN.Création de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA).
1995 – CPE
Importants mouvements de grève contre le plan Juppé (novembre-décembre): après ces grands mouvements sociaux, retrait du CPE.
Lors de son 45e Congrès, la CGT décide de rénover ses statuts et de quitter la FSM.
1998 – Loi Aubry sur la réduction du temps de travail (35 heures).
1999 – CMU et CES
Création de la CMU.
La CGT adhère à la Confédération européenne des syndicats.
2003 à 2013 – Retraites
Importants mouvements sociaux.